ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"561"> aussi long tems. Willughby, Ornith. Voy. Alouette, Oiseau. (I)

COCHILA (Page 3:561)

COCHILA, (Géog. mod.) riviere d'Italie au royaume de Naples, qui prend sa source dans l'Apennin, & se jette dans le golfe de Tarente.

COCHIN (Page 3:561)

COCHIN, (Géog. mod.) ville considérable d'Asie, capitale d'un royaume de même nom sur la côte de Malabar. Les habitans sont idolatres. Les femmes y peuvent prendre autant de maris qu'il leur plaît. Long. 95. 15. lat. 10.

COCHINCHINE (Page 3:561)

COCHINCHINE, (Géog. mod.) grand royaume d'Asie borné par le Tunquin, le royaume de Chiampa, le Kemoi, & la mer: les habitans sont idolatres & fort belliqueux. Ce pays est très - fertile; on y trouve de l'or, des mines de diamant, & de l'ivoire. Lat. 12. 18.

COCHINES (Page 3:561)

COCHINES, s. f. pl. (Hist. nat.) petits vaisseaux qui sont attachés à l'extrémité des branches coupées des arbres d'où distille le baume, & qui reçoivent cette liqueur.

COCHLEA (Page 3:561)

COCHLEA, en Méchanique; terme Latin qui signifie l'une des cinq machines simples: on la nomme en François vis. Voyez Vis.

On l'appelle de la sorte, à cause de sa ressemblance avec la coquille du limaçon ou cochlea. (O)

COCHLEARIA (Page 3:561)

COCHLEARIA, s. f. (Botan.) plante anti - scorbutique très - utile. Voici les caracteres de la cochléaria.

Sa fleur est cruciforme, à quatre pétales; du calice sort le pistil qui devient un fruit presque sphérique, partagé en deux cellules par une cloison mitoyenne; ces cellules contiennent plusieurs petites semences arrondies.

On connoît six especes de cochléaria; mais nous ne parlerons que de la principale qui est celle des boutiques, autrement dite cochlearia folio subrotundo, C. B. P. Tournef. Boerh. Rupp. Buxb. &c.

Ses racines sont blanchâtres, un peu épaisses, droites, fibrés, & chevelues: elles poussent à leur collet des felles nombreuses, d'un verd foncé, arrondies, à oreilles, longues d'un pouce, creuses presque en maniere de cuilliere, d'où vient le nom de la plante. Elles sont succulentes, épaisses, acres, piquantes, ameres, d'une odeur nidoreuse, desagréable, & portées sur des queues loagues d'une palme. Ses tiges sont branchues, couchées sur terre, longues d'une coudee, lisses, chargées de feuilles découpées, longues, & sans queue. Ses fleurs sont à quatre pétales, blancs, disposés en croix. Leur calice est à quatre feuilles. Le pistil se change en un fruit arrondi, long de deux lignes, composé, de même que les siliques, de deux panneaux appliqués sur une cloison mitoyenne qui le sépare en deux loges demi - sphériques, & qui renferment de petites graines menues, arrondies, rousses, & piquantes au goût.

Cette plante qui est toute d'usage, croît sans culture dans les Pyrenées, sur les côtes de la Flandre, en Hollande, au nord de l'Angleterre, &c. mais on la cultive dans les jardins pour son utilité. Elle fleurit en Avril, & a ses graines perfectionnées en Juillet, qui est le meilleur tems pour la semer; & c'est ce qu'il faut renouveller chaque année. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

Cochléaria. (Page 3:561)

Cochléaria. (Mat. med. Pharmac.) Le cochléaria est une de ces plantes que nous appellons alkalines, depuis que les Chimistes modernes ont découvert que la partie volatile, vive, & piquante, qui distingue cet ordre de plante, étoit un vrai alkali volatil.

Comme il est très - aisé d'avoir cette plante fraîche toute l'annéc, qu'elle est très - succulente, & que d'ailleurs on ne sauroit l'exposer à l'action du feu sans dissipper ses parties mobiles qui constituent sa prin<cb-> cipale vertu, le suc de cette plante est presque la seule préparation extemporanée qui soit en usage. On le donne ordinairement à la dose de deux ou trois onces. Voyez Suc. On garde d'ailleurs dans les boutiques l'extrait, l'esprit, l'eau distillée, & la conserve de cochléaria.

L'extrait & la conserve n'ont rien de particulier; (Voyez Extrait & Conserve); nous allons donner la maniere de préparer l'esprit & l'eau.

Esprit de cochléaria. Prenez du cochléaria lorsqu'il est dans son tems balsamique, c'est - à - dire lorsqu'il est prêt à donner ses fleurs, environ seize livres; hachez le menu & le mettez dans un alembic de verre, versant dessus une livre d'esprit - de - vin ectifié; fermez exactement la cucurbite, & laissez digérer pendant deux jours, aprés lesquels distillez au bain - marie selon l'art.

Eau de cochléaria. du cochléaria lorsqu'il est prêt à donner ses fleurs; hachez - le & le mettez dans une cucurbite d'étain, à laquelle vous adapterez son chapiteau, qui sera aussi d'étain, & vous distillerez au bain - marie jusqu'à ce qu'il ne passe plus rien; par ce moyen vous aurez une eau chargée de l'esprit alkali volatil de la plante, qu'on peut aussi appeller l'esprit volatil de cochléaria.

Toutes ces préparations sont des anti - scorbutiques éprouvés; il faut seulement observer que le suc de cochléaria & sa conserve renferment toute la vertu de la plante; que l'extrait au contraire n'en contient que les parties fixes & l'esprit, & l'eau distillée les parties volatiles; & qu'ainsi une bonne façon d'animer l'extrait, c'est de le donner avec l'esprit ou l'eau distillée; car sans cette addition l'extrait de cochléaria ne paroît posséder que les vertus communes à tous les extraits nitreux. Au reste il paroît fort inutile, quand on veut employer toutes les parties salutaires du cochléaria, d'avoir recours à ces préparations officinales; son suc que l'on peut toûjours préparer très commodément, comme nous l'avons observé; remplit toûjours mieux les vûes du medecin.

Il s'est trouvé quelques scorbutiques dont le palais a pû résister à l'acreté du cochléaria, & qui se sont fort bien trouvés de le manger sans aucune préparation; & peut - être seroit - ce là la meilleure façon de le donner, sur - tout dans le scorbut confirmé.

C'est presque uniquement au scorbut de terre & aux différentes maladies scorbutiques de cette classe, que l'usage de tous les remedes tirés du cochléaria est consacré: cette plante tient le premier rang parmi les remedes anti - scorbutiques. Voyez Scorbut.

On faisoit autrefois assez communément des bouillons anti - scorbutiques, dans la préparation desquels on exposoit à l'ébullition le cochléaria & les autres plantes alkalines; mais on s'est enfin accoûtumé à regarder les parties mobiles de ces plantes qui se dissipoient pendant la décoction, comme les plus efficaces, & à chercher à les retenir: c'est dans cette vûe que l'on prépare aujourd'hui ces sortes de bouillons au bain - maric dans des vaisseaux bien fermés, & même qu'on prefere d'ajoûter à la décoction de la viande & des plantes purement extractives, lorsqu'elle est presque refroidie, le suc du cochléaria ou des autres plantes alkalines.

Le suc & l'esprit de cochléaria, mais sur - tout le dernier, sont fort usités extérieurement dans le traitement des ulceres scorbutiques, dans les gonflemens sanguinolens des gencives, dans leur inflammation, leur exulcération, lorsque les dents tremblent, &c. On lave aussi les taches de scorbut avec le suc ou avc l'esprit de cette plante: on peut appliquer dessus la plante pilée avec un égal succès.

C'est une pratique fort utile contre le relâche<pb-> [p. 562] ment & la pâleur des gencives, que celle de les frotter fréquemment avec des feuilles fraîches de cochléaria.

Stahl recommande, dans sa matiere medicale, le cochléaria, dans les fievres quartes & dans la cachexie; & il observe qu'il faut bien se garder de l'employer dans les affections hémorrhoïdales, c'est - à - dire dans toutes les maladies qui dépendent de la veineporte, qui, selon ce savant medecin, joue un si grand rôle dans l'oeconomie animale.

Les feuilles de cochléaria entrent dans le decoctum anti - scorbutique, dans le vin anti - scorbutique, dans l'eau générale, dans l'eau anti - scorbutique, dans le syrop anti - scorbutique.

L'eau distillée de la même plante entre dans l'eau pour les gencives; ses semences entrent dans l'eau anti - scorbutique; son esprit entre dans la teinture de gomme lacque, dans le syrop anti - scorbutique; son extrait est un des ingrédiens des pilules de Stahl & de celles de Becher. (b)

COCHOIR (Page 3:562)

COCHOIR, voyez Toupin, & l'art. Corderie.

COCHOIS (Page 3:562)

COCHOIS, (Cirier.) outil de bois qui sert au Ciriers à équarrir les flambeaux, tant de poing que de table. Dict. de Trév. & du Comm.

COCHON (Page 3:562)

COCHON, s. m. (Hist. nat. OEconom. rustiq. Mat. med. Diete, & Myth.) sus; animal quadrupede qu'on a mis au rang des animaux à piés fourchus qui ne ruminent pas. Il est assez distingué par ses poils roides qu'on appelle soie, par son museau allongé & terminé par un cartilage plat & rond où sont les narines: il a quatre dents incisives dans la mâchoire supérieure, & huit dans l'inférieure, deux petites dents incisives en - dessus, & deux grandes en - dessous; celles - ci sont pointues & creuses; elles servent de défense à l'animal. Il se forme dans le cochon, entre la peau & le pannicule charnu, une sorte de graisse que l'on appelle lard: elle est fort différente de celle des animaux ruminans, & même de celle du reste du corps de cet animal; on appelle celle - ci axonge. Les femelles ou truies ont jusqu'à six mammelles & plus; elles portent jusqu'à vingt petits à la fois. Le cochon peut vivre quinze à vingt ans.

On donne le nom de toit ou de sou à l'endroit où l'on enferme les cochons. Il faut avoir deux toits, l'un pour les mâles, & l'autre pour les femelles & leurs petits; sans quoi les verrats pourront blesser les truies quand elles seront pleines, & même dévorer les petits. L'aire du toit doit être bien pavée; les murs bien solidement construits, à moëllon & mortier, & revêtues en - dedans de douves de futailles. Comme ils font beaucoup de petits, le profit de ce bétail est considérable. Le porc châtré s'appelle cochon; celui qui ne l'est pas, verrat. Le verrat doit être choisi quarré & vigoureux: il peut suffire à dix truies; & il n'est bon que depuis un an jusqu'à quatre ou cinq. I.a truie sera longue, & elle produira depuis un an jusqu'à six ou sept: elle porte quatre mois, & cochonne dans le cinquieme; ainsi elle peut cochonner deux fois par an. Elle recherche l'approche du mâle quoique pleine.

Il faut donner aux cochons une petite litiere, & nettoyer soigneusement leurs étables. Ces animaux aiment les bois, les glands, la faine, la châtaigne, & les fruits sauvages qu'on y trouve en automne, les terres fangeuses, les vers, les racines dont elles sont remplies, &c.

On les fait paître depuis le mois de Mars jusqu'en Octobre, deux fois par jour; le matin après la rosée jusqu'à dix heures; le soir depuis deux heures jusqu'au soleil couchant; en Octobre une fois, en hyver une fois, pourvû qu'il n'y ait ni neige, ni pluie, ni vent, &c.

Il ne faut pas laisser souffrir la soif aux cochons. On soue, c'est - à - dire on lâche la femelle au mâle, en Février, Mars, & Avril; on prend pour cela le tems de maniere que les petits n'ayent pas à souffrir les rigueurs de l'hyver.

On nourrit amplement la truie quand elle a cochonné; on lui donne un mêlange de son, d'eau tiede, & d'herbes fraîches: on ne lui laissera que sept à huit petits; on vendra les autres à trois semaines. On gardera les mâles de préférence aux femelles; on ne laissera qu'une femelle sur quatre à cinq mâles: on sevrera ceux - ci à deux mois; on les laissera aller aux champs trois semaines après qu'ils seront venus; on les nourrira d'eau blanchie avec le son soir & matin, jusqu'à ce qu'ils ayent deux mois; on les châtrera au printems ou en automne, à six ou â quatre mois.

Quand les cochons seront forts, & qu'on se proposera de les engraisser, on leur donnera de l'orge pendant cinq ou six semaines, avec de l'eau mêlée de son; on les menera dans les forêts à la glandée, ou on leur donnera dans la maison le gland qu'on aura ramassé. Il faudra donc ramasser le gland dans la saison; on le conservera en le faisant sécher au four. On joindra à cette nourriture les bûvées d'eau chaude, avec les navets, les carotes, les choux, & tous les rebuts des herbes potageres.

Quand le cochon est engraissé, ce qui ne demande guere que deux mois au plus, on le tue; on le grille à un feu de paille; on le racle; on enleve toutes les parties du dedans, & on sale le reste. Le saloir est une espece de cuve oblongue & basse, avec un couvercle: on lave cétte cuve avec de l'eau chaude, ou l'on a mis bouillir du thym, de la lavande, du laurier, &c. puis on l'enfume avec des noix muscades; on couvre le fond de sel: on prend un morceau de cochon, on le trempe dans l'eau, on l'essuie, on le pose sur la couche de sel; on fait un second lit de sel & un second lit de cochon, & ainsi de suite, stratum super stratum; on finit par un lit de sel. Il faut environ une livre de sel pour chaque gt livres de viande; on y ajoûte un peu de gérofle concassé; on ferme le saloir. On laisse le cochon dans cet état environ un mois; alors on peut l'ouvrir & manger du pore salé: pour cela on le trempe dans l'eau bouillante, on l'expose à l'air, & on l'employe comme on veut.

Il y a d'autres manieres de saler le porc, mais elles reviennent toutes à celles - ci. Le cochon est particulierement sujet à la ladrerie: on s'apperçoit de cette maladie à des ulceres qu'on lui remarque à la langue & au palais, à des grains dont sa chair est parsemée, &c. Voyez Boucher. Il n'est pas exempt pour cela des autres maladies des bestiaux.

La chair fraîche du cochon, sa chair salée ou fumée mangée en petite quantité, aident la digestion; en grande quantité, elle se digere difficilement. Le bouillon de porc - frais peut arrêter le vomissement: le vieux lard fondu déterge & consolide les plaies: la panne est émolliente, anodyne, & résolutive: on attribue au fiel la propriété de déterger les ulceres des oreilles, & de faire croître les cheveux; à la fiente, celle de résoudre, de guérir la galle, d'arrêter le saignement de nez, prise en poudre, & de soulager dans l'esquinancie appliquée en cataplasme: la graisse lavée & préparée entre dans quelques emplâtres, & dans un grand nombre d'onguens; c'est la base des pommades.

La viande de cochon a été proserite chez quelques peus, par exemple en Arabie, où il n'y a point de bois, point de nourriture pour cet animal, & où la salure des eaux & des alimens rend le peuple très sujet aux maladies de la peau: la loi qui le défend dans ces contrées, est donc purement locale, & ne peut être bonne pour d'autres pays où

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