ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"553"> espece de comete, dont la forme ovale & oblongue est semblable à celle d'un bouclier. Harris.

CLYSSUS (Page 3:553)

CLYSSUS, (Chimie.) terme technique par lequel les Chimistes ont désigné diverses préparations ou produits.

Ce nom est plus particulierement & plus communément donné au produit volatil des détonations du nitre avec différentes substances: c'est de ces dernieres substances que tirent leur dénomination particuliere les différens clyssus de ce genre. C'est ainsi qu'on dit clyssus d'antimoine, clyssus de soufre, clyssus de tartre, &c.

Pour les préparer on prend une cornue tubulée de terre, que l'on place dans un fourneau convenable, & à laquelle on adapte un très - grand récipient, ou même une file de balons exactement lutés, dans chacun desquels on a mis une petite quantité d'eau ou d'esprit - de - vin, & dont le dernier ou le plus éloigné de la cornue doit avoir une petite ouverture: on fait rougir le fond de la cornue, & on projette ensuite le mêlange par la tubulure, que l'on a soin de boucher exactement pendant la détonation.

Les proportions de ce mêlange peuvent être variées à la volonté des artistes, & les auteurs les prescrivent en des proportions très - différentes: les plus exactes pourtant seroient celles moyennant lesquelles tous les ingrédiens du mêlange seroient exactement détruits, ou auroient subi dans toutes leurs parties les nouvelles combinaisons ou les décompositions qui sont la suite de la détonation. Dans la fixation du nitre par le tartre ou par le soufre, que l'on mêle communément à parties égales, la proportion est assez exacte.

L'explication de la formation des différens clyssus, & la connoissance de leur nature, appartient absolument à la théorie de la détonation. Voyez Détonation & Nitre.

Ces clyssus ont joüi pendant assez long - tems d'une grande célébrité à titre de médicamens; c'est surtout du clyssus d'antimoine, soit simple soit soufré, que les auteurs de chimie medicinale ont principalement recommandé les vertus.

Le premier, c'est - à - dire le simple, se préparoit avec un mêlange de parties égales de nitre & d'antimoine; & le second avec le même mêlange, auquel on ajoûtoit une partie de soufre: mais on a enfin reconnu que l'un & l'autre de ces clyssus n'étoient autre chose qu'un acide très - foible étendu par l'eau ou l'espritde - vin employés à les retenir dans les balons, & qui ne participoit point des qualités utiles de l'antimoine. On ne s'avise donc plus aujourd'hui de préparer avec tant d'appareil une simple liqueur acidule, que l'on peut avoir sur le champ & à bien moins de frais, par le mêlange de quelques gouttes d'acide vitriolique ou nitreux, dans une quantité convenable d'eau ou d'esprit - de - vin.

Les vapeurs qui se détachent des menstrues actuellement agissans avec effervescence, sub actu ipso effervescenti, ont été aussi désignées par quelques chimistes par le nom générique de clyssus.

C'est principalement à l'action de ces clyssus qu'est dûe l'absorption de l'air, que M. Hales a observée dans les différentes effervescences qu'il a exécutées dans les vaisseaux fermés: ces clyssus sont réellement miscibles à l'air, ou subissent avec lui une combinaison réelle nécessairement suivie de la fixation. Voyez Fixer.

Certains auteurs, comme Rullandus, Poterius, Borrichius, ont aussi donné le nom de clyssus à cette préparation, qui est connue aussi sous le nom de pierre végétale, lapis vegetabilis, qui consiste à réunir toutes les parties utiles & essentielles séparées d'une plante par l'analyse, après les avoir purisiées & rec<cb-> tifiées chacune séparément. Voy. le lexicon chimicum de Johnson,

On peut regarder comme un clyssus de cette derniere espece le potus medicatus de Boerhaave, qu'il préparoit avec un gros d'eleosaccharum mêlé exactement par la trituration avec deux gros de sel alkali de Tachenius, & dissous dans six onces d'eau distillée & cohobée de la même plante qui avoit fourni l'huile essentielle à laquelle il ajoûtoit un peu de syrop de la même plante s'il se trouvoit dans les boutiques.

Le mot de clyssus a été pris encore par quelques anciens chimistes, dans une signification à - peu - près la même que celle du mot quintessence. Voyez Quintessence. (b)

CLYSTERE, LAVEMENT, REMEDE (Page 3:553)

CLYSTERE, LAVEMENT, REMEDE, trois termes synonymes en Medecine & en Pharmacie. Je ne les arrange point ici au hasard, mais selon l'ordre chronologique de leur succession dans la langue.

Il y a long - tems que clystere ne se dit plus; lavement lui a succédé: cependant l'abbé de S. Cyran le mettoit sous le regne de Louis XIV. aurang des mots deshonnêtes qu'il reprochoit au pere Garasse, que quelques - uns appelloient l'Hélene de la guerre des Jésuites & des Jansénistes. Je n'entens, disoit le pere Garasse, par lavement, que gargarisme; ce sont les Apothicaires qui ont profané ce mot à un usage messéant.

C'est une chose bien singuliere que l'attaque de l'abbé de S. Cyran; c'en est une autre qui l'est plus encore que la défenfe du P. Garasse.

On a substitué de nos jours le terme de remede à celui de lavement; remede est équivoque, mais c'est par cette raison même qu'il est honnête.

Clystere n'a plus lieu que dans le burlesque, & lavement que dans les auteurs de Medecine; c'est aussi sous ce dernier que nous parlerons de ce genre d'injection qu'on porte dans les intestins par le fondement, & que les Chinois, en s'en servant, appellent le remede des Barbares. Cet article est de M. be Chevalier de Jaucourt.

CNA

CNACALESIA (Page 3:553)

* CNACALESIA, surnom de Diane, ainsi appellée dn mont Cnacalus en Arcadie, où elle avoit un temple & des fêtes annuelles.

CNAGIA (Page 3:553)

* CNAGIA, (Myth.) surnom de Diane, ainsi appellée de Cnagéus, qui conduit à Phidna par Castor & Pollux, séduisit la prêtresse de Diane, & l'enleva avec la statue de la déesse.

CNAZON (Page 3:553)

* CNAZON, (Hist. anc.) aiguille dont les femmes Romaines se servoient pour arranger leurs cheveux: elle s'appelloit aussi discerniculum.

CNE

CNEPS, ou CNUPHIS (Page 3:553)

* CNEPS, ou CNUPHIS, (Myth.) l'Être suprème chez les Egyptiens; on le representoit avec un sceptre à la main, marque de sa souvéraineté, la tête couverte de plumes, signe de sa spiritualité, & un oeuf à la bouche, svmbole du monde créé par sa parole: on ajoûtoit quelquefois à ces caracteres le serpent qui se mord la queue, symbole de l'éternité.

CNEUS (Page 3:553)

* CNEUS, (Hist. anc.) suinom que les Romains donnoient à ceux qui naissoient avec quelques taches remarquables.

CNEZOW (Page 3:553)

CNEZOW, (Géog. mod.) ville de Pologne, dans le palatinat de Chelm.

CNI

CNICUS (Page 3:553)

CNICUS, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont les fleurs sont des bouquets à fleurons découpés, portés chacun sur un embryon, & soûtenus [p. 554] par un calice écailleux, & entourés de grandes feuilles qui forment une espece de chapiteau. Lorsque la fleur est passée, les embryons deviennent des semences garnies d'aigrettes. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CNIDE (Page 3:554)

CNIDE, (Géog. anc. & mod.) ville ancienne de la Carie, dans la Doride. Ce n'est plus qu'un misérable bourg.

CNIDIENNE (Page 3:554)

CNIDIENNE, adj. (Myth.) surnom de Vénus, ainsi appellée de la dévotion particuliere que les habitans de Cnide avoient en elle.

CO

CO, COA, COOS, ou COS (Page 3:554)

CO, COA, COOS, ou COS, (Géog. anc. & mod.) île de l'Archipel, vers la côte de la Carie: elle est célebre par la naissance d'Hippocrate, d'Apelle, & de Pamphile qui la premiere dévida la soie. Les Turcs l'appellent aujourd'hui Stanco ou Stankon. On la connoît aussi sous le nom de Lango. Elle est presque vis - à - vis d'Halicarnasse, près de Cnide & de l'île Palmosa.

COA (Page 3:554)

COA, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérive du surnom coüs, qui a été donné à Hippocrate parce qu'il étoit né dans l'île de Coo. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, campaniforme, globuleuse. Le pistil s'éleve du fond d'un calice découpé, & est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur: ce pistil devient dans la suite un fruit composé de trois capsules membraneuses & applaties; ces capsules sont divisées en deux loges, dont chacune renferme une semence longue & ailée. Plumier, nov. plant Amer. gen. Voyez Plante. (I)

Coa, (Page 3:554)

Coa, (Géog. mod.) riviere du royaume de Portugal, dans la province de Tra - los - Montes.

COACTIF (Page 3:554)

* COACTIF, adj. (Théol. & Jurispr.) qui peut légitimement contraindre & se faire obéir par la force. Les souverains ont seuls le pouvoir coactif: il y a cette, différence entre les lois de l'Eglise & les lois de l'état, que celles de l'Eglise, en qualité simple de lois de l'Eglise, n'ont que force directive; au lieu que les lois de l'état ont par elles - mêmes force coactive. Les lois de l'Eglise n'ont force coactive que quand elles sont devenues lois de l'état.

COACTION (Page 3:554)

* COACTION, s. f. (Théol.) action sur la volonté, qui en ôte ou diminue le libre exercice; d'où il s'ensuit que la coaction, si elle avoit lieu, excuseroit entierement ou en partie la créature du crime, & lui ôteroit le mérite de la bonne action: car le mérite & le démérite diminuent & disparoissent aussitôt que la nécessité de vouloir ou de ne pas vouloir commence. Voyez Liberté, Grace.

COADJUTEUR (Page 3:554)

COADJUTEUR, s. m. (Hist. ecclés. & Jurispr.) est celui qui est adjoint à un prélat ou autre bénéficier ou officier ecclésiastique, pour lui aider à faire ses fonctions.

Les coadjuteurs sont ordinairement désignés successeurs de ceux auxquels on les adjoint.

Le P. Thomassin en sa discipline de l'Eglise, part. II. liv. II. ch. xxij. & xxiij. dit que les coadjutoreries étoient en usage dès les premiers siecles de l'Eglise. On trouve en effet que dès l'an 55 S. Lin fut fait coadjuteur de S. Pietre, & qu'en 95 Evariste le fut du pape Anaclet. Cependant le P. Thomassin ajoûte que les coadjutoreries sont odieuses, en ce que c'est une maniere indirecte pour transmettre les bénéfices comme par voie de succession.

En France le Roi donne quelquefoìs un coadjuteur aux archevêques, évêques, & abbés, lorsque le grand âge du bénéficier ou ses infirmités, son absence ou quelqu'autre cause légitime, le demandent, & que c'est pour le bien de l'église.

Le pape donne des bulles qui portent ordinaire<cb-> ment la clause cum futurâ successione, c'est - à - dire provision & collation du bénéfice par expectative; tellement qu'après le décès du titulaire le coadjuteur n'a pas besoin d'autre titre pour succéder au bénéfice.

Mais on ne peut nommer de coadjuteur avec droit de succéder, que pour les évéchés & abbayes; & pour donner un coadjuteur à un évêque, il faut que celui - ci y consente.

Les coadjuteurs des évêques doivent être eux - mêmes évêques: on les nomme ordinairement évêques in partibus infidelium, afin qu'ils puissent faire les fonctions épiscopales à la décharge de celui dont ils sont coadjuteurs; car le coadjuteur a les mêmes prérogatives que l'évêque auquel il est adjoint.

Celui qui est nommé coadjuteur d'un archevêque a rang au - dessus de tous les évêques dans les assemblées du clergé.

Le concile de Trente, sess. 21. ch. vj. veut qu'on donne aux curés ignorans des coadjuteurs ou des vicaires pour faire leurs fonctions.

L'usage des coadjuteurs est aboli en France pour les canonicats & prébendes, prieurés, cures, & chapelles: on l'avoit toléré quelque tems dans les évêchés de Metz, Toul, & Verdun; mais par arrêt du 25 Février 1642, rapporté au journal des audiences, on a jugé qu'il ne devoit point avoir lieu. Voyez le tr. des mat. bénéfic. de Fuet, p. 59. 62. 140. 153. 225. 278. 524. & 525. & la jurisprud. canon. au mot Coadjuteur. (A)

Coadjuteur, (Page 3:554)

Coadjuteur, est aussi le nom qu'on donne à certains religieux parmi les Jésuites. Voy. Jésuites. (G)

COADJUTORERIE (Page 3:554)

COADJUTORERIE, s. f. place ou dignité d'un coadjuteur. On dit que N a été nommé à la coadjutorerie de tel ou tel évéché. La coadjutorerie par elle - même n'est pourtant pas un titre réel, mais une expectative pour en obtenir un après la mort du titulaire. Voyez Coadjuteur. (G)

COADJUTRICE (Page 3:554)

COADJUTRICE, s. f. (Hist. ecclés. Jurispr.) est une religieuse nommée par le Roi pour aider à une abbesse à faire ses fonctions, avec droit de lui succéder. Voyez ce qui est dit au mot Coadjuteur. (A)

COAGIS (Page 3:554)

COAGIS, s. m. (Comm.) on appelle ainsi au Levant celui qui fait le commerce par commission pour le compte d'un autre. Presque toutes les nations commerçantes de l'Europe ont des coagis aux échelles du Levant. Voyez les dictionnaires de Trév. & du Comm.

COAGULATION (Page 3:554)

COAGULATION, s. f. (Physiq. & Chimie.) Le mot de coagulation pris dans son sens le plus étendu, exprime tout changement arrivé à un liquide composé, par lequel ou la masse entiere de ce liquide, ou seulement quelques - unes de ses parties, sont converties en un corps plus ou moins dense.

Ce changement s'opere dans ces liquides par un grand nombre de causes différentes, qui constituent tout autant d'especes de coagulations qui ont la plûpart des noms particuliers, & qu'on ne désigne même presque jamais par le nom générique de coagulation, qui a été borné par l'usage à quelques especes particulieres.

Les coagulations de la premiere espece, ou improprement dites, sont la congellation ou condensation par le refroidissement, la concentration ou rapprochement par le moyen de l'évaporation, la précipitation, la crystallisation. Voyez Congellation, Evaporation, Précipitation, & Crystallisation.

Les coagulations de la seconde espece, celles pour lesquelles cette dénomination est consacrée, sont premierement la coagulation spontanée du lait, du sang, de certains sucs végétaux, par exemple, celui de la bourrache & du cochléaria, &c. 2° celle du blanc - d'oeuf & des autres lymphes animales, par

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