ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"191"> les forêts & les campagnes. On immoloit tous les ans à Athenes cinq cens chevres à Diane Agrotere. Xénophon dit que ce sacrifice se faisoit en mémoire de la défaite des Perses, & qu'on fut obligé de réduire, par un decret du Senat, le nombre des chevres à cinq cens par an; car le voeu des Athéniens ayant été de sacrifier à Diane agrotere autant de chevres qu'ils tueroient de Perses, il y eut tant de Perses tués, que toutes les chevres de l'Attique n'auroient pas suffi à satisfaire au voeu. On prit le parti de payer en plusieurs fois ce qu'on avoit promis en une, & de transiger avec la Déesse à cinq cens chevres par an.

AGROTES (Page 1:191)

* AGROTES, s. m. (Myth.) divinité des Phéniciens, qu'on promenoit en procession le jour de sa fête, dans une niche couverte, sur un chariot traîné par différens animaux.

AGUAPA (Page 1:191)

* AGUAPA, s. m. (Hist. nat. bot.) arbre qui croît aux Indes occidentales, dont on dit que l'ombre fait mourir ceux qui s'y endorment nuds, & qu'elle fait enfler les autres d'une maniere prodigieuse. Si les habitans du pays ne le connoissent pas mieux qu'il ne nous est désigné par cette description, ils sont en grand danger.

AGUARA PONDA (Page 1:191)

* AGUARA PONDA, s. m. Brasilianis Marggravii, Ruttensteert Belgis, id est myosuros, viola spicata Brasiliana. (Hist. nat. bot.) plante haute d'un pié & demi & plus, à tige lisse, ronde, verte & noüeuse. Il sort de chaque noeud quatre ou cinq feuilles étroites, crenelées, pointues, vertes & inégales. Le sommet de sa tige est chargé d'un épi long d'un pouce & plus, uni & couvert de fleurs d'un bleu violet, & formées de cinq feuilles rondes. Elle ressemble à la violette, & en a l'odeur. Sa racine est droite, d'une médiocre grosseur & divisée en branches silamenteuses.

Il y en a une autre espece qui differe de la précédente par la largeur de ses feuilles. Elle est marquée au sommet de ses tiges d'un cube creux, qui forme une espece de casque verd; de ce creux sortent des fleurs bleues semblables aux premieres.

AGUAS (Page 1:191)

* AGUAS, (Géogr.) peuple considérable de l'Amérique méridionale, sur le bord du fleuve des Amazones. Ce sont, dit - on dans l'excellent Dictionnaire portatis de M. Vosgien, les plus raisonnables des Indiens: ils serrent la tête entre deux planches à leurs enfans aussi - tôt qu'ils sont nés.

AGUATULCO ou AQUATULCO ou GUATULCO (Page 1:191)

* AGUATULCO ou AQUATULCO ou GUATULCO, ville & port de la nouvelle Espagne, en Amérique, sur la mer du Sud. Longit. 279. latit. 25. 10.

AGUAXIMA (Page 1:191)

* AGUAXIMA, (Hist. nat. bot.) plante du Brésil & des isles de l'Amérique méridionale. Voilà tout ce qu'on nous en dit; & je demanderois volontiers pour qui de pareilles descriptions sont faites. Ce ne peut être pour les naturels du pays, qui vraissemblablement connoissent plus de caracteres de l'aguaxima, que cette description n'en renferme, & à qui on n'a pas besoin d'apprendre que l'aguaxima naît dans leur pays; c'est, comme si l'on disoit à un François, que le poirier est un arbre qui croît en France, en Allemagne, &c. Ce n'est pas non plus pour nous; car que nous importe qu'il y ait au Brésil un arbre appellé aguaxima, si nous n'en savons que ce nom? à quoi sert ce nom? Il laisse les ignorans tels qu'ils sont; il n'apprend rien aux autres: s'il m'arrive donc de faire mention de cette plante, & de plusieurs autres aussi mal caractérisées, c'est par condescendance pour certains lecteurs, qui aiment mieux ne rien trouver dans un article de Dictionnaire, ou même n'y trouver qu'une sottise, que de ne point trouver l'article du tout.

AGUIATE, ou AGUÉE (Page 1:191)

* AGUIATE, ou AGUÉE, (Myth.) qui est dans les rues. Les Grecs donnoient cette épithete à Apollon, parce qu'il avoit des statues dans les rues.

AGUILA, ou AGLE (Page 1:191)

* AGUILA, ou AGLE, ville de la Province de Habat, au Royaume de Fez en Afrique, sur la riviere d'Erguila.

AGUI (Page 1:191)

AGUI L'AN NEUF, (Hist. mod.) quête que l'on faisoit en quelques Diocèses le premier jour de l'an pour les cierges de l'Eglise. Il paroît que cette cérémonie instituée d'abord pour une bonne fin, dégénéra ensuite en abus. Cette quête se faisoit par de jeunes gens de l'un & de l'autre sexe: ils choisissoient un chef qu'ils appelloient leur follet, sous la conduite duquel ils commettoient même dans les Eglises des extravagances qui approchoient fort de la Fête des Fous. Voyez Féte des Fous.

Cette coûtume fut abolie dans le Diocèse d'Angers en 1595 par une ordonnance synodale: mais on la pratiqua encore hors des Eglises; ce qui obligea un autre synode en 1668 de défendre cette quête qui se faisoit dans les maisons avec beaucoup de licence & de scandale, les garçons & les filles y dansant & chantant des chansons dissolues. On y donnoit aussi le nom de bacchelettes à cette folle réjoüissance, peut - être à cause des filles qui s'y assembloient, & qu'en langage du vieux tems on appelloit bachelettes. Thiers, Traité des Jeux.

Au gui l'an neuf (Page 1:191)

Au gui l'an neuf, (Hist. anc.) cri ou refrain des anciens Druides, lorsqu'ayant cueilli le gui de chêne le premier jour de l'an, ils alloient le porter en pompe soit dans les villes, soit dans les campagnes voisines de leurs forêts. On cueilloit ce gui avec beaucoup de cérémonies dans le mois de Décembre; au premier jour de l'an, on l'envoyoit aux Grands, & on le distribuoit pour étrennes au peuple, qui le regardoit comme un remede à tous maux, & le portoit pendu au cou, à la guerre, &c. On en trouvoit dans toutes les maisons & dans les temples. (G)

AGUILAR DEL CAMPO (Page 1:191)

* AGUILAR DEL CAMPO, (Géog.) petite ville d'Espagne, dans la vieille Castille.

AGUILLES (Page 1:191)

* AGUILLES, s. f. (Commerce.) c'est le nom de toiles de coton, qui se font à Alep.

AGUITRAN (Page 1:191)

* AGUITRAN, s. m. poix molle. Voyez Poix.

AGUL (Page 1:191)

* AGUL, (Hist. nat. bot.) c'est un petit arbrisseau fort épineux, dont les feuilles sont longuettes, & semblables à celles de la sanguinaire. Il a beaucoup de fleurs rougeâtres, auxquelles succedent des gousses. Sa racine est longue & purpurine: il se trouve en Arabie, en Perse, & en Mésopotamie. Ses feuilles sont chargées le matin de manne grosse comme des grains de coriandre; cette manne a le goût & la saveur de la nôtre; mais si on laisse passer le Soleil dessus, elle se fond & se dissipe. Les feuilles de l'agul passent pour purgatives. Lemery. Voyez Alhagi.

AGUTIGUEPA (Page 1:191)

* AGUTIGUEPA (Hist. nat. bot.) plante du Brésil, à racine ronde par le haut, d'un rouge foncé, & bonne à manger; à tige droite, longue de trois piés jusqu'à cinq, grosse comme le doigt, portant sans ordre sur des pédicules qui ont six travers de doigt de longueur, des feuilles longues depuis un pié jusqu'à deux, larges de quatre travers de doigt, pointues, d'un beau verd, luisantes, semblables aux feuilles du paco - eira, relevées dans toute leu longueur d'une côte & d'une infinité de veines qui rampent obliquement sur toute la surface, & bordées tout autour d'un trait rouge. Du sommet de la tige s'éleve une fleur semblable au lis, de couleur de feu, composée de trois ou quatre feuilles: chaque fleur a trois ou quatre étamines, de même couleur, & faites en défenses de sanglier. On dit que sa racine pilée guérit, mondifie, &c. les ulceres. Dans des tems de disette, on la fait bouillir ou griller, & on la mange. [p. 192]

AGUTI TREVA ou AGOUTI TREVA (Page 1:192)

* AGUTI TREVA ou AGOUTI TREVA, plante des Isles Mariannes; sa feuille est semblable à celles de l'oranger, mais plus mince; sa fleur est couverte d'une espece de rosée; son fruit est gros, couvert d'une écorce rougeâtre, & contient des semences semblables à cellès de la grenade, transparentes, douces & agréables aù goût. Ray.

AGYNNIENS (Page 1:192)

* AGYNNIENS (Théol.) hérétiques, qui parurent environ l'an de J. C. 694. Ils ne prenoient point de femmes, & prétendoient que Dieu n'étoit pas auteur du mariage. Ce mot vient d'A' privatif & de GH\NU, femme. Prateol. (G)

AGYRTES (Page 1:192)

* AGYRTES, joüeurs de gobelets, farceurs, faiseurs de tours de passe - passe; voilà ce que signifie agyrte, & c'étoit le nom que portoient, & que méritoient bien les Galles, prêtres de Cybele.

A H

AH - AH (Page 1:192)

AH - AH, (Jardinage.) CLAIRE VOIE ou SAULT DE LOUP. On entend par ces mots une ouverture de mur sans grille, & à niveau des allées avec un fossé au pié, ce qui étonne & fait crier ah - ah. On prétend que c'est Monseigneur, fils de Louis XIV, qui a inventé ce terme, en se promenant dans les jardins de Meudon. (K)

AHATE (Page 1:192)

* AHATE de Pauncho Recchi, (Histoire naturelle, botanique.) arbre d'une grosseur médiocre, d'environ vingt piés de haut. Son écorce est fongueuse & rouge en dedans. Son bois blanc & dur. Ses branches en petit nombre & couvertes d'une écorce verte & cendrée. Sa racine jaunâtre, d'un odeur forte, & d'un goût onctueux. Sa feuille oblongue & semblable à celle du malacatijambou; froissée dans la main, elle rend une huile sans odeur. Sa fleur est attachée par des pédicules aux plus petites feuilles. Elle a trois feuilles triangulaires, épaisses comme du cuir, blanches en dedans, vertes en dessus, & rendant l'odeur du cuir brûlé, quand on les met au feu.

Le fruit sort des étamines de la fleur. Il est dans sa maturité de la grosseur d'un citron ordinaire, verd & strié par dehors; blanc en dedans, & plein d'une pulpe succulente, d'un goût & d'une odeur agréable. Ses semences sont oblongues, unies, luisantes & enfermées dans des cosses. On le cueille avant qu'il soit mûr, & il devient comme la nefle dans la serre où on le met. Cet arbre a été apporté des Indes, aux isles Philippines. Il aime les climats chauds. Il fleurit deux fois l'an, la premiere fois en Avril. Ray lui attribue différentes propriétés, ainsi qu'aux feuilles & aux autres parties de l'arbre.

AHOUAI (Page 1:192)

AHOUAI est un genre de plante à fleur, composee d'une seule feuille en forme d'entonnoir & découpée. Il sort du fond du calice un pistil qui est attaché au bas de la fleur comme un clou, & qui devient dans la suite un fruit charnu en forme de poire, qui renferme un noyau presque triangulaire, dans lequel il y a une amande. Tournefort. Inst rei herb. app. Voyez Plante. (I)

AHOVAI (Page 1:192)

* AHOVAI, Theveti Clusii, (Hist. nat. bot.) fruit du Bresil de la grosseur de la chataigne, blanc, & de la figure à - peu - près des trufes d'eau. Il croît sur un arbre grand comme le poirier, dont l'écorce est blanche, piquante & succulente; la feuille longue de deux ou trois pouces, large de deux, toûjours verte; & la fleur monopétale, en entonnoir, découpée en plusieurs parties; & du calice s'éleve un pistil qui devient le fruit. Ce fruit est un poison. Lemery.

Millet en distingue un autre, qui croît pareillement en Amérique & qui n'est pas moins dangereux; on dit que l'arbre qui le porte répand un odeur désagréable quand on l'incise.

AHUILLE (Page 1:192)

* AHUILLE, bourg de France dans la Généralité de Tours.

AHUN (Page 1:192)

* AHUN, petite ville de France dans la haute - Marche, Généralité de Moulins. Long. 19. 38. lat. 49. 5.

AHUS ou AHUIS (Page 1:192)

* AHUS ou AHUIS, (Geog.) ville maritime de Suéde, Principauté de Gothlande & terre de Bleckingie; elle est située proche la mer Baltique. Long. 32. 14. lat. 56.

A I A J

AJACCIO (Page 1:192)

AJACCIO. (Géog.) Voyez ADIAZZO.

AJAN (Page 1:192)

* AJAN, (Géogr.) nom général de la côte orientale d'Afrique, depuis Magadoxo jusqu'au cap Guardafui sur la pointe du détroit de Babelmandel.

AJAXTIES (Page 1:192)

* AJAXTIES, fêtes qu'on célébroit à Salamine en l'honneur d'Ajax, fils de Telamon. C'est tout ce qu'on en sait.

AICH (Page 1:192)

AICH, (Géog.) ville d'Allemagne, dans la haute - Baviere, sur le Par. Long. 28. 50. lat. 48. 30.

AICHÉERA (Page 1:192)

* AICHÉERA, un des sept dieux célestes que les Arabes adoroient, selon M. d'Herbelot.

AICHSTAT (Page 1:192)

AICHSTAT, (Géog.) ville d'Allemagne dans la Franconie, sur la riviere Altmul. Long. 28. 45. lat. 49.

AIDE (Page 1:192)

AIDE signifie assistance, secours qu'on prête à quelqu'un. Il signifie aussi quelquefois la personne même qui pête ce secours ou cette assistance; ainsi dans ce dernier sens, on dit aide de camp. Voyez Aide de camp. Aide - major. Voyez Aide - major.

Aide (Page 1:192)

Aide se dit aussi en général de quiconque est adjoint à un autre en second pour l'aider au besoin; ainsi l'on dit en ce sens aide des cérémonies, d'un officier qui assiste le grand - maître, & tient sa place s'il est absent. On appelle aussi aides les garçons qu'un Chirurgien mene avec lui pour lui prêter la main dans quelque opération de conséquence. On appelle aide de cuisine un cuisinier en second, ou un garçon qui sert à la cuisine.

Aide (Page 1:192)

Aide, en Droit Canon, ou Eglise succursale, est une Eglise bâtie pour la commodité des paroissiens, quand l'Eglise paroissiale est trop éloignée, ou trop petite pour les contenir tous.

Aide (Page 1:192)

Aide, dans les anciennes coûtumes, signifie un subside en argent, que les vassaux ou censitaires étoient obligés de payer à leur Seigneur en certaines occasions particulieres.

Aide differe de taxe en ce que la taxe s'impose dans quelque besoin extraordinaire & pressant; au lieu que l'aide n'est exigible qu'autant qu'elle est établie par la coûtume, & dans le cas marqué par la coûtume; de cette espece sont les aides de relief & de chevel. Voyez aide - relief & aide - chevel.

On payoit une aide au Seigneur quand il vouloit acheter une terre. Mais il n'en pouvoit exiger une semblable qu'une fois en sa vie.

Ces aides, dans l'origine, étoient libres & volontaires; c'est pourquoi on les appelloit droits de com plaisance.

Il paroît que les Seigneurs ont imposé cette marque de servitude sur leurs vassaux, à l'exemple des Patrons de l'ancienne Rome, qui recevoient des présens de leurs cliens & de leurs affranchis, en certaines occasions, comme pour doter leurs filles, ou en certains jours solemnels comme le jour de leur naissance. Voyez Patron & Client. (G)

Aide (Page 1:192)

Aide, en terme de Jurisprudence féodale, sont des secours auxquels les vassaux, soit gentilshommes ou roturiers, sont tenus envers leur Seigneur dans quelques occasions particulieres, comme lorsqu'il marie sa fille ou fait recevoir son fils chevalier, ou qu'il est prisonnier de guerre; ce qun fait trois sortes d'aides, l'aide de mariage, l'aide de chevalerie, & l'aide de rançon. On appelle d'un nom commun ces trois sortes d'aides, aide - chevel, quia capitali domino debentur.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.