ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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toile ou de fer blanc de cinq pouces en tous sens.
On les met l'une sur l'autre, & on les bat à sec,
c'est - à - dire sans être enfermées dans aucun outil,
pour les sécher parfaitement; on les brunit avec
une patte de lievre & une poudre grise tirée d'un
gips qu'on a calciné & passé à plusieurs reprises dans
des tamis de plus en plus fins. Cette poudre se nomme
brun; enfin on presse les feuilles pour leur ôter
le reste d'humidité qu'elles auroient pû conserver.
Voyez
Batteur d'or.
CHAUDERON
(Page 3:254)
* CHAUDERON, s. m. (Art méchaniq.) vaisseau
plus petit que la chaudiere, de cuivre ou d'airain,
& d'un usage presque infini, soit dans les arts, soit
dans la vie domestique. Voici quelques - uns de ces
usages qui feront voir qu'il en a été du mot chauderon, comme du mot chaudiere, & qu'on les a transportés
l'un & l'autre à des ustensiles avec lesquels ils
avoient seulement de la conformité, soit par la figure,
soit par l'emploi.
Chauderons de Dodone.
(Page 3:254)
* Chauderons de Dodone. (Mytholog.) Les
chauderons resonnans de Dodone ont été très - fameux
dans l'antiquité. Voicila desc>iption qu'on en trouve
dans Etienne de Byzance:
« Il y avoit à Dodone
deux colonnes paralleles & proche l'une de l'autre.
Sur l'une de ces colonnes étoit un vase de
brouze de la grandeur ordinaire des chauderons de
ce tems; & sur l'autre colonne, une statue d'enfant.
Cette statue tenoit un foüet d'airain mobile &
à plusieurs cordes. Lorsqu'un certain vent venoit à
souffler, il poussoit ce foüet contre le chauderon,
qui resonnoit tant que le vent duroit; & comme ce
vent régnoit ordinairement à Dodone, le chauderon resonnoit presque toujours: c'est de - là qu'on
fit le proverbe, airain de Dodone, qu'on appliquoit
à quelqu'un qui parloit trop, ou à un bruit
qui duroit trop long - tems ».
Il me semble que les
auteurs & les critiques seroient très - bien représentés,
les uns par les chauderons d'airain de Dodone, les
autres par la petite figure armée d'un foüet, que le
vent poussoit contre les chauderons. La fonction de
nos gens de lettres est de resonner sans cesse; celle
de nos critiques de perpétuer le bruit: & la folie des
uns & des autres, de se prendre pour des oracles.
Chauderon,
(Page 3:254)
Chauderon, terme de Boyaudier, espece de baquets
dans lesquels ces ouvriers mettent tremper les
boyaux; ce sont pour l'ordinaire des tonneaux coupés
en deux par le milieu, dont les cercles sont de
fer, qu'on remplit d'eau, & dans lesquels on met
amortir les boyaux. Voyez Boyaudier.
Chauderon,
(Page 3:254)
Chauderon, ustensile de cuisine, qui est ordinairement
ou de cuivre ou de fer de fonte, avec
une anse de fer mobile: cette anse sert à le suspendre
sur le feu à une crémailliere.
Chauderon de pompe.
(Page 3:254)
Chauderon de pompe. (Marine.) on appelle
ainsi en terme de Marine une piece de cuivre faite
à - peu - près comme un chauderon, & percée d'une
quantité de trous ronds, dont on entoure le bas de
la pompe du vaisseau, pour empêcher les ordures
d'entrer avec l'eau dans le corps de la pompe. (Z)
Chauderon,
(Page 3:254)
Chauderon, en terme de Bottier; c'est une genouilliere
aussi haute en - dedans qu'en - dehors, & qui
par son égale profondeur ressemble assez à un chauderon. Voyez la figure 47. Planche du Cordonnier - Bottier.
CHAUDERONNERIE
(Page 3:254)
CHAUDERONNERIE, marchandise de chaudieres,
chauderons, & autres ustensiles de cuisine.
CHAUDERONNIER
(Page 3:254)
* CHAUDERONNIER, s. m. ouvrier autorisé à
faire, vendre, & faire exécuter toutes sortes d'ouvrages
en cuivre, tels que chaudiere, chauderon,
poissonniere, fontaine, &c. en qualité de maître
d'une communauté appellée des Chauderonniers. Ils
ont quatre jurés; deux entrent & deux sortent chaque
année. Il faut avoir fait six ans d'apprentissage.
On donne le nom de Chauderonniers au sifflet, à ces
ouvriers d'Auvergne qui courent la province, &
qui vont dans les rues de la ville achetant & revendant
beaucoup de vieux cuivre, en employant p>u
de neuf. Voici des ouvriers dont on ne connoît point
encore les réglemens: il faut pourtant convenir
qu'il importe beaucoup au public qu'ils en ayent, &
que ces réglemens soient bien exécutés, puisqu'ils
employent une matiere qui peut être livrée au public
plus ou moins pure.
CHAUDESAIGNES
(Page 3:254)
CHAUDESAIGNES, (Géog.) petite ville de
France en Auvergne, dans la généralité de Riom.
CHAUDIERE
(Page 3:254)
* CHAUDIERE, s. f. (Ait méch.) c'est en général
un grand vaisseau de cuivre ou d'airain à l'usage
d'un grand nombre d'artistes, entre lesquels on pout
compter les suivans, qui sont les principaux, mais
non les seuls. On a appliqué le nom de chaudiere en
plusieurs occasions où l'on a été suggéré par la ressemblance
des formes: ainsi on dit la chaudiere d'un
volcan.
Chaudiere,
(Page 3:254)
Chaudiere, en terme d'Argenteur, est un vase
de fonte peu profond, sur lequel on place les mandrins
de porte - mouchettes, parce qu'il faut toùjours
les entretenir très - chauds; ce qui se fait par le moyen
du feu dont la chaudiere est pleine. Voyez Pl. de l'Argent. fig. 15. La fig. 3. représente un ouvrier qui travaille
sur un porte - mouchette posé sur la chaudiere,
qui est posée sur un tonneau pour qu'elle soit plus
élevée. Voyez Argenteur.
Chaudiere,
(Page 3:254)
Chaudiere, c'est un vaisseau de cuivre dont on
se sert dans les navires pour faire cuire les viandes
& les autres vivres de l'équipage. On dit faire chaudiere,
pour dire faire à manger à l'équipage. (Z)
Chaudiere d'etuve,
(Page 3:254)
Chaudiere d'etuve, (Marine.) c'est une grande
chaudiere de cuivre maçonnée, dans laquelle on
fait chauffer le goudron pour goudronner les cables.
Voyez la Pl. X. Marine, fig. 2. la situation de la chaudiere A sur les fourneaux dans l'étuve. (Z)
Chaudiere,
(Page 3:254)
Chaudiere, (Brasseur.) grand vase d'airain dont
les Brasseurs se servent pour faire chauffer l'eau &
cuire la bierre. Voyez Brasserie.
Chaudiere,
(Page 3:254)
Chaudiere, terme de Chapelier: ces ouvriers ont
deux chaudieres principales; l'une très - grande, pour
la teinture; l'autre plus petite, pour la foule. Ces
deux chaudieres ont chacune leur fourneau. Voyez
Chapeau. Voyez Pl. du Chapelier.
Chaudiere,
(Page 3:254)
Chaudiere, ustensile de cuisine à une anse de
fer, faite de cuivre jaune battu, à - peu - près de la
même profondeur par - tout. Il y a des chaudieres de
cuisine de toute grandeur.
Chaudiere,
(Page 3:254)
Chaudiere, en terme d'Epinglier; c'est un grand
vase de cuivre rouge très - profond, & qui n'a pa>
plus de circonférence qu'il en faut pour contenir les
plaques. Voyez Plaques, & les fig. 12. & 13. Pl. II.
de l'Epinglier; 12. est le couvercle, & 13. la chaudiere.
Chaudiere,
(Page 3:254)
Chaudiere, terme de Papeterie; c'est une espece
de cuve d'airian B (Planches de Papeterie) ordinai
rement surmontée de bois, dans laquelle on met
la pâte délayée avec de l'eau destinée à la fabrique
du papier. Cette chaudiere est ordinairement garnie
tout - autour d'un massif de maçonnerie: au - dessous
de la chaudiere est pratiqué un fourneau C, où on
entretient toûjours un feu leger, pour communiquer
une chaleur modérée à la matiere, & l'empêcher
de se mettre en grumeaux. La chaudiere qui est
de forme elliptique ou ovale, n'occupant point tout
le massif de maçonnerie qui est quarré, les angles de
ce massif sont recouverts par une table de bois quarrée,
dans un côté de laquelle est une entaille assez
grande pour que l'ouvrier A puisse s'y placer.
Chaudiere,
(Page 3:254)
Chaudiere, s. f. ustensile de pêche avec lequel
on prend les salicots ou barbaux, sorte de poissons.
C'est une espece de filet qu'on voit Pl. A de Péche,
fig. 4.
[p. 255]
Les pêcheurs qui veulent faire cette pêche ont
cinq ou six cercles de fer rond, de la grosseur du
doigt, & de douze à quinze pouces de diametre, sur
lesquels sont amarrés de petits sacs de rets dont les
mailles ont environ quatre lignes en quarré; ainsi
elles sont semblables au bouteux ou bout de quievre.
Les pêcheurs placent quelques crabes au fond
du sae pour servir d'appas aux salicots: sur le cercle
de la chaudiere sont trois bouts de lignes qui se réunissent
à un demi - pié de distance du cercle de fer;
ces trois bouts de lignes sont frappés sur une autre
ligne plus longue, garnie par le haut d'une flote de
liége, pour que le pêcheur puisse reconnoître où
sont les chaudieres: le bas de cette grande ligne est
aussi garni d'une flote de liége, dont l'usage est de
soûtenir dans l'eau les trois premieres lignes dont
nous avons parlé. Le pêcheur jette ces sortes d'instrumens
garnis d'appas entre les roches, & les releve
de tems en tems au moyen d'une petite fourche
qu'il passe sous la flote qui est à la surface de
l'eau: il retire de cette maniere les falicots qui se
trouvent dans la chaudiere. Il continue cette pêche
tant que la basse eau le lui permet. Cette pêche se
fait depuis le printems jusqu'en automne. Voyez la
fig. 3. Pl. IV. de Pêche: l'homme qui est à côté de
celui qui releve les chaudieres, fait avec un crochet
la recherche du poisson plat entre les roches.
Chaudiere,
(Page 3:255)
Chaudiere, en terme de Fondeur de petit plomb,
est un grand vaisseau de fonte monté sur un fourneau
de maçonnerie, dans lequel on fait fondre le
plomb.
Chaudiere,
(Page 3:255)
Chaudiere, en terme de Raffineur de sucre, c'est
un grand vase de cuivre rouge, creux, élargi vers
ses bords, composé de pieces rapportées, dont la
grandeur n'est déterminée que par l'usage. Il y en a
de trois ou quatre sortes, à qui, outre le nom général
de chaudiere, on ajoûte pour les distinguer celui
des matieres à la perfection desquelles elles servent.
Voy.
Chaudiefe à cuire, Chaudiere à clarifier, Chaudiere à clairée, Chaudiere à ecumer.
Chaudiere à clairée,
(Page 3:255)
Chaudiere à clairée, est parmi les Raffineurs,
un grand vase très - profond, moins élargi par enhaut
à proportion de son fond, que les chaudieres à
clarifier & à cuire. Voyez ces mots à leurs articl s.
Elle est descendue dans terre jusqu'à plus de la moitié
de sa hauteur: elle n'a point de bord postiche,
& ne sert qu'à contenir la clairée en attendant qu'on
la cuise. Voyez
Clairée & Cuire.
Chaudiere à clarifier,
(Page 3:255)
Chaudiere à clarifier, en terme de Raffineur,
ainsi nommée parce qu'elle n'est d'usage que dans
la clarification des matieres. V. Clarifier. Quant
à sa forme & à sa position, elles sont les mêmes que
celles de la chaudiere à cuire. Voyez
Chaudiere à cuire.
Chaudiere à cuire,
(Page 3:255)
Chaudiere à cuire, en terme de Raffineur, est
montée sur un fourneau de brique à qui son fond
sert de voûte. Le bord antérieur de cette chaudiere
est postiche; mais on le rejoint si solidement au
corps de la chaudiere par les tenons de fer dont il est
garni, & à force de linge, qu'il ne laisse aucune issue.
On appelle cette chaudiere à cuire, parce qu'elle
ne sert qu'à cela, plûtôt par la commodité qu'elle
donne aux ouvriers qui n'ont pas si loin à transporter
la cuite dans l'empli qui est tout près d'elle, que
par aucune propriété déterminée; pouvant servir à
clarifier, pendant que celle qui sert à clarifier serviroit
à cuire, sans autre inconvénient que la difficulté
du transport, comme nous venons de le dire.
Voyez
Chaudiere à clarifier.
CHAVEZ ou CHIAVEZ
(Page 3:255)
CHAVEZ ou CHIAVEZ, (Géog.) place forte du
Portugal, capitale de la province de Tra - los - Montes. long. 10. 34. lat. 41. 45.
CHAUF, CHAOUF, ou CHAUFFELIS
(Page 3:255)
CHAUF, CHAOUF, ou CHAUFFELIS, (Com.)
soies de Perse qui nous viennent particulierement
par Alep & Seyde. Voyez le diction. du comm.
CHAUFFAGE
(Page 3:255)
* CHAUFFAGE, s. m. (Comm. de bois.) On appelle
bois de chaussage tout celui qui se vend ici sur nos
chantiers, & qui est compris sous le nom de bois de
corde, cotteret, fagot, &c. Voyez l'art. Bois, C'est
ordinairement du hêtre, du charme, du chêne, des
branchages de taillis. Voyez l'art. Bois. Le hêtre &
le charme sont les meilleurs. Le chêne vieux noircit;
le jeune vaut mieux; il ne faut pas que l'écorce
en soit ôtée: le châtaigner est petillant: le bois blanc,
tels que le peuplier, le bouleau, le tremble, &c. ne
chauffe point.
Chauffage,
(Page 3:255)
Chauffage, (Jurispr.) est le droit que quelqu'un a de prendre dans les bois d'autrui du bois
pour son chauffage. On donne quelquefois à la femme
par contrat de mariage, en cas de viduité, son
habitation dans un château du mari, & son chauffage dans les bois qui en dépendent. On peut aussi donner
ou léguer à d'autres personnes leur chaussage. Ce
droit ne consiste qu'in usu, de maniere que celui auquel
il appartient ne peut prendre du bois que pour
son usage; il ne peut en céder ni en vendre à un autre,
ni exiger la valeur de son droit en argent.
Plusieurs seigneurs, communautés, officiers, &
autres particuliers, ont un droit de chauffage dans
les bois & forêts du Roi.
L'ordonnance des eaux & forêts contient plusieurs
dispositions à ce sujet: elle attribue aux officiers des
eaux & forêts la connoissance des contestations qui
surviennent sur le droit de chaussage: elle révoque
tous les droits de cette espece accordés dans les forêts
du Roi, & veut que ceux qui en possedent à titre
d'échange ou indemnité, & qui justifieront de
leur possession avant l'an 1560 ou autrement à titre
onéreux, soient dédommagés, & jusqu'au remboursement
payés annuellement sur le prix des ventes
de la valeur de leur chauffage: elle ordonne que
ceux attribués aux officiers en conséquence de finance,
seront évalués, à l'effet d'être remboursés ou
payés de la même maniere qu'il vient d'être dit; que
les communautés & particuliers joüissans de chauffage, à cause des redevances & prestations en deniers
ou especes, service personnel de garde, corvées,
ou autres charges, en demeureront libres & déchargés,
en conséquence de cette révocation. A l'égard
des chauffages accordés par le passé, pour cause de
fondation & donation faite aux églises, chapitres,
& autres communautés, l'ordonnance veut qu'ils
soient conservés en espece, & que les états en soient
arrêtés, eu égard à la possibilité des forêts du Roi;
que si elles se trouvoient dégradées & minées, la
valeur de ces droits de chauffage sera liquidée sur les
avis des grands - maîtres, pour être payés en argent
comme il vient d'être dit, sans diminution ni retranchement.
Les religieux, hôpitaux, & communautés,
ayant chauffage par aumône de nos rois, ne l'auront
plus en espece, mais en deniers. Il sera fait un
état de tous les chauffages en espece ou en argent,
pour être délivrés sans augmentation, à peine, &c.
Il est défendu aux officiers d'exiger ou de recevoir
des marchands aucun bois, sous prétexte de chauffage ou autrement. Les officiers ne seront point
payés des sommes qui leur seront reglées au lieu de
chauffage, s'ils ne servent & font résidence actuelle,
dont ils apporteront des certificats des grands - maîtres au receveur: enfin il est dit qu'il ne sera fait à
l'avenir aucun don ni attribution de chauffage; que
s'il en étoit fait, on n'y aura aucun égard; & que
lors des ventes ordinaires, les possesseurs des bois
sujets à tiers & danger, grurie, &c. prendront leur
chauffage sur la part de la vente; que s'il n'y avoit
pas de vente ouverte, aucun chauffage ne sera p>
qu'en bois mort ou mort - bois des neuf especes por<pb->
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