ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"559"> ne sont pas en état d'en prendre. La premiere institution de ces coches remonte sous Charles IX. ils étoient loués par des particuliers: mais bientôt il y cut un privilége exclusif & un inspecteur des coches; en 1594, Henri IV. supprima cette inspection, & créa un surintendant de ces voitures, ce qui fait présumer qu'elles étoient déjà établies en grand nombre: ce sut alors que commença la police de ces voitures qui a été portée jusqu'où nous la voyons, sur la qualité des marchandises, l'exactitude du départ, le prix & l'ordre des places, la tenue des registres, la sûreté des effets mis aux coches, les devoirs des cochers, &c. Voyez Voitures publiques.

Coche, (Page 3:559)

Coche, terme de Marine. Porter les huniers en coche, c'est les hisser au plus haut du mat. (Z)

Coche, (Page 3:559)

Coche, s. f. instrument de Chapelier, morceau de buis ou d'autre bois dur, long de sept ou huit pouces, tourné en forme de petite bobine, avec lequel on met en action la corde de l'arçon, dans la préparation des matieres dont on fabrique les chapeaux. Voyez la figure 4. Planche du Chapelier.

Les Cardeurs se servent aussi de la coche pour arçonner leur laine ou coton après l'avoir cardée. Voyez Chapeau.

Coche (Page 3:559)

Coche ou Entaille qu'on fait dans le bois.

COCHEES (Page 3:559)

COCHEES, adj. f. pilules cochées. (Pharmac.) On trouve dans presque tous les dispensaires deux sortes de pilules, les unes appellées cochées majeures, les autres cochées mineures.

Les premieres ou les majeures sont de Rhasis, & se font de la maniere suivante.

Pilules cochées majeures de Rhasis. de la poudre d'hierepicre de Rhasis, dix gros; pulpe de coloquinte pulvérisée, trois gros un scrupule; scammonée pulvérisée, deux gros & demi; stoechas, turbith choisi, de chaque cinq gros. On pulvérisera ensemble le stoechas & le turbith, & on fera du tout une masse de pilules selon les regles de l'art, avec une suffisante quantité de sirop de stoechas. La dose de ces pilules est jusqu'à deux scrupules, & même un gros.

Pilules cochées mineures. aloès sucotrin, scammonée choisie, pulpe de coloquinte, de chaque partie égale; huile essentielle de girosle, s. q. ad aromatisand. faites du tout une masse de pilules avec s. q. de sirop de nerprun. La dose de ces pilules est depuis six grains jusqu'à un scrupule.

Les pilules cochées tant majeures que mineures, sont des hydragogues très - violens fort peu employés par nos Medecins, mais dont les Anglois & les Allemands font un usage assez fréquent. (b)

COCHEIM (Page 3:559)

COCHEIM, (Gèog. mod.) petite ville d'Allemagne dans l'électorat de Treves, sur la Moselle. Lon. 24. 45. lat. 50. 12.

COCHENILLAGE (Page 3:559)

COCHENILLAGE, s. m. (Teinture.) ce terme a deux acceptions: il se dit 10 de l'action de teindre en cochenille, 2° du bouillon ou de la décoction destinée à teindre en cramoisi, avec la cochenille; d'où l'on a fait le verbe cocheniller. Voyez Teinture & Cochenille.

COCHENILLE (Page 3:559)

COCHENILLE, s. f. (Hist. nat.) matiere qui sert à la teinture de l'écarlate & du pourpre. On nous l'apporte d'Amérique en petits grains de figure singuliere, la plûpart convexes & cannelés d'un côté, & concaves de l'autre. La couleur de la cochenille la plus recherchée est le gris teint de couleur d'ardoise, mêlé de rougeâtre & de blanc. On garde la cochenille autant que l'on veut, sans qu'elle s'altere. On a été long - tems sans savoir précisément si cette matiere appartenoit au regne végétal, ou au regne animal: on croyoit d'abord que c'étoit une graine de l'espece de celle qu'on appelle des baies; mais à présent il n'est pas douteux que la cochenille ne soit un insecte desséché. On en a des preuves incontestables par les observations qui ont été faites au Mexique, qui est le seul pays où on recueille la cochenille; mais indépendamment des faits que l'on a constatés à ce sujet, on pourroit reconnoitre la cochenille pour un insecte à la simple inspection, dans l'état où nous la voyons dans cé pays - ci, sur - tout en l'observant à la loupe ou au microscope, après l'avoir fait ramolir dans de l'eau ou dans du vinaigre, pour développer & renfler les parties racornies & desséchées. Par le moyen de cette préparation, on distingue dans les grains de cochenille les plus informes, les différens anneaux dont le corps de l'insecte étoit composé, & on voit dans plusieurs de ces grains des jambes entieres, & quelques restes qui tiennent au corps, ou au moins on apperçoit les endroits où les jambes de cet insecte étoient attachées, & il paroît clairement qu'il en avoit six: on reconnoît aussi la tête & l'anus, & on voit quelque apparence d'yeux ou d'antennes, d'une trompe, &c. enfin on en voit assez pour reconnoître que la cochenille n'est ni un searabé ni une araignée, comme on l'avoit crû: on reconnoît au contraire que cet insecte a beaucoup de rapport aux gallinsectes, ou plûtôt aux progallinsectes, sur - tout par ce que l'on sait de sa maniere de vivre.

On recueille la cochenille sur des plantes auxquelles on donne les noms de figuier d'inde, de raquette, de cardasse, & de nopal. Elles sont assez connues dans les serres & même dans les orangeries, où on les garde pour leur figure singuliere; car elles n'ont que des feuilles au lieu de tiges & de branches; ou plûtôt leurs tiges & leurs branches sont composées d'une file de feuilles épaisses, oblongues, & arrondies qui tiennent les unes aux autres par leurs extrémités. Il y a dans les serres du jardin du Roi, plusieurs especes de ce genre de plante, & même celle qui nourrit au Bresil l'insecte de la cochenille: ces plantes portent un fruit qui ressemble en quelque façon a nos sigues; c'est d'où vient le nom de figuier d'inde: ces figues n'ont pas un aussi bon goût que les nôtres; elles teignent en rouge l'urine de ceux qui en ont mangé, & communiquent selon toutes les apparences, à l'insecte de la cochenille, la propriété qu'il a pour la teinture.

Les Indiens du Mexique cultivent aux alentours de leurs habitations des nopals, pour y recueillir de la cochenille; & pour s'assûrer de cette récolte, ils les sement pour ainsi dire sur les plantes. Ils font de petits nids avec de la mousse, des brins d'herbe, ou de la bourre de noix de cocos; ils mettent 12 ou 14 cochenilles dans chaque nid, & placent deux ou trois de ces nids sur chaque feuille de nopal, & les affermissent au moyen des epines de cette plante. Après trois ou quatre jours, on voit sortir du corps de ces insectes des milliers de petits qui ne sont pas plus gros que des mites: ces nouveaux nés quittent bientôt le nid, & se dispersent sur les plantes; mais ils ne sont pas long - tems sans s'arrêter & se fixer dans les endroits qui sont les plus succulens & les plus verds, ou les plus abrités contre le vent; ils restent chacun à leur place, jusqu'à ce qu'ils ayent pris tout leur accroissement. Ces insectes ne rongent pas la plante, ils la piquent, & en tirent le suc. Dans les lieux où l'on doit craindre que le froid ou les pluies ne fassent périr les cochenilles, on couvre avec des nattes les plantes sur lesquelles elles sont: ces insectes sont de figure ovale; ils ne devient pas plus gros que de petits pois, & on les a comparés pour la figure aux tiques ou aux punaises domestiques. Les Indiens sont obligés de défendre les cochenilies contre différens insectes qui les détruiroient, si on n'avoit soin de nettoyer exactement les nopals.

On fait chaque année plusieurs récoltés de cochenille. Dans la premiere, on enleve les nids & les cochenilles que l'on avoit mis dedans, & qui y ont péri [p. 560] dès que les petits ont été sortis de leur corps. Trois ou quatre mois après, on recueille le produit de cette génération, l'on fait tomber les cochenilles par le moyen d'un pinceau; alors chaque individu a pris son accroissement: il y en a même qui commencent à produire une seconde génération; on laisse ces petits, & peut - être même des gros, pour fournir à la troisieme récolte, qui se fait trois ou quatre is après la seconde. Les pluies viennent trop tôt pour que l'on ait le tems d'en faire une quatrieme; c'est pourquoi les Indiens enlevent des feuilles de nopal avec les petits insectes qui y restent, & les serrent dans les habitations, pour mettre ces insectes à l'abri du froid & de la pluie, & les feuilles se conservent pendant long - tems, comme toutes celles des plantes que l'on appelle plantes grasses. Les cochenilles croissent ainsi pendant la mauvaise saison; & lorsqu'elle est passée, on les met à l'air dans des nids sur des plantes du dehors, comme nous avons déjà dit. La cochenille de la troisieme récolte n'est pas aussi bien conditionnée que celle des autres, parce qu'on racle les feuilles de nopal pour enlever les petits insectes nouveaux nés, qu'il ne seroit guere possible de recueillir avec le pinceau, à cause de leur petit volume; on mêle par conséquent les raclures des plantes avec la cochenille, qui est d'ailleurs de différente grosseur, parce que les meres se trouvent avec les nouveaux nés: c'est pourquoi les Espagnols donnent à cette cochenille le nom de granilla.

Les Indiens font périr les cochenilles dès qu'ils les ont recueillies, parce que ces insectes qui peuvent vivre pendant quelques jours, quoique séparés des plantes, feroient leurs petits, & que les petits se disperseroient, s'échapperoient du tas, & seroient perdus pour le propriétaire. On les plonge dans l'eau chaude pour les faire mourir; ensuite on les seche au soleil; d'autres les mettent dans des fours ou sur des plaques qui ont servi à faire cuire des gâteaux de maïs. Ces différentes façons de faire mourir ces insectes, influent sur leur couleur: ceux que l'on a mis dans l'eau chaude, ont perdu une partie d'une espece de poudre blanche, que l'on voit sur leur corps lorsqu'ils sont vivans, ils prennent une teinte de brun roux: on appelle cette cochenille renegrida. Celle qui a été au four est d'un gris cendré ou jaspé, elle a du blanc sur un fond rougeâtre; on l'appelle jaspeada. Enfin celle que l'on a mis sur les plaques, est le plus souvent trop échauffée, & devient noirâtre: aussi lui donne - ton le nom de negra.

Il y a deux sortes de cochenille, l'une est pour ainsi dire cultivée, & l'autre sauvage; la premiere est appellée mesteque, parce qu'on en trouve à Meteque dans la province de Honduras; c'est celle que l'on seme pour ainsi dire, & que l'on recueille dans les plantations de nopal: cette cochenille est la meilleure. L'autre sorte que l'on appelle sylvestre croît, à ce que l'on dit, sur une espece de figuier d'inde que l'on ne cultive point, & qui a plus de piquans sur ses feuilles que le nopal: elle fournit moins de teinture que l'autre. Les provinces du Mexique où on recueille plus de cochenille, sont celles de Tlasealla, de Guaxaca, de Guatimala, de Honduras, &c. Il faut qu'il y ait bien des gens occupés à ce travail; car on a calculé en 1736, qu'il entroit en Europe chaque année huit cents quatre - vingts mille livres pesant de cochenille, dont il y avoit pres du tiers de cochenille sylvestre, & le reste de mesteque, ce qui valoit en tout plus de 15 millions en argent par année commune. Cet objet de commerce est fort important, & mériteroit bien que l'on fît des tentatives pour l'établir dans les îles d'Amérique, ou en d'autres climats dont la température seroit convenable à la cochenille & à la plante dont elle se nourrit. Mém. pour servir à l'hist. des ins. tom. IV. pag. 87. & suiv. Voyez Gallinsectes & Insectes. (I)

Cochenille, (Page 3:560)

Cochenille, insecte. (Mat. med.) La cochenille passe pour sudorifique, alexipharmaque, & febrifuge; on l'ordonne dans la peste & dans les fievres éruptives.

Lemery assûre qu'elle est bonne contre la pierre, la gravelle, & la diarrhée, & qu'elle empêche l'avortement, étant prise en poudre depuis 12 grains jusqu'à demi - gros. Ce qu'il y a de certain, c'est que les femmes Italiennes en font beaucoup usage dans ce cas.

La cochenille entre dans la confection alkerme, dans l'esprit de lavande composé, la teinture stomachique amere; mais plûtôt pour colorer ces médicamens, que pour contribuer à leur efficacité. (b)

COCHER (Page 3:560)

COCHER, s. m. se dit en général de celui qui fait conduire une voiture. Il y a les cochers des voitures ordinaires, les cochers de carrosses particuliers, les cochers de carrosses publiques, les cochers de place, &c.

Cocher, (Page 3:560)

Cocher, (le) c'est le nom qu'on donne à une constellation, ou un assemblage d'étoiles fixes dans l'hémisphere septentrional. Ces étoiles sont dans le catalogue de Ptolomée au nombre de 14; dans celui de Tycho, au nombre de 23: Hevelius en compte 40, & le catalogue Britannique 68. (O)

Cocher, (Page 3:560)

Cocher, v. act. en termes de Batteur - d'or, est un livre de vélin très - fin, apprêté avec un fond (Voyez Fond), & bien desséché sous une presse. On dit, le premier & le second cocher, quoique l'un ne differe de l'autre que par le nombre de ses feuilles qui est double. Ils servent tous deux à dégrossir l'or. Voyez Dégrossir, & Batteur - d'or.

COCHEVIS (Page 3:560)

COCHEVIS, s. m. alauda cristata, (Hist. nat. Ornithol.) oiseau plus gros que l'aloüette ordinaire, & dont le bec est plus gros & plus long; il a près d'un pouce de longueur depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche, la piece supériee est brune, & l'inférieure blanchâtre; la langue est large & un peu fourchue à son extrémité; l'iris des yeux est de couleur de noisette mêlée de couleur cendrée; il y a au - dessus de la tête une hupe composée de sept ou huit petites plumes, & quelquefois de dix ou douze: l'oiseau peut les élever ou les abaisser, les éloigner ou les rapprocher les unes des autres comme celles de la queue; les plumes de la hupe sont plus noires que toutes les autres, & ont près d'un demi - pouce de longueur. Le dos est d'une couleur moins cendrée, & n'a pas autant de taches que dans l'aloüette ordinaire; le croupion n'en a presque aucune. Les grandes plumes de chaque aile sont au nombre de dix - huit, sans compter l'extérieure qui est fort petite & semblable aux plumes du second rang; les premieres des grandes plumes ont les barbes extérieures de couleur blanchâtre mélée de jaune ou de roux pâle: les autres plumes sont moins noires que dans l'aloüette ordinaire, & ont un peu de roux pâle même à la partie inférieure. Le ventre & la poitrine sont d'un jaune blanchâtre; la gorge est marquée de taches comme dans l'aloüette ordinaire; la queue a un peu plus de deux pouces de longueur, & est composée de douze plumes: les deux premieres de chaque côté ont le bord extérieur blanc mêlé de roux, & quelquefois noir; la troisieme & la quatrieme sont entierement noires, la cinquieme & la sixieme ont la même couleur que celles du corps. Cet oiseau differe de l'aloüette ordinaire en ce qu'il est plus gros, qu'il a une hupe sur la tête, que la couleur des plumes de son dos est moins marquée de taches, & enfin en ce qu'il a la queue plus courte. Les cochevis habitent le bord des lacs & des fleuves, ils ne volent pas en troupe, ils ne s'élevent pas aussi souvent en l'air que l'alüette ordinaire, & n'y restent pas

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