ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Sperlingius paroît rejetter les bornes du nombre des affections, & Aristote & les Péripatéticiens, la quantité & qualité: mais il n'est pas impossible de concilier cette différence, puisque Sperlingius ne nie pas que le corps ne soit fini ou borné; ni Aristote & ses sectateurs, qu'il n'ait le quantum & le quale. Ils ne different donc qu'en ce que l'un n'a pas donné de rang propre & spécial à quelques affections à qui l'autre en a donné.

On distingue aussi les affections en affections du corps & affections de l'ame.

Les affections du corps sont certaines modifications qui sont occasionnées ou causées par le mouvement en vertu duquel un corps est disposé de telle ou telle maniere. Voyez Corps, Matiere, Mouvement, Modification , &c.

On subdivise quelquefois les affections du corps en premieres & secondaires.

Les affections premieres sont celles qui naissent de l'idée de la matiere, comme la quantité & la figure; ou de celle de la forme, comme la qualité & la puissance; ou de l'une & l'autre, comme le mouvement, le lieu, & le tems. Voyez Quantité, Figure, Qualité, Puissance, Mouvement, Lieu, Tems

Les secondaires ou dérivatives sont celles qui naissent de quelqu'une des premieres, comme la divisibilité, la continuité, la contiguité, les bornes, l'impénétrabilité, qui naissent de la quantité, la régularité & l'irrégularité qui naissent de la figure, la force & la santé qui naissent de la qualité, &c. Voyez Divisibilite, &c.

Les affections de l'ame sont ce qu'on appelle plus ordinairement passion. Voyez Passion.

Les affections méchaniques. (Cet article se trouvera traduit au mot Méchanical Affections qu'il faudra rapporter ici).

AFFECTION

AFFECTION, terme qu'on employoit autrefois en Géométrie, pour désigner une propriété de quelque courbe. Cette courbe a telle affection, est la même chose que cette courbe a telle propriété. V. Courbe. (O)

Affection

* Affection, (Physiol.) se peut prendre en général pour l'impression que les êtres qui sont ou au - dedans de nous, ou hors de nous, exercent sur notre ame. Mais l'affection se prend plus communément pour ce sentiment vif de plaisir ou d'aversion que les objets, quels qu'ils soient, occasionnent en nous; on dit d'un tableau qui représente des êtres qui dans la nature offensent les sens, qu'on en est affecté desagréablement. On dit d'une action héroïque, ou plûtôt de son récit, qu'on en est affecié délicieusement.

Telle est notre construction qu'a l'occasion de cet état de l'ame, dans lequel elle ressent de l'amour ou de la haine, ou du goût ou de l'aversion, il se fait dans le corps des mouvemens musculaires, d'où, selon toute apparence, dépend l'intensité, ou la rémission de ces sentimens. La joie n'est jamais sans une grande dilatation du coeur, le pouls s'éleve, le coeur palpite, jusqu'à se faire sentir; la transpiration est si forte qu'elle peut être suivie de la défaillance & même de la mort. La colere suspend ou augmente tous les mouvemens, surtout la circulation du sang; ce qui rend le corps chaud, rouge, tremblant, &c. . . or il est évident que ces symptomes seront plus ou moins violens, selon la disposition des parties & le méchanisme du corps. Le méchanisme est rarement tel que la liberté de l'ame en soit suspendue à l'occasion des impressions. Mais on ne peut douter que cela n'arrive quelquefois: c'est dans le méchanisme du corps qu'il faut chercher la cause de la différence de sensibilité dans différens hommes, à l'occasion du même objet. Nous ressemblons en cela à des instrumens de musique dont les cordes sont diversement tendues; les objets extérieurs font la fonction d'archets sur ces cordes, & nous rendons tous des sons plus ou moins aigus. Une piquûre d'épingle fait jetter des cris à une femme mollement élevée; un coup de bâton rompt la jambe à Epictete sans presque l'émouvoir. Notre constitution, notre éducation, nos principes, nos systèmes, nos préjugés, tout modifie nos affections, & les mouvemens du corps qui en sont les suites. Le commencement de l'affection peut être si vif, que la Loi qui le qualifie de premier mouvement, en traite les effets comme des actes non libres. Mais il est évident par ce qui précede, que le premier mouvement est plus ou moins durable, selon la différence des constitutions, & d'une infinité d'autres circonstances. Soyons donc bien réservés à juger les actions occasionnées par les passions violentes. Il vaut mieux être trop indulgent que trop sévere; supposer de la foiblesse dans les hommes que de la méchanceté, & pouvoir rap. porter sa circonspection au premier de ces sentimens plûtôt qu'au second; on a pitié des foibles; on déteste les méchans, & il me semble que l'état de la commisération est préférable à celui de la haine.

Affection

Affection, en Medecine, signifie la même chose que maladie. Dans ce sens, on appelle une maladie hystérique une affection hystérique, une maladie mélancholique ou hypochondriaque, une affection mélancholique ou hypochondriaque. Voyez Hystérique, Mélancholique, &c. (N)

AFFÉRENT

AFFÉRENT, adj. terme de pratique, qui n'est usité qu'au féminin avec le mot part: la part afférente dans une succession est celle qui appartient & revient de droit à chacun des cohéritiers. (H)

AFFERMER

AFFERMER, v. act. terme de Pratique, qui signifie prendre ou donner, mais plus souvent donner à ferme une terre, métairie, ou autre domaine, moyennant certain prix ou redevance que le preneur ou fermier s'oblige de payer annuellement. Voyez Ferme. (H)

AFFERMIR

AFFERMIR la bouche d'un cheval, v. act. (Manége.) ou l'affermir dans la main & sur les hanches; c'est continuer les leçons qu'on lui a données, pour qu'il s'accoûtume à l'effet de la bride, & à avoir les hanches basses. Voyez Assurer. (V)

AFFERTEMENT

AFFERTEMENT, s. m. (Marine.) on se sert de ce terme sur l'Océan pour marquer le prix qu'on paye pour le loüage de quelque vaisseau. Sur la Méditerranée, on dit nalissement: l'accord qui se fait entre le propriétaire du navire & celui qui charge ses marchandises, s'appelle contrat d'affertement.

AFFERTER

AFFERTER, v. act. (Marine.) c'est loüer un vaisseau sur l'Océan. (Z)

AFFERTEUR

AFFERTEUR, s. m. (Marine.) c'est le nom qu'on donne au Marchand qui loüe un vaisseau, & qui en paye tant par mois, par voyage, ou par tonneau, au propriétaire pour le fret.

Le Roi défend de donner aucun de ses bâtimens de mer à fret, que l'Afferteur ne paye comptant au moins la dixieme partie du fret dont on sera convenu. (Z)

AFFEURAGE

AFFEURAGE, s. terme de Coûtumes. Voyez Afforage, qui est la même chose.

AFFEURER

AFFEURER, (Commerce.) vieux mot de Commerce qui signifie, mettre les marchandises & les denrées qui s'apportent dans les marchés à un certain prix, les taxer, les estimer. Voyez Afforage. (G)

AFFICHES

AFFICHES, s. f. pl. terme de Palais, sont des placards que l'Huissier procédant à une saisie réelle, est obligé d'apposer en certains endroits lors des criées qu'il fait de quatorzaine en quatorzaine de l'immeuble saisi. Voyez Criée, & Saisie réelle

Ces affiches doivent contenir aussi - bien que le procès - verbal de criées, les noms, qualités, & do<pb->

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