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Chatimens militaires, (Page 3:250)
Les Romains ont porté ces châtimens jusqu'à la plus grande rigueur. Il y a eu des peres qui ont fait mourir leurs enfans; entr'autres le dictateur Posthumius qui fit exécuter à mort son propre fils, après un combat où il avoit défait les ennemis, parce qu'il avoit quitté son poste sans attendre ses ordres. Lorsqu'il arrivoit qu'un corps entier, par exemple une cohorte, avoit abandonné son poste, c'étoit, selon Polybe, un châtiment assez ordinaire de la décimer par le sort, & de faire donner la bastonnade à ceux sur qui le malheur étoit tombé. Le reste étoit puni d'une autre maniere; car au lieu de blé, on ne leur donnoit que de l'orge, & on les obligeoit de loger nors du camp exposés aux insultes des ennemis.
Les François, lors de l'origine ou du commencement de leur monarchie, userent aussi d'une grande séverité pour le maintien de la police militaire; mais cette séverité s'est insensiblement adoucie. On se contente de punir les officiers que la crainte ou la lâcheté ont fait abandonner de bons postes, par la dégradation des armes & de la noblesse.
Le capitaine Franget ayant été assiégé dans Fontarabie, sous François I. en 1523, & s'étant rendu au bout d'un mois, quoique rien ne lui manquât pour soûtenir un plus long siége; après la prise de la place il fut conduit à Lyon, & mis au conseil de guerre; il y fut déclaré roturier, lui & tous ses descendans, avec les cérémonies les plus infamantes.
M. du Pas ayant en 1673 rendu Naerden au prince d'Orange, après un siége de huit jours, qu'on prétendit qu'il pouvoit prolonger beaucoup plus de tems, fut aussi mis au conseil de guerre après la prise de la place, & dégradé de noblesse & des armes,
Le maréchal de Crequi étant assiégé dans Treves après la perte de la bataille de Consarbick, & quelques officiers de la garnison ayant traité avec l'ennemi pour lui remettre la ville, ce qu'ils exécuterent malgré ce maréchal: la garnison ayant été conduite à Metz, les officiers les plus coupables furent condamnés à avoir la tête tranchée; les autres furent dégradés de noblesse, & l'on décima aussi les soldats, parce que M. de Crequi s'étant adressé à eux, ils avoient refusé de lui obéir.
La desertion se punit en France par la peine de
mort. On fait passer les soldats par les armes; mais
s'il y en a plus de trois pris ensemble, on les fait tirer
au sort. Voyez
Il y a des crimes pour lesquels on condamne les soldats au foüet; il y en a d'autres plus legers pour lesquels on les met sur le cheval de bois C'est ainsi qu'on appelle deux planches mises en dos d'âne, terminées par la figure d'une tête de cheval, élevées sur deux treteaux dans une place publique, où le soldat est comme à cheval avec beaucoup d'incommodité, exposé à la vûe & à la dérision du peuple. On lui pend quelquefois des fusils aux jambes, pour l'incommoder encore davantage par ce poids.
C'est encore un châtiment usité que celui des baguettes. Le soldat a les épaules nues, & on le fait passer entre deux haies de soldats qui le frappent avec des baguettes. Ce châtiment est infamant, & l'on n'y condamne les soldats que pour de vilaines actions. On les casse & on les chasse quelquefois de la compagnie après ce supplice. (Q)
CHATOIER (Page 3:250)
* CHATOIER, verb. neut. (Lithol.) expression tirée de l'oeil du chat, & transportée dans la connoissance des pierres. C'est montrer dans une certaine exposition à la lumiere, un ou plusieurs rayons brillans, colorés ou non colorés, au - dedans ou à la surface, partant d'un point comme centre, s'étendant vers les bords de la pierre, & disparoissant à une autre exposition à la lumiere.
CHATON (Page 3:250)
CHATON, s. m. flos amentaceus, julus, terme de
Botanique, par lequel on désigne les fleurs stériles.
Il y en a qui ne sont composées que d'étamines ou
de sommets, d'autres qui ont aussi de petites feuilles: ces parties sont attachées à un axe en forme de
poincon ou de queue de chat, d'où vient le mot de
chaton. Cette fleur est toûjours séparée du fruit, soit
qu'elle se trouve sur un individu différent de celui
qui porte le fruit, soit que la même plante produise
la fleur & le fruit. Voyez
Chaton, (Page 3:250)
CHATOUILLEMENT (Page 3:250)
CHATOUILLEMENT, s. m. (Physiolog.) espece de sensation hermaphrodite qui tient du plaisir quand elle commence, & de la douleur quand elle est extrème. Le chatouillement occasionne le rire; il devient insupportable, si vous le poussez loin; il peut même être mortel, si l'on en croit plusieurs histoires.
Il faut donc que cette sensation consiste dans un ébranlement de l'organe du toucher qui soit leger, comme l'ébranlement qui fait toutes les sensations voluptueuses, mais qui soit cependant encore plus vif, & même assez vif pour jetter l'ame & les nerss dans des agitations, dans des mouvemens plus violens, que ceux qui accompagnent d'ordinaire le [p. 251]
L'ébranlement vif qui produit le chatouillement, vient 1° de l'impression que fait l'objet, comme lorsqu'on passe légerement une plume sur les levres: 2° de la disposition de l'organe extrèmement sensible, c'est - à - dire des papilles nerveuses de la peau, très - nombreuses, très - susceptibles d'ébranlement, & fournies de beaucoup d'esprits; c'est pourquoi il n'y a de chatouilleux que les tempéramens très - sensibles, très - animés, & que les endroits du corps qui sont les plus fournis de nerfs.
L'organe peut être encore rendu sensible, comme il faut qu'il soit pour le chatouillement, par une disposition légerement inflammatoire: c'est à cette cause qu'il faut rapporter les démangeaisons sur lesquelles une légere friction fait un si grand plaisir; mais ce plaisir, comme le chatouillement, est bien voisin de la douleur.
Outre ces dispositions de l'objet & de l'organe, il entre encore dans le chatouillement beaucoup d'imagination, aussi - bien que dans toutes les autres sensations.
Si l'on nous touche aux endroits les moins sensibles avec un air marqué de nous chatouiller, nous ne pouvons le supporter; si au contraire on approche la main de notre peau sans aucune façon, nous n'en sentirons pas une grande impression: aux endroits même les plus chatouilleux, nous nous y toucherons nous - mêmes avec la plus grande tranquillité. La surprise ou la défiance est donc une circonstance nécessaire aux dispositions des organes & de l'objet pour le chatouillement.
Ce sentiment de l'ame porte une plus grande quantité
d'esprits dans ces organes, & dans tous les muscles
qui y ont rapport; elle les y met en action, &
par - là elle rend & l'organe plus tendu, plus sensisible,
& les muscles prêts à se contracter à la moindre
impression. C'est une espece de terreur dans l'organe
du toucher. Voyez les articles
CHATOUILLER (Page 3:251)
CHATOUILLER de l'éperon, en termes de Manege; c'est s'en >ervir légerement. Voyez
Chatouiller (Page 3:251)
CHATOUILLEUX (Page 3:251)
CHATOUILLEUX, adj. terme de Alanege: on appelle
cheval chatouilleux, celui qui pour être trop
sensible à l'éperon & trop fin, ne le fait pas franchement,
& n'y obéit pas d'abord, mais y résiste en
quelque maniere, se jettant dessus lorsqu'on approche
les éperons pour le pincer. Les chevaux chatouilleux ont quelque chose des ramingues, excepté
que le ramingue recule, saute, & rue pour ne pas
obéir aux éperons; au lieu que le chatouilleux y résiste
quelque tems, mais obéit ensuite, & va beaucoup
mieux par la peur d'un jarret vigoureux, lorsqu'il sen> le cavalier étendre la jambe, qu'il ne va
par le coup même. Voyez
CHAT - PARD (Page 3:251)
CHAT - PARD, s. m. catus pardus, animal quadrupede dont le nom & la figure ont fait croire qu'il étoit engendré par le mêlange d'un léopard & d'une chatte, ou d'un chat & d'une panthere. Cette opinion a été soutenue par les anciens, quoiqu'il y ait une grande différence entre ces deux sortes d'animaux pour leur grosseur & pour la durée du tems de leur portée. On a décrit dans les Mém. de l'acad. roy. des Sciences, un chat - pard qui n'avoit que deux piés & demi de longueur depuis le bout du museau jusqu'au commencement de la queue; sa hauteur n'étoit que d'un pié & demi depuis le bout des pattes de devant jusqu'au haut du dos: la queue n'avoit
CHATRE (Page 3:251)
CHATRE, (
CHATRES ou ARPAJON (Page 3:251)
CHATRES ou ARPAJON, (Géog.) petite ville de l'ile de France dans le Hurepoix, sur la riviere d'Orge.
CHATRÉ (Page 3:251)
CHATRÉ, (Med.) voyez
Chatré. (Page 3:251)
Au reste, la pratique de chatrer les animaux destinés
à la nourriture des hommes est très - ancienne
parmi eux, du moins chez les nations civilisées: car
les Cannibales ne se sont pas avisés encore de chatrer
les prisonniers qu'ils engraissent pour leurs festins.
Voyez
CHATRER (Page 3:251)
CHATRER, v. act. en général, c'est priver un
animal de fes testicules. Voy.
Chatrer (Page 3:251)
Après avoir abattu le cheval, on lui leve le pié de derriere jusqu à l'épaule, & on l'arrête par le moyen d'une corde qui entoure le cou, & revient se noüer au pié.
Le chatreur se mettant à genoux derriere la croupe,
prend le membre, le tire autant qu'il peut, le
lave & le décrasse, aussi - bien que le fourreau & les
testicules; après quoi il empoigne & serre au - dessus
d'un testicule, & tendant par ce moyen la peau de
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