ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"64"> cependant qu'elles n'ayent de grands inconvéniens, par la difficulté de les écouvillonner exactement. C'est à quoi il paroît qu'on pourroit remédier assez aisément, en ajoûtant à l'écouvillon ordinaire une espece de petit boudin, à - peu - près de même longueur & de même diametre que la petite chambre. Mais on peut écouvillonner ces sortes de pieces avec l'écouvillon ordinaire; il est suffisant pour nettoyer l'entrée, & une partie de l'intérieur de la petite chambre; parce que la disposition de cette chambre ne permet guere qu'il s'y arrête de petites parties de feu, comme il pourroit s'en arrêter dans les chambres sphériques. Celles - ci étoient plus étroites à leur ouverture que dans leur intérieur, & par - là la partie du métal proche de l'ouverture de la chambre, pouvoit souvent arrêter & retenir quelque peu de feu dans l'intérieur de la chambre. Nos nouvelles petites chambres qui forment un petit canal entierement égal & uniforme, ne sont pas dans le cas de produire le même accident.

L'adoption que l'artillerie de France en a faite, est d'ailleurs une preuve de leur bonté; parce qu'il est à présumer qu'elle ne les a adoptées qu'après en avoir reconnu l'avantage par l'expérience, qui dans ces sortes de matieres doit l'emporter sur les raisonnemens.

Le fond de l'ame de toutes les pieces est arrondi dans toute sa circonférence, par de petits arcs, dont le rayon est d'environ le quart du calibre de la piece. Cet arrondissement donne lieu d'écouvillonner la piece plus exactement, & il augmente encore la force du métal, vers la culasse, & vers la lumiere. Dans les pieces de 12 & de 4, le canal de la lumiere aboutit à 8 lignes du fond de la premiere, à 7 du fond de la seconde, & à 6 de celui de la troisieme. Traité d'artillerie par M. Leblond.

Chambre (Page 3:64)

Chambre ou Fourneau, se dit en terme de guerre, de l'endroit où se met la poudre d'une mine. Voyez Fourneau.

C'est ordinairement une cavité de 5 à 6 piés cubes, & de forme cubique.

Pour que la poudre agisse avec tout l'effort dont elle est capable, dans la chambre ou le sourneau de la mine, il faut qu'il n'y ait point de vuide, parce qu'alors tout l'effort de sa dilatation fait immédiatement impression sur les terres qui l'environnent.

Il faut, pour déterminer la grandeur du fourneau, savoir la quantité de poudre que peut occuper un pié cube d'espace; (tout le monde sait qu'un cube est un solide terminé par six quarrés égaux, comme un dez à jouer.) l'expérience a fait voir, comme le dit M. de Saint - Remi, qu'il en faut 80 livres. Il suit de - là que 100 livres en occuperon un pié & unquart; 140 livres, un pié & demi; & 160 livres, un pié trois quarts, & c.

Il est à remarquer cependant que tout le monde ne convient pas qu'un pié cubique de poudre en contienne 80 liv. car on a des expériences particuculieres par lesquelles on a trouvé:

1°. Que la poudre étant mise legerement dans un vase cubique d'un pié, n'en contenoit que 60 liv. 2 onces.

2°. Que la même poudre étant fort affaissée, le vase en contenoit 95 liv. 5 onces; mais cette pesanteur peut varier suivant le plus ou le moins de salpêtre qu'il y a dans la poudre.

Il est d'usage de faire la chambre de la mine de figure cubique, parce que le feu prenant au milieu, se communique plus également vers tous les parois du fourneau. On pourroit par cette raison la faire sphérique, mais sa construction seroit plus difficile. Il y a cependant des personnes fort habiles dans la science des mines, qui prétendent qu'on pourroit faire le fourneau en espece de coffre, dont la hauteur se<cb-> roit moindre que la longueur, parce qu'alors la mine donneroit une excavation plus large; mais comme l'expérience n'a pas encore confirmé suffisamment ces idées, on ne parlera ici que de la chambre ordinaire, c'est - à - dire de la cubique.

Pour faire un cube qui tienne telle quantité de poudre que l'on voudra, comme par exemple 100 livres; voici comment l'on y parviendra.

Le pié cube contient 80 liv. de poudre, par conséquent 100 livres contiennent un pié cube & un quart d'espace. J'observe que cette quantité contient 2160 pouces cubes; car pour avoir la base d'un pié cube, il faut d'abord commencer par multiplier 12 par 12, dont le produit est 144; & pour avoir son solide, il faut multiplier sa base par sa hauteur, c'est - à - dire 144 par 12, qui donne pour produit 1728 pouces cubes. Il faut à cette quantité ajoûter l'espace qu'occupent 20 livres de poudre, c'est - à - dire 432, ce qui fait 2160 pouces cubes pour l'espace total que l'on cherche. Il reste à chercher le côté d'un cube qui contienne cette quantité. C'est ce qu'on trouve en en extrayant la racine cube. On aura pour ce côté environ 13 pouces. Ait si la base d'une mine dans laquelle on veut mettre 100 livres de poudre, doit être un quarré dont le coté soit de 13 pouces, & la hauteur de cette. chambre doit aussi être de 13 pouces.

Il est aise de faire une table des dimensions que l'on doit donner aux chambres des mines, pour toutes les quantités de poudre dont on veut les charger. Il faut seulement observer qu'elles doivent être un tiers plus grandes que ne le comportent les poudres qu'elles doivent renfermer, afin qu'elles puissent contenir les planches dont on couvre assez ordinairement les côtés, & la paille sur laquelle on met la poudre pour l'empêcher de contracter l'humidité. On joint ici une table de M. de Vauban, que l'on trouve dans son traité de l'Attaque des places, laquelle servira à trouver tout d'un - coup le côté de la chambre, relativement à la quantité de poudre qu'elle doit contenir, ayant égard aux planches & à la paille qu'on y met pour tenir la poudre séchement.

Table pour la charge des mines, suivant M. le ma 
réchal de Vauban, dans laquelle on trouve la me 
sure des chambres ou fourneaux des mines déter 
minée relativement à la quantité de poudre qu'elles
 doivent contenir, & à la hauteur des terres du rem 
part au - dessus des chambres.
Hauteur    Profondeur Mesure Quantite
des remparts        des galeries     des chambres       de poudre
au - dessus          jusqu'aux      en piés & pouces     nécessaire
   des              chambres.        communs.           à la charge
 chambres.                                               des mines.
Piés.      Piés.  Piés. Pouces. Livres.
     10                 5             0          7                 10
     12                 6             0          8                 18
     14                 7             0         10                 28
     16                 8             0         11                 42
     18                 9             1          1                 60
     20                10             1          2                 82
     22                11             1          3                109
     24                12             1          4                142
     26                13             1          5                180
     28                14             1          7                226
     30                15             1          9                277
     32                16             1         10                336
     34                17             1         11                403
     36                18             2          2                479
     38                19             2          2                564
     40                20             2          4                617
     42                21             2          5                761
[p. 65]
Piés.       Piés.  Piés. pouces.  Livres.
     44                22             2          6                875
     46                23             2          8               1000
     48                24             2          9               1136
     50                25             2         10               1294
     52                26             3          0               1444
     54                27             3          1               1617
     56                28             3          3               1803
     58                29             3          4               2004
     60                30             3          6               2218
     62                31             3          7               2447
     64                32             3          8               2692
     66                33             3         10               2952
     68                34             3         11               3229
     70                35             4          0               3522
     72                36             4          2               2883
     74                37             4          3               4161
     76                38             4          4               4510
     78                39             4          6               4873
     80                40             4          7               5258
                                                             (Q)

Chambre cylindre, (Page 3:65)

Chambre cylindre, est aussi dans le mortier un enfoncement cylindrique, pour mettre la poudre de sa charge. Les mortiers qui ont de ces sortes de chambres sont appellés à l'ancienne maniere.

Le mortier a encore des chambres sphériques, à poire, & en cone tronqué. Voyez Mortier. (Q)

Chambre, (Page 3:65)

Chambre, se dit, en Maréchallerie, du vuide qu'on pratique dans une selle de cheval, d'un bât, ou d'un colier, en retirant un peu de la bourre, lorsque le cheval est blessé ou foulé en quelque endroit, pour empêcher que la selle ne porte dessus.

Chambre (Page 3:65)

Chambre ou Banc, (Saline.) voyez Banc.

Chambre, (Page 3:65)

* Chambre, (Manufacture en toiles, coton, soie, & c.) c'est ainsi que les ouvriers appellent l'intervalle vuide compris entre deux lames quelconques du peigne, dans lequel passe un nombre plus ou moins grand de fils de chaîne, selon l'étoffe que l'on travaille. Voyez Chaîne.

Chambre, (Page 3:65)

* Chambre, (Verrerie.) ce sont des ouvertures particulieres pratiquées dans les murailles du four & au niveau des siéges, pour la commodité de manoeuvrer sur les pots, quand il leur arrive de casser. Il y a autant de chambres que de pots, E'les ont communément six pouces de largeur sur huit pouces de hauteur. Voyez Loge; voyez aussi les Planches de Verrerie, & leur explication. La manoeuvre qui se fait sur les pots, à l'aide des chambres, s'appelle chambrer. Voyez l'article Verrerie.

Chambre: les Vitriers (Page 3:65)

Chambre: les Vitriers appellent ainsi le creux qui est dans la verge de plomb où ils placent le verre, lorsqu'ils font des panneaux de vitre. Voyez Verge, Panneaux, Vitre, & c.

Chambre, (Page 3:65)

* Chambre, (Chasse & Oeconomie rustique.) c'est ainsi qu'on appelle un piége que l'on tend aux loups & autres animaux mal - faisans & capables de résister à l'homme. On prend des pieux a, a, a, b, b, b, de douze à quinze pouces de circonférence, Planc. de Chasse; on en forme une enceinte R, a, b, S, en les enfonçant fortement en terre, à la distance de deux ou trois pouces les uns des autres; on les fixe les uns aux autres par quelques perches pp, pp, pp, qu'on y attache en - travers; on laisse à cette enceinte de pieux une espace vuide, auquel on adapte une porte solide & capable de se fermer d'elle - même en se mouvant librement sur ses gonds S, M, N; on tient cette porte entr'ouverte par le moyen d'un bâtonnet T, au milieu duquel il y a une corde V, qui va se rendre dans un anneau X attaché à l'un des pieux qui forment le fond de la chambre; on attache la proie Y, qui doit servir d'appas à l'animal, à l'extrémité de cette corde. Lorsque l'animal est entré dans la chambre, il ne manque pas de se jet<cb-> ter sur la proie; de tirer la corde à laquelle elle est attachée, & d'emporter le bâtonnet au milieu duquel la corde correspond. Le bâtonnet emporté, la porte se ferme, & l'animal se trouve enfermé dans la chambre. Pour que la porte se ferme avec plus de vîtesse, on a coûtume de la charger parderriere d'une grosse perre D. On voit encore, sans qu'il soit besoin d'en avertir, qu'il faut que les pieux ayent une certaine hauteur, pour que l'animal ne puisse s'échapper de la chambre en l'escaladant. On a rompu quelques pieux dans la figure, afin qu'on pût voir l'intérieur de la chambre.

Chambre du cerf, (Page 3:65)

* Chambre du cerf, (Venerie.) se dit de l'endroit où le cerf se repose pendant le jour.

Chambre, (Page 3:65)

Chambre, (la) Géog. mod. petite ville de Savoie au comté de Maurienne, sur la riviere d'Arc.

CHAMBREE (Page 3:65)

CHAMBREE, s. f. se dit, sur - tout en langage Militaire, de l'assemblée de plusieurs soldats dans le même lieu, soit pour y vivre, soit pour y séjourner. Voyez Chambrer. (Q)

Chambrée, (Page 3:65)

* Chambrée, se dit, dans les carrieres d'ardoises, des différentes profondeurs auxquelles la carriere a été percée; & l'on appelle bonne chambrée, celle où l'ardoise a la dureté & les autres qualités convenables aux usages qu'on fait de ce fossile. Voyez l'article Ardoise.

CHAMBRELLAGE (Page 3:65)

CHAMBRELLAGE, s. m. terme usité dans quelques coûtumes, qui signifie la même chose que chambellage. Voyez Chambellage. (A)

CHAMBRER (Page 3:65)

CHAMBRER, faire chambrée; c'est, en terme Militaire, loger dans la même chambre ou la même baraque, ou canonniere. (Q)

Chambrer, (Page 3:65)

Chambrer, en termes de Verrerie; voyez Chambre.

CHAMBRERIE (Page 3:65)

CHAMBRERIE, s. f. étoit une justice attachée à l'office de chambrier de France, & à la maison de Bourbon qui possédoit cet office: elle donnoit le titre de pairie. Cette justice & l'office de chambrier furent supprimés & réunis à la couronne par François I. en 1545, lorsque le connétable de Bourbon, qui étoit grand - chambrier du Roi, sortit du royaume. Voyez Chambriér.

Chambrerie, (Page 3:65)

Chambrerie, est un office dans certaines églises collégiales, qui conliste à avoir soin des revenus communs.

C'est aussi un office claustral dans quelques monasteres, où le chambrier a soin des revenus, des greniers, du labourage, & des provisions, tant pour la bouche que pour le vestiaire.

En quelques églises, la chambrerie est érigée en titre de bénéfice. Il y en a même où c'est une dignité. Voyez Chamarier & Chambrier. (A)

CHAMBRIER (Page 3:65)

CHAMBRIER de France, (grand) Hist. mod. Cet officier possédoit autrefois une des cinq grandes charges de la couronne; & il étoit non - seulement distingué du grand - chambellan, mais il lui étoit en quelque maniere supérieur par l'étendue de son pouvoir. Il signoit les chartes & autres lettres de conséquence. Pendant un long tems, il précéda le connétable, & il jugeoit avec les pairs de France: ce qui lui fut accordé par arrêt de l'an 1224. Le grand-chambrier avoit la surintendance de la chambre du roi, de ses habillemens, & de ses meubles, II avois sa jurisdiction à la table de marbre du palais à Paris; & il tenoit sa charge à fief & hommage du roi, comme le reconnut le comte d'Eu en 1270, à l'égard du roi saint Louis. Les princes de la maison royale de Bourbon de tems immémorial avoient possédé cette charge; comme on le remarque sur les inscriptions de leurs tombeaux aux Jacobins de Paris, & à la galerie basse du château de Moulins: ils ont prérendu même qu'elle étoit héréditaire dans leur maison. Après la mort de Charles dernier due de bourbon en 1527, le François I. la donna à Charles de

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