ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ADESSENAIRES (Page 1:132)

ADESSENAIRES, s. m. plur. (Théolog.) nom formé par Pratéolus du verbe Latin adesse, être présent, & employé pour désigner les Hérétiques du XVIe siécle, qui reconnoissoient la présence r'éelle de Jesus - Christ dans l'Eucharistie, mais dans un sens différent de celui des Catholiques. Voyez Présence, Eucharistie.

Ce mot au reste est peu usité, & ces hérétiques sont plus connus sous le nom d'Impanateurs, Impanatores: leur secte étoit divisée en quatre branches; les uns soutenant que le Corps de Jesus - Christ est dans le pain, d'autres qu'il est à l'entour du pain, d'autres qu'il est sur le pain, & les derniers qu'il est sous le pain, Voyez Impanation. (G)

ADGISTES (Page 1:132)

* ADGISTES, (Myth.) Génie hermaphrodite.

ADHATODA (Page 1:132)

ADHATODA, s. (Hist. nat.) herbe à fleur d'une seule feuille irréguliere, en forme de tuyau évasé en gueule à deux levres, dont la supérieure est repliée en bas dans quelques especes, ou renversée en arriere dans quelques autres; la levre inférieure est découpée en trois parties; il sort du calice un pistil qui est fiché comme un clou dans la partie postérieure de la fleur: ce pistil devient dans la suite un fruit assez semblable à une massue, qui est divisé dans sa longueur en deux loges, & qui se partage en deux pieces: il renferme des semences qui sont ordinairement plates & échancrées en forme de coeur. Tournefort, Instit. rei herb. Voyez Plante. (I)

* On lui attribue la vertu d'expulser le foetus mort; & c'est de - là que lui vient le nom d'adhatoda, dans la Langue de Ceylan.

ADHERENCE ou ADHESION (Page 1:132)

ADHERENCE ou ADHESION, s. f. en Physique, est l'état de deux corps qui sont joints & tiennent l'un à l'autre, soit par leur propre action, soit par la compression des corps - extérieurs. Ce mot est composé de la préposition Latine ad, & hoerere, être attaché.

Les Anatomistes observent quelquefois des prosphyses ou adhérences des poumons aux parois du thorax; à la plevre ou au diaphragme, qui donnent occasion à différentes maladies. Voyez Poumon, Plevre, Pleuresie, Phthisie, Peripneumonie , &c.

L'adhérence de deux surfaces polies & de deux moitiés de boules, sont des phénomenes qui prouvent la pesanteur & la pression de l'air. Voyez Air.

M. Muschenbroek, dans son essai de Physique, donne beaucoup de remarques sur l'adhérence des corps: il y fait mention de différentes expériences qu'il a faites sur cette matiere, & dont les principales sont sur la résistance que différens corps font à la rupture, en vertu de l'adhérence de leurs parties. Il attribue l'adhérence des parties des corps principalement à leur attraction mutuelle. L'adhérence mutuelle des parties de l'eau entr'elles & aux corps qu'elle touche, est prouvée par les expériences les plus communes. Il en est de même de l'adhérence des parties de l'air, sur laquelle on trouvera un Mémoire de M. Petit le Medecin, parmi ceux de l'Académie des Sciences de 1731. V. Cohélion.

Quelques Auteurs paroissent peu portés à croire que l'adhérence des parties de l'eau, & en général de tous les corps, vienne de l'attraction de leurs parties. Voici la raison qu'ils en apportent. Imaginez une petite particule d'eau, & supposant que l'attraction agisse, par exemple à une ligne de distance, décrivez autour de cette petite particule d'eau un cercle dont le rayon soit d'une ligne, la particule d'eau ne sera attirée que par les particules qui seront dans ce cercle; & comme ces particules agissent en sens contraires, leurs effets mutuels se détruiront, & l'attraction de la particule sera nulle, puisqu'elle n'aura pas plus de tendance vers un côté que vers un autre. (O)

ADHERENT (Page 1:132)

ADHERENT, adj. (Jurisprud.) signifie celui qui est dans le même parti, la même intrigue, le même complot; car ce terme se prend pour l'ordinaire en mauvaise part. Il est synonyme à complice: mais il en differe en ce que ce dernier se dit de celui qui a part à un crime, quel que soit ce crime: au lieu que le mot d'adhérent ne s'emploie guere que dans le cas de crime d'Etat, comme rebellion, trahison, félonie, &c. (H)

Adhérent (Page 1:132)

* Adhérent, attaché, annexé. Une chose est adhérente à une autre par l'union que la nature a produite, ou par celle que le tissu & la continuité ont mise entr'elles. Elle est attachée par des liens arbitraires, mais qui la fixent réellement dans la place ou dans la situation où l'on veut qu'elle demeure: elle est annexée par un effet de la volonté & par une loi d'institution, & cette sorte de réunion est morale.

Les branches sont adhérentes au tronc, & la statue l'est à son pié - d'estal, lorsque le tout est fondu d'un seul jet: mais les voiles sont attachées au mât, les idées aux mots, & les tapisseries aux murs. Il y a des Emplois & des Bénéfices annexés à d'autres.

Adhérent est du ressort de la nature, & quelquefois de l'art; & presque toûjours il est pris dans le sens littéral & physique: attaché est presque toûjours de l'art, & se prend assez communément au figuré: annexé est du style de la législation, & peut passer du littéral au figuré.

Les excroissances qui se forment sur les parties du corps animal, sont plus ou moins adhérentes selon la profondeur de leurs racines & la nature des parties. Il n'est pas encore décidé que l'on soit plus fortement attaché par les liens de l'amitié que par ces liens de l'intérêt si vils & si méprisés, les inconstans n'étant pas moins communs que les ingrats: il semble que l'air fanfaron soit annexé à la fausse bravoure, & la modestie au vrai mérite.

ADHéSION (Page 1:132)

ADHéSION, en Logique. Les Scholastiques distinguent deux sortes de certitude; l'une de spéculation, qui naît de l'évidence de la chose; & l'autre d'adhésion ou d'intérêt, qui ne naît pas de l'évidence, mais de l'importance de la chose & de l'intérêt qu'on y a. Voyez Certitude, Témoignage, Vérité, Evidence

Adhésion se prend aussi simplement pour le consentement qu on donne à une chose, & dans lequel on persiste constamment. (X)

Adhésion (Page 1:132)

Adhésion, s. f. en Physique, est la même chose qu'adhérence. Voyez Adhérence. (O)

ADJA ou AGGA (Page 1:132)

* ADJA ou AGGA, (Geog. mod.) petite ville d'Afrique dans la Guinée, sur la côte de Fantin, proche d'Anemabo.

ADIABENE (Page 1:132)

* ADIABENE, s. f. contrée d'Asie à l'Orient du Tigre, d'où l'on a fait Adiabenien, habitant de l'Adiabene.

ADJACENT (Page 1:132)

ADJACENT, adj. (Géom.) ce qui est immédiatement à côté d'un autre. On dit qu'un angle est adjacent à un autre angle, quand l'un est immédiatement contigu à l'autre; de sorte que les deux angles ont un côté commun. On se sert même plus particulierement de ce mot, lorsque les deux angles ont non seulement un côté commun, mais encore lorsque les deux autres côtés forment une même ligne droite. Voyez Angle & Côté.

Ce mot est composé de ad, à, & jacere, être situé.

Adjacent (Page 1:132)

Adjacent, adj. m. On dit souvent en Physique, les corps adjacens à un autre corps, pour dire les corps voisins. (O)

ADIANTE (Page 1:132)

ADIANTE. Voyez Capillaire. (N)

ADIAPHORISTES (Page 1:132)

ADIAPHORISTES, s. m. pl. (Théol.) nom formé du Grec A'DIAFORO, indifférent, composé d'A' privatif, & de DIAFORO, différent.

On donna ce titre dans le XVIe siecle aux Luthériens mitigés qui adhéroient aux sentimens de Me<pb-> [p. 133] lanchton dont le caractere pacifique ne s'accommodoit point de l'extrème vivacité de Luther. Depuis en 1548, on appella encore Adiaphoristes les Luthériens qui souscrivirent à l'Interim que l'Empereur Charles V. avoit fait publier à la Diete d'Ausbourg. Sponde A. C. an de J. C. 1525 & en 1548. Voyez Lutherien. (G)

ADIAZZO, ADIAZZE ou AJACCIO (Page 1:133)

* ADIAZZO, ADIAZZE ou AJACCIO, (Geog. mod.) ville, port, & château d'Italie sur la côte occidentale de l'isle de Corse. Long. 26. 28. lat. 41. 54.

ADIEU - TOUT (Page 1:133)

ADIEU - TOUT, parmi les Tireurs d'or, est une maniere de parler dont ils se servent pour avertir ceux qui tournent le moulinet que la main est placée sûrement, & qu'ils n'ont plus qu'à marcher.

ADJECTIF (Page 1:133)

ADJECTIF, terme de Grammaire. Adjectif vient du latin adjectus, ajoûté, parce qu'en effet le nom adjectif est toûjours ajoûté à un nom substantif qui est ou exprimé ou sous - entendu. L'adjectif est un mot qui donne une qualification au substantif; il en désigne la qualité ou maniere d'être. Or comme toute qualité suppose la substance dont elle est qualité, il est évident que tout adjectif suppose un substantif: car il faut être, pour être tel. Que si nous disons, le beau vous touche, le vrai doit être l'objet de nos recherches, le bon est préférable au beau, &c. Il est évident que nous ne considérons même alors ces qualités qu'entant qu'elles sont attachées à quelque substance ou suppôt: le beau, c'est - à - dire, ce qui est beau; le vrai, c'est - à - dire, ce qui est vrai, &c. En ces exemples, le beau, le vrai, &c. ne sont pas de purs adjectifs; ce sont des adjectifs pris substantivement qui désignent un suppôt quelconque, entant qu'il est ou beau, ou vrai, ou bon, &c. Ces mots sont donc alors en même tems adjectifs & substantifs: ils sont substantifs, puisqu'ils désignent un suppôt, le . . . ils sont adjectifs, puisqu'ils désignent ce suppôt entant qu'il est tel.

Il y a autant de sortes d'adjectifs qu'il y a de sortes de qualités, de manieres & de relations que notre esprit peut considérer dans les objets.

Nous ne connoissons point les substances en elles - mêmes, nous ne les connoissons que par les impressions qu'elles font sur nos sens, & alors nous disons que les objets sont tels, selon le sens que ces impressions affectent. Si ce sont les yeux qui sont affectés, nous disons que l'objet est coloré, qu'il est ou blanc, ou noir, ou rouge, ou bleu, &c. Si c'est le goût, le corps est ou doux, ou amer; ou aigre, ou fade, &c. Si c'est le tact, l'objet est ou rude, ou poli; ou dur, ou mou; gras, huileux, ou sec; &c.

Ainsi ces mots blanc, noir, rouge, bleu, doux, amer, aigre, fade, &c. sont autant de qualifications que nous donnons aux objets, & sont par conséquent autant de noms adjectifs. Et parce que ce sont les impressions que les objets physiques font sur nos sens, qui nous font donner à ces objets les qualifications dont nous venons de parler, nous appellerons ces sortes d'adjectifs adjectifs physiques.

Remarquez qu'il n'y a rien dans les objets qui soit semblable au sentiment qu'ils excitent en nous. Seulement les objets sont tels qu'ils excitent en nous telle sensation, ou tel sentiment, selon la disposition de nos organes, & selon les lois du méchanisme universel. Une aiguille est telle què si la pointe de cette aiguille est enfoncée dans ma peau, j'aurai un sentiment de douleur: mais ce sentiment ne sera qu'en moi, & nullement dans l'aiguille. On doit en dire autant de toutes les autres sensations.

Outre les adjectifs physiques il y a encore les adjectifs métaphy siques qui sont en très - grand nombre, & dont on pourroit faire autant de classes différentes qu'il y a de sortes de vûes sous lesquelles l'esprit peut considérer les êtres physiques & les êtres métaphysiques.

Comme nous sommes accoûtumés à qualifier les êtres physiques, en conséquence des impressions immédiates qu'ils font sur nous, nous qualifions aussi les êtres métaphysiques & abstraits, en conséquence de quelque considération de notre esprit à leur égard. Les adjectifs qui expriment ces sortes de vûes ou considérations, sont ceux que j'appelle adjectifs métaphysiques, ce qui s'entendra mieux par des exemples.

Supposons une allée d'arbres au milieu d'une vaste plaine: deux hommes arrivent à cette allée, l'un par un bout, l'autre par le bout opposé; chacun de ces hommes regardant les arbres de cette allée dit, voilà le premier; de sorte que l'arbre que chacun de ces hommes appelle le premier est le dernier par rapport à l'autre homme. Ainsi premier, dernier, & les autres noms de nombre ordinal, ne sont que des adjectifs métaphysiques. Ce sont des adjectifs de relation & de rapport numéral.

Les noms de nombre cardinal, tels que deux, trois, &c. sont aussi des adjectifs métaphysiques qui qualifient une collection d'individus.

Mon, ma, ton, sa, son, sa, &c. sont aussi des adjectifs métaphysiques qui désignent un rapport d'appartenance ou de propriété, & non une qualité physique & permanente des objets.

Grand & petit sont encore des adjectifs métaphysiques; car un corps, quel qu'il soit, n'est ni grand ni petit en lui - même; il n'est appellé tel que par rapport à un autre corps. Ce à quoi nous avons donné le nom de grand a fait en nous une impression différente de celle que ce que nous appellons petit nous a faite; c'est la perception de cette différence qui nous a donné lieu d'inventer les noms de grand, de petit, de moindre, &c.

Différent pareil, semblable, sont aussi des adjectifs métaphysiques qui qualifient les noms substantifs en conséquence de certaines vûes particulieres de l'esprit. Différent qualifie un nom précisément entant que je sens que la chose n'a pas fait en moi des impressions pareilles à celles qu'un autre y a faites. Deux objets tels que j'apperçois que l'un n'est pas l'autre, font pourtant en moi des impressions pareilles en certains points: je dis qu'ils sont semblables en ces points là, parce que je me sens affecté à cet égard de la même maniere; ainsi semblable est un adjectif métaphysique.

Je me promene tout autour de cette ville de guerre, que je vois enfermée dans ses remparts: j'apperçois cette campagne bornée d'un côté par une riviere & d'un autre par une forêt: je vois ce tableau enfermé dans son cadre, dont je puis même mesurer l'étendue & dont je vois les bornes: je mets sur ma table un livre, un écu; je vois qu'ils n'occupent qu'une petite étendue de ma table; que ma table même ne remplit qu'un petit espace de ma chambre, & que ma chambre est renfermée par des murailles: enfin tout corps me paroît borné par d'autres corps, & je vois une étendue au - delà. Je dis donc que ces corps sont bornés, terminés, finis; ainsi borné, terminé, fini, ne supposent que des bornes & la connoissance d'une étendue ultérieure.

D'un autre côté, si je me mets à compter quelque nombre que ce puisse être, fût - ce le nombre des grains de sable de la mer & des feuilles de tous les arbres qui sont sur la surface de la terre, je trouve que je puis encore y ajoûter, tant qu'enfin, las de ces additions toûjours possibles, je dis que ce nombre est infini, c'est - à - dire, qu'il est tel, que je n'en appercois pas les bornes, & que je puis toûjours en augmenter la somme totale. J'en dis autant de tout corps étendu, dont notre imagination peut toûjours écarter les bornes, & venir enfin à l'étendue infinie. Ainsi infini n'est qu'un adjectif métaphysique.

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