ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ACQUEREUR (Page 1:112)

ACQUEREUR, s. m. en Droit, est la personne à qui l'on a transporté la propriété d'une chose, par vente, cession, échange, ou autrement. Il se dit singulierement de celui qui a fait l'acquisition d'un immeuble. (H)

ACQUÊT (Page 1:112)

ACQUÊT, s. m. (Jurisprud.) est un bien immeuble qu'on n'a point eu par succession, mais qu'on a acquis par achat, par donation, ou autrement. Voyez Immeuble. Ce mot vient du Latin acquirere, acquérir, gagner.

Nos Coûtumes mettent beaucoup de différence entre les acquêts & les propres: le Droit Civil ne fait pas cette distinction. Voyez Propre, & Patrimonial , &c.

Legs, ou donation faite à l'héritier présomptif en ligne collatérale, est acquêt en sa personne: mais ce qu'il recueille à titre de succession, lui devient propre. En ligne directe, tout héritage une fois parvenu aux enfans, même par legs ou donation, prend en leurs mains la qualité de propre, quand il ne l'auroit pas eue précédemment.

Les acquêts faits par le mari ou la femme avant le mariage, n'entrent point en communauté, quand même le prix n'en auroit été payé que depuis le mariage: mais dans ce second cas, la moitié du prix appartient à l'autre conjoint.

Des acquêts faits dans une Coûtume qui ne porte point communauté, ne laissent pas d'être communs, si les conjoints ont contracté mariage dans une Coûtume qui porte communauté, sans y déroger, ou s'ils l'ont expressément stipulée.

Nouveaux Acquêts, terme de finance, est un droit que payent au Roi les roturiers pour raison de l'acquisition & tenure de fiefs, dont autrement ils seroient obligés de vuider leurs mains, comme n'étant point de condition à posséder telle sorte de biens. Cependant les Bourgeois de Paris, & de quelques autres Villes, quoique roturiers, peuvent posséder des fiefs, sans être sujets à ce droit. (H)

ACQUI (Page 1:112)

* ACQUI, s. ville d'Italie, Duc. de Monferrat, sur la Bormia. Long. 26. 5. lat. 44. 40.

ACQUIESCEMENT (Page 1:112)

ACQUIESCEMENT, s. m. terme de Droit, est l'adhésion d'une des parties contractantes ou collitigeantes, ou de toutes deux, à un acte ou un jugement. Ainsi acquiescer à une condition, à une clause, c'est l'accepter: acquiescer à un jugement, c'est en passer par ce qu'il ordonne. (H)

Acquiescement (Page 1:112)

Acquiescement, (Commerce.) consentement qu'un Négociant ou autre personne donne à l'exécution d'une Sentence arbitrale, d'une Sentence des Consuls, ou autre acte fait en Justice. On ne peut revenir contre un Jugement, après un acquiescement; l'exécution d'un Jugement passe pour acquiescement. (G)

ACQUIESCER (Page 1:112)

ACQUIESCER, demeurer d'accord d'une chose, en convenir. Ce Marchand a été obligé d'acquiescer à la Sentence arbitrale rendue contre lui. (G)

ACQUISITION (Page 1:112)

ACQUISITION, s. f. (Jurisp.) est l'action par laquelle on se procure la propriété d'une chose. Il se dit aussi de la chose même acquise. Ainsi l'on dit en ce sens: il a fait une mauvaise ou une bonne acquisition. Il se dit singulierement d'un immeuble.

Les acquisitions faites par l'un des conjoints survivans, avant la confection d'inventaire, appartiennent à la communauté qui étoit entre lui & le prédécédé. Voyez Communauté & Continuation de communauté. (H)

ACQUIT (Page 1:112)

ACQUIT, s. m. terme de Pratique, synonyme à quittance, ou décharge. Voyez l'une & l'autre.

Acquit (Page 1:112)

Acquit à caution, terme de finances, se dit d'un billet que les Commis de Bureaux d'entrée du Royaume délivrent à un particulier, qui se rend caution qu'une balle de marchandise sera vûe & visitée à la Doüane du lieu pour lequel elle est destinée; sur le dos duquel billet les Commis de la Doüane, après avoir fait leur visite, en donnent leur certificat, qui sert de décharge à celui qui s'est porté caution.

Acquit (Page 1:112)

Acquit à caution de transit, autre terme de finances. Ce terme regarde certaines marchandises ou choses servant aux ouvrages & fabrication d'icelles, qui sont exemptes des droits d'entrée & de sortie du Royaume, même des péages, octrois, & autres droits.

L'acquit (Page 1:112)

L'acquit ou certificat de franchise, concerne l'exemption des droits de sortie des marchandises destinées pour envoyer hors le Royaume, lesquelles sont achetées & enlevées pendant le tems des franchises des Foires.

Acquit (Page 1:112)

Acquit de payement, est un terme usité dans les Bureaux des cinq grosses Fermes. Quand on paye les droits d'entrée & de sortie, le Receveur du Bureau fournit un acquit sur papier timbré, qu'on nomme acquit de payement, & qui sert de quittance & de décharge.

Acquit (Page 1:112)

Acquit de comptant, sont des Lettres Patentes expédiées à la décharge du Garde du Thrésor Royal pour certaines sommes remises comptant entre les mains du Roi. Les acquits de comptant ne sont point libellés: ce sont des lettres de validation qui regardent certaines sommes données manuellement au Roi, & que Sa Majesté veut que la Chambre des Comptes passe en dépense, sans qu'il soit fait mention des emplois à quoi elles ont été destinées, imposant sur ce, silence à ses Procureurs Généraux. (H)

Acquit (Page 1:112)

Acquit, s. m. (Commerce.) parmi des Négocians, signifie encore quittance, reçû, ou récépissé: payé à un tel par acquit du tel jour, c'est - à - dire sur sa quittance, reçû, ou récépissé.

Quand un Banquier ou une autro personne donne une Lettre de Change échûe, pour en aller recevoir le payement, il l'endosse en blanc, afin que le garçon puisse mettre le reçû au - dessus de sa signature. Il faut observer toûjours en faisant ces sortes d'endossemens en blanc, de mettre au - dessous de sa signature ces mots pour acquit, & cela afin qu'on ne puisse pas remplir le blanc d'un ordre payable à un autre. (G)

Acquit (Page 1:112)

Acquit, s. m. (terme de jeu) au Billard; c'est le coup que celui qui a le devant donne à joüer sur sa bille à celui qui est le dernier.

ACQUITER (Page 1:112)

ACQUITER, v. a. signifie, payer des droits pour des marchandises aux entrées & sorties du Royaume, aux entrées des Villes, & dans les Bureaux du Roi. Il signifie aussi payer ses dettes. On dit acquiter des Lettres & Billets de change, des promesses, des obligations, pour dire les payer. (G)

Acquiter (Page 1:112)

Acquiter, v. a. (Jurisprud.) acquiter une promesse, un engagement, c'est le remplir. Acquiter ses dettes, ou celles d'un autre, c'est les payer; acquiter quelqu'un de quelque chose, c'est l'en affranchir en la faisant pour lui, ou empêchant qu'il ne soit poursuivi pour raison de ce. Si, par exemple, un Seigneur qui releve lui - même d'un autre, a des vassaux sur qui le Seigneur suzerain prétende des droits, c'est à lui à les en acquiter; car ils ne doivent le service qu'à leur Seigneur immédiat. (H)

ACQUITPATENT (Page 1:112)

ACQUITPATENT, s. m. (terme de finances.) est une ordonnance ou mandement du Roi, en vertu de laquelle les Thrésoriers ou Receveurs des Domaines de Sa Majesté sont obligés de payer au porteur d'icelle, quand elle est en bonne forme, la somme contenue en l'acquitpatent. Or la forme requise pour un acquitpatent valide, est qu'il soit signé, contre - signé, vérifié à la Chambre du Thrésor, contrôlé, &c. (H)

ACRAMAR, ou VAN (Page 1:112)

* ACRAMAR, ou VAN, ville & lac d'Arménie, en Asie. Lon. 62. lat. 36. 30.

ACRATISME (Page 1:112)

* ACRATISME, s. m. (Hist. an.) Les Grecs faisoient quatre repas; le déjeuner, qu'ils appelloient acratisma, ou dianestismos; le dîner, ariston ou dorpiston: un petit repas entre le dîner & le souper, hes<pb-> [p. 113] perisme, ce qu'on appelle en Latin merenda; & le souper, dipnon, & quelquefois epidorpis.

ACRATOPHORE (Page 1:113)

* ACRATOPHORE, ou qui donne levin pur (Myt.) nom qu'on donna à Bacchus, à Phigalie, ville d'Arcadie, où ce Dieu étoit principalement honoré.

ACRATUS (Page 1:113)

* ACRATUS, (Myt.) Génie de la suite de Bacchus.

ACRE (Page 1:113)

* ACRE, s. (Géogr.) Ptolémaïde, S. Jean d'Acre, ville d'Asie, qui appartient aux Turcs, proche de Tyr. Lon. 57. lat. 32. 40.

Acre (Page 1:113)

Acre, s. f. (Commerce.) mesure de terre, différente selon les différens pays. Voyez Mesure, Verge & Perche .

Ce mot vient du Saxon accre, ou de l'Allemand acker, lequel vraissemblablement est formé d'acer, & signifie la même chose. Saumaise cependant le fait venir d'acra, qui a été dit pour akena, & signifioit chez les Anciens une mesure de terre de dix piés.

L'acre en Angleterre & en Normandie est de 160 perches quarrées. L'acre Romaine étoit proprement la même chose que le jugerum. Voyez Arpent.

Il y a en Angleterre une taille réelle imposée par Charles II. à raison du nombre d'acres que possedent les habitans.

Le Chevalier Petty a calculé dans l'Arithmétique politique que l'Angleterre contient 39038500 acres; les Provinces Unies 4382000, &c.

L'acre des bois est de quatre vergées, c'est - à - dire, 960 piés. Voyez Vergée. (E & G)

Acre (Page 1:113)

Acre, adj. (Chimie) se dit de ce qui est piquant, mordicant, & d'un goût désagréable. Tout excès & toute dépravation de salure fait l'acre. C'est en Medecine qu'on emploie plus communément ce terme.

Il y a autant de différentes especes d'acres que de différentes especes de sels. Il y a des acres aigres, des acres alkalis, & des acres moyens, qui tiennent de l'acide & de l'alkali en différentes proportions; & on peut éprouver les acres pour en connoître l'espece, comme on éprouve les sels pour savoir s'ils sont acides ou alkalis, ou neutres. Voyez Sels.

On peut aussi distinguer les acres en acre scorbatique, acre vérolique, &c. Lorsque les différens sels qui sont naturellement dans les liqueurs du corps, sont en quantités disproportionnées, ou lorsque la dépuration de ces liqueurs est troublée, & leur chaleur naturelle augmentée, il se fait des acres de différentes especes. Certaines gangrenes font voir que les liqueurs du corps humain peuvent devenir si acres, qu'elles en sont caustiques. Les alkalis urineux qui se forment naturellement dans les corps vivans, sont dissolvans des parties animales, non - seulement des humeurs & des chairs, mais aussi des nerfs & des cartilages; & les acres acides des animaux, comme est l'acide du lait, amollissent & dissolvent les os les plus durs. On peut en faire l'expérience avec du lait aigre; on verra qu'il dissout jusqu'à l'ivoire.

Souvent un acre contre nature se trouve confondu dans les humeurs, & ne produit point de mal sensible tant qu'il n'y est pas en assez grande quantité, ou qu'il est plus foible que ne le sont les liqueurs qui n'ont qu'une salure naturelle. On a vû souvent des personnes qui portant un levain de vérole dans leurs humeurs, paroissoient se bien porter tant que le virus n'avoit pas fait assez de progrès pour se rendre sensible. Il y a des gouteux qui se portent bien dans les intervalles des accès de goutte, quoiqu'ils ayent dans eux de l'humeur acre de la goutte: c'est pour cette raison - là que les Medecins sages & habiles ont égard à la cause de la goutte dans toutes les maladies, qui arrivent aux gouteux, comme aux autres hommes.

Des charbons de peste ont sorti tout d'un coup à des personnes qui paroissoient être en parfaite santé; & lorsque ces charbons pestilentiels sortent de quelque partie intérieure du corps, ceux à qui ce malheur arrive, meurent sans garder le lit; & quelque<cb-> fois même ils tombent morts dans les rues en allant à leurs affaires: ce qui prouve bien qu'on peut porter dans soi pendant quelque tems un levain de maladie, & d'une maladie très - dangereuse, sans s'en appercevoir. C'est ce qu'ont peine à comprendre ceux qui ayant la vérole conservent cependant toutes les apparences d'une bonne santé, n'ont rien communiqué, & ont des enfans sains.

Souvent des personnes sont prêtes d'avoir la petite vérole & semblent se porter bien; cependant elles ont en elles le levain de cette maladie, qui quelques jours après les couvrira de boutons & d'ulceres. Ces choses sont approfondies, & clairement expliquées dans la Chimie Medicinale. (M)

ACREMENT (Page 1:113)

* ACREMENT, s. m. (Commerce.) nom qu'on donne à Constantinople à des peaux assez semblables à celles qu'on appelle premiers cousteaux. Ces peaux sont de boeufs & de vaches, & sont apportées des environs de la mer noire.

ACRIDOPHAGES (Page 1:113)

ACRIDOPHAGES, s. pl. dans l'Histoire ancienne a été le nom d'un Peuple qui, disoit - on, vivoit de sauterelles; ce que veut dire le mot acridophages, formé de A'XRI\, sauterelles, & FAGW, manger.

On plaçoit les Acridophages dans l'Ethiopie proche des déserts. Dans le printems ils faisoient une grande provision de sauterelles qu'ils saloient & gardoient pour tout le reste de l'année. Ils vivoient jusqu'à 40 ans, & mouroient à cet âge de vers ailés qui s'engendroient dans leur corps. Voyez S. Jerôme contre Jovinien; & sur S. Jean, cap. iv. Diodore de Sicile, lib. III. cap. üj. & xxix. & Strabon, lib. XVI. Pline met aussi des Acridophages dans le pays des Parthes, & S. Jérôme dans la Libye.

Quoiqu'on raconte de ces Peuples des circonstances capables de faire passer tout ce qu'on en dit pour fabuleux, il peut bien y avoir eu des Acridophages<-> & même encore à présent il y a quelques endroits du Levant où l'on dit qu'on mange des sauterelles. Et l'Evangile nous apprend que S. Jean mangeoit dans le désert des sauterelles, A'XRIDE, y ajoûtant du miel sauvage. Matth. cap. üj. v. 4.

Il est vrai que tous les Savans ne sont pas d'accord sur la traduction de A'XRIDE, & ne conviennent pas qu'il faille le rendre par sauterelles. Isidore de Peluse entre autres, dans sa 132e Epître, parlant de cette nourriture de S. Jean, dit que ce n'étoit point des animaux, mais des pointes d'herbes; & taxe d'ignorance ceux qui ont entendu ce mot autrement. Mais S. Augustin, Bede, Ludolphe & autres, ne sont pas de son avis. Aussi les Jésuites d'Anvers rejettent - ils l'opinion des Ebionites, qui à A'XRIDE substituent E'GXRIDE, qui étoit un mets délicieux, préparé avec du miel & de l'huile; celle de quelques autres qui lisent A'XARIDE ou XARIDE, des écrevisses de mer, & celle de Beze qui lit A'XRADE, poires sauvages.

ACRIMONIE, ACRET (Page 1:113)

* ACRIMONIE, ACRET, synonymes. Acrimonie est un terme scientifique qui désigne une qualité active & mordicante, qui ne s'applique guere qu'aux humeurs qui circulent dans l'être animé, & dont la nature se manifeste plûtôt par les effets qu'elle produit dans les parties qui en sont affectées, que par aucune sensation bien distincte.

Acreté est d'un usage commun, par conséquent plus fréquent: il convient aussi à plus de sortes de choses. C'est non - seulement une qualité piquante, capable d'être, ainsi que l'acrimonie, une cause active d'altération dans les parties vivantes du corps animal, c'est encore une sorte de saveur que le goût distingue & démêle des autres par une sensation propre & particuliere que produit le sujet affecté de cette qualité. On dit l'acrimonie des humeurs, & l'acreté de l'humeur.

Acrimonie (Page 1:113)

* Acrimonie, s. f. (Chimie & Physiq.) considérée dans le corps acre, consiste dans quelque chose

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