ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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L'aide de rançon s'appelloit aussi aides loyaux, parce qu'elle étoit dûe indispensablement. On appella aussi aides loyaux, sous Louis VII. une contribution qui fut imposée sur tous les sujets sans distinction, pour le voyage d'outre - mer ou la croisade; & on appelloit ainsi en général toutes celles qui étoient dûes en vertu d'une loi.

On appelloit au contraire aides libres ou gracieuses, celles qui étoient offertes volontairement par les sujets ou vassaux.

L'aide chevel est le double des devoirs que le sujet doit ordinairement chaque année, pourvû qu'ils n'excedent pas ving - cinq sous. Si le sujet ne doit point de devoirs, il payera seulement vingt - cinq sous. Le Seigneur ne peut exiger cette aide qu'une fois en sa vie pour chaque cas.

Aides raisonnables étoient celles que les vassaux étoient obligés de fournir au Seigneur dans de certaines nécessités imprévûes, & pour raison desquelles on les taxoit au prorata de leurs facultés; telles étoient par exemple, en particulier, celles qu'on appelloit aides de l'ost & de chevauchée, qui étoient des subsides dûs au Seigneur pour l'aider à subvenir aux frais d'une guerre, comme qui diroit de nos jours, le dixieme denier du revenu des biens.

Aide - relief est un droit dû en certaines Provinces par les vassaux aux héritiers de leur Seigneur immédiat, pour lui fournir la somme dont ils ont besoin pour payer le relief du fief qui leur échet par la mort de leur parent.

On trouve aussi dans l'Histoire ecclésiastique des aides levées par des Evêques dans des occasions qui les obligeoient à des dépenses extraordinaires, comme lors de leur sacre ou joyeux avenement, lorsqu'ils reçoivent les Rois chez eux; lorsqu'ils partoient pour un Concile, ou qu'ils alloient à la cour du Pape.

Ces aides s'appelloient autrement coûtumes episcopales ou synodales, ou denier de Pâque.

Les Archidiacres en levoient aussi chacun dans leur Archidiaconé.

Il est encore d'usage & d'obligation de leur payer un droit lorsqu'ils font leur visite, droit qui leur est dû par toutes les Eglises paroissiales, même celles qui sont desservies par des Religieux.

Aide (Page 1:193)

Aide, adj. pris subst. en Cuisine, est un domestique subordonné au Cuisinier, & destiné à l'aider.

Aide (Page 1:193)

Aide se joint aussi à plusieurs mots avec lesquels il ne fait proprement qu'un seul nom substantif.

Aides (Page 1:193)

Aides, en terme de finance, signifie les impôts qui se levent, à quelque titre que ce soit, par le Souverain sur les denrées & les marchandises qui se vendent dans le Royaume. Ce droit répond à ce que les Romains appelloient vectigal, à vehendo; parce qu'il se levoit, comme parmi nous, à titre de péage, d'entrée ou de sortie sur les marchandises qui étoient transportées d'un lieu à un autre. Le vectigal étoit opposé à tributum, lequel se levoit par têtes sur les personnes, comme parmi nous les aides sont opposées à la taille ou capitation, qui sont aussi des taxes personnelles.

On a appellé les aides de ce nom, parce que c'étoit originairement des subsides volontaires & passagers, que les sujets fournissoient au Prince dans des besoins pressans, & sans tirer à conséquence pour la suite. Mais enfin elles ont été converties en impositions obligatoires & perpétuelles.

On croit que ces aides furent établies sous le regne de Charles V. vers l'an 1270, & qu'elles n'étoient qu'à raison d'un sou pour livre du prix des lenrées. Les besoins de l'Etat les ont fait monter successivement à des droits beaucoup plus forts. (H)

La Cour des Aides est une Cour Souveraine éta<cb-> blie en plusieurs Provinces du Royaume pour connoître de ces sortes d'impositions & de toutes les matieres qui y ont rapport: elle connoît, par exemple, des prétendus titres de noblesse, à l'effet de décharger ceux qui les alleguent des impositions roturieres, s'ils sont véritablement nobles, ou de les y soûmettre s'ils ne le sont pas.

Dans plusieurs Provinces, telles que la Provence, la Bourgogne & le Languedoc, la Cour des Aides est unie à la Chambre des Comptes.

Il y a en France douze Cours des Aides, comme douze Parlemens; savoir, à Paris, à Roüen, à Nantes, à Bourdeaux, à Pau, à Montpellier, à Montauban, à Grenoble, à Aix, à Dijon, à Châlons & à Metz.

Avant l'érection des Cours des Aides, il y avoit des Généraux des aides pour la perception & la régie des droits, & une autre sorte de Généraux pour le jugement des contestations en cette matiere; & ce furent ces Généraux des aides, sur le fait de la Justice, qui réunis en corps par François premier, commencerent à former un tribunal en matiere d'aides, qu'on appella par cette raison la Cour des Aides.

Aides (Page 1:193)

Aides, s. f. (Manége.) se dit des secours & des soûtiens que le cavalier tire des effets modérés de la bride, de l'éperon, du caveçon, de la gaule, du son de la voix, du mouvement des jambes, des cuisses, & du talon, pour faire manier un cheval comme il lui plaît. On emploie les aides pour prévenir les châtimens qu'il faut souvent employer pour dresser un cheval. Il y a aussi les aides secretes du corps du cavalier; elles doivent être fort douces. Ainsi on dit: ce cheval connoît les aides, obéit, répond aux aides, prend les aides avec beaucoup de facilité & de vigueur. On dit aussi: ce cavalier donne les aides extrèmement fines, pour exprimer qu'il manie le cheval à propos, & lui fait marquer avec justesse ses tems & ses mouvemens. Lorsqu'un cheval n'obéit pas aux aides du gras des jambes, on fait venir l'éperon au secours, en pinçant de l'un ou des deux. Si l'on ne se sert pas avec discrétion des aides du caveçon, elles deviennent un châtiment qui rebute peu à peu le cheval sauteur, qui va haut & juste en ses sauts & sans aucune aide. Voyez Sauteur. Un cheval qui a les aides bien fines se brouille ou s'empêche de bien manier, pour peu qu'on serre trop les cuisses, ou qu'on laisse échapper les jambes.

Aides du dedans, aides du dehors: façons de parler relatives au côté sur lequel le cheval manie sur les voltes, ou travaille le long d'une muraille ou d'une haie. Les aides dont on se sert pour faire aller un cheval par airs, & celles dont on se sert pour le faire aller sur le terrein, sont fort différentes. Il y a trois aides distinguées qui se font ayant les rênes du dedans du caveçon à la main. La premiere est de mettre l'épaule de dehors du cheval en dedans; la seconde est de lui mettre aussi l'épaule de dedans en dedans; & la troisieme est de lui arrêter les épaules. On dit: répondre, obéir aux aides; tenir dans la sujétion des aides. Voyez RÉpondre, ObÉir & SujÉtion, (V)

Aides (Page 1:193)

Aides, s. f. pl. (Architect.) piece où les aides de cuisine & d'office font leur service; c'est proprement la décharge des cuisines, où l'on épluche, lave & prépare tout ce qui se sert sur la table, après avoir été ordonné par le maître d'hôtel. Ces aides doivent être voisines des cuisines, avoir des tables, une cheminée, des fourneaux & de l'eau abondamment. (P)

AIDE DE CAMP (Page 1:193)

AIDE DE CAMP, s. m. On appelle ainsi en France de jeunes volontaires qui s'attachent à des Officiers Généraux pour porter leurs ordres partout où il est besoin, principalement dans une bataille [p. 194] Ils doivent les bien comprendre, & les déclarer très exactement & très - juste.

Le Roi entretient quatre aides de Camp à un Général en campagne; deux à chaque Lieutenant Général, & un à chaque Maréchal de Camp. (Z)

AIDE - MAJOR (Page 1:194)

* AIDE - MAJOR, s. m. est un Officier qui seconde le Major d'un Régiment dans ses fonctions. Voyez Major. Ils roulent avec les Lieutenans: ils commandent du jour de leur brevet d'Aide Major, ou du jour de leurs lettres de Lieutenans, s'ils l'ont été, dans le Régiment où ils servent.

Les Aides - Majors d'Infanterie marchent avec les Colonels réformés attachés à leur Régiment, pour quelque service que ces Colonels soient commandés, & avec leurs Lieutenans Colonels.

Les Aides - Majors ont pour les aider des Sous - Aides - Majors, ou Garçons - Majors, qui exécutent les ordres qu'ils leur donnent. Ils sont à cheval dans le combat comme le Major, afin de pouvoir se transporter facilement & promptement dans tous les endroits où il est nécessaire pour bien faire maneuvrer le Régiment.

Il y a aussi des Aides - Majors des places. Ce sont des Officiers qui remplissent toutes les fonctions des Majors en leur absence: ils doivent précéder & commander à tous les Enseignes; & lorsqu'il ne se trouve dans les places ni Gouverneur, ni Lieutenans de Roi, ni Major, ni Capitaines des Régimens, ils doivent y commander préférablement aux Lieutenans d'Infanterie qui se trouveront avoir été reçûs Lieutenans depuis que les Aides - Majors auront été reçûs en ladite Charge d'Aide - Major. Briquet, Code Militaire. (Q)

AIDE - MAJOR (Page 1:194)

AIDE - MAJOR, (Marine.) a les mêmes fonctions que le Major en son absence. Voyez Major.

Le Major & l'Aide - Major s'embarquent sur le vaisseau du Commandant: mais s'il y a plusieurs Aides - Majors dans une armée navale, on les distribue sur les principaux pavillons. En l'absence du Major, l'Aide - Major a les mêmes fonctions; & quand le Major a reçu l'ordre du Commandant dans le port, & qu'il le porte lui - même au Lieutenant général, à l'Intendant & aux Chefs d'Escadre, l'Aide - Major le porte en même tems au Commissaire général & au Capitaine des Gardes. (Z)

AIDE - BOUT - AVANT (Page 1:194)

* AIDE - BOUT - AVANT, s. m. C'est dans les salines le nom qu'on donne à celui qui - aide dans ses fonctions celui qui est chargé de remplir le vaxel avec les pelles destinées à cet usage, & de frapper ou de faire frapper un nombre de coups uniforme, asin de conserver le poids & l'égalité dans les mesurages. Voyez Vaxel & Bout - avant.

AIDE - LEVIER (Page 1:194)

* AIDE - LEVIER, s. m. (en Anat.) ce mot est synonyme à points d'appui en méchanique: tel est le grand trocanter au muscle fessier; le sinus de l'os des iles; la rotule pour les extenseurs du tibia. Voyez Appui, Point d'appui

AIDE - MAÇON (Page 1:194)

AIDE - MAÇON. C'est le nom qu'on donne à ceux qui portent aux maçons & aux couvreurs les matériaux dont ils ont befoin; métier dur & dangereux, qui donne à peine du pain: heureusement ceux qui le font, sont heureux quand ils n'en manquent pas.

AIDE - MAISTRE (Page 1:194)

* AIDE - MAISTRE DE PONT, autrement Chableur, est le titre qu'on donne à des Officiers de ville qui aident les batteaux à passer dans les endroits difficiles de la riviere, comme sous les arches des ponts.

AIDE - MOULEUR (Page 1:194)

* AIDE - MOULEUR, se dit d'Officiers de ville, commis par le Prevôt & les Echevins pour emplir les membrures, corder, mettre dans la chaîne les bois à brûler qui doivent y être mesurés, & soulager les Marchands de bois dans toutes leurs fonctions; ils sont aux ordres de ces derniers.

AIDER (Page 1:194)

AIDER un cheval, (Manége.) c'est se servir, pour avertir un cheval, d'une ou de plusieurs aides ensemble, comme appeller de la langue, approcher les jambes, donner des coups de gaule ou d'éperon. Voyez Aides, Gaule, Éperon , &c. (V)

AIGLANTIER (Page 1:194)

AIGLANTIER, s. m. (Hist. nat.) espece de rosier, mieux nommé églantier. Voyez Rosier, pour la description du genre. (I)

AIGLE (Page 1:194)

AIGLE, (Hist. nat.) s. m. très - grand oiseau de proie qui va le jour: c'est le plus courageux de tous; son bec est recourbé sur toute sa longueur, ce qui peut le faire distinguer du faucon, dont le bec n'est crochu qu'à l'extrémité. On a distingué six especes principales d'aigles; savoir 1°. l'aigle royal, qui a été appellé chrysactos, ou asterias, sans doute parce que ses plumes sont rousses ou de couleur d'or, & qu'elles sont parsemées de taches dont on a comparé la blancheur à celle des étoiles. 2°. L'orfraie, aigle de mer, halieoetos. Voyez Orfraie. 3°. Le petit aigle noir, melaneoetos, ou valeria. 4°. L'aigle à queue blanche, pygargus. 5°. Le huard, morphnos, ou clanga. Voyez Huard. 6°. Le percnoptere, percnopteros. Voyez Percnoptere.

Aigle Royal (Page 1:194)

Aigle Royal. On trouve dans les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences la description suivante de deux aigles que l'on a rapportés à l'espece de l'aigle royal. L'un étoit mâle, & l'autre femelle; ils ne pesoient chacun guere plus de huit livres, parce qu'ils étoient jeunes. Le bec étoit noir par le bout, jaune vers sa naissance, & bleuâtre par le milieu: l'oeil étoit enfoncé dans l'orbite, & couvert par une saillie de l'os du front qui faisoit comme un sourcil avancé; il étoit de couleur isabelle fort vive, & ayant l'éclat d'une topase; les paupieres étoient grandes, chacune étant capable de couvrir tout l'oeil; outre les paupieres supérieures & inférieures, il y en avoit une interne qui étoit relevée dans le grand coin de l'oeil, & qui étant étendue vers le petit, couvroit entierement la cornée. Le plumage étoit de trois couleurs, de châtain brun, roux, & blanc; le dessus de la tête étoit mêlé de châtain & de roux; la gorge & le ventre étoient mêlés de blanc, de roux & de châtain, peu de roux, & encore moins de blanc. Les tuyaux des grandes plumes des ailes avoient neuf lignes de tour; les plumes de la queue étoient fort brunes vers l'extrémité, ayant quelque peu de blanc vers leur origine: les cuisses, les jambes, & le haut des piés, jusqu'au commencement des doigts, étoient couverts de plumes moitié blanches & moitié rousses; chaque plume étant rousse par le bout, & blanche vers son origine. Outre les grandes plumes qui couvroient le corps, il y avoit à leur racine un duvet fort blanc & fort fin, de la longueur d'un pouce. Les autres plumes qui couvroient le dos & le ventre, avoient quatre ou cinq pouces de long; celles qui couvroient les jambes en dehors, avoient jusqu'à six pouces, & elles descendoient de trois pouces au - dessous de la partie qui tient lieu de tarse & de métatarse. Les plumes qui garnissoient la gorge & le ventre, avoient sept pouces de long & trois de large à la femelle, & elles étoient rangées les unes sur les autres comme des écailles. Au mâle elles étoient molles, n'ayant des deux côtés du tuyau qu'un long duvet, dont les fibres n'étoient point accrochées ensemble, comme elles sont ordinairement aux plumes fermes arrangées en écailles. Ces plumes étoient doubles; car chaque tuyau après être sorti de la peau de la longueur d'environ deux lignes & demie, jettoit deux tiges inégales, l'une étant une fois plus grande que l'autre. Les doigts des piés étoient jaunes, couverts d'écailles de différentes grandeurs. Celles de dessus étoient grandes & en table, principalement vers l'extrémité, les autres étant fort petites: les ongles étoient noirs, crochus, & fort grands, surtout celui du doigt de derriere,

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