ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"547"> tés religieuses. Le cloître des Chartreux à Rome, du dessein de Michel Ange, est un des plus réguliers pour son architecture; & celui des Chartreux de Paris est le plus estimé par les ouvrages de peinture du célebre Lesueur, peintre François, qui attirent l'admiration de tous les connoisseurs en cet art. (P)

Cloître, (Page 3:547)

Cloître, (Hist. ecclésiast.) Dans un sens plus général, cloître signifie un monastere de personnes religieuses de l'un & l'autre sexe, & quelquefois il se prend pour la vie monastique: c'est en ce sens qu'on dit, qu'on ne fait pas toûjours son salut dans le cloître, mais qu'on le fait plus difficilement dans le monde. La plûpart des cloîtres ont été autrefois non - seulement des maisons de piété, mais aussi des écoles où l'on enseignoit les langues & les arts libéraux. C'est pour cette raison qu'Oswald roi d'Angleterre, comme nous l'apprenons de Bede, (Hist. liv. III. ch. iij. donna plusieurs terres & possessions aux cloîtres, afin que la jeunesse y fût bien élevée. Les cloîtres de S. Denis en France, de S. Gal en Suisse, & une infinité d'autres, avoient été non - seulement richement dotés à cette fin, mais encore décorés de plusieurs priviléges, & principalement du droit d'asyle pour ceux qui craignoient la rigueur de la justice. Ils servoient aussi de prisons, & principalement aux princes, soit rébelles soit malheureux, exclus ou déposés du throne. L'histoire Bysantine & celle de France en fournissent de fréquens exemples. (G)

Cloître, (Page 3:547)

Cloître, (Comm.) nom qu'on donne au comptoir ou magasin que quelques villes d'Allemagne ont à Berg.

C'étoit autrefois le palais épiscopal & la demeure des chanoines. Les rois de Danemark donnerent ce vaste bâtiment aux marchands d'Hambourg, Lubeck, Brême, & autres villes anséatiques, après en avoir chassé l'évêque & les chanoines.

Il a conservé le nom de cloítre: les négocians qui l'occupent, & qui ne font commerce que de poisson sec ou salé, portent celui de moines. Ils ne souffrent point d'hommes mariés parmi eux; ceux qui veulent prendre femme sont obligés de sortir du cloitre: ils peuvent cependant trafiquer & entretenir correspondance avec leurs anciens confreres. Voyez le dictionn. du Comm & de Trév. (G)

Cloître, (Page 3:547)

Cloître, (Jardin.) se dit dans un besquet d'une salle verte, quarrée, à doubles palissades, autour de laquelle on tourne comme on fait dans les cloîtres des couvents. (K)

CLONEFORT (Page 3:547)

CLONEFORT, (Géog. mod.) petite ville d'Irlande au comté de Galloway, dans la province de Connaught.

CLONMELL (Page 3:547)

CLONMELL, (Géog. mod.) ville forte d'Irlande, capitale du comté de Tipperary. Long. 9. 58. lat. 52. 28.

CLOPEUR (Page 3:547)

CLOPEUR, s. m. en terme de Raffinerie de sucre, est une espece de petit battoir quarré avec une poignée, le tout faisant neuf à dix pouces de long: il sert à frapper sur le cacheur lorsque le cercle ne coule pas assez aisément à l'endroit où l'on veut qu'il soit arrêté.

CLOPPENBOURG (Page 3:547)

CLOPPENBOURG, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne au cercle de Westphalie, dans l'évêché de Munster.

CLOPORTE (Page 3:547)

CLOPORTE, s. m. (Hist. nat. Insectol.) asellus, cutio, porcellio; insecte de couleur grise approchante de celle de l'âne, c'est pourquoi les Grecs lui ont donné le nom d'onos. Les plus grands cloportes ont à peine un travers de doigt de longueur, & un demi - doigt de largeur. Ceux que l'on trouve dans les fumiers & dans la terre, sont de couleur livide, noirâtre; mais ceux qui sont dans les lieux humides & sous différens abris, comme l'écorce des arbres, les pierres, &c. ont une couleur grise. Les cloportes ont quatorze pattes, sèpt de chaque côté; il n'y dans chacune qu'une seule articulation, & on a peine à l'appercevoir. Ces insectes ont deux antennes courtes; dès qu'on les touche ils se replient en forme de globe; on les a comparés dans cet état à une feve: les côtés du corps sont dentelés comme une scie. Mousset. théat. insect. Voyez Insecte. (I)

Cloporte, (Page 3:547)

Cloporte, (Mat. med.). les cloportes sont très recommandés dans la cachexie, l'hydropisie, les embarras lymphatiques du poumon, les obstructions des glandes, le calcul, & la goutte.

Juncker qui rapporte ces vertus, ajoûte que nous manquons encore de preuves assez autentiques pour que nous puissions nous y fier absolument; & comme d'ailleurs ces insectes portent beaucoup vers les voies urinaires qu'elles irritent assez vivement, cet auteur conseille d'être fort circonspect dans leur administration.

On peut s'en servir pourtant utilement comme d'un diurétique assez efficace, pourvû qu'on ne perde pas de vûe la sage précaution de ménager les voies urinaires, & principalement lorsque ce ménagement est plus particulierement indiqué par quelque vice de ces organes.

Des praticiens célebres ont conseillé d'en user long - tems & en petite dose, pour détruire les cataractes commençantes, & même en général pour toutes les maladies des yeux.

On donne les cloportes, ou écrasés vivans dans du vin à la dose de dix ou douze, ou séchés & mis en poudre dans un véhicule approprié à la dose d'un demi - scrupule, jusqu'à un scrupule.

Les cloportes en poudre sont un des ingrédiens des pilules balsamiques de Morton. (b)

CLOQUE (Page 3:547)

CLOQUE, s. f. en terme de Blanchisserie de cire, se dit d'un tuban de cire qui se noue, pour ainsi dire, & qui se forme en bouton quand le cylindre n'est pas chargé d'eau également par - tout. V. Cylindre; voyez Blanchissage des cires.

CLORRE (Page 3:547)

CLORRE, v. act. est synonyme à fermer.

Clorre, (Page 3:547)

Clorre, (Jurispr.) il y a differentes regles à observer par rapport au droit ou à l'obligation dans lesquels chacun peut être de clorre son héritage.

Il est libre en général à chacun de clorre son héritage, soit de haies, fossés, ou murailles, si ce n'est dans quelques coûtumes qui exigent pour ce une permission du seigneur, comme celle d'Amiens, art. 197. Il faut aussi excepter les héritages enclavés dans les capitaineries royales, que l'on ne peut enclorre de murailles sans une permission particuliere du Roi. Ordonn. des chasses, ch. xxjv. art. 24.

Suivant les reglemens de police, on est obligé de se clorre dans les villes jusqu'à neuf piés de hauteur; mais cela ne s'observe point dans les bourgs & villages, ni dans les campagnes, non pas même pour des prés communs.

On est seulement obligé dans les campagnes, & par - tout ailleurs, de contribuer à l'entretien, réparation & reconstruction des murs mitoyens. Voy. Mur mitoyen.

Clorre un compce, c'est le fixer, l'arrêter. Clorre un inventaire, c'est déclarer que l'on n'a plus rien à y ajoûter, & faire mention de cette déclaration à la fin de l'inventaire. Voyez ci - après Compte, Communauté de biens, & Inventaire. (A)

Clorre, (Page 3:547)

Clorre, en terme de Vannier, c'est passer l'osier entre les pés, & remplir ainsi tout l'espace qu'il y a depuis le fond jusqu'au bord d'une piece de vannerie.

CLOS, ENCLOS (Page 3:547)

CLOS, ENCLOS, s. m. (Jardin.) est une enceinte de murs ou de haies qui renferme différentes parties d'un jardin, tels que des parterres, boulingrins, bosquets, quarrés de potagers, verger, pepiniere, [p. 548] garenne, & autres. Quand cet enclos passe l'étendue de vingt à trente arpens, il s'appelle parc. (K)

CLOSERIE (Page 3:548)

CLOSERIE, s. f. (Jurisprud.) en quelques provinces, signifie un petit bien de campagne composé d'une maison & autres bâtimens, & de quelques terres adjacentes qui en dépendent. On appelle ces sortes d'héritages closeries, parce qu'ils sont ordinairement clos de fossés & de haies. Ces closeries sont quelquefois loüées, & forment de petites fermes. (A)

Closerie, (Page 3:548)

Closerie, en terme de Vannier, signifie cette espece d'ouvrage qu'ils font en plein sur des pés de lattes, de cerceaux, ou d'autres choses semblables.

CLOSETS (Page 3:548)

CLOSETS, s. m. pl. terme de Pêche: les closets ou euhaussets sont des especes de hauts parcs, qui ne different de ceux dont on donnera la description à l'article Parcs, qu'en ce que la crosse ou extrémifé recourbée est quarrée, au lieu que celle des parcs est arrondie: ces rets dont la maille a dix - huit lignes en quarré, sont tendus sur des fonds, des roches: ces pêcheries n'ont souvent que dix ou douze perches pour les former; ainsi elles ne different presque de celles des hauts parcs, qu'en ce que les closets sont beaucoup plus petits. On ne prend dans les closets que le poisson qui se maille, puisque le fond en est ouvert, c'est - à - dire que le filet n'est point ensablé, ni le bas du parc fermé d'un clayonnage.

CLOTHO (Page 3:548)

CLOTHO, voyez Parques.

CLOTURE ou ENCLOS (Page 3:548)

CLOTURE ou ENCLOS, s. f. terme d'Architecture, mur de maçonnerie ou grille de fer qui enferme un espace tel que l'enceinte d'un monastere, l'étendue d'un parc, d'un jardin de propreté, fruitier, potager, &c. (P)

Clôture, (Page 3:548)

Clôture, (Jurisp.) dans les monasteres de filles, a deux significations différentes.

L'une a rapport au voeu que les religieuses font d'observer la clôture perpétuelle, c'est - à - dire de ne point sortir du monastere.

L'autre est pour exprimer les murs, portes, & grilles, qu'il n'est pas permis aux religieuses de passer, & dans l'intérieur desquels les étrangers, soit hommes ou femmes, ne peuvent, suivant l'art. 31. de l'ordonnance de Blois, entrer sans permission du supérieur ecclésiastique; permission qui ne s'accorde point sans nécessité, comme aux medecins, chirurgiens, &c. Suivant le droit commun, c'est à l'évêque diocésain a donner ces permissions.

Il en faut excepter les monasteres exempts de la jurisdiction de l'évêque, où ces permissions peuvent être données par leur supérieur ecclésiastique, suivant l'art. 19. de l'édit de 1695.

Ce même article suppose qu'il y a des cas où on peut permettre aux religieuses de sortir, comme pour aller aux eaux, lorsque cela est nécessaire pour leur santé; mais c'est à l'évêque seul à donner ces permissions, même dans les monasteres exempts: c'est ce que décide l'art. 2. de la déclaration du 10 Février 1742.

Toutes ces permissions pour sortir du monastere, ou à des laïques pour y entrer, doivent être données par écrit.

Le Roi & la Reine ont seuls le droit d'entrer dans les maisons cloîtrées, sans permission du supérieur ecclésiastique.

Les évêques & autres supérieurs ecclésiastiques, en faisant leur visite dans les monasteres, examinent si la clôture y est bien observée; & si elle ne l'est pas, que les murs ne soient pas assez hauts, que les portes & les grilles ne soient pas bien clauses ni sûres, ils peuvent ordonner ce qui est nécessaire pour faire observer la clôture. (A)

Clôture (Page 3:548)

Clôture d'un compte, d'un inventaire, c'est l'arrêté & l'état final d'un inventaire ou d'un compte fait par des associés en quelque commerce, ou par un négociant qui se rend compte à lui - même de ses affaires. Voyez Compte, Inventaire. (G)

Clôture, (Page 3:548)

Clôture, en terme de Vannier, voyez Closerie.

CLOU (Page 3:548)

* CLOU, s. m. (Art méch.) petit ouvrage en or, ou argent, ou fer, ou cuivre, à pointe par un bout & à tête par l'autre, dont le corps est rond ou à face, mais va en diminuant de la tête à la pointe, & dont la tête est d'un grand nombre de formes différentes, selon les usages auxquels on le destine. Les clous en fer se forgent; les autres se fondent: la fabrication de ces derniers n'a rien de particulier; c'est un ouvrage de Fondeur très - commun. Nous allons expliquer comment on fabrique les clous en fer: nous observerons d'abord qu'il y en a de deux sortes, les clous ordinaires, & les clous d'épingles.

Des clous ordinairés. On donne le nom de Cloutier tout court, aux ouvriers qui font ces clous. Les outils du Cloutier sont en petit nombre: ils consistent en une forge, autour de laquelle on pose des blocs ou billots qui servent de base au pié d'étape, à la cloüiere ou cloutiere, & au ciseau. Voy. la vignette.

Le pié d'étape, qu'on voit Planche du Cloutier, figure 21. en A, est une espece de tas ou d'enclume, dont un des côtés est quelquefois terminé en bigorne: cet instrument est ordinairement tout de fer; mais pour être bon & durable, il vaut mieux que la tête en soit acérée & trempée. La place est une espece de coin émoussé, dont la partie supérieure est applatie & un peu inclinée. Voyez cet outil, même Pl. en B. La cloüiere est une espece de bille de fer, d'un pouce en quarré, & de la longueur de dix pouces; à deux pouces ou environ d'un de ses bouts, est un trou quarré dont les bords excedent un peu sa surface: c'est dans ce trou qu'on fait entrer le bout de fer forgé & coupé qui doit former le clou, pour en faconner la tête au marteau. Il y a des cloüieres dont les trous sont plus ou moins grands, ronds ou quarrés, ou de toute autre figure, selon la différence des clous qu'on se propose de fabriquer. Les cloüieres pour clous à tête ronde, sont différentes des autres: les rebords du trou en sont un peu arrondis; la cloüiere est plantée dans le pié d'étape ou d'étable de la longueur d'environ cinq pouces, & son autre bout porte d'environ un pouce sur la place. Voy. les fig. 22. 25. 26. La premiere montre la cloüiere montée d'un bout dans le pié d'étable ou d'étape, & de l'autre appuyée sur le bord de la place: en - dessous on voit un ressort dont l'usage est de repousser en en - haut le clou quand il est formé. Pour chasser le clou du trou de la cloüiere, on frappe en - dessous ce ressort avec le marteau. On voit fig. 25. le clou coupé, mais tenant encore à la verge ou baguette, & présenté par la pointe au trou de la cloüiere, où l'ouvrier le laisse enfoncé en rompant la partie par laquelle il tient à la baguette. Et la figure 26. représente le clou dans la cloüiere prêt à être frappé avec le marteau 23, pour en façonner la tête. La cloüiere est acerée & trempée. L'enclume est la même qui se voit chez tous les ouvriers en fer.

Voici la maniere dont les outils du Cloutier sont disposés: ils sont rassemblés sur un même billot, comme on voit fig. 22. en A, B, C, D. La cloüiere entre dans une mortaise pratiquée à la partie supérieure du pié d'étape; elle est arrêtée dans cette mortaise par deux coins de fer, placés l'un en - dessus & l'ae en - dessous: le premier à la partie antérieure, le second à la partie postérieure. Son autre extrémité est posée sur la place à un des bouts; le pié - d'étape & la place sont fermement établis dans le bloc, où on les raffermit à coups de masse quand ils sont dérangés. On applique, comme nous avons dit, aux petites cloüieres une espece de ressort fixe dans la mortaise du pié - d'étape; on fixe quelquefois une petite

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