ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"331"> a la voix belle; butté, qui a des nodus aux jointures des jambes.

Les chiens sont sujets à la galle, au flux de sang, aux vers, à des maux d'oreilles, sur - tout à la rage, &c. Voy. dans les auteurs de chasse la maniere de les traiter.

Chien de berger. Cet animal est quelquefois plus précieux que celui dont il est le gardien. Il faut le choisir hardi, vif, vigoureux, velu; l'armer d'un collier, & l'attacher à sa personne & aux bestiaux par les carresses & par le pain.

Les Grecs & les Romains dressoient leurs chiens avec soin. Xénophon n'a pas dédaigné d'entrer dans quelque détail sur la connoissance & l'éducation de ces animaux. Les Grecs faisoient cas des chiens Indiens, Locriens, & Spartiates. Les Romains regardoient les Molosses comme les plus hardis; les Pannoniens, les Bretons, les Gaulois, les Acarnaniens, &c. comme les plus vigoureux; les Crétois, les Etoliens, les Toscans, &c. comme les plus intelligens; les Belges, les Sicambres, &c. comme les plus vîtes.

On immoloit le chien à Hécate, à Mars, & à Mercure. Les Egyptiens l'ont révéré jusqu'au tems où il se jetta sur le cadavre d'Apis tué par Cambise. Les Romains en sacrifioient un tous les ans, parce que cet animal n'avoit pas fait son devoir lorsque les Gaulois s'approcherent du capitole. Il est fait mention d'un peuple d'Ethiopie gouverné par un chien, dont on étudioit l'abboiement & les mouvemens dans les affaires importantes. Le chien de Xantipe pere de Périclès, fut un héros de la race: son maître s'étant embarqué sans lui pour Salamine, l'animal se précipita dans les eaux, & suivit le vaisseau à la nage. Le chien est le symbole de la fidélité. L'attachement que quelques - uns ont pour cet animal va jusqu'à la folie. Henri III. aima les chiens mieux que son peuple. Je me souviendrai toûjours, dit M. de Sully, de l'attitude & de l'attirail bisarre où je trouvai ce prince un jour dans son cabinet: il avoit l'épée au côte, une cape sur les épaules, une petite toque sur la tête, un panier plein de petits chiens pendu à son cou par un large ruban; & il se tenoit si immobile, qu'en nous parlant il ne remua ni tête, ni pié, ni main. Les Mahométans ont dans leurs bonnes villes des hôpitaux pour ces animaux; & M. de Tournefort assûre qu'on leur laisse des pensions en mourant, & qu'on paye des gens pour exécuter les intentions du testateur. M. Leibnitz (Hist. acad. 1715.) a fait mention d'un chien qui parloit; & l'histoire de ces animaux fourniroit des anecdotes très honorables pour l'espece.

Chiens. (Page 3:331)

Chiens. (Jurisprud.) Ceux qui ont des chiens dangereux doivent les tenir à l'attache. L. 51. enim ff. de adilit. edict. l. 1. ff. si quadrup. paup. Le maître est tenu de payer des dommages & intérêts pour la morsure faite par son chien. Arrêt du 18 Juin 1688. Journ. des aud.

Celui qui les anime est tenu du dommage. Leg. item Melaff. ad leg. Aquil.

Celui qui a été mordu d'un chien n'a aucune action contre le maître, si l'on prouve qu'il l'a provoqué. Bouvot, tom. I. verbo bétail, qust. ij. Voyez l'art. Chasse. (A)

Chien, (Page 3:331)

Chien, (Matiere médicale & Pharmacie.) Le petit chien ouvert & appliqué tout chaud sur la tête, est recommandé par d'excellens praticiens dans les douleurs violentes de cette partie, dans celles même qui sont censées dépendre de l'affection des parties intérieures; savoir du cerveau, & de ses membranes. On l'applique de la même façon sur le côté affecté dans la pleurésie. Ce remede de bonne femme, peut - être trop négligé aujourd'hui, ainsi que la plûpart des applications extérieures, a produit quelquefois de bons effets dans l'un & dans l'autre de ces deux cas.

La graisse de chien passe pour plus atténuante, plus détersive, & plus vulnéraire que la plûpart des autres graisses; elle est recommandée extérieurement dans les douleurs de la goutte, & dans celles des oreilles; dans la galle & la gratelle; dans la dureté d'oreille, &c. Quelques auteurs l'ont recommandée aussi intérieurement dans les ulceres du poûmon.

Les gants de peau de chien passent pour dissiper les contractions des mains, pour adoucir la peau de cette partie, & pour en soulager les demangeaisons. On se sert aussi de bas de peau de chien, dans les mêmes vûes, & dans celles de fortifier les jambes, & d'en prévenir l'enflure, l'engorgement, & les varices, &c. Voyez Varice.

La crotte ou l'excrément de chien, connu plus communément dans les boutiques des Apoticaires, sous le nom de album grcum, album canis, se prépare, selon la Pharmacopée de Paris, de la maniere suivante.

Prenez de la crotte d'un chien nourri d'os, autant que vous voudrez, faites - la secher, & la réduisez en poudre fine sur le porphyre, avec l'eau distillée de bursa pastoralis, & formez - en de petits trochisques.

La prescription de cette eau distillée peut être regardée comme une double inutilité; car premierement cette eau ne possede aucune vertu particuliere; elle est exactement dans la classe des eaux distillées parfaitement insipides & inodores. Secondement, l'eau employée à la préparation de l'album canis, doit en être ensuite absolument chassée par la dessication. De bonne eau pure y est par conséquent aussi propre que l'eau distillée la plus riche en parties actives.

Plusieurs auteurs, & entr'autres Etmuller, ont donné beaucoup de propriétés à l'album grcum; ils l'ont célebré comme étant sudorifique, atténuant, fébrifuge, vulnéraire, émollient, hydragogue, spécifique dans les écroüelles, l'angine, & toutes les maladies du gosier, employé tant extérieurement qu'intérieurement, &c. On ne s'en sert guere parmi nous que dans les angines; on le mêle dans ce cas à la dose d'un demi - gros ou d'un gros, dans un gargarisme approprié.

L'album grcum n'est proprement qu'une terre animale, & par conséquent absorbante, analogue à l'ivoire préparé, à la corne de cerf philosophiquement préparée, &c. Les humeurs digestives du chien & l'eau employée auxlotions de cet excrément dans sa préparation, ont épuisé les os machés & avalés par le chien, ou en ont dissous la substance lymphatique, à - peu - près de la même façon que l'eau bouillante a épuisé la corne de cerf dans sa préparation philosophique. On ne voit donc pas quel avantage il pourroit avoir au - dessus des autres substances absorbantes de la même classe.

Les petits chiens entrent dans une composition pharmaceutique, très - connue sous le nom d'huile de petits chiens; en voici la dispensation tiree de la Pharmacopée de Paris.

Prenez trois petits chiens nouvellement nés; jettez - les tous vivans dans trois livres d'huile d'olive bien chaude, & faites les cuire dans cette huile jusqu'à ce que leurs os paroissent prelque dissous. Alors passez cette huile à - travers une toile, en exprimant fortement; après quoi vous y ajoûterez, pendant qu'elle est encore toute chaude, des sommités d'origan, de serpolet, de poüiilot, de millepertuis, de marjolaine, de chacune deux onces; mettant le tout dans une cruche bien fermée, que vous exposerez au soleil pendant quinzejours, au bout desquels vous passerez le mêlange, le laisserez reposer pour le clarisier, & garderez l'huile pour l'usage. Cette préparation est recommandée dans toutes les douleurs, les tensions, & les contractions des membres, particulierement dans la sciatique & les rhumatismes. Mais ces vertus lui sont communes avec toutes les [p. 332] huiles grasses, chargées de parties aromatiques.

Les petits chiens ne donnent dans cette composition que leur graisse, qui est de toutes leurs parties la seule qui soit soluble dans l'huile. Ainsi l'huile de petits chiens n'est proprement qu'un mêlange d'huile d'olive & de graisse, chargé par l'insolation de l'huile aromatique des plantes qui entrent dans sa composition.

On doit rapporter aussi aux propriétés médicinales des petits chiens, l'usage qu'on en fait dans les maladies aigues des nourrices, que l'on fait teter dans ces cas par de petits chiens, & principalement dans les fievres malignes qui surviennent à la suite des couches, qui empêchent qu'on ne puisse abandonner à la nature le soin d'évacuer le lait par les couloirs de la matrice. Voyez les maladies des femmes, au mot Femme, Medecine. Dans les pays où les femmes ne sont pas encore instruites de la possibilité de cette évacuation, & de la sûreté de la méthode qui prescrit d'attendre tranquillement que le cours du lait prenne cette direction dans les cas ordinaires, ou après les accouchemens naturels; ces femmes, dis - je, se font teter par des petits chiens, lorsqu'elles ne se destinent point à être nourrices. (b)

Chien. (Page 3:332)

Chien. (Comm.) Les Fourreurs font usage de la peau du chien; on en met en mégie, & les Gantiers passent pour en apprêter en gras.

Chien de mer, (Page 3:332)

Chien de mer, s. m. (Hist. nat. Ichthiolog.) galeus, acanthias, five spinax, Ald. Poisson cartilagineux, dont le corps est allongé & arrondi sur sa longueur; il n'a point d'écailles; mais il est couvert d'une peau rude. Le dos du chien de mer est d'une couleur brune cendrée; le ventre est blanchâtre, & moins rude que le reste du corps. Le hec est plus long que celui de l'émissole, il est arrondi à l'extrémité; les yeux sont recouverts d'une double membrane; chacune des narines est partagée par une petite appendice. La bouche est à - peu - près dans le milieu du bec, & en - dessous; elle est faite en demi - lune, & toûjours ouverte. Les dents sont petites, pointues, rangées en deux files, & recourbées; il y a une petite ouverture de chaque côté derriere les yeux. Ce poisson a deux nageoires sur le dos; l'antérieure est un peu plus près de la tête que de la queue, l'autre est à une petite distance de la queue. Ces deux nageoires ont un aiguillon à leur partie antérieure; celui de la premiere est plus long, plus gros, & plus fort que celui de la seconde. Il y a deux nageoires sur le ventre, auprès des oüies, & deux autres auprès de l'anus. La queue est fourchue, & la branche du dessus est beaucoup plus longue que celle du dessous. Il n'y a point de nageoire entre l'anus & la queue, comme dans les autres poissons de ce genre. On a trouvé des seiches dans l'estomac de celui sur lequel on a fait cette description. Il y avoit aussi, dans la partie inférieure de la matrice, près de l'anus, deux foetus, un de chaque côté: car la matrice est divisée en deux parties. Ils avoient environ 9 pouces de longueur; ils étoient bien formés & près du terme; ils n'avoient point d'enveloppe. Rondelet rapporte qu'il a trouvé dans un de cespoissons, six petits, & plusieurs autres qui n'étoient pas encore sortis des oeufs. Ce poisson n'est pas si gros que le renard de mer; il n'y en a point qui pese jusqu'à vingt livres. On pêche des chiens de mer dans la Méditerranée, & on leur donne le nom d'aiguillat en Provence & en Languedoc. Willughbi, Rondelet Voyez Poisson. (I)

* La peau du chien de mer a le grain fort dur, mais moins rond que celui du chagrin. On en fait usage pour polir les ouvrages au tour, en menuiserie, & autres. On en couvre des boîtes; les peaux en doivent être grandes, & d'un grain égal & fin. On les employe sans préparation; on les empêche seule<cb-> ment de se retirer, en les tenant étendues sur des planches, quand elles sont fraîches.

Chien, (Page 3:332)

Chien, en terme d'Astronomie, est un nom commun à deux constellations, appellées le grand & le petit chien, canis major & canis minor. Voyez ci - dessous Grand & petit Chien. (O)

Chien, (le grand) (Page 3:332)

Chien, (le grand) est une constellation de l'hémisphere méridional, placée sous les piés d'Orion, un peu vers l'occident. Ptolomée la fait de 18 étoiles; Tieso de 13; le catalogue Britannique de 32. Sirius en est une. Voyez Sirius.

Chien, (le petit) (Page 3:332)

Chien, (le petit) est une constellation de l'hémisphere septentrional, entre l'Hydre & Orion: au milieu de cette constellation est une étoile fort brillante nommée Procyon. Voyez Procyon. (O)

Chiens (Page 3:332)

Chiens d'avoine, (Jurisprud.) ou quienne avoine, comme qui diroit avoine des chiens, est une redevance seigneuriale commune en Artois & dans le Boulenois, qui est dûe par les habitans au seigneur du lieu. Elle consiste en une certaine quantité d'avoine dûe annuellement par les habitans, & destinée dans l'origine de son établissement pour la nourriture des chiens du seigneur, auxquels apparemment on faisoit du pain de cette avoine. On trouve dans les registres de la chambre des comptes de Lille, des preuves que depuis 1540, jusqu'en 1629, les comtes d'Artois ont été servis de ces sortes de redevances; qu'en 1630, le roi d'Espagne, qui étoit encore propriétaire du comté d'Artois, fit pour les besoins de l'état un grand nombre d'aliénations de ces sortes de redevances, & entr'autres, que les religieux de S. Bertin se rendirent adjudicataires, par contrat du 17 Septembre 1630, de quatre parties de ces chiens d'avoine; une partie de 28 rasieres un picotin d'avoine sur les habitans d'Herbelles; une autre de 18 rasieres sur les habitans de Coiques; une troisieme de 4 rasieres un tiers un quart d'avoine sur les habitans de Quindal: enfin une quatrieme partie sur le sieur de Disques en Boisenghen, de neuf rafieres; & que ce contrat fut fait sous la condition de rachat perpétuel. Il y eut contestation au sujet de la solidité d'une de ces redevances, dûe par les habitans du hameau de Quindal; les religieux de S. Bertin s'étant adressés au sieur Desquinemus, comme possédant une partie des héritages de ce hameau, pour le payement solidaire de leur redevance, les officiers du bureau des finances de Lille avoient déclaré les religieux de S. Bertin non recevables en leur demande, sauf à eux à se pourvoir contre les détenteurs des fonds qui en étoient chargés. Les religieux de S. Bertin ayant appellé de cette sentence au parlement, par arrêt du premier Mai 1749, cette sentence fut infirmée. Le sieur Desquinemus fut condamné solidairement comme détenteur à payer 29 années d'arrérages de la redevance, échûs au jour de la demande, ceux échûs depuis, & à la continuer à l'avenir; sauf son recours contre qui il aviseroit, défenses au contraire. On avoit produit contre les religieux de S. Bertin des certificats du Boulenois, par lesquels il paroissoit que les habitans de cette province payent divisément les rentes des chiens d'avoine; à quoi les religieux répondoient que l'usage d'Artois & celui du Boulenois étoient différens; qu'apparemment en Boulenois les titres primitifs des chiens d'avoine ne les constituoient pas en solidité. Voyez ci - après Past de chiens, & Quiennes d'avoine.

Chiens, (past de) (Page 3:332)

Chiens, (past de) dans quelques anciennes chartres signifie la charge que les seigneurs imposoient à leurs tenanciers, de nourrir leurs chiens de chasse. Il en est parlé dans des lettres de l'an 1269, qui sont à Saint - Denis, & dans d'autres lettres de Regnaud comte de Sens, de l'an 1164, qui sont à Saint - Germain - des - prés. Quelques monasteres qui étoient chargés de ce devoir, obtinrent des seigneurs

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