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C'est comme fournissant le principe inflammable
que le charbon est employé dans les réductions, soit
en grand, soit en petit (Voyez
Les funestes effets de la vapeur du charbon, stagnante dans un lieu fermé ou peu aëré, ne sont connus que par trop d'accidens. La nature de cette vapeur n'est point du tout déterminée; elle ne s'éleve que du charbon brûlant à l'air libre, ou se détruisant actuellement; le charbon embrasé dans les vaisseaux fermés ne la laisse point échapper. La considération de cette circonstance ne doit pas être négligée. Les vertus médicinales du charbon (car on lui en a donné, comme à l'éponge brûlée dans les écrouelles commençantes, au charbon de tilleul dans les convulsions, au spode des modernes ou ivoire calciné des boutiques, au spode des Arabes ou charbon de roseaux, &c.) ces vertus médicinales, dis - je, ne sont pas confirmées par l'observation; & la Médecine rationelle, qu'on peut écouter lorsque l'observation ne lui est pas contraire, n'est pas plus favorable à ces prétendues vertus. (b)
Charbon Minéral, (Page 3:190)
On distingue ordinairement deux especes de charbon minéral: la premiere est grasse, dure, & compacte; sa couleur est d'un noir luisant, comme celle du jayet: il est vrai qu'elle ne s'enflamme pas trop aisement; mais quand elle est une fois allumée, elle donne une flamme claire & brillante, accompagnée d'une fumée fort épaisse: c'est la meilleure espece.
Les charbons de la seconde espece sont tendres, friables, & sujets à se décomposer à l'air; ils s'allument assez aisément, mais ils ne donnent qu'une flamme passagere & de peu de durée; ils sont inférieurs à ceux de la premiere espece: c'est la différence qui se trouve entre ces deux especes de charbons fossiles, qui semble avoir donné lieu à la distinction que quelques auteurs font du charbon de terre & du charbon de pierre. Les charbons fossiles de la premiere espece se trouvent profondément en terre, & ils contiennent une portion de bitume plus considérable que ceux de la seconde: en effet ces derniers se trouvent plus près de la surface de la terre; ils sont mêlés & confondus avec elle, & avec beaucoup de matieres étrangeres, & leur situation est vrais<cb->
Les sentimens des Naturalistes sont partagés sur la formation & sur la nature du charbon minéral, aussi - bien que sur celle du succin & du jayet: il y en a qui croyent que Dieu les a créés dès le commencement, comme toutes les autres substances minérales; d'autres veulent qu'ils n'ayent pris la forme que mous y remarquons que par la suite des tems, & sur - tout en conséquence du déluge universel: ils croyent que le charbon mineral n'est autre chose que du bois décomposé & changé en limon, qui a été imprégné de parties vitrioliques & sulphureuses.
Scheuchzer, sans avoir recours au déluge universel pour expliquer la formation du charbon de terre, ne le regarde que comme un assemblage de limon, de bitume, de pétrole, de soufre, de vitriol, & de bois, qui après s'être mêlés, se sont durcis avec le tems, & n'ont plus formé qu'une seule & même masse.
Il y a d'autres Naturalistes qui regardent cette substance comme du bitume mêle avec de la terre, qui a été cuit & durci par l'action du feu soûterrain.
Le sentiment de M. Wallerius, savant minéralogiste Suédois, est que les charbons fossiles sont produits par une huile de pétrole ou par du naphte, qui après s'être joints avec de la marne ou du limon, se sont durcis par la suite des tems, & ont formé des couches de charbon, après qu'une vapeur sulphureuse passagere est venue à s'y joindre.
Quoi qu'il en soit de tous ces sentimens, il paroît très - probable qu'on doit attribuer au charbon minéral, ainsi qu'aux différens bitumes, au jayet & au succin, une origine végétale; & il semble qu'en rapprochant toutes les circonstances, on ne trouvera rien de plus plausible que ce sentiment. Les veines & couches de charbon minéral sont ordinairement couvertes d'une espece de pierres feuilletées & écailleuses, semblables à l'ardoise, sur lesquelles on trouve très - souvent des empreintes de plantes des forêts, & sur - tout de fougere & de capillaire, dont les analogues ne sont point de notre continent: c'est ce qu'on peut voir dans l'excellent mémoire que M. de Jussieu a donné sur les empreintes qui se trouvent dans certaines pierres des environs de S. Chaumont en Lyonnois. Voyez les Mém. de l'Académ. royale des Sciences de Paris, année 1718. Il arrive très - souvent qu'on remarque une texture parfaitement semblable à celle des couches ligneuses, dans les feuilles ou lames dont le charbon minéral est composé; & Stedler rapporte qu'on a trouvé en Franconie, près de Grunsbourg, une espece de charbon de terre qui étoit composé de fibres ou de filamens paralleles les uns aux autres, comme ceux du bois: le même auteur ajoûte que quand on cassoit ce charbon, l'endroit de la fracture étoit l>isant comme de la poix. Un autre auteur dit qu'au duché de Wirtemberg, près du couvent de Lorch, dans des lits d'argille vitriolique & grise, on a trouvé du charbon fossile, qui par l'arrangement de ses fibres prouve qu'il doit son origine à du bois de hêtre. Voyez selecta physico - OEconomica, vol. I. p. 442.
Mais ce qui prouve encore d'une maniere plus convaincante que c'est à du bois que le charbon > terre doit son origine, c'est le bois fossile qui a été trouvé depuis quelques années en Allemagne, dans le comté de Nassau: il est arrangé dans la terre, & y forme une couche qui a la même direction que celle du charbon minèral, c'est à - dire qui est inclinée à l'horison. A la surface de la terre on rencontre un vrai bois résineux, assez semblable à celui du gayac, & qui n'est certainement point de notre continent: plus on enfonce en terre, plus on trouve ce bois décomposé, c'est - à - dire friable, feuilleté, & d'une [p. 191]
Il y a donc tout lieu de croire que par des révolutions arrivées à notre globe dans les tems les plus reculés, des forêts entieres de bois résineux ont été englouties & ensevelies dans le >ein de la terre, où peu - à - peu & au bout de plusieurs siecles, le bois, après avoir souffert une décomposition, s'est ou changé en un limon, ou en une pierre, qui ont été pénétrés par la matiere résineuse que le bois lui - même contenoit avant sa décomposition.
On trouve du charbon minéral dans presque toutes les parties de l'Europe, & sur - tout en Angleterre: ceux qui se tirent aux environs de Newcastle sont les plus estimés; aussi font - ils une branche très - considérable du commerce de la grande Bretagne. Il y en a des mines très - abondantes en Ecosse, où l'on en trouve entre autres une espece qui a assez >sistence pour prendre le poli à un certain poin> Anglois le nomment cannel coal: on en fait des boîtes, des tabatieres, des boutons, &c. La Suede & l'Allemagne n'en manquent point, non plus que la France, où il s'en trouve une très - grande quantité de la meilleure espece. Il y en a des mines en Auvergne, en Normandie, en Hainaut, en Lorraine, dans le Forès, & dans le Lyonnois.
Les mines de charbon se rencontrent ordinairement
dans des pays montueux & inégaux: on a pour
les reconnoître des signes qui leur sont communs
avec les autres especes de mines métalliques. Voyez
l'art.
Le charbon minéral se trouve ou par couches ou par veines dans le sein de la terre: ces couches v><cb->
On verra aux
Le charbon fossile se rencontre entre plusieurs lits de
terres & de pierres de différentes especes; telles que
l'ardoise, le grais, des pierres plus dures, que les Anglois nomment whin; des pierres à siguiser, des pi><->
res à chaux, entro - mêlées d'argille, de mar>e, de sable,
&c. Ces diffétens lits ont différentes épaiss>s
que l'on ne peut point déterminer, paroe que cela
varie dans tous les pays: ces lits ont la même direction
ou la même inclinaison que les couches ou
filons de charbon, à moins que quelque obstacle,
que les Anglois nomment trouble, embarras, ou dikes, digues, ne vienne à interrompre leur direction
ou leur parallélisme; ces obstacles ou digues sont
des roches formées après coup, qui viennent couper
à angles droits, ou obliquement ou en tout sens,
non - seulement les couches de charbon de terre, mais
encore tous les lits de terre & de pierre qui sont au - dessus
ou en - dessous. On peut voir dans la
M. Triewald nous apprend qu'on connoît la proximité d'une pareille digue ou roche sauvage, lorsque le charbon est d'une couleur de gorge de pigeon, ou >rné des différentes couletirs de l'arc - en - ciel.
Par ce qui précede on voit que rien n'est plus
avantageux pour les propriétaires d'une mine de
charbon de>rrs, que lorsqu'elle suit une pente douce,
& n'est que peu inclinée par rapport à l'horison;
c'est ce que les Anglois nomment flat broad
>oal: pour lo> on n'est point obligé de faire des
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