ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"199"> des fondemens de l'harmonie. Voyez Ton, Accord & Harmonie . (S).

Aigu (Page 1:199)

* Aigu, accent aigu, terme de Grammaire. Voyez Accent.

Aigu (Page 1:199)

Aigu, adj. vaisseau aigu, aigu par l'avant, aigu par l'arriere; c'est un vaisseau qui est étroit en son dessous, ou par les façons. (Z).

AIGUADE (Page 1:199)

AIGUADE, s. f. c'est le lieu où les vaisseaux envoient l'équipage pour faire de l'eau, c'est - à - dire, pour renouveller leur provision d'eau douce. On trouve dans cette rade une aiguade excellente; c'est un ruisseau qui descend des montagnes voisines, &c.

On entend aussi par ce mot la provision d'eau douce qu'on fait pour le vaisseau. On dit: Nous fimes aiguade à cette île: mais cette expression n'est plus guere en usage, &c. On dit plus communément nous fîmes de l'eau. (Z)

AIGUAILLE (Page 1:199)

AIGUAILLE, s. f. terme de chasse, c'est la rosée qui tombe le matin dans la campagne, on dit: les chiens d'aiguaille ne valent rien le haut du jour.

AIGUE - MARINE (Page 1:199)

AIGUE - MARINE, s. f. (Hist. nat.) Aqua marina des Italiens, pierre précieuse d'une couleur mêlée de vert & de bleu, à peu près comme la couleur de l'eau de mer, d'où vient le nom d'aigue - marine, que les Modernes ont donné à cette pierre. Il y a très - grande apparence que les Anciens la connoissoient sous le nom de beril; les plus beaux berils, dit Pline, sont ceux qui imitent la couleur de l'eau de la mer; il distingue plusieurs especes de beril, (Voyez Beril,) auxquels il seroit très - difficile de rapporter nos aigues - marines; par exemple, les Chryso - Berils qui avoient de la couleur d'or. Je suppose que cette couleur d'or soit sur un fond vert, c'est notre peridot, (Voyez Peridot). mais on ne peut avoir à présent que des présomptions sur la vraie signification des anciennes dénominations de la plûpart des pierres précieuses. Quoi qu'il en soit du nom ancien de l'aigue - marine, tâchons de donner un moyen sûr pour distinguer cette pierre précieuse de toute autre. L'aigue - marine étant d'une couleur verte mêlée de bleu, on ne peut la confondre qu'avec les pierres vertes & les pierres bleues qui sont les émeraudes & les saphirs: (Voyez Emeraude, Saphir) mais si on fait attention que l'emeraude doit être purement verte sans aucune teinte de bleu, & le saphir puremen bleu ou indigo, & toûjours sans aucune teinte de vert, on reconnoîtra aisément que toute pierre teinte de vert & de bleu mêlés ensemble, n'est ni une émeraude ni un saphir. Ce mêlange de la couleur de l'émeraude & de celle du saphir, c'est - à - dire du vert & du bleu, caractérise si bien l'aigue - marine, qu'il n'est pas possible de s'y méprendre. Il y a des aigues - marines où le vert domine plus que le bleu; il y en a où le bleu domine plus que le vert. Quel que soit le mêlange de ces deux couleurs, la teinte en peut être plus ou moins foncée. Ces pierres different encore entr'elles par la dureté; les unes sont orientales, les autres sont occidentales; les premieres sont les plus dures, leur poli est le plus fin; elles sont par conséquent plus belles, plus rares & plus cheres que les aigues - marines occidentales. On peut distinguer toutes ces différentes especes comme il sera expliqué au mot Pierre précieuse. Les plus belles aigues - marines viennent des Indes orientales; on dit qu'on en trouve sur les bords de l'Euphrate & au pié du mont Taurus. Les aigues - marines occidentales viennent de Boheme, d'Allemagne, de Sicile, de l'île d'Elbe, &c. On assûre qu'il y en a sur quelques côtes de la mer Océane. (I).

AIGUES - MORTES (Page 1:199)

* AIGUES - MORTES, (Géog.) ville de France, dans le bas Languedoc. Long. 22. 54. lat. 43. 34.

AIGLE - PERSE (Page 1:199)

* AIGLE - PERSE, (Géog.) ville de France, dans la basse Auvergne. Long. 20. 46. lat. 45. 50.

AIGUILLAT (Page 1:199)

AIGUILLAT, s. m. (Hist. nat.) poisson de mer, mieux connu sous le nom de Chien de mer. Voyez Chien de mer. (I).

AIGUILLE (Page 1:199)

AIGUILLE, s. f. (Hist. nat.) poisson de mer. Il y a deux sortes de poisson de mer que l'on appelle aiguille, parce que leurs mâchoires sont si fort allongées, qu'elles ressemblent en quelque façon à de longues aiguilles; la premiere espece dont il est question dans cet article, retient simplement le nom d'aiguille; l'autre est appellée aiguille d'Aristote. Voyez Aiguille d'Aristote.

L'aiguille est nommée en latin acus ou aculeatus; en Normandie on lui donne le nom d'arphye. Ce poisson n'est pas gluant comme la plûpart des autres poissons; il est long & lisse, les deux mâchoires sont fort menues & fort allongées; celle du dessous avance plus que celle du dessus, elle est molle à son extrémité; toutes les deux sont garnies de petites dents posées fort près les unes des autres. La tête est de couleur verte & de figure triangulaire; les yeux sont grands, ronds & jaunes, il se trouve deux trous devant les yeux. Ce poisson a quatre ouïes doubles de chaque côté, deux nageoires près des ouïes, deux autres petites sous le ventre, & deux autres plus grandes près de la queue, l'une en dessous & l'autre au dessus; ces deux nageoires sont garnies d'aiguillons jusqu'à la queue, qui est courte & terminée par deux petites nageoires qui la rendent fourchue. L'aiguille a le ventre plat, son corps paroît quarré, à cause d'une suite d'écaille qui va depuis la tête jusqu'à la queue; le reste est lisse & sans écailles. L'épine du dos est verte, le dos bleu, & le ventre blanc. Toutes les parties intérieures sont allongées comme la figure de ce poisson. En été son ventre est rempli d'oeufs. Sa chair est dure, seche, & indigeste. Rondelet. Voyez Poisson. (I)

Aiguille (Page 1:199)

Aiguille d'Aristote, s. f. (Hist. nat.) poisson de mer. Il y a deux sortes de poissons de mer, appellés aiguille, dont l'une retient simplement le nom d'aiguille. Voyez Aiguille. L'autre, dont il est ici question est appellée aiguille d'Aristote, parce que c'est l'espece dont l'auteur a fait mention en plusieurs endroits de ses ouvrages. On lui donne en Languedoc le nom de trompette. Il y a plusieurs de ces poissons qui sont de la longueur d'une coudée: mais ils ne sont tous pas plus gros que le doigt. L'extrémité de la tête de ce poisson est en forme de tuyau, ce qui lui a fait donner le nom de trompette; son corps a six faces depuis la tête jusqu'à l'anus, & dans le reste il n'y a que quatre faces; il n'est pas couvert d'écailles, mais d'une sorte d'écorce dure & gravée; l'anus est placé presque au milieu du corps. On voit derriere l'anus une fente longue, dans laquelle on trouve des oeufs, & quelquefois des petits nouvellement éclos, de différentes grandeurs. Ce poisson a deux petites nageoires auprès des ouïes, & une autre fort petite sur le dos, qui n'est bien apparente que lorsque le poisson s'agite dans l'eau; La queue est terminée par une seule nageoire fort menue. L'aiguille d'Aristote a un conduit long qui communique de la bouche à l'estomac, qui est petit & allongé. Le foie est grand, les boyaux sont étroits & droits; ce poision n'a pour ainsi dire point de chair. Rondelet. Voyez Poisson.

Aiguille (Page 1:199)

Aiguille de Berger, scandix, (Hist. nat.) ou pecten Veneris, genre de plante, plus connu sous le nom de peigne de Venus. Voyez Peigne de Venus. (I)

Aiguille aimantée (Page 1:199)

Aiguille aimantée, est une lame d'acier longue & mince, mobile sur un pivot par son centre de gravité, & qui a reçu d'une pierre d'aimant la propriété de diriger ses deux bouts vers les poles du monde. Voyez Aimant.

Les meilleures aiguilles ont environ six pouces de longueur, deux lignes & demie de largeur vers le [p. 200] milieu, & deux lignes vers les extrémités; l'épalsseur doit être d'environ un sixieme de ligne.

On donne ordinairement aux aiguilles aimantées la figure d'une fleche, & on fait ensorte que ce soit la pointe qui se tourne du côté du nord. V. Pl. de physique, fig. 47. Mais il est plus avantageux que ces extrémités se terminent en une pointe qui ne soit point trop aigue, comme on voit dans la fig. 48. & il sera facile de désigner par les lettres N & S, qu'on gravera sur ces extrémités, les pointes qui doivent se diriger au nord & au sud. La chappe C doit être de laiton, soudée sur le milieu de l'aiguille, & creusée d'une forme conique, dont l'axe soit bien perpendiculaire à l'aiguille, & passe par son centre de gravité. Le style F qui doit servir de pivot, doit être d'acier bien trempé, exactement droit, délié & fixé perpendiculairement sur la base B. Enfin la pointe de ce style doit être extrèmement polie & terminée en une pointe un peu mousse.

Comme il est difficile de bien placer la chappe dans le centre de pragité, on tâchera de la mettre dans cette situation le plus exactement qu'il sera possible, & l'ayant mise ensuite sur son pivot, si on remarque qu'elle ne soit pas en équilibre, on en ôtera un peu du côté qui paroîtra le plus pesant.

Quoique la plûpart des lames d'acier qu'on emploie à cet usage, aient naturellement la propriété de se diriger vers les poles du monde, & qu'on puisse aider cette propriété naturelle en les trempant dans l'eau froide après les avoir fait rougir, & les faisant recuire peu à peu, il n'est cependant pas douteux qu'on ne doit compter que sur les aiguilles qui auront été aimantées par un bon aimant.

La meilleure maniere d'aimanter une aiguille, est de la fixer sur une table, & de poser sur son milieu de chaque côté de la chappe, le pole boréal d'un bon aimant, & le pole austral d'un autre, de maniere cependant que le pole boréal de l'aimant soit posé sur la partie de l'aiguille qui doit se tourner au sud, & le pole austral de l'autre aimant sur la partie qui doit se tourner vers le nord. Ensuite on coulera chacun de ces poles en appuyant fortement du milieu vers la pointe, & on réiterera cette opération quinze ou vingt fois, en observant d'éloigner un peu les pierres avant que de les approcher de la chappe; alors l'aiguille sera aimantée, & la partie qui aura été touchée par le pole austral de la pierre, se dirigera constamment vers le nord, & avec vivacité.

L'excellence de l'aimant avec lequel on touche l'aiguille, & la grande vertu magnétique qu'elle reçoit dans toutes les circonstances que nous venons de rapporter, sont qu'elle obéit plus facilement aux impressions magnétiques, & que les obstacles du frottement & de la résistance de l'air deviennent comme nuls: mais elle ne prend pas une meilleure direction que si elle eut été moins bien aimantée. En effet on observe que la direction des aiguilles qui n'ont jamais touché à l'aimant, ou qui ont été trempées après avoir été rougies, celles de toutes les especes d'aiguilles aimantées sur différentes pierres, de figures & de qualités différentes, & dans quelque partie du monde que ce soit; on observe, dis - je, que la direction de toutes ces aiguilles se fait uniformément suivant le même méridien magnétique particulier à chaque lieu. Voyez fig. 35. n°. 2.

Il est arrivé quelquefois que le tonnerre tombé auprès d'une aiguille aimantée, en a changé la direction, & même qu'il lui en a donné une directement contraire: mais ces accidens sont assez rares, & ne doivent point être comptés parmi ceux qui agissent sur l'aiguille aimantée, & qui en changent constamment la direction.

On seroit bien plus porté à croire que les mines de fer, dans le voisinage desquelles se trouveroit une aiguille aimantée, pourroient altérer sa vertu directive: on s'est assûré du contraire en mettant une aiguille très - mobile auprès d'un morceau d'excellente mine de fer, qui rendoit 23 livres de fer par chaque quintal, (110 livres) sans que l'aiguille en ait été sensiblement dérangée. Mais il y a d'autres causes inconnues, dépendantes sans doute des météores, qui dérangent sensiblement l'aiguille aimantée: par exemple, à la latitude de 41d 10'du nord & à 28 de longitude du cap Henri en Virginie, le 2 Septembre 1724, l'aiguille aimantée devint d'une agitation si grande, qu'il fut impossible de se servir de la boussole pour faire la route; & on eut beau mettre plusieurs aiguilles en différens endroits du vaisseau, & en aimanter quelques - unes de nouveau, la même agitation continua & dura pendant plus d'une heure, après quoi elle se calma, & l'aiguille se dirigea comme à l'ordinaire.

Il y a quelque apparence que le grand froid détruit, ou du moins suspend la vertu directive de l'aiguille aimantée. Le Capitaine Ellis rapporte dans son voyage à la Baie d'Hudson, qu'un jour que son vaisseau étoit environné de beaucoup de glace, ses aiguilles aimantées perdirent entierement leur vertu directive; que pendant que l'une suivoit une certaine direction, l'autre en marquoit une toute différente, & que pas une ne resta long - tems dans la même direction; qu'il tâcha de remédier à ces accidens, en touchant ses aiguilles à un aimant artificiel: mais qu'il y perdit ses peines, & qu'elles perdoient en un moment la vertu qu'elles acquéroient par ce moyen; & qu'il fut bien convaincu après plusieurs essais, que ce dérangement des aiguilles ne pouvoit être corrigé par l'attouchement de l'aimant; que le moyen qui lui réussit le mieux pour remédier à cet accident, fut de placer ses aiguilles dans un lieu chaud, où elles reprirent effectivement leur activité, & pointerent juste comme à l'ordinaire: d'où il conclut que le froid excessif causé par les montagnes de glace dont il étoit environné, en resserrant trop les pores des aiguilles, empêchoit les écoulemens de la matiere magnétique de les traverser, & que la chaleur dilatant ces mêmes pores, rendoit la liberté au passage de cette même matiere.

Lorsqu'on place une aiguille aimantée sur une bonne méridienne, ensorte que son pivot soit bien perpendiculaire & dans le plan de cette méridienne, & qu'on la laisse ensuite se diriger d'elle - même suivant son méridien magnétique, on observe qu'elle ne se dirige pas exactement vers les poles du monde, mais qu'elle en décline de quelques degrés, tantôt à l'est, tantôt à l'ouest, suivant les différens lieux, & en différens tems dans le même lieu.

La découverte de cette déclinaison de l'aiguille aimantée, a suivi de peu de tems celle de sa direction. Il étoit naturel de chercher à approfondir les circonstances de cette vertu directive, & en la mettant si souvent sur la ligne méridienne, on se sera bientôt apperçû qu'elle déclinoit. Thevenot assure dans ses voyages avoir vû une lettre de Pierre Adsiger, écrite en 1269, dans laquelle il est dit que l'aiguille aimantée déclinoit de cinq degrés: & M. de Lisle le Géographe possedoit un manuscrit d'un Pilote de Dieppe nommé Crignon, dédié en 1534 à Sebastien Chabot, Vénitien, dans lequel on fait mention de la déclinaison de l'aiguille aimantée; cependant on fait honneur de cette découverte à Chabot lui - même, à Gonzales de Oviedo, à Robert Normann, à Dalancé, & autres.

Il paroît au reste que cette découverte étoit très connue dans le XVI. siecle; car Hartmann l'a observée en Allemagne de 10d 15'en l'année 1536. Dans le commencement on attribuoit cette déclinaison de l'aiguille à ce qu'elle avoit été mal aimantée, ou à

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