ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"333"> leur décharge. Voy. ce qui est dit à ce sujee dans le glossaire de M. de Lauriere, au mot chiens. (A)

Chien, (Page 3:333)

Chien, s. m. (Arquebusier.) c'est dans le fusil la partie de la platine qui tient la pierre - à - fusil, laquelle tombant sur la batterie, met le feu à l'amorce du bassinet. Voyez Fusil & Platine.

Dans le mousquet le chien est appellé serpentin. Voyez Serpentin & Mousqueton. (Q)

Chien, (Page 3:333)

Chien, partie du métier de l'étoffe de soie. Le chien est un fer plat d'un pouce de large, sur sept pouces d'épaisseur; il est courbe & aigu; il mord de ce côté dans la coche de la roue de fer, & il est attaché de l'autre au pié du métier de devant.

Chien, (Page 3:333)

Chien, instrument de Tonnelier, c'est le même que les Menuisiers appellent un sergent. Cet outil est composé d'une barre de fer quarrée, qui a un crochet par en - bas, & d'un autre crochet mobile qui monte & descend le long de la barre. On l'appelle chien, parce qu'il serre & mord fortement le bois. Voyez Sergent.

CHIENDENT (Page 3:333)

CHIENDENT, gramen, genre de plante dont les fleurs n'ont point de pétales, & naissent par bouquets composés de plusieurs étamines, qui sortent ordinairement d'un calice écailleux. Le pistil devient dans la suite un fruit arrondi ou oblong, un peu farineux, & renfermé dans le calice comme dans une capsule. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Chiendent, (Page 3:333)

Chiendent, (Matiere médicale.) Parmi une multitude d'especes de chiendents, il n'y en a que deux dont on se serve, le chiendent ordinaire, & le chiendent pié de poule. La racine, qui est la seule partie qu'on employe, est d'un très - fréquent usage en medecine; elle est apéritive, & pousse doucement par les urines.

La racine de chiendent est le principal ingrédient de la tisanne ordinaire des malades, de celle qu'ils se prescrivent eux - mêmes, si généralement que c'est presque une même chose pour le peuple qu'une tisanne ou une légere décoction de chiendent, rendue plus douce par l'addition d'un petit morceau de réglisse.

On la fait entrer aussi avec succès dans les décoctions ou aposemes apéritifs & diurétiques, qui sont indiqués principalement dans les obstructions commençantes des visceres du bas - ventre. Cette racine donnée en substance passe aussi pour vermifuge.

Les compositions adoptées par la Pharmacopée de Paris, dans lesquelles entre la racine de chiendent, sont les suivantes.

La tisanne commune, le decoctum aperiens, le syrop de chicorée composé, le syrop de guimauve de Fernel, & le clairet des six grains. (b)

Chiendent, (Page 3:333)

Chiendent, (Vergettier.) Les Vergettiers le dépouillent de son écorce en le liant en paquets, & le foulent sous le pié. Ce frottement le sépare en peu de tems de ses rameaux

Ils en distinguent de deux especes; du gros, qu'ils appellent chiendent de France; & du fin, qu'ils appellent barbe de chiendent.

Le gros, ce sont les rameaux les plus longs & les plus forts, ce qui sert de pié au chiendent. Le fin ou doux, ce sont les rameaux les plus fins, & les extrémités des branches.

Ils séparent ces parties, les mettent de longueur & de sorte, & font des vergettes. Voyez l'art. Vergette.

CHIENNE (Page 3:333)

CHIENNE, s. f. instrument de tonnelier en forme de crochet, qui tire & pousse en même tems. On le nomme plus communément tirtoire. Voy. Tirtoire.

CHIERI (Page 3:333)

CHIERI, (Géog.) petite ville d'Italie dans le Piémont, dans un petit pays du même nom.

CHIESO (Page 3:333)

CHIESO, (Géog.) grande riviere d'Italie, qui prend sa source dans le Trentin, & se jette dans l'Oglio au duché de Mantoue.

CHIETI (Page 3:333)

CHIETI, (Géog.) ville d'Italie au royaume de Naples, capitale de l'Abruzze citérieure, près de la riviere de Pescara. Long. 31. 48. lat. 42. 22.

CHIEVERS (Page 3:333)

CHIEVERS, (Géog.) petite ville des pays - bas Autrichiens dans le Hamaut, entre Mons & Ath.

CHIFALE (Page 3:333)

CHIFALE, (Géog.) ile d'Asie dans la mer Rouge, près des côtes de l'Arabie - Petrée.

CHIFFES (Page 3:333)

CHIFFES, s. f. terme de Papeterie; ce sont de vieux morceaux de toile de chanvre, de coton, ou de lin, qui servent à la fabrique du papier. Voyez Chiffons.

CHIFFONS (Page 3:333)

CHIFFONS, s. m. terme de Papeterie; ce sont de vieux morceaux de toile de lin ou de chanvre qu'on pillonne dans les moulins à papier, & qu'on réduit en une bouillie ou pâte fort liquide, dont on fait le papier. On les appelle aussi chiffes, drapeaux, drilles, pattes, & peilles. Voyez Papier & Chiffonnier, & le Dictionn. du Comm.

CHIFFONNIER (Page 3:333)

* CHIFFONNIER, s. m. nom que l'on donne à des gens qui commercent de vieux chiffons ou drapeaux de toile de lin & de chanvre, destinés pour la fabrique du papier. On les appelle aussi pattiers, drilliers, ou peilliers.

Les chiffonniers vont dans les villes & les villages acheter & ramasser ces vieux drapeaux, ils les cherchent même jusque dans les ordures des rues; & après les avoir bien lavés & nettoyés, ils les vendent aux Papetiers - fabriquans qui en ont besoin, ou à d'autres personnes qui en font magasin, pour les revendre eux - mêmes aux fabriquans de papier.

L'exportation des chiffons est défendue. Nous avons déjà insinué quelque part qu'il y avoit des matieres qui se perdoient ou se brûloient, & qui pourroient être facilement employées en papiers. Telles sont les recoupes des gasiers.

La police a aussi veillé à ce que les chiffonniets, en lavant leurs chiffons & en les emmagafinant, n'infectassent ni l'air ni les eaux, en releguant leurs magasins hors du centre des villes, & en éloignant leurs lavages des endroits des rivieres où les habitans vont puiser les eaux qu'ils boivent.

CHIFFRE (Page 3:333)

CHIFFRE, s. m. (Arithm.) caractere dont on se sert pour désigner les nombres. Les différens peuples se sont servi de différens chiffres: on peut en voir le détail au mot Caractere. Les seuls en usage aujourd'hui, du moins dans l'Europe & dans une grande partie de la terre, sont les chiffres Arabes au nombre de dix, dont le zéro (o) fait le dixieme. Le zéro s'est appellé pendant quelque tems du nom de chiffre, cyphra; ensorte que ce nom lui étoit particulier. Aujourd'hui on donne le nom de chiffre à tous les caracteres servant à exprimer des nombres; & quelques auteurs refusent même le nom de chiffre au zéro, parce qu'il n'exprime point de nombre, mais sert seulement à en changer la valeur.

On doit regarder l'invention des chiffres comme une des plus utiles, & qui font le plus d'honneur à l'esprit humain. Cette invention est digne d'être mise à côté de celle des lettres de l'alphabet. Rien n'est plus admirable que d'exprimer avec un petit nombre de caracteres toutes sortes de nombres & toutes sortes de mots. Au reste on auroit pû prendre plus ou moins de dix chiffres; & ce n'est pas précisément dans cette idée - que consiste le mérite de l'invention, quoique le nombre de dix chiffres soit assez commode (Voyez Binaire & Echelles arithmetiques ); le mérite de l'invention confiste dans l'idée qu'on a eu de varier la valeur d'un chiffre en le me tant à différentes places; & d'inventer un caractere zéro, qui se trouvant devant un chiffre, en augmentât la valeur d'une dixaine. Voy. Nombre, Arithmétique, Nomération. On trouve dans ce der<pb-> [p. 334] nier article la maniere de réprésenter un nombre, donné avec des chiffres, & d'exprimer ou d'énoncer un nombre représenté par des chiffres. (O)

Chiffre, (Page 3:334)

Chiffre, c'est un caractere énigmatique composé de plusieurs lettres initiales du nom de la personne qui s'en sert. On en met sur les cachets, sur les carrosses, & sur d'autres meubles. Autrefois les marchands & commerçans qui ne pouvoient porter des armes, y substituoient des chiffres, c'est - à - dire les premieres lettres de leur nom & surnom, entrelassées dans une croix ou autre symbole; comme on voit en plusieurs anciennes épitaphes. Voyez Devise.

Chiffre se dit encore de certains caracteres inconnus, déguisés, ou variés, dont on se sert pour écrire des lettres qui contiennent quelque secret, & qui ne peuvent être entendues que par ceux qui en ont la clé: on en a fait un art particulier, qu'on appelle Cryptographie, Polygraphie, & Stéganographie, qui paroît n'avoir été que peu connu des anciens. Le sieur Guillet de la Guilletiere, dans un livre intitulé Lacédémone ancienne & nouvelle, prétend que les anciens Lacédémoniens ont été les inventeurs de l'art d'écrire en chiffre.

Leurs scytales furent, selon lui, comme l'ébauche de cet art mystérieux: c'étoient deux rouleaux de bois d'une longueur & d'une épaisseur égale. Les éphores en gardoient un, & l'autre étoit pour le général d'armée qui marchoit contre l'ennemi.

Lorsque ces magistrats lui vouloient envoyer des ordres secrets, ils prenoient une bande de parchemin étroite & longue, qu'ils rouloient exactement autour de la scytale qu'ils s'étoient reservée; ils écrivoiont alors dessus leur intention; & ce qu'ils avoient écrit formoit un sens parfait & suivi, tant que la bande de parchemin étoit appliquée sur le rouleau: mais dès qu'on la développoit, l'écriture étoit tronquée & les mots sans liaison, & il n'y avoit que leur général qui pût en trouver la suite & le sens, en ajustant la bande sur la scytale ou rouleau semblable qu'il avoit.

Polybe raconte qu'Encare fit il y a environ deux mille ans, une collection de vingt manieres différentes qu'il avoit inventées, ou dont on s'étoit servi jusqu'alors pour écrire; de maniere qu'il n'y eut que celui qui en savoit le secret, qui y pût comprendre quelque chose. Trithême, le capitaine Porta, Vigenere, & le pere Nicéron minime, ont fait des traités exprès sur les chiffres; & depuis eux, on a encore bien perfectionné cette maniere d'écrire.

Comme l'écriture en chiffre est devenue un art, on a marqué aussi l'art de lire ou de démêler les chiffres, par le terme particulier de déchiffrer.

Le chiffre à simple clé, est celui où on se sert toûjours d'une même figure pour signifier une même lettre: ce qui se peut deviner aisément avec quelque application.

Le chiffre à double clé, est celui où on change d'alphabet à chaque mot, ou dans lequel on employe des mots sans signification.

Mais une autre maniere plus simple & indéchiffrable, est de convenir de quelque livre de pareille & même édition. Et trois chiffres font la clé. Le premier chiffre marque la page du livre que l'on a choisi; le second chiffre en désigne la ligne; & le troisieme, marque le mot dont on doit se servir. Cette maniere d'écrire & de lire ne peut être connue que de ceux qui savent certainement quelle est l'édition du livre dont on se sert; d'autant plus que le même mot se trouvant en diverses pages du livre, il est presque toûjours désigné par différens chiffres: rarement le même revient - il pour signifier le même mot. Il y a outre cela les encres secretes, qui peuvent être aussi variées que les chiffres. Voyez Déchiffrer. (G) (a)

Chiffres (Page 3:334)

Chiffres ou Marques des Marchands, (Com.) on appelle ainsi des chiffres ou marques que les marchands, particulierement ceux qui font le détail, mettent sur de petites étiquettes de papier ou de parchemin, qu'ils attachent au chef des étoffes, toiles, dentelles, & telles autres marchandises, qui désignent le véritable prix qu'elles leur coûtent, afin de pouvoir s'y regler dans la vente. Voyez les dictionn. du Comm. & de Trév.

CHIFFRER (Page 3:334)

CHIFFRER, expression populaire dont on se sert pour signifier l'art de compter. Voyez Chiffre. (E)

Chiffrer, (Page 3:334)

Chiffrer, en Musique, c'est écrire sur les notes de la basse, pour servir de guide à l'accompagnateur, des chiffres qui désignent les accords que ces notes doivent porter. Voyez Accompagnement. Comme chaque accord est composé de plusieurs sons, s'il avoit fallu exprimer chacun de ces sons par un chiffre, on auroit tellement multiplié & embrouillé les chiffres, que l'accompagnateur n'auroit jamais eu le tems de les lire au moment de l'exécution. On s'est donc attaché, autant qu'on a crû le pouvoir, à caractériser chaque accord par un seul chiffre; de sorte que ce chiffre peut suffire pour indiquer l'espece de l'accord, & par conséquent tous les sons qui le doivent composer. Il y a même un accord qui se trouve chiffré, en ne le chiffrant point; car, selon la rigueur des chiffres, toute note qui n'est point chiffrée ne porte point d'accord, ou porte l'accord parfait.

Le chiffre qui indique chaque accord est ordinairement celui qui répond au nom de l'accord; ainsi l'on écrit un 2 pour l'accord de seconde, un 7 pour celui de septieme, un 6 pour celui de sixte, &c. Il y a des accords qui portent un double nom, & on les exprime aussi par un double chiffre, tels sont les accords de sixte - quarte, de sixte - quinte, de septieme & sixte, &c. quelquefois même on en met trois, ce qui rentre dans l'inconvénient qu'on a voulu éviter; mais comme la composition des chiffres est plûtôt venue du tems & du hasard, que d'une étude refléchie, il n'est pas étonnant qu'il s'y rencontre des fautes & des contradictions.

Voici une table de tous les chiffres pratiqués dans l'accompagnement, sur quoi il faut observer qu'il y a plusieurs accords qui se chiffrent diversement en différens pays, comme en France & en Italie, ou dans le même pays par différens auteurs. Nous donnons toutes ces manieres, afin que chacun, pour chiffrer, puisse choisir celle qui lui paroîtra plus claire, & pour accompagner, rapporter chaque chiffre à l'accord qui lui convient, selon la maniere de chiffrer de l'auteur.

Table générale de tous les chiffres de l'accompagnement.
On a ajoûté une étoile à ceux qui sont le plus
d'usage en France aujourd'hui.
Chiffres.  .Noms des Accords.
*                 Accord parfait.
       8 ...... Idem.
       5 ...... Idem.
       3 ...... Idem.
       5 ...... Idem.
       3 ......
       3 b .... Accord parfait, tierce mineure.
     b 3 ...... Idem.
   *   b ...... Idem.
       5 ...... Idem.
       b ......
    3  ...... Accord parfait, tierce majeure.
    3 ...... Idem.
   * * ...... Idem.
       5 ...... Idem, &c.
       ......

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