ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"102"> établi par l'édit du 1er Juin 1737, composé de quatre conseillers d'état ordinaires.

Avant & depuis la création de l'office de chancelier en Lorraine, le Barrois mouvant a toûjours été du ressort de la grande chancellerie de France.

Chancelier de Lyon, (Page 3:102)

Chancelier de Lyon, ou garde du scel royal de Lyon, étoit anciennement celui qui avoit dans cette ville la garde du scel royal pour les contrats. Il en est fait mention dans des lettres de Philippe VI. dit de Valois, du mois d'Avril 1347, portant reglement pour les officiers royaux de la justice de Lyon. Il avoit coûtume de prendre un droit pour l'ouverture des testamens; ce qui fut confirmé par ces mêmes lettres, à condition qu'il en useroit modérément.

Chancelier des comtes du Maine, (Page 3:102)

Chancelier des comtes du Maine, voyez ci - devant Chancelier des comtes et ducs d'Anjou, &c.

Chancelier de la maison commune de (Page 3:102)

Chancelier de la maison commune de Toulouse, étoit un officier qui avoit la garde du scel royal dans la maison - de - ville de Toulouse. Il en est fait mention dans des lettres de Philippe VI. dit de Valois, du 14 Juin 1345, rapportées dans le recueil des ordonnances de la troisieme race, tome II. pag. 230.

Chancelier de Malthe, (Page 3:102)

Chancelier de Malthe, voyez ci - après Chancelier dans les ordres de Chevalerie, à la fin de l'article.

Chancelier de la Marche, (Page 3:102)

Chancelier de la Marche, étoit celui qui avoit la garde du sceau des princes qui tenoient le comté de la Marche à titre d'apanage.

Chancelier de Meaux (Page 3:102)

Chancelier de Meaux ou de la commune de Meaux, voyez Chancelier de la commune.

Chancelier de Medecine, (Page 3:102)

Chancelier de Medecine, voyez ci - devant Chancelier des Facultés de l'Université de Montpellier.

Chancelier de Milan, (Page 3:102)

Chancelier de Milan, étoit un chancelier du roi de France, pour l'état de Milan en particulier. François I. ayant fait en 1515 la conquête du duché de Milan, créa chancelier de cet état Antoine Duprat, qui étoit déjà chancelier de France: il tint en même tems l'office de chancelier de Milan, tant que François I. conserva le Milanès.

Chancelier de Narbonne, (Page 3:102)

* Chancelier de Narbonne, voyez Chancelier du chastelain du chastel de Narbonne.

Chancelier de Navarre, (Page 3:102)

Chancelier de Navarre, étoit d'abord le chancelier particulier des anciens rois de Navarre. Thibaut VI. roi de Navarre, avoit un vice - chancelier, suivant des lettres de l'an 1259.

Lorsque ce royaume fut joint à la France par le mariage de Philippe III. dit le Hardi, avec Jeanne reine de Navarre & comtesse de Champagne, on conserva la chancellerie de Navarre.

Cette chancellerie étoit distincte & séparée de celle de France; mais l'émolument qui en provenoit, tournoit également au profit du roi, suivant une ordonnance de Philippe V. dit le Long, du mois de Février 1320; & lorsqu'il n'y avoit point de chancelier de Navarre, le chancelier de France recevoit quelquefois l'émolument de la chancellerie de Navarre: témoin un compte du 21 Septembre 1321, suivant lequel Philippe V. dit le Long, étant en son grand - conseil, fit don au chancelier Pierre de Chappes des ém olumens du sceau de Champagne, Navarre, & des Juifs, qu'il avoit reçus sans en avoir rendu compte.

Jeanne, fille de Louis X. dit Hutin, ayant hérité de la Navarre, & l'ayant portée dans la maison d'Evreux, il y eut encore alors des rois particuliers de Navarre qui avoient leurs chanceliers. Philippe, comte d'Evreux & roi de Navarre par Jeanne sa femme, signa des lettres en 1328, à la relation de son chancelier.

La reine Jeanne ayant survêcu à son mari, avoit son chancelier: il en est parlé dans des lettres de Charles VI. du mois de Juillet 1388, qui font mention que les francs bourgeois de la tour du château d'Evreux avoient été approchés, c'est - à - dire mandés devant le chancelier de la reine de Navarre, & quelques autres personnes pour les obliger de contribuer aux tailles qui avoient été ordonnées pour la guerre.

Guy du Faur, seigneur de Pibrac, président au parlement de Paris, étoit chancelier de Marguerite de France, reine de Navarre: il avoit son hôtel à Paris.

Il y a apparence que le chancelier de Navarre fut supprimé apprès l'avenement d'Henri IV. roi de Navarre, à la couronne de France. Voyez les ordonnances de la troisieme race, tom. I. pag. 737. & tome VII. pag. 205. 466. & 597. Sauval, antiquités de Paris, tome II. p. 151. Tessereau, hist. de la chancellerie, liv. j.

Chancelier de Nonette, (Page 3:102)

Chancelier de Nonette, voyez ci - devant Chancelier de Laugeac.

Chancelier de Normandie; (Page 3:102)

Chancelier de Normandie; les ducs de Normandie avoient leur chancelier, de même que tòus les autres grands vassaux de la couronne. Mais ce qui est plus remarquable, c'est que quand Philippe Auguste eut conquis la Normandie, il joüit de cette province comme d'une souveraineté particuliere, & il y avoit un chancelier en Normandie. Le chancelier de France étoit quelquefois en même tems chancelier de Normandie; & pour ces deux offices, il n'avoit en tout que 2000 liv. parisis de gages.

Jean de Dormans, qui étoit chancelier de Normandie pour Charles V. alors duc de Normandie & dauphin de France, avoit 1000 liv. de gages en cette qualité, outre les bourses, registres, & autres droits accoûtumés: il conserva ces mêmes gages & droits, avec les gages & droits de chancelier de France, lorsque Charles V. régent du royaume, le chargea du fait de la chancellerie de France, en l'absence du chancelier.

Le chancelier du duc de Normandie jugeoit certaines affaires avec le conseil du duc, comme il est aisé de le voir par des lettres de Charles V. alors duc de Normandie & dauphin de France; dans lesquelles il est fait mention d'une contestation mûe entre le maire & les arbalêtriers de Roüen, que le chancelier du duc de Normandie jugea, après en avoir délibéré avec le conseil.

Lorsque Charles V. alors régent du royaume, eut conquis la Normandie, il l'unit à la couronne, & il n'y eut plus de chancelier. Voyez les ordonnances de la troisieme race, tome III. pag. 212. & 213. & tome VI. page 538; le registre 92 du thrésor des chartes du Roi, intitulé registre des chartes de la chancellerie de Normandie, commençant au premier Octobre de l'an 1361. Sur les chancelleries de Normandie, voyez ciaprès au mot Chancelleries de Normandie.

Chancelier d'office, (Page 3:102)

Chancelier d'office, voyez ci - après Chancelier dans les ordres religieux.

Chancelier dans les ordres de chevalerie, (Page 3:102)

Chancelier dans les ordres de chevalerie, est celui qui a la garde du sceau de l'ordre, dont il scelle en cire blanche les lettres des chevaliers & officiers de l'ordre, & les commissions & mandemens émanés du chapitre ou assemblée de l'ordre: c'est lui qui tient registre des délibérations, & qui en délivre les actes sous le sceau de l'ordre: c'est le premier des grands officiers de chaque ordre.

Celui de saint Michel avoit autrefois son chancelier particulier, suivant l'article 12 des statuts faits en 1469. Lors de l'institution de cet ordre, le chancelier devoit être archevêque, évêque, ou en dignité [p. 103] notable dans l'église; & l'article 81 portoit que la messe haute seroit célébrée par le chancelier, s'il étoit présent, ou par un autre ordonné par le roi. Le prieuré de Vincennes, ordre de Grammont, étoit affecté aux chanceliers de l'ordre de saint Michel, qui ont été tous archevêques ou évêques, jusqu'en 1574. Trois cardinaux ont rempli cette place: savoir Georges d'Amboise, archevêque de Roüen: Antoine du Prat, chancelier de France; mais on croit qu'alors il n'étoit plus chancelier de l'ordre: & le cardinal de Créqui. Louis d'Amboise évêque d'Albi, Georges d'Amboise cardinal, & le cardinal du Prat, se qualifioient de chancelier de l'ordre du Roi. Philippe Huraut seigneur de Chiverny, maître des requêtes, chancelier du duc d'Anjou roi de Pologne, fut chancelier de l'ordre de saint Michel, après la mort du cardinal de Créqui, en 1574: c'est le premier séculier qui ait eu cette charge. Il reçut le serment du roi Henri III. pour la dignité de chef & souverain de l'ordre, à son retour de Pologne. Au mois de Décembre 1578, il fut fait chancelier, commandeur & surintendant des deniers de l'ordre du Saint - Esprit, que Henri III. venoit d'instituer. Quelques - uns de ses successeurs prirent des provisions séparées pour les deux charges de chanceliers: les appointemens de chacune de ces charges étoient aussi distingués dans les comptes; mais dans la suite les deux charges & tous les droits qui y sont attachés, ont été réunis en une seule provision; c'est pourquoi le chancelier de l'ordre du Saint - Esprit prend le titre de chancelier des ordres du Roi.

Il a aussi le titre de commandeur des ordres du Roi; il doit faire preuve de noblesse paternelle, y compris le bisayeul pour le moins, & porte le collier comme les chevaliers. Guillaume de l'Aubespine, chancelier des ordres, obtint en 1611 une pension de 3000 liv. pour le dédommager du prieuré de Vincennes, qui avoit été affecté aux chanceliers de saint Michel, & dont ils cesserent de joüir lorsque Philippe Hutaut de Chiverny fut pourvû de cette charge en 1574. Cette pension a passé aux chanceliers des ordres sur le pié de 4000 liv. par an, depuis 1663.

L'office de garde des sceaux des ordres du Roi a été plusieurs fois desuni de celui de chancelier; savoir en 1633 jusqu'en 1645, depuis 1650 jusqu'en 1654, depuis 1656 jusqu'en 1661, & enfin depuis le 25 Août 1691 jusqu'au 16 Août suivant.

Le chancelier des ordres est aussi ordinairement surintendant des deniers ou finances des ordres; mais cette charge de surintendant a été quelquefois séparée de celle de chancelier.

Pour ce qui est du chancelier de l'ordre royal & militaire de saint Louis, il n'y en avoit point d'abord. Depuis l'institution de l'ordre faite en 1693 jusqu'en 1719, le sceau de l'ordre étoit entre les mains du garde des sceaux de France; ce ne fut que par édit du mois d'Avril 1719, que le Roi érigea en titre d'office héréditaire un grand - croix chancelier & garde des sceaux de cet ordre: c'est le premier des officiers grands - croix. L'édit porte, que le chancelier & autres grands officiers du même ordre, joüiront des mêmes priviléges que les grands officiers de l'ordre du Saint - Esprit; que dans les cérémonies & pour la séance, ils se conformeront à ce qui se pratique dans le même ordre du Saint - Esprit; que le chancelier garde des sceaux de l'ordre de saint Louis portera le grand cordon rouge, & la broderie sur l'habit; que les lettres ou provisions de chevaliers seront scellées du sceau de l'ordre, qui demeurera entre les mains du chancelier - garde des sceaux de cet ordre; que le chancelier & autres grands officiers prêteront serment entre les mains du Roi; que les autres officiers préteront serment entre les mains du chancelier de l'ordre; que le chancelier aura en garde le sceau de l'ordre, & fera sceller en sa présence les lettres de provisions & autres expéditions, & qu'en toutes occasions il fera telles & semblables fonctions que celles qui sont exercées dans l'ordre du Saint - Esprit par le chancelier de cet ordre; que le garde des archives scellera, en présence du chancelier, les provisions des grands croix, commandeurs, chevaliers, & officiers, & autres expéditions; que les hérauts d'armes recevront les ordres du chancelier & du grand prevôt. M. d'Argenson, garde des sceaux de France, fut le premier chancelier de cet ordre; & depuis, cette dignité est toûjours demeurée dans sa maison. Voyez l'édit de création de l'ordre de saint Louis, de mais d'Avril 1693, & celui du mois d'Avril 1719.

L'ordre royal, militaire, & bospitalier de Notre - Dame du Mont - Carmel & de saint Lazare de Jérusalem, a aussi son chancelier - garde des sceaux.

Dans l'ordre de Malthe, outre le chancelier qui est auprès du grand - maître, il y a encore un chancelier particulier dans chaque grand - prieuré: ainsi comme il y en a cinq en France, il y a autant de chanceliers. Les commissions & mandemens du chapitre ou assemblée des chevaliers, sont scellés par le chancelier: c'est lui qui tient le registre des délibérations, & qui en délivre des extraits sous le sceau de l'ordre. Ceux qui se présentent pour être reçus chevaliers de l'ordre, prennent de lui la commission qui leur est nécessaire pour faire les preuves de leur noblesse; & après qu'elles ont été admises dans le chapitre, il les clot & y applique le sceau pour être ainsi envoyées à Malthe.

Chanceliers des petits - fils de France, (Page 3:103)

Chanceliers des petits - fils de France, voy. ci - devant Chanceliers des fils de France.

Chancelier dans les ordres religieux, (Page 3:103)

Chancelier dans les ordres religieux, est un religieux qui tient registre des actes & papiers concernant le monastere, & qui est chargé du soin de ces papiers. Il y a apparence qu'il a été ainsi nommé, parce qu'il avoit aussi la garde du sceau de la maison, ou bien parce qu'il avoit la garde de tous les actes qui étoient scellés.

On trouve dans les archives de l'abbaye de saint Germain des Prés - lez - Paris, un acte du xje siecle, qui fait mention d'un chancelier qui étoit alors dans cette abbaye.

Dans le procès - verbal des coûtumes de Lorraine, du premier Mars 1594, comparut Jean Gerardin, chanoine & chancelier d'office en l'église de Remiremont.

Il y a encore présentement un chancelier dans l'église abbatiale de sainte Génevieve. Voyez ci - devant Chancelier de l'église de sainte Génevieve. Il y en a aussi dans plusieurs congrégations de l'ordre de saint Benoît.

Chancelier d'Orléans, (Page 3:103)

Chancelier d'Orléans, étoit le chancelier particulier des ducs d'Orléans pour leur apanage. Loysel, en son dialogue des avocats, dit que M. Pierre l'Orfevre étoit chancelier d'Orléans du tems de Charles VI. On dit présentement, chancelier - garde des sceaux du duc d'Orléans, ou chancelier de l'apanage de M. le duc d'Orléans. Voyez ci - devant Chancelier des fils et petits - fils de France.

Chancelier de Poitiers (Page 3:103)

Chancelier de Poitiers ou des comtes de Poitiers, étoit celui qui avoit la garde du sceau des princes de la maison royale, qui joüissoient du comté de Poitiers à titre d'apanage. Le comte de Poitiers, fils du roi Jean, avoit son chancelier: il en est fait mention dans des lettres de Jean comte de Poitiers, fils de Charles V. du 2 Juillet 1359, auxquelles fut présent son chancelier, qui est qualisié cancellarius Pictaviensis. Ce comte de Poitiers qui étoit aussi lieutenant pour le roi dans le Languedoc, quittant cette province par l'ordre de son pere qui le rappella pour le donner en ôtage au roi d'Angleterre, laissa pour lieutenant dans le pays son

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