ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"555"> un degré de chaleur répondant au cent cinquantesixieme du thermometre de Fahrenheit, selon les observations du docteur Martine: 3° la coagulation des matieres huileuses par le mêlange des acides; celle du lait par les acides, par les alkalis, & par les esprits fermentés; celle des matieres mucilagineuses ou farineuses délayées par les alkalis, &c.

Nous sommes forcés d'avoüer que la théorie de la coagulation spontanée du lait, du sang, & des sucs gélatineux des végétaux, est encore pour nous dans les ténebres les plus profondes, & que nous n'en savons pas davantage sur la coagulation des lymphes animales par le moyen du feu: nous ne pouvons attribuer cette derniere coagulation à aucune espece de dissipation des parties aqueuses qu'on supposeroit constituer auparavant leur fluidité, puisqu'au degré de chaleur requis cet épaississement se fait dans l'eau aussi - bien qu'à l'air libre.

La condensation de ces matieres par cette cause, est une des exceptions les plus remarquables à cette loi physique presque générale, par laquelle les degrés de rareté ou de laxité du tissu des corps sont àpeu - près proportionnels à leur degré de chaleur.

Quant à la troisieme espece de nos coagulations proprement dites, savoir l'épaississement des matieres huileuses, &c. par les acides, &c. nous pouvons au moins les ramener par une analogie bien naturelle à la classe générale des corporifications qui dépendent de la combinaison des différens principes, comme des acides avec les différentes bases terreuses ou métalliques, &c. Voyez Mixtion.

La cogulation du lait par cette cause ne peut être cependant que très - difficilement rangée avec ce genre d'effets; car on n'apperçoit pas trop comment quelques gouttes d'acides, quelques grains d'alkalis, ou une petite quantité d'esprit - de - vin, peuvent se distribuer assez également & en une proportion suffisante dans une grande quantité de lait, pour en lier les parties au point de leur faire perdre leur fluidite en si peu de tems. Voyez Lait. (b)

COAGULUM (Page 3:555)

COAGULUM, s. m. (Chirurg.) terme consacré en Chirurgie pour exprimer la partie rouge du sang.

Lorsque le sang circule dans les vaisseaux ou qu'il en sort, il paroît composé de parties homogènes; mais si on le laisse reposer dans un vase, on reconnoît bien - tôt qu'il n'en cst pas ainsi. Le sang reçû dans une palette se refroidit, se coagule, & se parrage en deux parties, dont l'une est un coagulum qu'on appelle la partie rouge du sang; l'autre fluide & blanche, se nomme la partie lymphatique.

Mais pourquoi le coagulum du sang tiré dans un vase est - il quelque tems après la saignée d'un rouge vif à la surface, & d'un rouge très - foncé au fond du vase? C'est parce que les globules de la surface sont non - seulement moins comprimés, mais encore mêlés avec de l'humeur blanche & glaireuse qui s'éleve vers la superficie du coagulum, qui se fige avec les globules, & qui affoiblit leur couleur: c'est cette humeur glaireuse qui produit quelquefois sur le sang que l'on a tiré des coënes blanchâtres, dures, & coriaces. Voyez Coene.

Le coagulum rouge lavé dans de l'eau tiede, se sépare en deux parties, dont l'une se mêle avec l'autre à laquelle il communique sa couleur rouge, & l'autre se forme en petits filamens blancs: la premiere est ce qu'on appelle proprement le sang, dont on expliquera la nature en son lieu. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

COAIILLE ou QUOAILLE (Page 3:555)

COAIILLE ou QUOAILLE, s. f. (Commerce & Draperie.) laine grossiere qui se leve de la queue de la brebis; ce qui l'a fait appeller ainsi. Voyez les dict. de Trév. & du Comm.

COALEMUS (Page 3:555)

* COALEMUS, s. m. (Myth.) dieu tutelaire de l'imprudence. Les anciens sembloient avoir pensé en multipliant les dieux, que les vices avoient plus besoin du secours des dieux que les vertus.

COALITION (Page 3:555)

COALITION, s. f. (Physiq.) se dit quelquefois de la réunion de plusieurs parties qui avoient été auparavant séparées. Ce mot vient du Latin coalescere, s'unir, se confondre ensemble. Il est très - peu en usage, & devroit y être un peu plus; car il est commode, dérivé du Latin, & ne peut guere être remplacé que par une périphrase. (O)

COANGO (Page 3:555)

COANGO, (Géog. mod.) riviere de l'Afrique méridionale, qui a sa source proche des frontieres de Monoemugi.

COANZA (Page 3:555)

COANZA, (Géog. mod.) grande riviere d'Afrique en Ethiopie, qui se jette dans la mer près de l'île Loanda.

COATI (Page 3:555)

COATI, s. m. (Hist. nat. Zool.) ce nom a été donné à plusieurs especes d'animaux quadrupedes du Bresil, si différens les uns des autres, que l'on n'est pas encore parvenu à les rapporter à un même genre: mais quoi qu'il en soit du genre, il nous suffiroit de bien connoître les especes. Celle que l'on appelle coati - mondi a été décrite par M. Perraut, qui en avoit disséqué trois: la longueur de la tête du plus grand (Hist. nat. fig. 2. Plan. VI.) étoit de six pouces & demi depuis le bout du museau jusqu'à l'occiput; il avoit seize pouces depuis le derriere de la tête jusqu'à l'origine de la queue, dont la longueur étoit de treize pouces: le museau ressembloit à celui du cochon; mais il étoit plus long, plus étroit, & plus mobile; il se recourboit facilement en - haut. Cet animal avoit cinq doigts à chaque patte, un peu plus longs dans les pattes de devant que dans celles de derriere; & à chaque doigt un ongle noir, long, crochu, & creux comme ceux du castor. Les pattes de derriere ressembloient à celles de l'ours; mais la plante étoit dégarnie de poil, & revêtue d'une peau douce: il y avoit derriere le talon des callosicés longues de cinq ou six lignes: le poil étoit court, rude, bouchonné, noirâtre sur le dos & sur quelques endroits de la tête, aux extrémités des pattes & du museau, & mêlé d'un peu de noir & de beaucoup de roux sur le reste du corps, mais plus doré en quelques endroits du dessous du ventre & de la gorge. Il y avoit sur la queue plusieurs anneaux, les uns noirâtres, & les autres mêlés de noir & de roux. La langue étoit un peu sillonnée, & au reste ressembloit à - peu - près à celle des chiens. Les yeux étoient petits comme ceux du cochon, & les oreilles rondes comme celles des rats: il y avoit au - dehors de l'oreille un poil court, & au - dedans un poil plus long & plus blanchâtre. Les dents canines étoient grises, transparentes, & fort longues, sur - tout celles de la mâchoire inférieure: chaque mâchoire avoit six dents incisives: la gueule étoit fort grande, & la mâchoire inférieure beaucoup plus courte que celle d'en - haut, comme dans le cochon. On dit que le coati - mondi ronge sa queue, de sorte qu'on ne peut pas déterminer au juste la longueur de cette partie.

On avoit apporté à M. Perraut deux au res animaux sous le nom de coati - mondi, mais ils étoient plus petits, & fort différens de celui dont on vient de faire mention; ils n'avoient pas les dents canines, ni les ralons éperonnés par des callosités: l'un de ces animaux avoit le museau fendu comme un lievre; cette partie, le tour des yeux & des oreilles, étoient dégarnis de poil, & de couleur rouge: les dents ressembloient à celles du castor, & la queue étoit courte. Il y avoit aux piés de devant cinq doigts; les trois du milieu étoient vraiement des doigts, mais les deux autres étoient placés comme des pouces à une certaine distance des doigts, un de chaque côté; celui du côté intérieur étoit très petit; il ne se trouvoit aux piés de derriere que qua<pb-> [p. 556] tre doigts, dont l'un étoit éloigné des trois autres comme un pouce, & fort court; il étoit placé au côté extérieur des doigts.

Enfin M. Perraut décrit un quatrieme animal qui avoit été donné sous le nom de coati. C'étoit une femelle: elle avoit le poil roux par tout le corps, excepté la queue qui étoit marquée de plusieurs cercles d'un fauve brun, & l'extrémité des pattes & le dessus des oreilles qui avoient une teinte plus brune que celle du reste du corps; excepté aussi l'extremité du museau, qui étoit d'un gris brun. Ce coati avoit des moustaches d'un poil fort noir; ce même poil se trouvoit à la mâchoire inférieure & aux joues: il n'y avoit point d'éperons aux pattes de derriere: enfin les dents ressembloient à celles des chiens. Mém. de l'Acad. royale des Sciences, depuis 1666 jusqu'à 1699, tome III. part. II. p. 17. & suiv. Voyez Quadrupede. (I)

COBALES (Page 3:556)

COBALES, s. m. (Myth.) génies malins attachés à la suite de Bacchus. On les confond quelquefois avec les faunes & les satyres.

COBALT, COBOLT ou KOBOLD (Page 3:556)

COBALT, COBOLT ou KOBOLD, (Hist. nat. Minéralogie & Chimie.) en Latin cobaltum, cadmia fossilis pro caruleo, cadmia metallica, &c. c'est un demi - métal, d'un gris qui tire un peu sur le jaunâtre; il paroît composé d'un assemblage de petites lames ou de feuillets; à l'extérieur il a assez de ressemblance avec le bismuth: mais ce qui caractérise particulierement ce demi - métal, c'est la propriété qu'il a de donner une couleur bleue à la fritte du verre, lorsqu'on le met en fusion avec elle.

On a long - tems regardé le cobalt comme une substance terreuse; c'est sa grande friabilité qui semble avoir accrédité cette erreur; mais M. Brandt, savant chimiste Suédois, a prouvé dans un mémoire inseré dans les actes de l'académie d'Upsal, qu'on devoit le placer au rang des demi - métaux: voici les raisons sur lesquelles il appuie son sentiment: 1° le cobalt présente à l'extérieur le même coup d'il qu'un métal: 2° il a une pesanteur métallique: 3° il entre en fusion dans le feu, & prend en refroidissant une surface convexe, ce qui est un des caracteres distinctifs des substances métalliques: 4° le cobalt se dissout dans l'eau - forte, & donne une couleur d'un verd jaunâtre au dissolvant; les sels alkalis fixes précipitent cette dissolution d'une couleur noire, & l'alkali volatil la précipite d'un rouge très - vif; si on édulcore la matiere précipitée & qu'on y joigne de la matiere inflammable, en faisant fondre ce mêlange on obtient du cobalt en régule, comme cela se pratique sur les précipités des autres substances métalliques dont on fait la réduction.

Le cobalt ne s'amalgame point avec le mercure, & jamais par la fusion on ne peut l'unir avec le bismuth, quoique les mines de ce dernier demi - métal contiennent presque toûjours du cobalt. Il s'unit très intimement au cuivre qu'il rend aigre & cassant.

On distingue plusieurs especes de mines dont on tire le cobalt; voici les principales suivant M. Wallerius.

I. La mine de cobalt cendrle: elle a quelque ressemblance avec la mine de plomb cubique ou galene, mais elle ressemble encore plus à la pyrite arsenicale avec qui on la confond souvent mal - à - propos; cependant le grain de cette mine de cobalt est plus fin, & d'une couleur plus foncée & plus rougeâtre que celle de la pyrite arsenicale.

II. La mine de cobalt spéculaire, ainsi nommée parce qu'on y remarque des lames ou feuillets luisans comme la glace d'un miroir; ce que M. Wallerius conjecture venir de ce que le cobalt se trouve uni avec du spath feuilleté ou quelque autre matrice de cette espece.

III. La mine de cobalt vitreuse, ainsi nommée parce qu'elle ressemble à des scories ou à une matiere vitrifiée; elle est brillante & d'un gris bleuâtre.

IV. La mine de cobalt crystallisée; on appelle ainsi les mines de cobalt qui affectent une figure réguliere & déterminée; on leur donne différens noms suivant la figure qu'on y remarque; par exemple on les appelle mines de cobalt tricottées, en réseaux, &c.

V. Fleurs de cobalt; c'est une mine de cobalt tombée en efflorescence à l'air, & qui prend une couleur ou rouge, ou violette, ou pourpre, ou fleur de pêcher; quelquefois ces couleurs ne sont qu'à la surface; quelquefois elles pénetrent de part en part.

VI. La mine de cobalt terreuse; cette mine est ainsi nommée parce qu'elle est friable & peu compacte: sa couleur varie; il y en a d'un blanc tirant sur le verd, de jaune comme de l'ochre, de noire, &c.

Outre cela on rencontre fréquemment du cobalt dans les mêmes mines qui fournissent le bismuth. On en trouve aussi quelquefois dans la mine d'arsenic, que l'on nomme testacée; c'est pour cela que les minéralogistes Allemands l'appellent cobalt testacé, (schirben - kobolt) quoique ce soit une vraie mine d'arsenic. On en rencontre aussi en petite quantité dans la mine d'arsenic d'un rouge cuivreux, que les Allemands appellent kupsernikkel, mais ce n'est qu'accidentellement. On croit devoir avertir en général, que les ouvriers des mines d'Allemagne, & quelques auteurs d'après eux, ont souvent confondu les mines de cobalt avec celles d'arsenic, & ont indifféremment donné le nom de cobalt à des mines arsenicales, qui ne contiennent que peu ou point de ce demi - métal; ce qu'il y a de certain, c'est que toutes les mines de cobalt sont chargées d'une portion d'arsenic très - considérable, que l'on est obligé d'en dégager par le grillage pour en séparer le cobalt ou la matiere propre à colorer le verre en bleu. On se sert pour cela d'un fourneau dont on trouvera la représentation parmi les Planches de Minéralogie dans celle du cobalt & de l'arsenic: la figure 1. represente l'attelier & le fourneau pour la calcination du cobalt; A B est un fourneau de réverbere dans lequel on met la mine de cobalt, pour que la flamme en dégage la partie arsenicale qui est reçue dans une galerie ou cheminée de bois horisontale C D, qui a ordinairement 100 pas de longueur; l'arsenic qui y passe sous la forme d'une fumée blanche fort épaisse, se condense & s'attache aux parois de cette cheminée sous la forme de petits crystaux ou d'une farine légere, que les Allemands nomment gifftmehl, d'où on l'enleve au bout d'un certain tems par les fenêtres E E E, qui sont pratiquées de distance en distance le long de la galerie ou cheminée horisontale; ces fenêtres se ferment lorsqu'on fait griller la mine de cobalt; F F sont les piliers sur lesquels la cheminée horisontale est soûtenue; G est une coupe perpendiculaire d'un fourneau à griller la mine de cobalt; H est la coupe perpendiculaire de la cheminée horisontale, dans laquelle la fumée arsenicale est reçue.

Après que la mine de cobalt a été grillée dans le fourneau que nous venons de décrire, on la retire, on l'écrase dans un moulin par le moyen de deux meules qui tournent verticalement, ensuite on la fait calciner de nouveau jusqu'à ce qu'il n'en parte plus aucune fumée; pour lors on retire le cobalt, dont on mêle une partie avec deux parties & même plus de potasse & de cailloux ou de quartz pulverisés, & l'on en fait ce qu'on appelle le saffre, smalte ou azur, dont on se sert pour peindre en bleu la fayance & la porcelaine, pour colorer le verre, faire du bleu d'empois, &c. Nous donnerons une description détaillée de ce travail à l'art. Saffre; nous nous contenterons de dire ici que les manufactures où l'on traite ainsi le cobalt, sont un objet

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