ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"252"> la bourse, il la fend en long sous le testicule, puis il fait sortir celui - ci par l'ouverture; & comme le testicule tient par un de ses bouts du côté du fondement à des membranes qui viennent avec lui, il coupe ces membranes avec le bistouri: puis il prend sa moraille, & serre au - dessus du testicule sans prendre la peau, en arrêtant l'anneau de la moraille dans la cremaillere: on voit alors le testicule en - dehors & le parastan, qui est une petite grosseur du côté du ventre au - dessus. C'est au - dessous de cette grosseur, ou plûtôt entr'elle & le testicule, qu'il coupe avec le couteau de feu; le testicule tombe: on continue à brûler toutes les extrémités des vaisseaux sanguins, en mettant sur ces vaisseaux des morceaux de résine qu'on fait fondre sur la partie avec le couteau de feu à plat: on finit par saupoudrer & brûler du sucre par - dessus la résine; ensuite abaissant la peau, on recommence la même opération à l'autre testicule. Il y a des chatreurs qui ont des morailles doubles, avec lesquelles ils serrent & brûlent tout de suite les deux testicules. On fait ensuite jetter de l'eau dans la peau des bourses; & après que le cheval est relevé, on lui jette à plusieurs reprises l'autre seau d'eau sur le dos & sur le ventre.

La chatrure avec le caustic se fait de la maniere suivante. L'opérateur est muni de quatre morceaux de bois longs de six pouces, larges d'un pouce, creux dans leur longueur d'un canal qui laisse un rebord d'une ligne tout autbur; les deux bouts de chaque bâton sont terminés par deux ronds ou boules faites du même morceau de bois: c'est dans ce canal qu'est le caustic, qui le remplit entierement. Il est composé de sublimé corrosif fondu dans de l'eau & réduit en consistance de pâte avec de la farine. Après que le chatreur a préparé le testicule comme on vient de dire, il serre le dessus avec deux de ces bâtons, dont il met les deux canaux vis - à - vis l'un de l'autre, & qu'il lie ensemble par les deux bouts avec une ficelle; il coupe le testicule au - dessous avec le bistouri, & laisse les bâtons ainsi liés, que le cheval emporte avec lui, & qui tombent d'eux - mêmes au bout de neuf jours.

Le lendemain, soit que l'opération ait été faite par le feu ou le caustic, on mene le cheval à l'eau, & on l'y fait entrer jusqu'à la moitié du ventre.

La seule différence qu'il y ait entre ces deux opérations, c'est qu'il est plus rare que la partie enfle avec le caustic qu'avec le feu; mais du reste il n'y a pas plus de danger à l'une qu'à l'autre.

Le grand froid & le grand chaud sont contraires à cette opération; c'est pourquoi il faut la faire dans un tems tempéré. Voyez l'article Cheval. (V)

Chatrer, (Page 3:252)

Chatrer, (Jard.) se dit d'un arbre qui pousse op abondamment, & dont il est nécessaire de couper plusieurs branches.

On dit encore chatrer des melons, des concombres, quand on les décharge de leurs branches inutiles. Chatrer un aillet, un fagot, un cotteret, une ruche de mouches à miel.

CHATTE (Page 3:252)

CHATTE, s. f. (Marine.) c'est une espece de barque qui a les hanches & les épaules rondes, & qui est communément du port de soixante à cent tonneaux. Elle est rase, grossierement construite, & sans aucun acastillage. Elle n'a que deux mâts, dont les voiles portent des bonnettes maillées. Elles servent à charger & décharger les vaisseaux. (Z)

Chatte, (Page 3:252)

Chatte, autrement Traversier, terme de Pêche, sorte de bateau à trois mâts.

CHATZAN (Page 3:252)

CHATZAN, (Géog.) ville d'Asie au royaume de Hajacan, sous la domination du grand - mogol, au confluent des rivieres de Nilab & Behat.

CHAVAGE (Page 3:252)

CHAVAGE, s. m. (Jurispr.) est la même chose que chevage: ce dernier terme est plus usité. Voyez Chevage. (A)

CHAVANNES (Page 3:252)

CHAVANNES, (Géog.) petite ville de France en Franche - Comté.

CHAVARIGTES (Page 3:252)

* CHAVARIGTES, s. m. pl. (Hist. mod.) hérétiques Mahométans opposés aux Schystes. Ils nient l'infaillibilité de la prophétie de Mahomet, soit en elle - même, soit relativement à eux; parce qu'ils ne savent, disent - ils, si cet homme étoit inspiré, ou s'il le contrefaisoit; que, quand ils seroient mieux instruits, le don de prophétie n'ôtant point la liberté, leur prophete est resté maître pendant l'inspiration de l'altérer & de substituer la voix du mensonge à celle de la vérité; qu'il y a des faits dans l'alcoran qu'il étoit possible de prévoir; qu'il y en a d'autres que le tems a dû amener nécessairement; qu'ils ne peuvent démêler dans un ouvrage aussi mêlé de bonnes & de mauvaises choses, ce qui est de Mahomet & ce qui est de Dieu; & qu'il est absurde de supposer que tout appartienne à Dieu, ce que les Chavarigtes n'ont pas de peine à démontrer par une infinité de passages de l'alcoran, qui ne pevent être que d'un fourbe & d'un ignorant. Ils ajoûtent, que la prophétie de Mahomet leur étoit superflue, parce que l'inspection de l'univers leur annonçoit mieux que tout son enthousiasme, l'existence & la toute - puissance de Dieu; que quand à la loi établie avant lui, le don de prophétie n'ayant nulle liaison avec elle, elle n'a pu lui accorder le droit de lui en substituer une autre; que ce que leur prophete a révélé de l'avenir a pû être de Dieu, mais que ce qu'il a dit contre la loi antérieure à la sienne, étoit certainement de l'homme; & que les prophetes qui l'ont précédé, l'ont décrié, comme il a décrié ceux qui viendroient après lui, comme ceuxci décrieront ceux qui les suivront: enfin ils prétendent que si la fonction de prophete devient un jour nécessaire, ce ne sera point le privilége de quelques-uns d'entre eux; mais que tout homme juste pourra être élevé à cette dignité. Voilà les contestations qui déchirent & qui déchireront les hommes qui auront eu le malheur d'avoir un méchant pour législateur, que Dieu abandonnera à leurs déréglemens, qu'il n'éclairera point de la lumiere de son saint Evangile, & dont la loi sera contenue dans un livre absurde, obscur, & menteur. V. l'hist. Otthom. & Moreri.

CHAUD (Page 3:252)

CHAUD, adj. voyez Chaleur.

Chaud, (Page 3:252)

Chaud, (Med.) tempérament chaud, médicament chaud, aliment chaud, dans la doctrine de Galien; voyez Tempérament, Qualité, & Galénisme,

Chaud, (Page 3:252)

Chaud, (Docimasie.) dorer chaud; expression technique qui signifie animer le feu dans un fourneau d'essai rempli de charbons allumés, en ouvrant le soûpirail ou la porte du cendrier, & en mettant un ou plusieurs gros charbons embrasés à l'embouchure de la moufle. Voyez Essai.

Chaud, (Page 3:252)

Chaud, (Géog.) petite ville d'Italie en Savoie, entre le lac d'Annecy & la riviere de Serran.

CHAUDE (Page 3:252)

* CHAUDE, s. f. c'est l'action de faire chauffer le fer suffisamment pour être forgé, jointe à l'action de forger. Ainsi on dit: ce morceau a été forgé en une, deux, trois chaudes.

Chaude (Page 3:252)

Chaude grasse ou suante, se dit de celle où le fer sortant de la forge est bouillonnant & presque en fusion. Lorsque le fer est pailleux, & qu'il s'agit de le souder, on lui donne la premiere chaude grasse ou suante.

Il est donc à propos alors de ne frapper le fer qu'à petits coups; si on le battoit à grands coups, il s'écarteroit en tout sens en petites portions.

Il y a tel fer qu'il ne faut chauffer qu'à blanc, d'autre à qui il ne faut donner que la couleur de cerise, d'autre qu'il faut chauffer plus rouge, selon que le fer est plus ou moins doux. Les fers doux souffrent moins le feu que les fers communs.

Chaude, (Page 3:252)

Chaude, en termes de Verrerie, se dit du point de [p. 253] cuisson que l'on donne à la matiere propre à faire des verres. Une telle chaude a produit un millier de verres. Voyez Verrerie.

Chaude - colle, (Page 3:253)

Chaude - colle, (Jurispr.) quasi chaude colere, c'est - à - dire calore iracundia, du premier mouvement de colere, & non de dessein prémédité: cette expression qui est fort ancienne, se trouve employée dans deux articles de la coûtume de Senlis, savoir en l'article 110: le moyen - justicier connoît de celui qui a donné coups orbes (c'est - à - dire sans effusion de sang ni ouverture de plaie) de chaude - colle, sans toutesois prendre or, argent, ou chose promise, & sans propos délibéré, ne de sait précogité. Voyez aussi l'article 96. de la même coûtume. Bouteiller, dans sa somme rurale liv. II. tit. xxxiij. p. 832. lig. 38. Stylus parlamenti, part. I. cap. xxxj. Les lois de Robert advoué de Bethune, abbé de saint Amand, publiées par Lindanus dans son hist. de Terremonde, liv. III. ch. ij. pag. 145. art. 2. Lauriere, glossaire, au mot chaude - colle (A)

Chaude - mêlée, (Page 3:253)

Chaude - mêlée, est la même chose que chaudecolle. Voyez Chaude - colle. (A)

Chaude - suite, (Page 3:253)

Chaude - suite, (Jurispr.) poursuite d'un accusé. Coûtume de la Marche, art. 12. Voyez Chaudechasse. (A)

Chaude - chasse, (Page 3:253)

Chaude - chasse, (Jurisprud.) signifie poursuite de prisonnier. Coûtume de la Marche, art. 12. Bouteiller, som. rur. liv. II. tit. xxxiij. pag. 831. (A)

CHAUDEPISSE (Page 3:253)

CHAUDEPISSE, s. f. (Chirurgie.) est le premier degré ou le premier état du mal vénérien. Les Medecins l'appellent plus ordinairement gonorrhée. Voy. Mal Vénérien, Gonorrhée.

Le docteur Cockburn & d'autres après lui prétendent que la chaudepisse consiste dans l'ulcération des orifices des glandes de l'urethre dans les hommes, & des iacunes glandulaires dans les femmes; causée par une matiere âcre & purulente qui s'y est introduite lors du coït de la part de la personne gâtée.

De ces glandes sort & découle une matiere mordicante & corrosive, accompagnée d'ardeur d'urine & de tension dans la partie, &c. & c'est - là le premier période de la maladie.

La chaudepisse se déclare plûtôt ou plus tard, mais le plus ordinairement trois ou quatre jours après que le mal a été pris; & cela par un écoulement de sperme par le pénis, avec inflammation au gland.

Si la personne est affectée d'un phimosis ou paraphimosis; si la matiere qui flue est tenue, jaunâtre ou verdâtre; si elle vient abondamment, & que les testicules soient enflés, c'est ce qu'on appelle gonorrhèe virulente; & le mal est alors à son second période.

Quelques auteurs veulent qu'en cet état ou période de la maladie, le levain infect a déjà atteint la masse du sang & les vésicules séminales; d'autres imputent simplement ces symptomes à ce que l'écoulement ou le virus étant extremement corrosif, il irrite & enflamme les parties adjacentes.

On procede à la cure de la chaudepisse par des évacuans convenables, tels que les purgatifs de calomel, les émulsions, les poudres, & autres remedes réfrigératifs, les émétiques de turbith; & enfin des préparations de térébenthine, &c. à quoi quelques-uns ajoûtent des décoctions de bois - de - vie, &c. Quant aux remedes externes, ils consistent en général en fomentations, cataplâmes, linimens, & lotions.

Quelques auteurs modernes, & singulierement le docteur Cockburn, veulent qu'on s'en tienne aux seules injections, sans employer d'autres remedes. Ce système a autorisé la pratique des charlatans, qui, se reposant sur l'effet de leurs injections, arrê<cb-> tent l'écoulement, & donnent lieu par - là à la formation d'une vérole bien complete.

Le turbith minéral, le calomel, &c. donnés en petites doses, & continués pendant quelque tems, sont très - salutaires en qualité d'altérans; joignez - y les onguens de mercure en assez petite quantité, pour qu ils n'aillent pas jusqu'à procurer la salivation; & pour l'ordinaire on vient à bout de la maladie vénérienne, à quelque période qu'elle soit. Voilà la pratique qu'on suit à Montpellier. V. Salivation, Mer cure, &c.

Le nom de chaudepisse a été donné à ce mal, à cause de l'ardeur que sentent en urinant ceux qui en sont attaqués. Or cette ardeur provient, comme on s'en est assûré par les dissections, de ce que l'urethre a été excorié par la virulence de la matiere qui s'y est introduite de la part de la femme gâtée; excoriation ou ulcération qui ne se borne pas aux orifices ou embouchures des glandes muqueuses de l'urethre, comme plusieurs auteurs modernes l'ont prétendu; mais qui peut attaquer indistinctement toutes les parties de l'urethre; & l'urine par les sels qu'elle contient, venant à irriter & à picoter les fibrilles nerveuses de l'urethre, qui pour lors est dénué de sa membrane naturelle, excite en passant ce sentiment d'ardeur & de cuisson, dont se plaignent ceux qui ont la chaudepisse.

Les chaudepisses négligées ou mal guéries, suivant les formules qu'on trouve dans les livres, lesquelles peuvent être très - mal appliquées, quoiqu'elles puissent être très - bonnes en elles - mêmes, produisent des maladies très - fâcheuses. Voyez Carnosité. (Y)

CHAUDERET (Page 3:253)

CHAUDERET, sub. m. en terme de Batteur d'or; c'est un livre contenant huit cens cinquante feuilles de boyaux de boeuf, non compris un cent d'emplures. Voyez Emplures. Le chauderet, ainsi que le cocher & la moule, est partagé en deux; chaque partie a cinquante emplures, vingt - cinq dessus & vingt - cinq dessous. Les deux premieres de quelque côté où elles se trouvent, sont toujours une fois plus fortes que les autres. Cette division de ces outils en deux parties égales, se fait afin que, quand on a battu d'un côté, on puisse retourner l'instrument de l'autre. Le chauderet commence à donner la perfection, & la moule acheve. Voyez Moule.

Quoique ce ne soient pas les Batteurs d'or qui fassent leurs outils, nous ne laisserons pas de parler de leur fabrique à leur article; parce que ceux qui s'occupent à les faire, n'ont point de nom qui ait rapport à leur art. Les chauderets & les moules sont composés, comme nous l'avons dit, de boyaux de boeuf, ou de baudruche, qui n'est autre chose qu'une peau très - fine, tirée de dessus le gros boyau du boeuf. On marie deux de ces peaux par le moyen de l'eau dont elles sont trempées, en les étendant sur un chassis ou planche de bois, le plus qu'il est possible. Elles ne se détachent jamais, quand elles sont bien séchées à l'air. On les dégraisse ensuite, en les enfermant dans des livres de papier blanc, dans lequel on les bat jusqu'à deux fois, en changeant de papier à chaque reprise. On leur donne le fond, voy. Fond. On les fait sécher sur des toiles neuves. Les vieilles ayant toujours un duvet auqel les feuilles imbibées de la liqueur s'attacheroient, on remet ces feuilles dans un autre livre de papier humidié avec du vin blanc pour les unir; ensuite on les détire à deux par les quatre coins, & on n'y laisse aucun senard ou pli, parce qu'ils empêcheroient l'or de couler ou de marcher sous le marteau. De - là les feuilles sont emplies dans une plaine, voyez Plaine; c'est un outil de feuilles de vélin qui ne sert qu'à cela, pour y être battues jusqu'à ce qu'elles soient bien seches; on les quadre sur une mesure de

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