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La hauteur de ce coffre est comme divisée en deux
par des traverses 22, 22, 22, qui en font tout le
tour, excepté par - devant. On appelle ces traverses,
ceintures. Elles sont assemblées avec les montans
à tenons & à mortoises, & sont ornées de diverses
moulures. La partie inférieure de la chaise est
fermée par des panneaux 23, 23, enrichis de
peintures ou chargés des armes du propriétaire. Ces
panneaux sont de bois de noyer, & ont deux lignes
d'épaisseur au plus. Il faut qu'ils soient d'une seule
piece pour être solides. On les garnit intérieurement
de nerfs ou ligamens de boeufs, battus, peignés,
& appliqués avec de la bonne colle - forte,
de maniere que les filets de ligamens traversent le
fil du bois. On unit cet apprêt par le moyen d'une
lissette. Voyez l'art.
Le dessus des panneaux de côtés est quelquefois tout d'une piece, & d'autres fois il est divisé en deux parties par un montant qui s'assemble dans la ceinture & dans le chassis de l'impériale: si le côté n'est pas divisé en deux panneaux, la chaise en sera plus solide. La partie du côté de devant qu'on appelle fenêtre 24, est occupée par une glace qui se leve & se baisse dans des coulisses pratiquées aux montans; ensorte que quand la glace est baissée, elle est entierement renfermée dans un espace pratiqué derriere le panneau qu'on appelle la coulisse. Il y a à ces glaces, ainsi qu'à celle de devant, en - dedans de la chaise, un store de taffetas, & en - dehors un store de toile cirée 25, 25 placés sous la gouttiere de la corniche de l'impériale. Le store du dedans garantit du soleil; celui de dehors, de la pluie, de la grêle, & autres injures du tems. La partie 26 de la chaise au - dessus de la ceinture & à côté de la fenêtre s'appelle custode. Elle est fermée à demeure, ainsi que le dossier, & couverte de cuir tendu sur les montans & entouré de clous de cuivre doré; il n'y a point là de panneaux. Le cuir bien tendu est seulement matelassé de crin, & les matelas soutenus par des sangles qui empêchent que le cuir ne soit enfoncé. Les
Le siege est appuyé au dossier, un peu au - dessous de la ceinture. C'est un véritable coffret dont le couvercle se leve à charniere, & est recouvert d'un coussin, sur lequel on s'assied. Tout l'intérieur de la chaise est matelassé de crin, & tendu de quelque étoffe précieuse, mais de résistance, comme velours, damas, &c.
La porte 27 est sur le devant. Cette porte qu'on appelle porte à la Toulouse, a ses couplets à charniere dans une ligne horisontale, & s'ouvre par le haut en se renversant du côté du cheval de brancard sur la courroie qu'on appelle support de porte, & qui est tendue au - travers du brancard, à un pié environ au - dessus de la traverse des soupentes. Cette porte differe principalement des portes ordinaires, en ce que celles - ci ont leurs gonds & sont mobiles dans une ligne verticale.
Les panneaux 28 du côté de cette porte sont des especes de triangles séparés en deux parties par un joint. La partie inférieure qui est adhérente au brancard de chaise s'appelle gousset. C'est vis - à - vis un de ces goussets que le brancard dérobe dans notre figure, que doit être le marche - pié 29. Ce marchepié est de cuir; il est fixé sur le brancard qu'il entoure. C'est là, ainsi que le mot l'indique assez, que le propriétaire met le pié pour entrer dans sa chaise.
La porte à la Toulouse ne monte guere plus haut que la ceinture de la chaise. Elle s'applique contre les montans de devant. Ces montans sont renforcés au - dessus de la porte, d'une piece de bois où l'on a pratiqué une rainure appellée apsiché, dans laquelle la glace du devant peut glisser: lorsque cette glace est baissée, elle est entierement renfermée dans la porte. La porte est composée extérieurement d'un panneau semblable à ceux de côté & de derriere, & intérieurement d'une planche matelassée de crin & recouverte de la même étoffe que le reste du dedans de la chaise. On voit évidemment qu'il n'est pas possible d'entrer dans la chaise, sans avoir abaissé la glace dans la portiere. Il y a encore à la portiere sur le milieu, une serrure à deux pêles, avec un bouton à olive; ces deux pêles vont se cacher dans un des montans. On peut aussi remarquer au - dessus de la ceinture, dans le montant de devant, contre lequel la porte s'applique en se fermant, une poignée M, que celui qui veut entrer dans la chaise saisit, & qui l'aide à s'élever sur le brancard.
Le dessus de l'impériale, outre les clous dorés dont il est enrichi, & qui attachent sur la carcasse de menuiserie dont nous avons parlé, le cuir qui la couvre, est encore orné de quatre ou six pommettes 30, 30, 30, de cuivre ciselées & dorées. Ces pommettes sont fixées à plomb au - dessus des montans des angles, quand il n'y en a que quatre. Quand il y en a six, les deux autres sont au - dessus des montans qui séparent les glaces des côtés, des custodes: mais dans ce cas la corniche de l'impériale est cintrée au - dessus des glaces.
Le fond ou le dessous de la chaise est occupé par un coffre qu'on appelle cave. Ce coffre 31 a environ six pouces de profondeur; il est fortement uni au chassis de la chaise par plusieurs bandes de fer; il est revêtu extérieurement de cuir cloué avec des clous dorés, & intérieurement d'une peau blanche; il s'ouvre en - dedans de la chaise; & c'est sur son couvercle pareillement revêtu de cuir que sont posés les pieds du voyageur.
Il ne nous reste plus maintenant qu'à expliquer comment la chaise est suspendue dans le brancard du train, & comment elle y est tenue dans une liberté telle qu'elle ne se ressent presque pas des chocs ou cahos que les roues pèuvent éprouver dans les chemins pierreux. [p. 17]
On commence par placer deux ressorts sous le devant de la chaise; ils y sont fixés par des boulons qui traversent le brancard de chaise; ces ressorts ont aussi 12, 13, 14 feuilles; ils s'appellent ressorts de devant; ils ont leurs boîtes. Nous pouvons remarquer ici, à propos de ces ressorts & des ressorts de derriere, qu'il y a d'autant plus de feuilles, que chaque feuille a été forgée mince, & qu'ils sont d'autant meilleurs & plus doux, tout étant égal d'ailleurs, qu'il y a plus de feuilles.
Ces boulons dont la queue est applatie sont arrêtés par plusieurs clous - à - vis sur la face extérieure des montans de devant, ensorte qu'ils soient bien affermis de ce côté; l'autre extrémité en est terminée par une fourchette appellée menotte, qui contient un rouleau. Les courroies sans fin appellées soupentes, passent sur ce rouleau & sur la traverse de soupente.
A l'arriere de la chaise, depuis les extrémités des ressorts dont nous venons de parler, jusqu'à environ trois pieds au - delà de la chaise, sont des pieces de bois fortement arrêtées au - dessous du brancard de chaise par plusieurs boulons - à - vis & écrous. Ces pieces de bois qu'on nomme apremonts, sont aussi terminées par des menottes qui contiennent un rouleau un peu conique. C'est sous ces rouleaux que passent les courroies ou soupentes de derriere, qui vont s'accrocher aux extrémités supérieures des ressorts de derriere, que nous avons décrits ci - dessus; elles s'y accrochent tout simplement par un trou qu'on a pratiqué sur la largeur de la soupente; le crochet du ressort est reçû dans ce trou.
Il est à propos de remarquer que les soupentes sont de deux pieces réunies par une forte boucle vis - à - vis du panneau de derriere de la chaise, & qu'elles embrassent la planche des ressorts, afin que l'effort qu'ils font soit perpendiculaire à leur point d'appui; c'est aussi par la même raison que la planche des ressorts est inclinée, ensorte que son plan soit perpendiculaire aux courroies.
Il est évident par cette disposition que la chaise est suspendue par les quatre coins: mais comme les points de suspension, loin d'être solides & immobiles, sont au contraire souples, lians, é'astiques, & rendent la chaise capable d'un mouvement d'oscillation fort doux dans la direction de l'inflexion des ressorts, c'est - à - dire de haut en - bas & de bas enhaut, & en même tems d'un autre mouvement d'oscillation non moins doux, selon la longueur de la voiture, dans la direction des brancards, ou de l'avant à l'arriere & de l'arriere à l'avant, les chocs que les roües éprouvent sur les chemins sont amortis par défaut de résistance, & ne se font presque point sentir à celui qui est dans la chaise.
Mais comme le centre de gravité de toutes les parties de la chaise est au - dessus des bandes ou liens qui l'embrassent par - dessous, & qui la tiennent suspendue, il pourroit arriver par l'inégalité perpétuelle des cahos qui se font tant à droite qu'à gauche, qu'elle fût renversée de l'un ou de l'autre côté. C'est pour remédier à cet inconvénient, qu'on a placé de part & d'autre les deux courroies de guindage, 9, 14, fixées d'un bout sur les brancards vers le marche - pié, passant dans les cramailleres de la chaise, ou guides de fer placés sur les faces latérales des montans de derriere, à la hauteur de la ceinture, & se rendant de l'autre bout sur les rouleaux de la tête des consoles, d'où elles vont s'envelopper sur les axes ou rouleaux des crics 19, qu'on voit aux extrémités, en - dessus de la traverse de ferriere 18, & qui servent à bander ou à relâcher à discrétion ces courroies.
La chaise ainsi assûrée contre les renversemens, soit en - devant, soit en - arriere, soit à droite, soit à gauche, n'étoit pas encore à couvert d'un certain
La chaise ainsi construite, il ne reste plus pour en
faire usage, que d'y atteler un ou plusieurs chevaux.
Le cheval de brancard se place devant la chaise
entre les brancards, comme le limonier entre les limons
d'une charrette. Voyez
Au côté gauche du cheval de brancard, on en attelle un autre qu'on nomme palonnier, parce qu'il est attelé à un palonnier 34, semblable à ceux des carrosses, avec cette différence qu'il est de deux pouces plus long du côté de la courroie qui l'embrasse, que de l'autre côté; le côté long du palonnier, >st en - dehors du brancard. Cet excès est occasionné par la facilité qu'il donne au cheval pour tirer. Le palonnier est, comme on voit dans la figure, fixé au brancard du côté du montoir par une courroie qui prend le palonnier à - peu - près dans le milieu, & passe dans une menotte 35 fixée à la face inférieure du brancard; ou bien il y a deux courroies qui vont se rendre aux échantignoles de chaque côté de la voiture, où elles sont arrêtées de la même maniere que les traits du cheval de brancard. On doit préférer cette derniere construction, parce que le palonnier tire également sur les deux brancards.
Au derriere de la chaise, à la derniere des quatre traverses qu'on appelle la gueule de loup, il y a un marche - pié de cuir placé sur le côté de cette traverse; il sert au domestique à monter derriere la chaise; & les extrémités antérieures des bras des brancards sont garnis de côté d'un morceau de cuir rembourré de crin, & attachés avec des clous dorés. Cette espece de petir matelas s'appelle feuture de brancard, & sert à garantir la jambe du postillon d'un choc contre le bras du brancard dont il seroit blessé, si l'endroit de ce bras où il choqueroit étoit nud.
Cette chaise de poste, que nous venons de décrire,
s'appelle chaise à ressorts en écrevisse, pour la distinguer
d'une autre espece de chaise de poste appellée
chaise à la Dalaine; la chaise de poste à ressorts en écrevisse est la plus ordinaire: les ressorts appellés à la
Dalaine, apparement du nom de leur inventeur,
s'appliquent plus souvent aux carrosses qu'aux chaises de poste.
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