ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"94"> souder un morceau d'acier à l'extrémité d'un morceau de fer; on pratique cette opération dans tous les outils tranchans qui servent à couper des matieres dures.

On acere de différentes manieres. S'il s'agit d'un marteau soit de la tête soit de la panne, on commence par corroyer un morceau d'acier de la largeur & de la forme de la tête du marteau; puis on le soude à un morceau de fer menu de la même forme. Ensuite on fait chauffer la tête du marteau & cette acérure, & on soude le tout ensemble comme il sera dit à l'article Souder. On ne pratique l'acérure avec le fer que pour conserver à l'acier sa qualité. Il y a des ouvriers qui pour s'épargner de la peine, s'en dispensent & n'en font pas mieux. S'il s'agit de la panne, on peut employer la même façon: mais ordinairement on fend le côté de la panne du marteau, & on y insere un morceau d'acier amorcé en forme de coin.

Les deux premieres façons d'acérer s'appellent acérer à chaude portée.

Il vaut mieux se servir de la troisieme façon, autant qu'il est possible, parce que la chaude portée est sujette à se dessouder à cause des crasses qui se trouvent souvent prises entre les deux surfaces appliquées, quelque précaution que l'on prenne.

On voit Planche I. du Taillandier, Fig. u. un marteau de Tailleur de Pierre fendu en pié de biche par son extrémité supérieure, & prêt à recevoir l'acérure.

Le morceau d'acier X fait en coin s'appelle l'acérure. Ce morceau se met dans la fente en pié de biche du marteau, & s'y soude. Alors on dit que le marteau est acéré ou aciéré.

Pour acérer un tas, on prend d'abord un morceau d'acier plat; on le roule, comme on voit, Planche 1. du Taillandier. Quand il est ainsi roulé, on le soude bien, & on lui donne la forme quarrée qu'on lui voit en H où il est soudé avec le morceau d'acier G 2 qu'on appelle une mise. Ainsi la mise se trouve entre le tas & son acérure, comme on voit Fig. 1. Voyez, quant à l'assemblage de ces parties, l'article Tas.

ACERNO ou ACIERNO (Page 1:94)

* ACERNO ou ACIERNO, s. ville d'Italie dans le Royaume de Naples. Long. 31. 58. lat. 40. 55.

ACERRA (Page 1:94)

* ACERRA, s. petite ville d'Italie au Royaume de Naples dans la Terre de Labour. Long. 31. 58. lat. 40. 55.

ACERIDES (Page 1:94)

ACERIDES est un emplâtre fait sans cire, comme celui qu'on appelle emplastrum Norimbergense. Il entre de la cire dans l'emplâtre de Nuremberg de la Pharmacopée de Paris, & il n'en entre point dans la véritable recette. (N)

ACERRE (Page 1:94)

ACERRE, s. f. du latin Acerra. Chez les Romains c'étoit une espece d'autel dressé près du lit d'un mort sur lequel les parens & les amis du défunt brûloient perpétuellement de l'encens jusqu'au moment des funérailles. (G)

ACERSOCOME (Page 1:94)

ACERSOCOME, adj. pris subst. nom d'Apollon qui veut dire à longue chevelure, parce qu'on représente ordinairement ce Dieu avec la chevelure d'un jeune homme. (G)

ACERURE (Page 1:94)

ACERURE, s. f. (Serrurerie & Taillanderie.) On donne ce nom aux morceaux d'acier préparés pour être soudés à l'extrémité de morceaux de fer, ou autrement, suivant le besoin, & comme on voit à l'article Acerer.

ACESTIDES (Page 1:94)

* ACESTIDES, s. f. (Hist. nat. & Minéralog. anc.) nom que les anciens donnoient aux cheminées des fourneaux à fondre le cuivre. Elles alloient en se rétrécissant du bas au sommet, afin que les vapeurs du métal en fusion s'y attachassent & que la cadmie s'y formât en plus grande quantité. Voyez Dioscoride, Saumaise.

ACESCENCE (Page 1:94)

ACESCENCE (Medecine.) disposition à l'acidité. On appelle liqueurs & médicamens acescens tous ceux qui affectent les organes du goût d'une aigreur piquante. Voyez Acides.

ACESIOS (Page 1:94)

* ACESIOS, ou qui rend la santé, (Myth.) surnom de Telesphore, Dieu de la Medecine.

ACHEIROPOEETE (Page 1:94)

* ACHEIROPOEETE, (Théol. & Hist. mod.) qui n'est pas sait avec la main. C'est le nom d'une Image de J. C. qui est à Rome dans l'église de Saint - Jean de Latran, & qu'on dit que S. Luc ébaucha & que les Anges acheverent.

ACETABULE (Page 1:94)

ACETABULE, s. m. (Hist, nat.) On avoit mis l'acétabule au rang des plantes marines: mais on a reconnu qu'il appartient au regne animal, & qu'il est produit par des insectes de mer. En effet cette production ne paroît pas analogue aux plantes par la substance qui est pierreuse: mais elle en est moins éloignée par sa figure. C'est un petit bassin fait en forme de cone renversé qui tient par sa pointe à un pédicule fort mince & assez long. Il y a plusieurs de ces pédicules qui semblent sortir d'une pierre, ou d'une coquille, ou d'une autre matiere dure sur laquelle ils sont collés. Cette apparence jointe à d'autres circonstances avoit induit en erreur sur la nature de l'Acétabule & de bien d'autres prétendues plantes marines, jusqu'à ce que M. Peyssonel ait découvert qu'elles étoient des productions animales. Voyez Polipier de Mer, Plantes marines . (I)

Acetabule (Page 1:94)

Acetabule, en Anatomie, s'emploie pour désigner dans certains os une cavité profonde destinée à recevoir les grosses têtes d'autres os qui s'y articulent.

C'est ainsi que la cavité de l'os des iles qui reçoit la tête du fémur ou os de la cuisse, est appellée acetabule, & quelquefois cotyle ou cavité cotyloïde. Voyez Os des Iles, Femur, Cotyle , &c.

L'acetabule est revêtu & tapissé d'un cartilage dont le bord circulaire est appellé sourcil; au fond de cette cavité est une grosse glande mucilagineuse.

Acetabule est aussi employé par les Anatomistes dans le même sens que cotyledon. Voyez Cotyledon. (L)

Acetabule (Page 1:94)

Acetabule (Hist. anc.) du mot latin acetabulum, petit vase ou burette que chez les Anciens on mettoit sur la table rempli de quelque sauce ou assaisonnement, & semblable à nos salieres, saucieres, huiliers & vinaigriers. On doit principalement le déterminer à cette derniere espece, puisqu'Agricola, Traité des mesures Romaines, tire l'étymologie d'acetabulum, d'acetum, vinaigre: d'autres prétendent que c'étoit un vase en compartiment, qui contenoit diverses sortes d'épices.

Acetabule (Page 1:94)

Acetabule étoit aussi une mesure Romaine dont on se servoit pour les choses liquides, & même pour les seches, particulierement en Medecine. Cette sorte de mesure contenoit un cyathe, comme le prouve Agricola par deux vers de Fannius, qui, parlant du cyathe, dit qu'il contient le poids de dix dragmes, & l'oxybaphe ou acetabule, celui de quinze.

Bis quinque hunc (cyathum) faciunt drachmoe, si appendere tentes;

Oxybaphus fiet, si quinque addantur ad illas.

Du Pinet, dans son Traité des mesures antiques, mis à la tête de sa traduction de Pline, prétend que l'acetabule d'huile pesoit deux onces & deux scrupules; l'acetabule de vin, deux onces deux dragmes un grain & un tiers de grain; l'acetabule de miel, trois onces trois dragmes un scrupule & deux siliques ou huit grains. (G)

ACETUM (Page 1:94)

ACETUM radicatum (Chimie.) c'est la partie la plus acide du vinaigre, après qu'on en a tiré le phlegme. Voyez Vinaigre radical. (M)

ACHAIE (Page 1:94)

* ACHAIE, s. m. (Geog. anc.) C'est le nom d'une ancienne Province de Grece, située entre la Thessalie, l'Epire, le Péloponese & la mer AEgée, & qu'on nomme aujourd'hui Livadie ou la Province du [p. 95] Péloponese, qui s'appelle maintenant le Duché de Clarence.

ACHAIENS ou ACHÉES ou ACHÉENS (Page 1:95)

* ACHAIENS ou ACHÉES ou ACHÉENS, s. m. Peuples anciens de l'Achaie. Voyez Achaie.

ACHALANDER (Page 1:95)

ACHALANDER (Commerce) attirer les Marchands, accréditer, mettre une boutique, un magasin en rèputation, y faire venir les chalans. Voyez Chaland.

Achalandé, Achalandée (Page 1:95)

Achalandé, Achalandée, qui a des chalands. Il se dit également du marchand & de la boutique. Un marchand achalandé est celui qui fait un grand débit. Une boutique achalandée est celle où il vient quantité de marchands pour acheter des marchandises. (G)

ACHAM ou AZEM ou ASEM (Page 1:95)

* ACHAM ou AZEM ou ASEM, s. Royaume d'Asie, dans la partie septentrionale des Etats du Roi d'Ava.

ACHAMECH (Page 1:95)

ACHAMECH, que quelques - uns écrivent acamech, d'autres acemech, signifie, selon quelques Chimistes, l'écume de l'argent, ou la litharge d'argent. Voyez Litharge, &c. (M)

ACHANACA (Page 1:95)

* ACHANACA, s. (Hist. nat. & Bot.) plante qui croît en Afrique, au Royaume de Meli, qui a la feuille grande, & semblable à celle du chou, mais moins épaisse & avec une côte plus menue. Elle porto un fruit gros comme un oeuf & de couleur jaune, que les naturels du pays nomment alfar ou fach. Sa feuille & son fruit sont des sudorifiques, qu'ils emploient dans les maladies vénériennes. Cette description seroit passable pour des Asricains: mais elle est insuffisante & mauvaise pour nous. C'est une réflexion qu'on n'a que trop souvent occasion de faire sur la Rotanique des plantes étrangeres.

ACHANE (Page 1:95)

ACHANE, s. f. (Hist. anc.) A'XANH, ahcienne mesure de blé, usitée en Perse, qui contenoit quarante - cinq médimnes attiques. Arbuthhn. Dissertat. p. 104. (G)

ACHARNAR (Page 1:95)

ACHARNAR, en Astronomie, est le nom d'une étoile de la premiere grandeur, à l'extrémité australe de la constellation appellée Eridan. V. Eridan. (O)

ACHARNER (Page 1:95)

ACHARNER, v. act. (Chasse & Fauc.) On acharne les chiens en leur donnant le goût & l'appétit de la chair. On dit acharner l'oiseau sur le tiroir, soit au poing avec le tiroir, ou en attachant le tiroir au leurre. Voyez Tiroir & Leurre.

ACHAT (Page 1:95)

ACHAT, s.m. (Commerce.) C'est l'acquisition d'une chose moyennant le payement de sa valeur. Achat se prend aussi pour la chose achetée. Vente est le contraire d'achat; & acheteur est opposé à vendeur.

On appelle Livre d'achat un Livre particulier dont les Marchands se servent pour écrire journellement toutes les marchandises qu'ils achetent. V. Livres. (G)

Achat (Page 1:95)

Achat, (Jurisprud.) est l'acquisition d'un effet ou mobilier ou immobilier, moyennant une somme à laquelle il a été estimé entre les parties à l'amiable, ou prisé judiciairement. Le consentement de l'acheteur est ce qui rend parfait l'achat. L'achat & la vente ne sont qu'une même sorte de contrat considéré par rapport aux différentes parties contractantes: car il ne sauroit y avoir d'achat sans vente, ni de vente sans achat. C'est pourquoi ce contrat est appellé dans le Droit civil d'un même nom, emptio - venditio.

Ce qu'on dit proverbialement qu'achat passe loüage, signifie que le nouvel acquéreur d'une maison ou autre héritage est le maître de déposséder le locataire ou le fermier. (H)

ACHE (Page 1:95)

ACHE, s. f. est une plante potagere qui est un vrai persil: on en compte de quatre sortes: l'ache ou persil de Macédoine; l'ache de jardin ou persil ordinaire; l'ache de montagne, qui est celle qui s'éleve le plus haut; l'ache de marais, que d'autres nomment l'ache royale.

Cette derniere plante se cultive dans les jardins. Ses feuilles ressemblent à celles du persil, & poussent une tige d'un pié de haut, d'où naissent des fleurs en Juillet & Août faites en ombelles, de couleur jaune ou blanche, composées de cinq feuilles disposées en rose. A la place de ces fleurs croît un fruit qui renferme deux graines qui en multiplient l'espece, ainsi que ses racines éclatées dont on se sert le plus ordinairement.

Cette plante aime une terre humide & substantielle, avec peu de soleil. On mange ses racines crues & cuites.

Il y a encore une ache fort cultivée dans les jardins, qui est appellée celleri. Voyez Celleri. (K)

* Apium palustre, & apium officinarum (C.B. Pin. 154.) Cette plante est amere, acre, aromatique: elle contient beaucoup de sel volatil huileux, dont le sel ammoniac n'est pas entierement décomposé, mais dissous dans beaucoup de phlegme & uni avec beaucoup de terre. Mém. de l'Acad. Royale des Sciences. On en tire par l'analyse chimique, outre plusieurs liqueurs acides, beaucoup de soufre, beaucoup de terre, assez d'esprit urineux, & un peu de sel volatil concret: c'est pourquoi elle est apéritive, diurétique, sudorifique, fébrifuge, vulnéraire. On fait prendre six onces du suc de ses feuilles dans le commencement du frisson de l'accès des fievres intermittentes: on couvre le malade; & il sue ordinairement.

Un gros d'extrait de feuilles d'ache avec deux gros de kinkina, est un excellent remede contre la fievre quarte, & toutes celles qui naissent d'obstructions au bas - ventre. On peut substituer le sue d'ache à celui de cochléaria, dans le scorbut, & quand il faut fortifier les gencives & nettoyer les ulceres de la bouche. On en bassine le cncer & les ulceres extérieurs. On emploie la racine d'ache en tisane, dans les bouillons, dans les apozèmes & dans les sirops propres à désopiler. C'est une des cinq apéritives. Pour faire passer le lait, faites bouillir égale partie de feuilles d'ache & de mente dans du faindoux, passez par un tamis; saupoudrez ce qui sera passé avec les semences d'ache pulvérisées. Cette plante se trouve le long des fossés & des ruisseaux.

ACHEENNE (Page 1:95)

* ACHEENNE, adj. pris subst. (Myth.) surnom qu'on donna à Cérès à cause de la douleur qu'elle ressentit de l'enlevement de Proserpine sa fille. Cérès achéenne, c'est - à - dire, Cérès la triste ou la désolée.

ACHÉES (Page 1:95)

ACHÉES, s. m. (Pêche.) On donne ce nom & celui de laiche à certains vers qui servent à nourrir des oiseaux, ou à faire des appats pour la pêche; & comme il est quelquefois assez difficile d'en trouver, voici divers moyens pour en avoir presqu'en toutes les saisons de l'année.

Le premier est de s'en aller dans un pré ou autre lieu rempli d'herbes, où l'on jugera qu'il peut y avoir de cette sorte de vers; là il faut, sans sortir d'une place, danser ou plutôt trépigner des piés environ un demi quart d'heure sans s'arrêter; vous verrez les vers sortir de terre tout autour de vous; vous les amasserez, non à mesure qu'ils sortiront, mais quand ils seront tous dehors; car si vous vous arrêtez un moment, ils rentreront dans la terre.

Le deuxieme moyen s'emploie lorsqu'il y a des noix vertes sur les noyers: prenez - en un quarteron ou deux, ayez un seau plein d'eau, & une brique ou thuile sur laquelle vous raperez la broue de vos noix, tenant la brique & les noix dans le fond de l'eau: lorsque vous aurez tout rapé, l'eau sera amere; répandez cette eau; s'il y a des vers, ils sortiront dans un quart d'heure.

On fait la même chose avec des feuilles de noyer ou de chanvre qu'on fait bouillir, & on répand sur la terre l'eau dans laquelle les feuilles ont bouilli.

On fait encore bouillir du verd de gris dans un

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