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Chaise, (Page 3:14)
Au lieu de chaise, on peut se servir d'une table sur
laquelle on attache le dossier.
Dans l'un & l'autre cas il faut assujettir le malade
avec des liens. Voyez
Chaise de poste, (Page 3:14)
Les premieres chaises de poste parurent en 1664;
c'étoit un fauteuil soûtenu sur le miliéu d'un chassis,
porte par - derriere sur deux roues, & appuyé pardevant
sur le cheval. On en attribue l'invention à
un nommé de la Grugere. Le privilege exclusif en
fut accordé au marquis de Crenan, ce qui les fit appeller
chaises de Crenan. Les Chaises de Crenan ne furent
pas long - tems en usage; on les trouva trop pesantes;
& on leur préféra une autre espece de voiture
roulante qu'on fit sur le modele de celles dont
on se servoit en Allemagne long - tems auparavant,
& qui subsistent encore aujourd'hui parmi nous sous
le nom de soufflets. Voy.
Quoique la chaise de poste soit, ainsi que le carrosse,
la berline & les autres voitures d'appareil, l'ouvrage
du Sellier; plusieurs autres artistes concourent
cependant à sa construction: il faut distinguer
dans la chaise de poste deux parties principales; le
train ou brancard qui est l'ouvrage du Charron, &
le corps, le coffre ou la caisse dans laquelle le voyageur
se place. Ces deux parties sont elles - mêmes
composées d'un grand nombre d'autres dont nous
allons parler. Voy. la planche II.
Du brancard. Le brancard est, comme on voit, un chassis de bois dans le vuide duquel le corps ou la caisse est suspendue, comme il sera expliqué plus bas. Il est composé de deux longues barres de bois de frêne AB, AB, de dix - huit à vingt piés de longueur, assujetties parallélement l'une à l'autre par quatre traverses, ensorte que la distance d'entre les bras du brancard est d'environ trois piés & demi. Ces traverses & ces bras de brancard AB, AB, forment un chassis soutenu par deux roues E, E, faites comme celles des carrosses; mais les roues de la chaise & du carrosse sont dans la proportion de la grandeur & de la pesanteur de ces voitures. L'aissieu qui les joint traverse le brancard en - dessous, comme on voit méme fig.en 1,1,& y est assujetti par deux pieces de bois entaillées pour le recevoir. Ces pieces de bois s'appellent échantignoles. La piece 2 est une échantignole. Les échantignoles sont attachées aux barres du brancard par plusieurs chevilles de fer garnies de leurs écrous. L'aissieu est immobile entre les échantignoles. Ce sont les roues seules qui tournent sur les extrémités de l'aissicu. L'aissieu est élevé à environ deux piés sept à huit pouces de terre, & les roues ont environ cinq pies trois pouces de diametre.
La premiere traverse du côté du cheval est une barre de bois plate, 3, 3, qui sert de soûtien au cerceau 4, qui est quarré du côté du palonnier en x, & arrondi de l'autre en y. Le cerceau 4 est encore soutenu par une piece qu'on appelle le tasseau, 5, & est garni d'une aîleron de cuir 6 du côté du palonnier, pour empêcher que le cheval ne jette de la terre ou des boues sur le devant de la chaise. Le cerceau 4 & son fond qui est de cuir tendu sur des courroies depuis la traverse du cerceau jusqu'à celle des soupentes, sert au même usage pour le cheval de brancard, & c'est aussi là qu'on dépose une partie des équipages que l'on emporte en voyage. Les courroies 37, 37, qui vont, après avoir passé dans des anneaux fixés sur les brancards, se rendre au haut du cerceau, s'appellent courroies de cerceau, & sont destinées à le contenir. On voit encore en z, un grand cuir de vache attaché à la traverse de la soupente; il s'appelle tablier, gardecrote, nom qui désigne assez son usage: & en l sur le cerceau un autre cuir de vache qui couvre les équipages.
La seconde traverse est celle des soupentes 7, 7, de devant. Elle doit être bien affermie sur les brancards par des boulons ou chevilles de fer terminées en vis, pour recevoir un écrou, après avoir traversé l'épaisseur de la traverse & du brancard. La partie supérieure de ces boulons au - dessus de la tête est prolongée d'environ urr pié, & terminée par une boucle qui reçoit une courroie, attachée par l'autre extrémité à la pareille piece qui est sur l'autre brancard; c'est sur cette courroie 8, 8, qu'on appelle courroie de porte, que vient tomber la porte de la chaise. Depuis la traverse de soupente jusqu'à l'aissieu, on ne trouve sur le brancard que deux anneaux de fer qui reçoivent des courroies dont l'usage est d'empêcher le corps de la chaise de renverser. Voyez en 9 un de ces anneaux.
Au - de - là de l'aissieu est placée, comme une traverse, la planche des malles 10. Cette planche est ainsi nommée, parce que c'est là qu'on pose les malles ou coffres du voyageur. Cette planche est portée sur deux tasseaux 12, 12, qui s'élevent au - dessus des brancards d'environ quatre à cinq pouces. Elle y est affermie par des boulons à vis qui traversent & la planche, & les tasseaux, & les barres de brancard, & les échantignoles.
Au - de - là de cette planche sont les consoles 13, 13, 13, 13, au nombre de deux sur chaque bran<pb-> [p. 15]
Entre les piés des consoles passe une forte traverse
13, 16, que l'on appelle la planche des ressorts.
Le milieu en est plus large que les extrémités, & forme
un disque ou rond d'environ un pié de diametre.
C'est sur cette partie de la planche que sont fixés
les ressorts par des pivots qui en traversent toute
l'épaisseur. Ces ressorts, au nombre de deux, forment
chacun à - peu - près avec la boîte qui les contient
un V consonne; & ils sont disposés de maniere
que les sommets des angles qu'ils forment sont opposés
l'un à l'autre. Chaque ressort est composé de
deux parties, & chaque partie est composée de plusieurs
autres. La partie AE (voy. même
Il est à propos de remarquer que le plan de la planche des ressorts PPPP n'est point parallele à celui du brancard; mais qu'il est au contraire panché en - arriere, afin que les ressorts ayent la même inclinaison que les soupentes de derriere, & qu'ainsi elles ne puissent frapper contre la planche des ressorts, quand la roue de la chaise venant à rencontrer quelques pierres, elle est contrainte de balancer. C'est par la même raison que la planche est plus étroite par ses extrémités que dans le milieu où les ressorts sont attachés, & que ces ressorts portent en haut un double crochet H H long d'un pié, qui tient les courroies de la soupente écartées l'une de l'autre de la même distance.
Pour empêcher toute cette ferrure de se rouiller à la pluie & autres rigueurs du tems, on la couvre de sacs de cuir. Ceux des ressorts s'appellent étuis; ceux des crochets & des extrémités supérieures des soupentes s'appellent calottes. Voyez (même Pl. en 17, 17) les calottes, & les étuis des courroies de guindage & de ceinture, appellés fourreaux.
Au - de - là de la traverse des ressorts & vers l'extrémité
du brancard, est la derniere traverse qu'on
appelle traverse de ferriere. La ferriere 18 est une
espece de malle dans laquelle le postillon met les
divers instrumens propres à réparer les accidens
legers qui peuvent arriver à la voiture pendant la
route. Ainsi il doit y avoir du vieux - oing, un marteau
à ferrer, une clef à cric, &c. La traverse de
ferriere est affermie sous le brancard par des boulons
qui la traversent & le brancard. L'extrémité
supérieure de ces boulons est terminée par un cric
19, dont la fonction est de bander à discrétion la
courroie de guindage, ainsi qu'il sera dit ailleurs.
Les crics sont entierement semblables à ceux qui
servent pour les soupentes des carrosses. Voyez l'art.
Le derriere du brancard est terminé par un cerceau de fer dont l'usage est de garantir les ressorts du choc des murs, dans les reculs qu'on fait faire à la voiture, & ce cerceau s'appelle cerceau de reculement.
Toutes les parties dont nous venons de parler sont enrichies d'ornemens de sculpture, qui donnent à la chaise entiere un air d'élégance & de magnificence, qui dépend beaucoup du goût du Sculpteur & de l'opulence de celui qui met les ouvriers en oeuvre. Voyez une pareille voiture dans la planche que nous avons citée.
Tout ce que nous avons dit de la chaise de poste jusqu'à présent, est à proprement parler l'ouvrage du Charron; passons maintenant à celui du Sellier, quoiqu'il soit aidé par différens autres artisans, comme Menuisiers, Serruriers, Peintres, Doreurs, Vernisseurs.
Du corps de la chaise. Le corps de la chaise est suspendu
dans le vuide des barres du brancard. Il est
composé d'un fond qui consiste en un chassis 20
de bois d'orme, qu'on appelle brancard de chaise.
Aux angles de ce chassis sont élevés des montans de
même bois d'environ quatre piés & demi de haut.
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