ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"551"> le banc à couper. Quand on a une quantité suffisante de bouts, on les affile: affiler, c'est passer le fil - de - fer sur la meule, pour en faire la pointe. Pour affiler, l'ouvrier prend unc cinquantaine de brins plus ou moins; il les tient sur ses doigts dans une situation parallele, & leur faisant faire un ou plusieurs tours sur eux - mêmes par le moyen de ses pouces qu'il meut dessus en sens contraire, en conduisant chaque pouce vers le petit doigt, il les affile tous en même tems. Quand les brins sont affilés, on les coupe sur la grande cisoire de la longueur dont on veut les pointes; de là on les passe dans le mordant pour en faire la tête: si on veut qu'elle soit plate, on laisse un peu excéder la pointe au - dessus du mordant, on frappe un ou deux coups de marteau sur cet excédant; il est applati, & la tête est faite: si on veut qu'elle soit ronde, on la commence comme si on la vouloit plate; on ne frappe qu'un coup; puis on la finit avec le poinçon à estamper. Le clou fini, il faut le chasser du mordant; c'est ce que l'ouvrier exécute en prenant une autre pointe entre le pouce & l'index, chassant la pointe qui est dans la cannelure avec le petit doigt, & y plaçant celle qu'il tient. Il continue ainsi avec une vîtesse extrème; & son opération est la même pour les clous de quelque grandeur qu'ils soient. Il en peut fabriquer d'or, de fer, & de cuivre. Quand ils sont de laiton, on les blanchit: pour cet effet, on les découvre d'abord; les découvrir, c'est les mettre tremper dans une solution de tartre ou de cendre gravelee & d'eau commune, où on les laisse séjourner quelque tems; après quoi on les vanne. Pour les vanner, on met du son ou du tan dans le vannoir; on les y agite; ils en sortent secs & plus jaunes. On finit par les étamer: pour les étamer, on a un vaisseau plus étroit à cnacun de ses bouts qu'au milieu; on les met dans ce vase; on a un mêlange d'étain fin & de sel ammoniac; le sel ammoniac y est en petite quantité: on met ce mêlange en fusion, on y jette les pointes ou épingles, on les y agite jusqu'à ce qu'on s'apperçoive qu'elles soient bien blanchies: le mouvement les empêche de s'attacher les unes aux autres. Quand elles sont refroidies, on en fait des paquets de cent: pour cet effet, on en compte cent; on jette cette centaine dans un des plats de la balance, & on en jette dans l'autre plat autant qu'il en faut pour l'équilibre; on continue ainsi jusqu'à ce qu'on ait mis toutes les pointes en paquets de centaines, & en état de vente.

Voyez, fig. 21. Pl. I. des clous à tête ronde. Il y a parmi les clous d'épingle, ceux d'homme & ceux de femme: ils ne different que par la force; les premiers sont les plus forts.

Les Arquebusiers donnent le nom de clou, au clou du chien de la platine. Voyez Fusil & Platine. On appelle du même nom la graine de girosle; voyez Girofle: c'est le nom d'une maladie de l'oeil. Voyez Clou (Medecine). Le clou a servi quelquefois à marquer les années & les évenemens. Voyez Clou (Hist. anc.) On argente & l'on dore les clous. Voyez Dore & Argenter.

Clou. (Page 3:551)

Clou. (Hist. anc.) Tite - Live rapporte que les anciens Romains, encore grossiers & sauvages, n'avoient pour annales & pour fastes que des clous, qu'ils attachoient au mur du temple de Minerve. Il ajoûte que les Etruriens, peuples voisins de Rome, en fichoient à pareille intention dans les murs du temple de Nortia leur déesse. Tels étoient les premiers monumens dont on se servit pour conserver la mémoire des évenemens, au moins celle des années; ce qui prouve qu'on connoissoit encore bien peu l'écriture à Rome, & rend douteux ce que les historiens ont raconté de cette ville avant sa prise par les Gaulois. D'autres prétendent que c'étoit une simple cérémonie de religion, & se fondent aussi sur Tite<cb-> Live, qui dit que le dictateur ou un autre premier magistrat, attachoit ce clou mystérieux aux ides de Septembre, idibus Septembr. clavum pungat; mais ils n'expliquent ni le sens ni l'origine de cette cérémonie, & la regardent seulement comme un secours à l'ancienne chronologie, surabondamment ajoûté aux annales par écrit.

On avoit encore coûtume à Rome, dans les calamités publiques, d'attacher un clou dans le temple de Jupiter. Dans une peste qui desola Rome, le clou sacré fut placé par le dictateur, & la contagion cessa. En cas de troubles intestins & de secession, c'est - à - dire de schisme de la populace, on avoit recours à ce clou. Et dans une circonstance singuliere o les dames Romaines donnoient à leurs maris des philtres qui les empoisonnoient, on pensa que le clou qui dans les tems de troubles avoit affermi les hommes dans le bon sens, pourroit bien produire le même effet sur l'esprit des femmes. On ignore les cérémonies qu'on employoit dans cet acte de religion, Tite - Live s'étant contenté de marquer qu'il n'appartenoit qu'au dictateur, ou à son défaut au plus considérable des magistrats de placer le clou. Manlius Capitolinus fut le premier dictateur créé pour cette fonction. Mém. de l'acad. des Bell. Lett. tom. VI. (G)

Clou, (Page 3:551)

Clou, (Med.) maladie de l'oeil; espece de staphylome, en Grec E/LOS2, en Latin clavus oculi.

On donne le nom de clou au staphylome, quand par un ulcere de la cornée, l'uvée s'étant avancée en - dehors, s'endurcit & se resserre à la base de la tumeur qu'elle forme; ou lorsque la cornée s'endurcit pareillement, & se resserre de telle maniere que la base de la tumeur étant fort retrécie, la tumeur en paroît éminente & arrondie en forme de tête sphérique d'un clou. Cette tumeur détruit la vûe, & ne se guérit point, parce qu'aucun staphylome n'est guérissable. Voyez Staphylome. Voyez aussi l'art. Clavus. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CLOUÉ (Page 3:551)

CLOUÉ, adj. (Maréchal.) être cloüé à çheval, signifie être très - ferme & ne se point ébranler, quelque violens que soient ses mouvemens.

Cloue, (Page 3:551)

Cloue, terme de Blason, qui se dit d'un collier de chien, & des fers à cheval dont les clous paroissent d'un autre émail.

Montferrier, d'or à trois fers de cheval de gueules, cloüés d'or. (V)

CLOUET (Page 3:551)

CLOUET, s. m. espece de petit ciseau mousse de fer, à l'usage des Tonneliers: ils s'en servent pour enfoncer la neille dans le jable d'une piece de vin, à l'endroit où elle suinte; il a environ un demi - pouce de largeur par en - bas, & a par en - haut une tête sur laquelle on frappe légerement avec le maillet, afin de faire entrer la neille.

CLOUIERE, ou CLOUVIERE, ou CLOUTIERE (Page 3:551)

CLOUIERE, ou CLOUVIERE, ou CLOUTIERE (le plus usité est cloüiere), s. f. instrument de fer qui sert au cloutier, principalement à former la tête du clou, quoique le clou soit rond ou quarré, selon que le trou de la cloüiere est rond ou quarré. Voyez l'article Clou. On a des cloüieres de différentes formes & de toutes sortes de grandeurs. Les Serruriers les forgent, & ils en ont aussi pour former la tête de leur vis & autres ouvrages. Les cloüieres des Serruriers sont des especes d'estampes en creux, rondès, quarrées, barrelongues, &c.

Clouiere, (Page 3:551)

Clouiere, (Serrurerie & Clouterie.) c'est une piece de fer quarrée, à l'extrémité de laquelle on a pratiqué un ou plusieurs trous quarrés ou ronds, dans lesquels on fait entrer la tige du clou de force; de sorte que la partie qui excede la cloüiere, se rabat & forme la tête du clou.

Les Maréchaux ont leurs cloüieres: ces clouieres sont montées sur des billots, & servent pour les clous de charrette.

Sans la clouiere, l'ouvrier ne pourroit que très - dif<pb-> [p. 552] ficilement former la tête des clous au marteau. Voy. l'article Clou.

CLOUSEAUX (Page 3:552)

CLOUSEAUX, s. m. pl. (Jurisprud.) dont il est parlé dans la coûtume d'Orléans, article 145, sont les jardins & enclos qui sont proche & autour de chaque bourgade ou hameau. Voyez les auteurs des additions aux notes de Fournier sur cette coûtume, art. 145. (A)

CLOUTERIE (Page 3:552)

CLOUTERIE, s. f. (Comm. Art méch. & Gramm.) Ce terme a plusieurs acceptions: il se dit 1° du négoce des clous; 2° du lieu où on en fabrique; 3° d'un assortiment de toutes sortes de clous.

CLOUTIER (Page 3:552)

* CLOUTIER, s. m. On donne ce nom à celui qui a le droit de vendre & de fabriquer des clous en qualité de membre de la communauté des Cloutiers - Lormiers - Etameurs - Ferronniers, &c. ou de la communauté des Epingliers - Aiguilletiers.

Il y a deux sortes de Cloutiers, les Cloutiers d'épingle, & les Cloutiers tout court. La communauté de ceux - ci est régie par quatre jurés, dont deux sont élûs tous les ans, un d'entre les nouveaux maîtres, un d'entre les anciens. Chaque maître ne peut faire à la fois que deux apprentis; l'apprentissage est de cinq ans, le compagnonage de deux pour les apprentis de Paris, & de trois pour les ouvriers de province; tous font chef - d'oeuvre, excepté les fils de maîtres, &c. Quant aux statuts des Cloutiers d'épingle, voyez - les à l'art. Epinglier - Aiguilletier.

CLOURA (Page 3:552)

* CLOURA, s. m. (Hist. nat. Ornithol. & Pêche.) oiseau connu sur le récit des voyageurs, c'est - à - dire mal connu. Il se trouve, à ce qu'on dit, à la Chine & dans l'Inde, où on le fait pêcher: il met le poisson qu'il attrape dans une poche qu'il a sous le bec, d'où il ne peut descendre plus bas, parce qu'il y est arrêté par un anneau qui serre le passage. Quand l'oiseau est sorti de l'eau, on le contraint d'abord à rendre le poisson qu'il a pris en pressant la poche, ensuite à retourner à la pêche en le frappant à coups de bâton.

CLOYNE (Page 3:552)

CLOYNE, (Géog. mod.) petite ville d'Irlande, au comté de Cork, dans la province de Leinster.

CLU

CLUDO (Page 3:552)

* CLUDO, s. m. (Hist. anc.) poignard de théatre à l'usage des Romains sur la scene, & qui ne différoit en rien du nôtre; la lame en rentroit dans le manche quand on s'en frappoit; & un ressort spiral l'en faisoit sortir, quand on s'étoit frappé.

CLUENTIA (Page 3:552)

* CLUENTIA, s. f. (Hist. anc.) le nom d'une des trente - cinq tribus Romaines. Voyez Tribu.

CLUNDERT (Page 3:552)

CLUNDERT, (Géogr.) petite ville forte des Provinces - Unies des Pays - bas, dans la Hollande méridionale, sur les frontieres du Brabant Hollandois.

CLUNY (Page 3:552)

CLUNY, (Hist. eccl.) abbaye célebre de Bénédictins située dans le Mâconnois en Bourgogne sur la riviere de Grone, dans une petite ville à laquelle elle donne son nom, & qui a de long 22. 8. & de lat. 46. 24. C'est le chef lieu d'une congrégation de Bénédictins qu'on nomme l'ordre ou la congrégation de Cluny.

L'abbaye de Cluny fut fondée sous la regle de S. Benoît en 910, par Bernon abbé de Gigniac, sous la protection & par les libéralités de Guillaume I. duc d'Aquitaine & comte d'Auvergne. Quelques auteurs modernes ont voulu faire remonter sa fondation à l'an 826; mais leur opinion est destituée de preuves solides. La congrégation de Cluny a donné à l'Eglise trois papes, plusieurs cardinaux, prélats, &c. L'abbaye fut unie dans son érection sous la protection immédiate du S. Siége, avec défense expresse à tous les séculiers ou ecclésiastiques de troubler les moines dans leurs priviléges, & sur - tout dans l'é<cb-> lection de leur abbé. Ils prétendiret par cette raîson être exemts de la jurisdiction de l'évêque, ce qui donna lieu peu - à - peu à d'autres abbés de former les mêmes prétentions. Cette contestation vient d'être terminée depuis quelques années au conseil en faveur de l'évêque de Mâcon. Cette abbaye est tenue en commande par un abbé nommé par le R oi: c'est aujourd'hui M. le Cardinal de la Rochefoucauld archevêque de Bourges qui en est titulaire. On regarde la congrégation de Cluny comme la plus ancienne de toutes celles qui se sont unies sous un chef en France, afin de ne composer qu'un seul corps de divers monasteres sous la même regle. La maison chef d'ordre étoit autrefois d'une étendue immense; puisqu'on raconte qu'en 1245, après la célébration du premier concile de Lyon, le pape Innocent IV. alla à Cluny avec les deux patriarches d'Antioche & de Constantinople, douze cardinaux, trois archevêques, quinze évêques, & plusieurs abbés, tous accompagnés d'une suite convenable, & & qu'ils y furent logés sans qu'aucun des religieux qui étoient en grand nombre se dérangeât; quoique S. Louis, la reine Blanche sa mere, le comte d'Artois son frere, sa soeur, l'empereur de Constantinople, les fils des rois d'Arragon & de Castille, le duc de Bourgogne, six comtes, & quantité d'autres seigneurs s'y trouvassent en même tems. Elle a souffert des malheurs des guerres civiles; les Calvinistes l'ont pillée, & ont brûlé la bibliotheque en 1562. (G)

CLUSE (Page 3:552)

CLUSE, terme de Fauconnerie; c'est le cri que le fauconnier fait entendre aux chiens, lorsque l'oiseau a remis la perdrix dans le buisson; ainsi cluser la perdrix, c'est exciter les chiens à faire sortir la perdrix du buisson où elle s'est remise.

Cluse, (la) (Page 3:552)

Cluse, (la) Géogr. mod. petite ville d'Italie, dans la Savoie, capitale du Faucigny, sur l'Arve. Long. 24. 12. lat. 46.

CLUSIA (Page 3:552)

CLUSIA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de Charles Clusius ou de l'écluse d'Arras; la fleur des plantes de ce genre est monopétale, faite pour l'ordinaire en forme de souscoupe & découpée; quelquefois elle paroît composée de plusieurs pétales disposés en rond: il s'éleve du fond du calice un pistil entouré d'une espece d'anneau. Ce pistil devient dans la suite un fruit ovale qui s'ouvre d'un bout à l'autre en plusieurs parties, & qui est rempli de semences oblongues recouvertes d'une pulpe très - tendre, & attachées à un placenta conique & sillonné. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

CLUSONI (Page 3:552)

CLUSONI, (Géog.) petite ville d'Italie dans le Bergamasque, sur les frontieres des Grisons.

CLUSTUMINA (Page 3:552)

CLUSTUMINA, s. f. nom d'une des trente - cinq tribus Romaines. Voyez Tribu.

CLUYD ou CLYD (Page 3:552)

CLUYD ou CLYD, (Géog. mod.) grande riviere de l'Ecosse méridionale qui prend sa source dans le comté d'Annandale, & se jette dans le golfe de Cluyd.

CLUYDESDALE (Page 3:552)

CLUYDESDALE, (Géog. mod.) pays de l'Ecosse méridionale, entre ceux de Lenox & de Lothian, qui se divise en haut & bas.

CLY

CLYMENUM (Page 3:552)

CLYMENUM, (Hist. nat. Bot.) genre de plante dont les fleurs, les fruits & les tiges sont semblables à ceux de la gesse; mais les feuilles sont rangées par paires le long d'une côte, terminée par des vrilles. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CLYN (Page 3:552)

CLYN, (Géog. mod.) petite ville de l'Ecosse septentrionale, dans le comté de Southerland, près de l'embouchure du Bota.

CLYPEI - FORME (Page 3:552)

CLYPEI - FORME, adj. (Physique.) se dit d'une

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