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Nous finirons cet article acier par le problème proposé aux Physiciens & aux Chimistes sur quelques effets qui naissent de la propriété qu'a l'acier de produire des étincelles, en le frappant contre un caillou, & résolu par M. de Reaumur. On s'étoit apperçû au microscope que les étincelles qui sortent de ce choc sont autant de petits globes sphériques. Cette observation a donné lieu à M. Kemp de Kerrwik de demander, 1°. laquelle des deux substances, ou du caillou, ou de l'acier, est employée à la production des petits globes; 2°. de quelle maniere cela se fait ou doit faire; 3°. pourquoi, si l'on emploie le fer au lieu d'acier, n'y a - t - il presque plus d'étincelles scorifiées.
M. de Reaumur commence la solution de ces questions par quelques maximes si sages, que nous ne pouvons mieux faire que de les rapporter ici. Ces questions ayant été inutilement proposées à la Société Royale de Londres plus d'un an avant que de parvenir à M. de Reaumur, il dit qu'on auroit souvent tort d'en croire des questions plus difficiles, parce que de très - habiles gens à qui on les a proposées n'en ont pas donné la solution; qu'il faudroit être bien sûr auparavant qu'ils l'ont cherchée, & que quelqu'un qui est parvenu à se faire connoître par son travail, n'auroit qu'à renoncer à tout ouvrage suivi, s'il avoit la facilité de se livrer à tous les éclaircissemens qui lui seroient demandés.
M. de Reaumur laisse à d'autres à expliquer comment le choc de l'acier contre le caillou produit des étincelles brillantes, & il répond aux autres questions que le fer & l'acier sont pénétrés d'une matiere inflammable à laquelle ils doivent leur ductilité; matiere qu'ils n'ont pas plûtôt perdue, qu'ils deviennent friables, & qu'ils sont réduits en scories; qu'il ne faut qu'un instant pour allumer la matiere inflammable des grains de fer & d'acier très - petits, peut - être moins, ou aussi peu de tems que pour allumer des grains de sciûres de bois; que si la matiere inflammable d'un petit grain d'acier est allumée subitement, si elle est toute allumée presqu'à la fois, cela suffit pour mettre le grain en fusion; que les petits grains d'acier détachés par le caillou sont aussi embrasés soudainement; que le caillou lui - même aide peut - être par la matiere sulphureuse qu'il fournit dans l'instant du choc à celle qui est propre au grain d'acier; que ce grain d'acier rendu liquide s'arrondit pendant sa chûte; qu'il devient une boule, mais creuse, friable, spongieuse, parce que sa matiere huileuse & inflammable a été brûlée & brûle avec éruption; que ce tems suffit pour brûler celle d'un grain qui est dans l'air libre: enfin que l'acier plus dur que le fer, imbibé d'une plus grande quantité de matiere inflammable & mieux distribué, doit donner plus d'étincelles. On peut voir dans le Mémoire même de M. de Reaumur, Recueil de l'Académie des Sciences, annêe 1736. les preuves des suppositions sur lesquelles la solution que nous venons de rapporter est appuyée: ces preuves y sont exposées avec toute la clarté, l'ordre, & l'étendue qu'elles méritent, depuis la page 391 jusqu'à 403.
Acier (Page 1:108)
ACINIFORME (Page 1:108)
ACINIFORME, adject. ou acinosa tunica (en Ana<->
>omie) c'est une membrane de l'oeil appellée aussi
uvée. Voyez
ACKEN ou ACHEN (Page 1:108)
* ACKEN ou ACHEN, s. ville d'Allemagne dans le cercle de Basse - Saxe sur l'Elbe.
ACME (Page 1:108)
ACME, s. (Medecine) vient du Grec
Cette division mérite attention dans les maladies aiguës où elle a sur - tout lieu, comme dans la fievre continue, dans la fievre maligne, dans les inflammations. Les maladies suivent tous ces périodes selon le bon ou le mauvais traitement qu'on y apporte, ou selon la cause, le degré de malignité de la maladie, l'épuisement ou les forces actuelles du malade. (N)
ACMELLA (Page 1:108)
* ACMELLA, subst. plante qui vient de l'Isle de Ceylan où elle est commune. Voici son caractere selon P. Hotton, Professeur de Botanique à Leyde. Les fleurs de cette plante sortent de l'extrémité des tiges, & sont composées d'un grand nombre de petites fleurs jaunes, radiées, qui forment en s'unissant une tête portée sur un calice à cinq feuilles. Lorsque ces fleurs sont tombées, il leur succede des semences d'un gris obscur, longues & lisses, excepté celles qui sont au sommet: elles sont garnies d'une double barbe qui les rend fourchues; la tige est quarrée & couverte de feuilles posées par paires, semblables à celles de l'ortie morte, mais plus longues & plus pointues.
La vertu qu'elle a ou qu'on lui attribue de guérir de la pierre, en la dissolvant, l'a rendue célebre. En 1690 un Officier Hollandois assûra à la Compagnie des Indes Orientales qu'il avoit guéri plus de cent personnes de la néphrétique, & même de la pierre, par l'usage seul de cette plante. Ce témoignage fut confirmé par celui du Gouverneur de Ceylan. En 1699, le Chirurgien de l'Hôpital de la ville de Colombo écrivit les mêmes choses de l'Acmella à P. Hotton. Ce Chirurgien distinguoit dans sa Lettre trois sortes d'acmella différentes entr'elles, principalement par la couleur des feuilles; il recommandoit sur - tout celle à seinences noires & à grandes feuilles.
On cueille les feuilles avant que les fleurs paroissent; on les fait sécher au soleil, & on les prend en poudre dans du thé, ou quelqu'autre véhicule convenable: ou l'on fait infuser la racine, les tiges, & les branches dans de l'esprit - de - vin que l'on distille ensuite; l'on se sert des fleurs, de l'extrait, de la racine & de sels de cette plante dans la pleurésie, les coliques, & les fievres.
Comme une plante aussi importante ne peut être trop bien connue, j'ajoûterai à la description précédente celle de Breyn. Cet Auteur dit que sa racine est fibreuse & blanche, sa tige quarrée & haute d'environ un pié; qu'elle se divise en plusieurs branches; que ses feuilles sont longues, pointues, raboteuses, & un peu découpées, & que ses fleurs naissent aux extrémités des branches.
Le même Auteur ajoûte qu'on peut prendre deux ou trois fois par jour de la teinture d'acmella faite avec l'esprit - de - vin dans un verre de vin de France ou du Rhin, ou dans quelque décoction antinéphrétique, pour faciliter la sortie du gravier & des pierres.
Nous ne pouvons trop inviter les Naturalistes à rechercher les propriétés de cette plante. Quel bonheur pour le genre humain, si on lui découvroit par hasard celles qu'on lui attribue, & quel homme mériteroit mieux l'immortalité que celui qui se seroit livré à ce travail? Peut - être faudroit - il faire le voyage de Ceylan. Les substances animales prennent des qualités singulieres par l'usage que font les animaux de certains alimens plûtôt que d'autres; pourquoi n'en seroit - il pas de même des substances végétales? [p. 109]
ACO (Page 1:109)
* ACO, s. m. poisson dont Aldrovande fait mention, & qu'il dit être fort commun dans l'Epyre, la Lombardie, le lac Como, & d'une nourriture excellente. Cherchez maintenant ce que c'est que l'aco.
ACOCATS (Page 1:109)
ACOCATS, s. m. pl. (Soierie.) Ce sont deux litteaux
de deux piés de longueur environ, & d'un pouce
d'épaisseur, taillés en dents faites en V à leur partie
supérieure: ils servent à porter un bâton rond auquel
le battant est suspendu; & au moyen des entailles cui
sont dans leur longueur, on peut avancer ou reculer
le battant, selon que le travail l'exige. Les acocats
sont attachés au - dedans du métier aux deux estases,
parallelement l'un à l'autre. Les dents en V des
acocats aident suffisamment à fixer le battant dans
l'endroit où il est placé, pour qu'on ne craigne pas
qu'il se dérange en travaillant. Voyez
ACOEMETES (Page 1:109)
ACOEMETES, du Latin acoemetoe ou acoemeti, pour
insomnii, s. m. pl. (Théolog.) nom de certains Religieux fort célebres dans les 1
Les Acoemetes étoient partagés en trois bandes, dont chacune psalmodioit à son tour, & relevoit les autres; de sorte que cet exercice duroit sans interruption pendant toutes les heures du jour & de la nuit. Suivant ce partage, chaque Acoemete consacroit religieusement tous les jours huit heures entieres au chant des Pseaumes, à quoi ils joignoient la vie la plus exemplaire & la plus édifiante: aussi ont - ils illustré l'Eglise Orientale par un grand nombre de Saints, d'Evêques, & de Patriarches.
Nicéphore donne pour fondateur aux Acoemetes un nommé Marcellus, que quelques Ecrivains modernes appellent Marcellus d'Apamée: mais Bollandus nous apprend que ce fut Alexandre, Moine de Syrie, antérieur de plusieurs années à Marcellus. Suivant Bollandus, celui - là mourut vers l'an 430. Il fut
On lit dans Saint Grégoire de Tours, & plusieurs autres Ecrivains, que Sigismond, Roi de Bourgogne, inconsolable d'avoir, à l'instigation d'une méchante Princesse qu'il avoit épousée en secondes nôces, & qui étoit fille de Théodoric, Roi d'Italie, fait périr Géseric son fils, Prince qu'il avoit eu de sa premiere femme, se retira dans le Monastere de S. Maurice, connu autrefois sous le nom d'Agaune, & y établit les Acoemetes pour laisser dans l'Eglise un monument durable de sa douleur & de sa pénitence.
Il n'en fallut pas davantage pour que le nom d'Acoemetes & la psalmodie perpétuelle fût mise en vogue dans l'Occident, & sur - tout dans la France, dont plusieurs Monasteres, entr'autres celui de Saint Denys, suivirent presqu'en même tems l'exemple de celui de Saint Maurice: quelques Monasteres de filles se conformerent à la même regle. Il paroît par l'abregé des actes de Sainte Saleberge recueillis dans un manuscrit de Compiegne, cité par le P. Ménard, que cette Sainte, après avoir fait bâtir un vaste Monastere, & y avoir rassemblé trois cens Religieuses, les partagea en plusieurs choeurs différens, de maniere qu'elles pussent faire retentir nuit & jour leur Eglise du chant des Pfeaumes.
On pourroit encore donner aujourd'hui le nom
d'Acoemetes à quelques Maisons religieuses où l'adoration
perpétuelle du Saint Sacrement fait partie
de la regle, ensorte qu'il y a jour & nuit quelques
personnes de la Communauté occupées de ce pieux
exercice. Voyez
On a quelquefois appellé les Stylites Acoemetes, &
les Acoemetes, Studites. V.
ACOLALAN (Page 1:109)
* ACOLALAN, subst. m. (Hist. nat.) Punaise de l'Isle Madagascar qui devient grosse comme le pouce, & qui prend alors des ailes: elle ronge tout, mais sur - tout les étoffes.
ACOLYTHE (Page 1:109)
ACOLYTHE, s. m. (Théolog. Hist. anc. & mod.) chez les Anciens signifioit une personne ferme & inebranlable dans ses sentimens. C'est pourquoi l'on donna ce nom à certains Stoïciens qui se piquoient de cette fermeté.
Ce nom est originairement Grec,
C'est en ce dernier sens que dans les Auteurs ecclésiastiques
on trouve ce terme spécialement appliqué
aux jeunes Clercs qui aspiroient au saint Ministere, &
tenoient dans le Clergé le premier rang après les
Soûdiacres. L'Eglise Greque n'avoit point d'acolythes,
au moins les plus anciens monumens n'en font - ils
aucune mention: mais l'Eglise Latine en a eu dès
le III. siecle; Saint Cyprien & le Pape Corneille en
parlent dans leurs Epîtres, & le
Les Acolythes étoient de jeunes hommes entre
vingt & trente ans destinés à suivre toûjours l'Evêque, & à être sous sa main. Leurs principales fonctions
dans les premiers siecles de l'Eglise étoient de
porter aux Evêques les Lettres que les Eglises étoient
en usage de s'écrire mutuellement, lorsqu elles
avoient quelque affaire importante à consulter; ce
qui, dans les tems de persécution où les Gentils
épioient toutes les occasions de prophaner nos Mysteres, exigeoit un secret inviolable & une fidélité à
toute épreuve: ces qualités leur firent donner le nom
d'Acolythes, aussi - bien que leur assiduité auprés de
l'Evêque qu'ils étoient obligés d'accompagner & de
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