ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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AFFECTION (Page 1:158)

AFFECTION, terme qu'on employoit autrefois en Géométrie, pour désigner une propriété de quelque courbe. Cette courbe a telle affection, est la même chose que cette courbe a telle propriété. V. Courbe. (O)

Affection (Page 1:158)

* Affection, (Physiol.) se peut prendre en général pour l'impression que les êtres qui sont ou au - dedans de nous, ou hors de nous, exercent sur notre ame. Mais l'affection se prend plus communément pour ce sentiment vif de plaisir ou d'aversion que les objets, quels qu'ils soient, occasionnent en nous; on dit d'un tableau qui représente des êtres qui dans la nature offensent les sens, qu'on en est affecté desagréablement. On dit d'une action héroïque, ou plûtôt de son récit, qu'on en est affecié délicieusement.

Telle est notre construction qu'a l'occasion de cet état de l'ame, dans lequel elle ressent de l'amour ou de la haine, ou du goût ou de l'aversion, il se fait dans le corps des mouvemens musculaires, d'où, selon toute apparence, dépend l'intensité, ou la rémission de ces sentimens. La joie n'est jamais sans une grande dilatation du coeur, le pouls s'éleve, le coeur palpite, jusqu'à se faire sentir; la transpiration est si forte qu'elle peut être suivie de la défaillance & même de la mort. La colere suspend ou augmente tous les mouvemens, surtout la circulation du sang; ce qui rend le corps chaud, rouge, tremblant, &c. . . or il est évident que ces symptomes seront plus ou moins violens, selon la disposition des parties & le méchanisme du corps. Le méchanisme est rarement tel que la liberté de l'ame en soit suspendue à l'occasion des impressions. Mais on ne peut douter que cela n'arrive quelquefois: c'est dans le méchanisme du corps qu'il faut chercher la cause de la différence de sensibilité dans différens hommes, à l'occasion du même objet. Nous ressemblons en cela à des instrumens de musique dont les cordes sont diversement tendues; les objets extérieurs font la fonction d'archets sur ces cordes, & nous rendons tous des sons plus ou moins aigus. Une piquûre d'épingle fait jetter des cris à une femme mollement élevée; un coup de bâton rompt la jambe à Epictete sans presque l'émouvoir. Notre constitution, notre éducation, nos principes, nos systèmes, nos préjugés, tout modifie nos affections, & les mouvemens du corps qui en sont les suites. Le commencement de l'affection peut être si vif, que la Loi qui le qualifie de premier mouvement, en traite les effets comme des actes non libres. Mais il est évident par ce qui précede, que le premier mouvement est plus ou moins durable, selon la différence des constitutions, & d'une infinité d'autres circonstances. Soyons donc bien réservés à juger les actions occasionnées par les passions violentes. Il vaut mieux être trop indulgent que trop sévere; supposer de la foiblesse dans les hommes que de la méchanceté, & pouvoir rap. porter sa circonspection au premier de ces sentimens plûtôt qu'au second; on a pitié des foibles; on déteste les méchans, & il me semble que l'état de la commisération est préférable à celui de la haine.

Affection (Page 1:158)

Affection, en Medecine, signifie la même chose que maladie. Dans ce sens, on appelle une maladie hystérique une affection hystérique, une maladie mélancholique ou hypochondriaque, une affection mélancholique ou hypochondriaque. Voyez Hystérique, Mélancholique, &c. (N)

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