ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"563"> le cochen est une nourriture presque universelle, & en quelque façon nécessaire.

Sanctorius a observé que la chair de cochon se transpire peu, & que la diminution de cette excrétion va à un tiers dans ceux qui s'en nourrissent; d'ailleurs on sait que le défaut de transpiration occasionne ou aigrit les maladies de la peau: cette nourriture doit done être défendue dans les pays où l'on est exposé à ces maladies, comme la Palestine, l'Arabie, l'Egypte, la Lybie, &c. V. l'esprit des lois.

Le cochon étoit immolé par les anciens aux Lares, à Priape, aux Sylvains, à Bacehus, à Cérès, à Hercule, &c. On sacrifioit à Lacédémone un cochon de chaque ventrée.

Cochon de Guinée, (Page 3:563)

Cochon de Guinée, porcus Guincensis, Maregr. animal quadrupede qui est de couleur rousse, & qui ressemble à nos cochons pour la figure; mais sa tête n'est pas si élevée: ses oreilles sont longues & pointues; sa queue descend fort bas, & n'est point couverte de poil non plus que le dos. Il y a sur tout le reste du corps un poil court, roux, & brillant; mais il est plus long près de l'origine de la queue & autour du cou. Rai, synop. anim quadr. Voyez Quadrupede. (I)

Cochon d'Inde, (Page 3:563)

Cochon d'Inde, cuniculus sive porcellus Indicus, Gesn. mus seu cuniculus Americanus, & Guincensis porcelli pilis & voce. Au Bresil on donne à cet animal le nom de cavia cobaya. Maregr. C'est un quadrupede plus petit que le lapin; son corps est plus court & plus gros: ses oreilles sont courtes, minces, transparentes, évasées, arrondies, presqu'entierement dégarnies de poil, & peu différentes de celles des rats: le museau & la barbe ressemblent à ces mêmes parties dans le lievre: la levre supérieure est fendue comme celle du lapin. Le cochon d'Inde n'a point de queue; ses dents sont semblables à celles des rats, & son poil peut être comparé à celui du cochon. Il crie comme les petits cochons, c'est pourquoi on l'a appellé coc de Guinée. Sa couleur varie; on en voit de blas, de roux, & de noirs, & la plûpart sont en partie blancs, & en partie roux & noirs. Il y a quatre doigts aux piés de devant, & trois à ceux de derriere; le doigt du milieu est le plus loug. Ces animaux frottent leur tête avec les pattes de devant, & s'asseyent sur celles de derriere comme les lapins; mais ils ne creusent pas en terre. Les femelles portent jusqu'à huit petits à la fois. Les cochons d'Inde vivent de foin & de toutes sortes de plantes: ils sont bons à manger, mais non pas excellens. Rai, synop. anim. quadr.

Cet animal est naturalisé dans ce pays - ci, & mis au nombre de nos animaux domestiques. On l'éleve aisément; il ne craint que le grand froid. Voyez Quadrupede. (I)

Cochon Chinois. (Page 3:563)

Cochon Chinois. Cet animal est parvenu en Europe; on le connoît en France. On dit qu'il est plus petit que notre cochon, qu'il a le dos concave & pour ainsi dire ensellé, &c. On l'engraisse, & il passe pour très - bon à manger.

Cochon - maron; (Page 3:563)

Cochon - maron; c'est le nom que l'on donne dans les îles de l'Amérique aux cochons que l'on y a portés des autres parties du monde, & qui y sont devenus sauvages. On en distingue de trois especes.

Ceux de la premiere sont courts; ils ont la tête grosse, le museau peu allongé, & les défenses fort longues: les jambes de devant sont plus courtes que celles de derriere presque d'un tiers, ce qui les fait souvent culbuter lorsqu'ils courent en descendant. Ils deviennent féroces, & très - dangereux quand ils sont blessés par les chasses. On prétend qu'ils ont été apportés par lesEspagnols dans letemsde la découverte de l'Amérique, & qu'ils ont été tirés de Cadix, où on en voit encore qui leur ressemblent beaucoup.

Les cochons - marons de la seconde espece ne different en aucune façon de nos cochons domestiques, & il paroît qu'ils se sont échappés des parcs où on les nourrissoit après avoir été transportés aux îles.

Enfin ceux de la troisieme espece sont appellés cochons de Siam, parce qú'ils ont été apportés aux îles par des vaisseaux François qui revenoient de Siam & de la Chine. (I)

COCHONNET (Page 3:563)

COCHONNET, s. m. (Hist. mod. Jeux.) espece de dez taillé à douze faces pentagonales, chargées chacune d'un chiffre depuis 1 jusqu'à 12. On joue au cochonnet comme aux dez.

On donne le même nom à une balle ou pierre que celui qui a gagné le coup précédent jette à discrétion, & à laquelle tòus les joüeurs dirigent leurs boules. La boule plus voisine du cochonnet gagne le coup.

COCKERMOUTH (Page 3:563)

COCKERMOUTH, (Géog. mod.) ville d'Angleterre dans la province de Cumberland. Long. 13. 48. lat. 54. 44.

COCKIEN (Page 3:563)

COCKIEN, s. m. (Comm.) monnoie de cours au Japon: on l'évalue à environ huit francs de notre monnoie présente.

COCO (Page 3:563)

COCO, s. m. (Hist. nat.) le coco est le fruit d'une espece de palmier qui s'éleve à trente ou quarante piés de hauteur (Voyez fig. 1. Plan. XXVII. d'Hist. nat.): sa tige est droite; elle diminue de grosseur à mesure qu'elle s'éloigne de terre. On fait des incisions aux tiges des jeunes arbres pour en tirer un suc vineux qui sert de boisson: ce suc donne par la distillation de fert bonne eau - de - vie: en le cuisant sur le feu on l'adoucit; & au contraire on en fait du vinaigre lorsou'on le laisse exposé au soleil. La tige est terminée à son extrémité par des feuilles fort longues, & larges à proportion: on s'en sert pour couvrìr les maisons, pour faire des voiles de navire, des nattes, &c. Les habitans de ces pays écrivent sur ces feuilles comme sur du papier ou du parchemin Les fruits naissent au sommet de la tige entre les feuilles; ils sont enveloppés plusieurs ensemble dans une espece de gaîne dont ils sortent en grossissant: chacun de ces fruits est gros comme la tête d'un homme; il est oval, quelquefois rond; trois côtes qui suivent sa longueur lui donnent une figure triangulaire. Ce fruit est composé de deux écorces & d'une substance moelleuse: l'écorce extérieure est verte; l'intérieure est brune. Lorsque le fruit n'est pas encore mûr, on en tire une bonne quantité d'eau claire, odorante, & fort agréable au goût. Il y a des cocos qui contiennent jusqu'à trois ou quatre livres de cette eau. Mais lorsque le fruit a pris son accroissement, la moelle que renferment les écorces prend de la consistance, & il n'y a plus qu'une cavité dans son milieu qui soit remplie d'eau; & alors l'eau, quoique claire, n'est pas si douce qu'auparavant. La moelle est blanchâtre, & bonne à manger; son goût approche de celui de la noisette ou de l'amande; on en peut faire un lait comme on en fait avec les amandes: si on veut la conserver long - tems, on la fait sécher au soleil. L'écorce qui enveloppe cette substance est dure & ligneuse; on la polit & on la travaille pour différens usages: elle sert de mesure des liquides à Siam: on gradue sa capacité avc des cauris, petites écailles qui servent de monnoie: il y a des cocos de mille cauris, de cinq cents, &c. La seconde, qui est l'extérieure, est lisse, de couleur grise, & garnie en - dedans d'une sorte de bourre rougeâtre dont on fait des cables & des cordages: elle vaut mieux que les étoupes pour calfeutrer les vaisseaux, parce qu'elle ne se pourrit pas si vîte, & parce qu'elle se renfle en s'imbibant d'eau.

COCON (Page 3:563)

* COCON, s. m. (OEcon. rust.) on donne ce nom à ce tissu filamenteux dans lequel le vers à soie s'enveloppe, & dont on obtient en le dévidant par une [p. 564] opération qu'on appelle le tirage, cette substance animale appellée soit, que nous employons à tant d'ouvrages précieux. Voyez Soie & Ver - a - Soie. On distingue des cocons bons, des mauvais cocons; des cocons fins, des doubles, des satinés ou veloutés, des ronds, des pointus. Voyez Soie, Tirage de soie.

COCOS (Isle des), (Page 3:564)

COCOS (Isle des), Géog. mod. île de l'Amérique méridionale dans la mer Pacisique. Il y a encore une île de ce nom dans la mer d'Afrique près de l'île de Madagascar, & une troisieme dans la mer d'Asie près de l'ile de Sumatra.

COCQ (Page 3:564)

COCQ. Voyez Coq.

CO - CREANCIERS (Page 3:564)

CO - CREANCIERS, s. m. pl. (Jurisprud.) sont ceux qui sont conjointement créanciers des mêmes personnes, & en vertu d'un même titre. Pour que chacun d'eux soit créancier solidaire de la totalité de la dette, il faut que cela soit exprimé dans l'acte, autrement la dette se divise de plein droit entre les co - créanciers, & chacun d'eux n'en peut exiger que sa part. Il est parlé des co - créanciers & des co - débiteurs dans plusieurs textes de Droit, où les premiers sont appellés correi - stipulandi, & les autres correi - promittendi. Voyez au code, liv. IV. tit. ij. l. ix. & aux institutes, liv. III. tit. xvj. de duobus reis stipulandi & promittendi. (A)

COCS ou COCAGNES (Page 3:564)

* COCS ou COCAGNES, s. m. (Commerce.) c'est le nom qu'on donne aux petits pains de pâte de pasrel; ils sont du poids de vingt - quatre onces, pour peser étant secs 3/4 de livre; les réglemens ordonnent qu'ils ne soient ni plus forts ni plus foibles. Voyez à l'art. Pastel, la maniere de faire les cocs ou cocagnes; voyez aussi les réglemens génér. & part. des Manufact. pag. 190 & suiv. tom. III.

COCTION (Page 3:564)

COCTION, s. f. l'action de cuire; ce terme a différentes acceptions: on dit la coction des humeurs; celle des alimens, &c. Voyez les articles suivans.

Coction, (Page 3:564)

Coction, (Medecine.) ce terme a été transmis de la théorie des anciens medecins à celle des modernes, pour signifier la même chose quant à l'effet, mais non pas absolument quant à la cause; c'est - à - dire, pour exprimer l'altération utile à l'oeconomie animale qu'éprouvent les matieres nourrissantes & les humeurs dans les différentes parties du corps humain.

Les anciens attribuoient cet effet à ce qu'ils appelloient calidum innatum, le chaud inné, dont Galien établissoit le principal foyer dans le coeur; ils composoient le chaud inné de l'action du feu unie à l'humide radical, sans en connoître mieux la nature. Un illustre parmi ceux qui ont écrit sur ce sujet, Montanus, avoue ingénuement, qu'après s'être crû pendant long tems un grand docteur, il étoit parvenu à un âge très - avancé sans avoir rien entendu à ce que c'est que la chaleur innée; elle étoit cependant regardée comme le premier mobile de l'action de tous les organes, & on croyoit par cette raison que l'activité de ces organes doit être proportionnée à la chaleur naturelle de l'animal, comme un effet doit être proportionné à sa cause; en un mot la chaleur étoit, selon les anciens, le principe de la vie. Voyez Chaleur animale.

C'est d'après cette idée qu'ils ont donné le nom de coction, à coquendo, à toutes les élaborations opérées dans le corps humain, soit en santé soit en maladie, parce qu'ils ne reconnoissoient pas d'autre cause efficiente de ces élaborations que l'action du feu, dont les parties élémentaires pénetrent tous les corps. Ils entendoient par coction en général, tout changement produit dans une substance par la force de la chaleur, qui rend cette substance d'une nature plus parfaite: ils admettoient trois especes de coction, savoir, la maturation, l'assation, & l'élixation; c'est à cette derniere espece qu'ils rapportoient toute coction, qui se fait naturellement dans le corps humain, parce qu'il ne s'en opere aucune sans le concours du chaud & de l'humide.

Ils faisoient consister la principale coction animale dans l'assimilation des sucs alimentaires, produite par chacune des parties qui les reçoit; ensorte qu'ils acquierent par cette opération toutes les qualités nécessaires pour entrer dans leur composition. Ils distinguoient la coction de la nutrition, en ce que par celle - ci les sucs nourriciers sont altérés & unis à la partie, en réparant ou en augmentant sa substance, au lieu que par celle - là ils acquierent la disposition nécessaire pour cet usage. Ils établissoient trois sortes de concrétions de ce genre dans l'oeconomie animale; savoir, la chylification, la sanguification, & l'élaboration de toutes les humeurs nourricieres & récrémenticielles; & comme la matiere de ces différentes coctions est toûjours hétérogene, ils leur attribuoient un double effet, c'est - à - dire qu'ils en faisoient dépendre aussi la séparation des parties qui ne sont pas susceptibles d'être converties en bons sucs: ainsi les matieres fécales sont les excrémens de la premiere coction, parce qu'ils sont le résidu grossier des alimens qui n'ont pù être convertis en chyle; pendant que celui - ci se change en lang, il s'en sépare aussi des parties hétérogenes qui forment le fiel & l'urine; ce sont - là les excrémens de la seconde coction: & ceux de la troisieme, c'est - à - dire de celle qui perfectionne les humeurs utiles que fournit le sang, en les faisant passer par différens degrés d'élaboration, sont principalement la crasse de la peau & la matiere de la transpiration sensible & insensible. Voyez Chylification, Sanguification, Secrétion.

Ces différentes coctions ainsi conçues dans le sens des anciens, telles qu'ils pensoient qu'elles s'operent dans l'état de santé, concourent toutes à la conservation de la vie saine lorsqu'elles se font convenablement aux lois de l'oeconomiimale: c'est à l'effet qui en résulte qu'ils ont do le nom de SIS2, pepsie, & celui de ATPSIA, apepsit, crudité, par opposition à ces mêmes coctions lorsqu'elles sont viciées & qu'elles se font d'une maniere contraire à l'état naturel, ensorte qu'il en résulte un effet tout différent; ils attribuoient ces défauts de coction principalement au défaut de chaleur innée, qu'ils regardoient, ainsi qu'il a été dit ci - devant, comme la cause efficiente de toute digestion.

C'est dans cette idée qu'ils appelloient crud, en fait d'humeurs alimentaires & autres, tout ce qui n'a pas acquis les degrés de perfection qu'il doit avoir par rapport aux qualités & au tempérament propres dans l'état de santé, & tout ce qui n'est pas susceptible d'acquérir cette perfection.

Toute matiere crue contenue dans les differentes parties du corps humain, étoit traitée par les anciens comme peccante, parce qu'elle étoit regardée comme y etant étrangere & comme n'ayant pas acquis la disposition qui la doit rendre utile à l'oeconomie animale; c'est cette matiere peccante qu'ils voyoient dans toutes les maladies, dont ils composoient l'humeur morbifique, à laquelle ils attribuoient plus ou moins les desordres de l'oeconomie animale, selon qu'elle leur paroissoit plus ou moins abondante, plus ou moins nuisible au principe vital.

Et comme ils s'appercevoient que plusieurs maladies se déterminoient d'une maniere salutaire, sans aucun secours, par de copieuses évacutions, ils s'imaginerent que le même agent qui convertit les alimens en bons sucs pour la conservation de l'animal, pouvoit bien être aussi l'auteur des opérations qui changent les qualités des humeurs viciées, dont l'effet tend à sa destruction; ensorte que ne pouvant pas leur en donner d'assez bonnes pour les convertir en

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