ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"128"> blanchatre. Ce poisson est si grand & si gros, qu'il pese jusqu'à mille livres, au rapport de Pline, ce qui est fort étonnant pour un poisson de riviere. On le pêche avec un hameçon attaché à une chaîne de fer; & il faut deux boeufs pour le traîner lorsqu'il est pris. Pline assûre qu'on ne trouve ce poisson que dans le Pô. En effet on n'en a jamais vû dans l'Océan ni dans la Méditerranée. Quelque gros qu'il puisse être, ce n'est pas une raison pour croire qu'il ne soit pas de riviere; car l'étendue & la profondeur du Pô sont plus que suffisantes dans de certains endroits pou de pareils poissons: celui - ci habite les lieux où il y a le plus de poisson, & il s'en nourrit; il se retire pendant l'hyver dans les endroits les plus profonds. La chair de l'adane est molle, mais de bon goût, selon Rondelet. Aldrovande prétend qu'elle n'est pas trop bonne en comparaison de l'esturgeon. Voyez ces deux Auteurs & le mot Poisson (I)

ADAOUS ou QUAQUA (Page 1:128)

* ADAOUS ou QUAQUA, Peuple d'Afrique dans la Guinée propre, au Royaume de Saccao.

ADAPTER (Page 1:128)

ADAPTER, v. act. Adapter en Chimie, c'est ajuster un récipient au bec du chapiteau d'un alembic ou au bec d'une cornue, pour faire des distillations ou des sublimations. Il vaut mieux se servir du terme ajuster, parce qu'il sera mieux entendu de tout le monde. (M)

Adapter (Page 1:128)

Adapter, terme d'Architecture, c'est ajoûter après coup par encastrement ou assemblage, un membre saillant d'Architecture ou de Sculpture, à quelque corps d'ouvrage, soit de maçonnerie, de menuiserie, &c. (P)

ADAR (Page 1:128)

ADAR, s. m. (Hist. anc. & Théol.) douzieme mois de l'année sainte des Hébreux, & le sixieme de leur année civile. Il n'a que vingt - neuf jours, & répond à Février; quelquefois il entre dans le mois de Mars, selon le cours de la lune.

Le septieme jour de ce mois, les Juifs célebrent un jeûne à cause de la mort de Moyse.

Le treizieme jour ils célebrent le jeûne qu'ils nomment d'Esther, à cause de celui d'Esther, de Mardochée, & des Juifs de Suses, pour détourner les malheurs dont ils étoient menacés par Aman.

Le quatorzieme, ils célebrent la féte de Purim ou des sorts, à cause de leur délivrance de la cruauté d'Aman. Esth. IX. 17.

Le vingt - cinquieme, ils font mémoire de Jechonias, Roi de Jua, élevé par Evilmerodach au - dessus des autres Rois qui étoient à sa Cour, ainsi qu'il est rapporté dans Jérémie, c. lij. v. 31 & 32.

Comme l'année lunaire que les Juifs suivent dans leur calcul, est plus courte que l'année solaire d'onze jours, lesquels au bout de trois ans font un mois; ils intercalent alors un treizieme mois qu'ils appellent Véadar ou le second adar, qui a vingt - neuf jours. Voyez Intercaler, Dictionn. de la Bibl. tome I. page 55.

ADARCE (Page 1:128)

* ADARCE, s. m. (Hist. nat.) espece d'écume salée qui s'engendre dans les lieux humides & marécageux, qui s'attache aux roseaux & à l'herbe, & qui s'y endurcit en tems sec. On la trouve dans la glatie: elle est de la couleur de la poudre la plus fine de la terre Assienne. Sa substance est lâche & poreuse, comme celle de l'éponge batarde, ensorte qu'on pourroit l'appeller l'éponge batarde des marais.

Elle passe pour détersive, pénétrante, résolutive, propre pour dissiper les dartres, les rousseurs, & autres affections cutanées: elle est aussi attractive, & l'on en peut user dans la sciatique. Dioscorid. lib. V. ch. cxxxvij.

ADARGATIS ou ADERGATIS, ou ATERGATIS (Page 1:128)

* ADARGATIS ou ADERGATIS, ou ATERGATIS, (Myth.) divinité des Syriens, femme du dieu Adad. Selden prétend qu'Adargatis vient de Dagon par corruption. C'est presqu'ici le cas de l'épigramme: Mais il faut avouer aussi qu'en venant de - là jusqu'ici elle a bien changé sur la roue. On la prend pour la Derecto des Babyloniens & la Venus des Grecs.

ADARIGE (Page 1:128)

* ADARIGE, (Chimie.) Voyez Sel ammoniac, qu'Harris dit que quelques Chimistes nomment ainsi.

ADARME (Page 1:128)

* ADARME, s. (Commerce.) petit poids d'Espagne dont on se sert à Buénos - Aires & dans l'Amérique Espagnole. C'est la seizieme partie de notre once qui est à celle de Madrid, comme cent est à quatre - vingts - treize.

ADATIS (Page 1:128)

* ADATIS, s. m. (Commerce.) c'est le nom qu'on donne à des mousselines qui viennent des Indes Orientales. Les plus beaux se font à Bengale; ils portent trois quarts de large.

ADDA (Page 1:128)

* ADDA, riviere de Suisse & d'Italie, qui a sa source au mont Braulis dans le pays des Grifons, & se jette dans le Pô auprès de Crémone.

ADDAD (Page 1:128)

* ADDAD, s. m. (Bot.) nom que les Arabes donnent à une racine d'herbe qui croît dans la Numidie & dans l'Afrique. Elle est très - amere, & c'est un poison si violent, que trente ou quarante gouttes de son eau distillée sont mourir en peu de tems. Ablanc. tract. de Marmol. liv. VII. c. j.

ADAEQUAT ou TOTAL (Page 1:128)

* ADAEQUAT ou TOTAL, adj. (Logique.) se dit de l'objet d'une Science. L'objet adaequat d'une Science est la complexion de ses deux objets, matériel & formel.

L'objet matériel d'une Science est la partie qui lui en est commune avec d'autres Sciences.

L'objet formel est la partie qui lui en est propre.

Exemple. Le corps humain en tant qu'il peut être guéri, est l'objet adoequat ou total de la Medecine. Le corps humain en est l'objet matériel: en tant qu'il peut être guéri, il en est l'objet formel.

Adaequate (Page 1:128)

Adaequate ou Totale, se dit en Métaphysique de l'idée totale ou adoequate est une vûe de l'esprit occupé d'une partie d'un objet entier: l'idée partielle ou inadoequate, est une vûe de l'esprit occupé d'une partie d'un objet. Exemple: La vûe de Dieu est une idée totale. La vûe de sa toute - puissance est une idée partielle.

ADDEXTRÉ (Page 1:128)

ADDEXTRÉ, adj. en terme de Blason, se dit des pieces qui en ont quelqu'autre à leur droite; un pal qui n'auroit qu'un lion sur le flanc droit, seroit dit addextré de ce lion.

Thomassin en Provence, de sable semé de faulx d'or, le manche en haut, addextré & senestré de même. (V)

ADDICTION (Page 1:128)

ADDICTION, s. f. (Jurisp.) dans la Loi Romaine, c'est l'action de faire passer ou de transférer des biens à un autre, soit par Sentence d'une Cour, soit par voie de vente à celui qui en offre le plus. Voyez Aliénation.

Ce mot est opposé au terme abdictio ou abatio. Voyez Abdication.

Il est formé d'addico, un des mots déterminés à l'usage des Juges Romains, quand ils permettoient la délivrance de la chose ou de la personne, sur laquelle on avoit passé Jugement.

C'est pourquoi les biens adjugés de cette maniere par le Préteur au véritable propriétaire, étoient appellés bona addicta; & les débiteurs livrés par cette même voie à leurs créanciers pour s'acquiter de leurs dettes, s'appelloient servi addicti.

Addictio in diem, signifioit l'adjudication d'une chose à une personne pour un certain prix, à moins qu'à un jour déterminé le propriétaire ou quelque autre personne n'en donnât ou n'en offrît davantage. (H)

ADDITION (Page 1:128)

ADDITION, en Arithmétique, c'est la premiere des quatre regles ou opérations fondamentales de cette Science. Voyez Arithmétique.

L'addition consiste à trouver le total ou la somme de plusieurs nombres que l'on ajoûte successivement l'un à l'autre. Voyez Nombre, Somme ou Total.

Dans l'Algebre le caractere de l'addition est le signe +, ^~que l'on énonce ordinairement par le mot [p. 129] plus: ainsi 3 + 4 signifie la somme de 3 & de 4; & en lisant on dit trois plus quatre. Voyez Caractere.

L'addition des nombres simples, c'est - à - dire composés d'un seul chiffre, est fort aisée. Par exemple, on apperçoit d'abord que 7 & 9, ou 7 + 9 font 16.

Dans les nombres composés, l'addition s'exécute en écrivant les nombres donnés par colonnes verticales, c'est - à - dire, en mettant directement les unités sous les unités, les dixaines sous les dixaines, &c. après quoi l'on prend séparément la somme de toutes ces colonnes.

Mais pour rendre cela bien intelligible par des exemples, supposons que l'on propose de faire l'addition des nombres 1357 & 172: après les avoir écrits l'un sous l'autre, comme on le voit,

                     1357
                      172
 - - - - - - - - - - - - - - - 
                     1529..somme ou total.
 - - - - - - - - - - - - - - - 

On commence par l'addition des unités, en disant 7 & 2 sont 9, qu'il faut écrire sous la colonne des unités; passant ensuite à la colonne des dixaines, on dira 5 & 7 sont 12 (dixaines) qui valent 1 cent & 2 dixaines, on posera donc 2 dixaines sous la colonne des dixaines, & l'on retiendra 1 cent que l'on doit porter à la colonne des cens, où l'on continuera de dire 1 (cent qui a été retenu) & 3 sont 4, & 1 sont 5 (cens); on écrira 5 sous la colonne des cens: passant enfin à la colonne des mille où il n'y a qu'un, on l'écrira sous cette colonne, & la somme ou le total de tous ce; nombres réunis, sera 1529.

Ensorte que pour faire cette opération, il faut réunir ou ajoûter toutes les unités de la premiere colonne, en commençant de la droite vers la gauche; & si la somme de ces unités ne surpasse pas 9, on écrira cette somme entiere sous la colonne des unités: mais si elle est plus grande, on retiendra le nombre des dixaines contenues dans cette somme pour l'ajoûter à la colonne suivante des dixaines; & dans le cas où il y aura quelques unités, outre ce nombre de dixaines, on les écrira sous la colonne des unités; quand il n'y en aura pas, on mettra o, ce qui signifiera qu'il n'y a point d'unités, mais simplement des dixaines, que l'on ajoûtera à la colonne suivante des dixaines, où l'on observera précisément les mêmes lois qu'à la précédente; parce que 10 unités valent 1 dixaine; 10 dixaines valent 1 cent; 10 cens valent 1 mille, &c.

Ainsi pour faire l'addition des nombres 87899 + 13403 + 1920 + 885, on les disposera comme dans l'exemple précédent:

                 87899
                 13403
                  1920
                   885
 - - - - - - - - - - - - - - 
                104107... total.
 - - - - - - - - - - - - - - 

Et après avoir tiré une ligne sous ces nombres ainsi disposés, on dira 9 & 3 sont 12, & 5 sont 17, où il y a une dixaine & 7 unités; on écrira donc 7 sous la colonne des unités, & l'on retiendra 1 (dixaine) que l'on portera à la colonne des dixaines, où l'on dira 1 (dixaine retenue) & 9 sont 10, & 2 sont 12, (le 0 ne se compte point) & 8 sont 20 (dixaines) qui valent précisément 2 cens, puisque 10 dixaines valent 1 cent; on écrira donc 0 sous la colonne des dixaines pour marquer qu'il n'y a point de dixaine, & l'on portera les 2 cens à la colonne des cens, où il faudra poursuiv l'opération, en disant 2 (cens retenus) & 8 sont 10, & 4 sont 14, & 9 sont 23, & 8 sont 31 cens, qui valent 3 milles & 1 cent; on posera donc 1 sous la colonne des cens, & l'on portera les 3 (mille) à celle des mille, où l'on dira 3 (mille retenus) & 7 sont 10, & 3 sont 13, & 1 sont 14 mille, qui valent 1 (dixaine) de mille, & 4 (mille); ainsi l'on écrira 4 (mille) sous la colonne des mille, & l'on portera 1 (dixaine de mille) à la colonne des dixaines de mille, où l'on dira 1 (dixaine de mille retenue) & 8 sont 9, & 1 sont 10 (dixaine de mille), qui valent précisément 1 centaine de mille; ainsi l'on écrira 0 sous la colonne des dixaines de mille, pour marquer qu'il n'y a point de pareilles dixaines, & l'on placera en avant 1 (centaine de milles), ce qui achevera l'opération, dont la somme ou le total sera 108107.

Quand les nombres ont différentes dénominations par exemple, quand ils contiennent des livres, des sous, & des deniers, ou des toises, des piés, des pouces, &c. on aura l'attention de placer les deniers sous les deniers, les sous sous les sous, les livres, &c. & l'on opérera comme ci - dessus. Supposons pour cela que l'on propose d'ajoûter les nombres suivans, 120l. 15s.9d. + 65l. 12s.5d. + 9l.8s.od. (le signe l. signifie des livres; celui - cis. des sous, & celui - làd. des deniers), on les disposera comme on le voit dans cet exemple:

               120l. 15s. 9d.
                65   12            5
                 9    8            0
 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 
               195l. 16s. 2d. somme.
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Et après avoir tiré une ligne, on commencera par les deniers, en disant 9 & 5 sont 14 deniers, qui valent un sou & 2 deniers (puisque 1 sou vaut 12 deniers); on écrira donc 2 deniers sous la colonne des deniers, & l'on portera 1 sou à la colonne des sous, où l'on dira 1 (sou retenu) & 5 sont 6, & 2 sont 8, & 8 sont 16s. qui valent 6 sous & 1 dixaine de sous; ainsi l'on écrira 6 sous sous les unités de sous, & l'on retiendra 1 dixaine de sous pour le porter à la colonne des dixaines de sous, où l'on dira 1 (dixaine retenue) & 1 sont 2, & 1 sont 3 dixaines de sous, qui valent 30 sous ou 1 livre & 1 dixaine de sous; car 1 livre vaut 20 sous: on écrira donc 1 dixaine de sous sous la colonne des dixaines de sous; & retenant 1 livre on la portera à la colonne des unités de livres, où continuant d'opérer à l'ordinaire, on trouvera que le total est 195l. 16s. 2d.

L'addition des décimales se fait de la même maniere que celle des nombres entiers; ainsi qu'on peut le voir dans l'exemple suivant:

               630.953
                51.0807
               305.27
 - - - - - - - - - - - - - - - 
   Somme     987.3037
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Voyez encore le mot Décimal. (E)

L'addition, en algebre, c'est - à - dire, l'addition des quantités indéterminées, désignées par les lettres de l'alphabet, se fait en joignant ces quantités avec leurs propres signes, & réduisant celles qui sont susceptibles de réduction; savoir les grandeurs semblables. Voyez Semblable, & Algebre.

Ainsi a ajoûté à la quantité b, donne a + b; & a joint avec - b, fait a - b; - a & - b, font - a - b; 7a & 9a font 7a + 9a = 16a; car 7a & 9a sont des grandeurs semblables.

Si les grandeurs algébriques, dont on propose de faire l'addition, étoient composées de plusieurs termes où il y en a de semblables; par exemple, si l'on avoit le polynome 3a2b3 - 5cs4 - 4dr + 2s qu'il fallût ajoûter au polynome - s + 4cs4 - a2b3 + 4dr;

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