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Le terme d'adoration est équivoque, & dans plusieurs endroits de l'Ecriture, il est pris pour la marque de vénération que des hommes rendent à d'autres hommes; comme en cet endroit où il est parlé de la Sunamite dont Elisée ressuscita le fils. Venit illa, & corruit ad pedes ejus, & adoravit super terram. Reg. IV. cap. iv. v. 37.
Mais dans son sens propre, adoration signifie le
culte de latrie, qui n'est dû qu'à Dieu. Voyez
C'est une expression consacrée dans l'Eglise Catholique, que de nommer adoration le culte qu'on
rend, soit à la vraie Croix, soit aux Croix formées
à l'image de la vraie Croix. Les Protestans ont censuré
cette expression avec un acharnement que ne
méritoit pas l'opinion des Catholiques bien entendue.
Car suivant la doctrine de l'Eglise Romaine,
l'adoration qu'on rend à la vraie Croix, & à celles
qui la représentent, n'est que relative à Jesus - Christ
l'Homme - Dieu; elle ne se borne ni à la matiere, ni
à la figure de la Croix. C'est une marque de vénération
singuliere & plus distinguée pour l'instrument
de notre Rédemption, que celle qu'on rend
aux autres images, ou aux reliques des Saints. Mais
il est visible que cette adoration est d'un genre bien
différent, & d'un degré inférieur à celle qu'on rend
à Dieu. On peut voir sur cette matiere l'Exposition
de la Foi, par M. Bossuet, & décider si l'accusation
des Protestans n'est pas sans fondement. V.
Adoration (Page 1:144)
ADORER (Page 1:144)
ADORER, v. a. (Théol.) Ce terme pris selon sa
signification littérale & étymologique tiré> du Latin,
signifie proprement porter à sa bouche, baiser sa main,
ou baiser quelque chose: mais dans un sentiment de
vénération & de culte: si j'ai vû le soleil dans son état,
& la lune dans sa clarté, & si j'ai baisé ma main, ce qui
est un très - grand péché, c'est - à - dire, si je les ai adoré
en baisant ma main à leur aspect. Et dans les Livres des
Rois: Je me reserverai sept mille hommes qui n'ont pas
fléchi le genou devant Baal, & toutes les bouches qui
n'ont pas baisé leurs mains pour l'adorer. Minutius Felix dit que Cecilius passant devant la statue de Séraphis baisa la main, comme c'est la coûtume du
peuple superstitieux. Ceux qui adorent, dit S. Jérôme, ont accoûtumé de baiser la main, & de baisser
la tête; & les Hébreux, suivant la prop>été de leur
Langue, mettent le baiser pour l'adoration; d'où
vient qu'il est dit: baisez le fils, de peur qu'ilne s'irrite,
& que vous ne périssiez de la voie de justice, c'est - à - dire,
adorez - le, & soûmettez - vous à son empire. Et Pha<->
>aon parlant à Joseph: tout mon peuple baisera la main
Adorer (Page 1:144)
Dans le style profane, on adore en se dévoüant entierement au service de ce qu'on aime, & en admirant jusqu'à ses défauts: on honore par les attentions, les égards, & les politesses: on revere en donnant des marques d'une haute estime & d'une considération au - dessus du commun.
La maniere d'adorer le vrai Dieu ne doit jamais s'écarter de la raison; parce que Dieu est l'auteur de la raison, & qu'il a voulu qu'on s'en servît même dans les jugemens de ce qu'il convient de faire ou ne pas faire à son égard. On n'honoroit peut - être pas les Saints, ni on ne révéroit peut - être pas leurs images & leurs reliques dans les premiers siecles de l'Eglise, comme on a fait depuis, par l'aversion qu'on portoit à l'idolatrie, & la circonspection qu'on avoit sur un culte dont le précepte n'étoit pas assez formel.
La beauté ne se fait adorer que quand elle est soûtenue des graces; ce culte ne peut presque jamais être justifié, parce que le caprice & l'injustice sont très - souvent les compagnes de la beauté.
L'éducation du peuple se borne à le faire vivre en paix & familierement avec ses égaux. Le peuple ne sait ce que c'est que s'honorer réciproquement: ce sentiment est d'un état plus haut. La vertu mérite d'être révérée: mais qui la connoît? Cependant sa place est partout.
ADOS (Page 1:144)
ADOS, (Jardinage.) est une terre élevée en talus le long d'un mur à l'exposition du midi, afin d'avancer promptement les pois, les feves, & les autres graines qu'on y seme. Ce moyen est infiniment plus court que de les semer en pleine terre. (K)
ADOSSÉ (Page 1:144)
ADOSSÉ, adj. terme de Blason, il se dit de deux animaux rampans qui ont le dos l'un contre l'autre, Lions adossés: on le dit généralement de tout ce qui [p. 145]
Descordes en Hainaut, d'or à deux lions adossés de gueules. (V)
ADOUBLER (Page 1:145)
ADOUBLER, v. a. terme de Jeu, se dit au jeu de trictrac aux dames, aux échecs, pour faire connoître qu'on ne touche une piece que pour l'arranger en sa place, & non pas pour la joüer.
ADOUCIR (Page 1:145)
* ADOUCIR, mitiger. Le premier diminue la rigueur de la regle par la dispense d'une partie de ce qu'elle prescrit, & par la tolérance des légeres inobservations; il n'a rapport qu'aux choses passageres & particulieres. Le second diminue la rigueur de la regle par la réforme de ce qu'elle a de rude ou de trop difficile. C'est une constitution, sinon constante, du moins autorisée pour un tems.
Adoucir dépend de la facilité ou de la bonté d'un supérieur: mitiger est l'effet de la réunion des volontés ou de la convention des membres d'un corps, ou de la loi d'un maître, selon le gouvernement.
Adoucir & mitiger ont encore une légere différence qui n'est pas renfermée évidemment dans la distinction qui précede. Exemple: on adoucit les peines d'un ami: on mitige le châtiment d'un coupable.
Adoucir (Page 1:145)
On adoucit ou fond la couleur avec toutes sortes de pinceaux, mais particulierement avec ceux qui ne se terminent pas en pointe; ils sont de poil de putois, de bléreau, de chien, &c.
On se sert encore au même usage d'une autre espece de pinceau qu'on nomme brosse, & qui est de poil de porc.
On adoucit aussi les desseins lavés & faits avec la plume, en affoiblissant la teinte, c'est - à - dire en rendant ses extrémités moins noires. L'on adoucit encore les traits d'un visage en les marquant moins.
Adoucir (Page 1:145)
Adoucir (Page 1:145)
Le même terme s'emploie aussi dans le même sens parmi les Cloutiers Faiseurs d'aiguilles courbes, lorsqu'ils polissent l'aiguille avec une lime taillée en fin.
Adoucir (Page 1:145)
Adoucir (Page 1:145)
Adoucir (Page 1:145)
Adoucir (Page 1:145)
Pour adoucir le laiton, les Horlogers se servent ordinairement de ponce, de pierres douces, & de petites pierres bleues ou d'Angleterre.
Pour l'acier trempé ou non trempé, ils employent
l'émeril, & la pierre à l'huile broyée. Voyez
La différence entre un corps poli & adouci, c'est que le premier est brillant, au lieu que le second a un air mat, quoique celui - ci ait souvent bien moins de traits que le premier. (T)
Adoucir (Page 1:145)
Adoucir (Page 1:145)
ADOUCISSEMENT (Page 1:145)
ADOUCISSEMENT, s. m. se dit, en Peinture, de l'action par laquelle les couleurs ont été fondues, & marque que les traits ne sont point tranchés, & qu'il n'y a point de dureté dans l'ouvrage. L'adoucissement des couleurs rend la peinture plus tendre & plus moëlleuse. Les Peintres disent plus volontiers la fonte des couleurs que l'adoucissement.
Adoucissement (Page 1:145)
ADOUÉE (Page 1:145)
ADOUÉE, adj. (Fauconnerie.) on dit une perdrix adoüée, pour une perdrix appariée, accouplée.
ADOUR (Page 1:145)
* ADOUR, (Géog. mod.) riviere de France qui prend sa source aux montagnes de Bigorre, & se jette dans la mer par le Boucaut neuf. Il y a en Gascogne deux autres petites rivieres de même nom qui se jettent dans la premiere.
ADOUX (Page 1:145)
* ADOUX, venir adoux. (Teinture.) Il se dit des
fleurs bleues que jette le pastel mis dans la cuve.
Voyez
ADRA (Page 1:145)
* ADRA, (Géog. mod.) petite ville maritime, & château fort au Royaume de Grenade. Long. 16 - 25. lat. 36. Il y a encore d'autres villes de ce nom.
ADRACHNE (Page 1:145)
* ADRACHNE, s. f. (Bot.) plante commune
dans la Candie sur les montagnes de Leuce, & dans
d'autres endroits entre des rochers. Elle ressemble
plus à un buisson qu'à un arbre: elle est toûjours
verte; sa feuille ressemble à celle du laurier. On ne
peut l'en distinguer qu'à l'odorat; celle de l'adrachne
ne sent rien. L'écorce du tronc & des branches est si
douce, si éclatante, si rouge, qu'on la prendroit pour
du corail. En été elle se fend & tombe en morceaux;
alors l'arbrisseau perd sa couleur rouge, & en reprend
une autre qui tient du rouge & du cendré: il
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