ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"12"> svnonyme à chasser avec ardeur. Ainsi on dit de l'oiseau, qu'il est bien à la chair, pour faire entendre qu'il chasse bien.

Chair, (Page 3:12)

Chair, (Maréchallerie.) bouillon de chair, voyez Bouillon. Se charger de chair, voyez Se charger.

Chair, (Page 3:12)

* Chair, (Jardin.) se dit de la partie du fruit qui est couverte de la peau, qui forme sa substance & qui se mange: cette partie reçoit différens noms selon ses qualités; celle de la poire d'Angleterre est fondante; celle de la pomme de reinette est cassante, &c. celle du melon est rouge, &c.

Chair, (Page 3:12)

* Chair, (Art méchan.) Les Tanneurs, Corroyeurs, Chamoiseurs, Mégissiers entendent par la chair, le côté de la peau qui touchoit à la chair de Panimal, quand il étoit vivant; l'autre côté s'appelle la fleur: comme dans la préparation des peaux par ces ouvriers, elles se travaillent des deux côtés, ils disent, au lieu de travailler la peau du côté de la chair, donner une façon de chair; au lieu de travailler la peau du côté du poil, donner une façon de fleur: la chair ne s'unit jamais aussi parfaitement que la fleur, & par conséquent elle forme l'envers de la peau. Il semble donc que la fleur devroit toûjours être à l'extérieur des ouvrages en peau; cependant on y met quelquefois la chair: mais c'est une bisarrerie. Voyez Chamoiseur, Tanneur, Corroyeur, Mégissier, &c. Les Corroyeurs appellent vaches, veaux à chair grasse, les peaux auxquelles ils ont donné le suif, tant de fleur que de chair; & vaches & veaux à chair douce, les peaux auxquelles ils ont donné du suif de fleur, & de l'huile de chair. Voyez Corroyeur. Les Chamoiseurs disent tenir de chair, pour designer l'opération par laquelle avec le couteau ils enlevent, sur le chevalet, du côté de la chair, tout ce qui peut en être détaché, afin de rendre les peaux plus douces & plus maniables; ils tiennent de chair, après avoir effleuré & immédiatement avant que de faire boire. Voyez l'article Chamoiseur.

Chair (Page 3:12)

Chair fossile; (Hist. nat. Minéral.) Voyez l'article Caro fossilis. On la nomme aussi en latin caro montana. C'est une espece d'amiante très - compacte, très - pesante, & qui devient si dure dans le seu, qu'elle donne des étincelles lorsqu'on la srappe avec l'acier. Cette pierre est composée de feuillets épais & solides, qui sont formés par un assemblage de fibres ou filets très - durs. Wallerius, dans sa Minéralogie, en distingue deux especes: la premiere est composée de feuilles posées parallélement les unes sur les autres; la seconde est un assemblage de feuilles recourbées. ( - )

CHAIRCUITIER (Page 3:12)

* CHAIRCUITIER, s. m. (Arts & Métiers.) c'est un des membres de la communauté, dont les maîtres ont seuls le droit de vendre de la chair de pourceau, soit crue, soit cuite, soit apprêtée en cervelas, saucisses, boudins, ou autrement. Ce sont aussi les Chaircuitiers qui préparent & vendent les langues de boeuf & de mouton. Le commerce des Chaircuitiers est beaucoup plus ancien que la communauté. Ses premiers statuts sont datés du regne de Louis XI. mais il y avoit long - tems auparavant des Saucisseurs & Chaircuitiers. On conçoit qu'il devoit se commettre bien de l'abus dans le débit d'une viande aussi mal - saine que celle de cochon. Ce fut à ces abus qu'on se proposa de remédier par des réglemens. Ces réglemens sont très - sages & très - étendus. Les Bouchers faisoient auparavant le commerce de la viande de porc; & ce fut la méfiance qu'on prit de leurs visites, qui donna lieu à la création de trois sortes d'inspecteurs: les Langayeurs, ou visitans les porcs à la langue, où l'on dit que leur ladrerie se remarque à des pustules blanches; les Tueurs ou gens s'assûrant par l'examen des parties internes du corps de ces animaux, s'ils sont sains ou non; les Courtiers ou Visiteurs de chairs, dont la fonction est de chercher dans les chairs dépecées & coupées par morceaux, s'ils n'y remarqueront point des signes d'une maladie qui ne se manifeste pas toûjours, soit à la langue, soit aux parties intérieures. Les marchands évitent le plus qu'ils peuvent toutes ces précautions de la police, & il se débite souvent encore du porc mal - sain sur les étales. C'est donc aux particuliers à se pourvoir contre cette fraude, en examinant eux - mêmes cette marchandise, dont la mauvaise qualité se connoît presque sans peine, à des grains semblables à ceux du millet, répandus en abondance dans toute sa substance. Mais si par hasard on est trompé malgré cette attention, on n'a qu'à reporter la viande à celui qui l'a vendue, & le menacer du commissaire; il ne se fera pas presser pour la reprendre.

CHAIRE (Page 3:12)

CHAIRE, sub. f. en Architecture, est un siége élevé, avec devanture & dossier ou lambris, orné d'architecture & de sculpture, de figure ronde, quarrée ou à pans, de pierre, de marbre, de bois ou de fer, couvert d'un dais, & soûtenu d'un culde - lampe ou d'un pié, en ornemens; où l'on monte par une rampe qui prend la forme du pilier auquel la chaire est adossée: telles sont celles de Saint Nicolas - des - Champs & de Saint Etienne - du - Mont, les plus estimées de Paris. (P)

* C'est dans cette espece de tribune que montent les prédicateurs, dans nos églises, pour annoncer au peuple les vérités de la religion. C'est ce qui a fait prendre le terme chaire, comme le terme théatre, métaphoriquement; l'un pour l'éloquence sacrée & qui s'occupe des matieres de la religion, l'autre pour la Poésie dramatique. Ainsi l'on dit d'un auteur: il a du talent pour le théatre; & d'un autre, il a du talent pour la chaire.

Les chaires des Catholiques sont ordinairement placées dans les nefs des églises. Les Italiens les ont oblongues, & les prédicateurs y ont plus de commodité pour se livrer à toute l'ardeur de leur zele. Les Protestans ont aussi des chaires, mais moins ornées & plus étroites que les nôtres. Les Rabbins dans leurs synagogues n'ont pour chaire qu'un banc plus éminent que les autres, & devant ce banc une espece de bureau sur lequel ils placent les livres saints qu'ils expliquent, & des lumieres, quand le tems le demande. La chaire de Moyse se prend aussi métaphoriquement pour la fonction d'enseigner & pour l'autorité des docteurs de la Loi; écoutez ceux qui s'asseyent sur la chaire de Moyse, mais ne les imitez pas. C'est selon la même métaphore qu'on dit, la chaire de pestilence; comme si les impies avoient leurs tribunes d'où ils annonçassent leurs erreurs, ainsi que les prêtres du vrai Dieu ont les leurs d'où ils annonceut la vérité. Il y avoit encore chez les Juifs des chaires d'honneur, que les Pharisiens affectoient d'occuper dans les synagogues, & nous avons aussi des places d'honneur dans nos temples.

Chaire, (Page 3:12)

Chaire, se dit non - seulement du lieu d'où les professeurs ou régens dans les universités donnent leurs leçons & enseignent les sciences à leurs disciples, mais il s'attribue encore à leur état ou profession: ainsi nous disons que feu monseigneur le duc d'Orléans a fondé en Sorbonne une chaire de professeur en langue Hébraïque, pour expliquer le texte hébreu de l'Ecriture - sainte. On dit egalement disputer une chaire en droit, parce qu'elles se donnent au concours; & obtenir une chaire en Sorbonne ou à Navarre, pour être admis à faire la fonction de professeur en Théologie. Voyez Professeur, Université. (G)

Chaire de saint Pierre, (Page 3:12)

Chaire de saint Pierre, nom d'une fête qu'on célebre dans l'Eglise catholique tous les ans le 18 de Janvier: c'est en mémoire de la transla<pb-> [p. 13] tion que sit le prince des apôtres de son siége patriarchal d'Antioche, où il fut environ sept ans, dans la ville de Rome qui étoit la capitale de l'empire Romain, & qui l'est devenue ensuite de tout le monde Chrétien. Cette chaire ou le siége patriarchal de Rome, a toûjours été regardé comme le centre de l'unité Catholique. Et c'est en ce sens que dès le second siecle de l'Eglise, S. Irenée a dit que toutes les églises particulieres devoient pour la foi se rapporter à l'Eglise de Rome. Ad hanc Ecclesiam tanquam principaliorem potestatem necesse est omnes convenire ecclesias. (S. Irenæus adversus hæreses lib...) (a)

CHAISE (Page 3:13)

* CHAISE, s. f. (Art méch.) espece de meuble sur lequel on s'assied. Les parties sont le siége, le dossier, les bras lorsque la chaise s'appelle fauteuil, & les piés. Les chaises qui étoient toutes de bois, telles que celles dont on se servoit autrefois dans les maisons bourgeoises, & qu'on a, pour ainsi dire, reléguées dans les jardins, n'étoient qu'un assemblage de menuiserie. Dans cet assemblage, le dossier étoit la partie sur laquelle la personne assise pouvoit se renverser en arriere; le siége, celle sur laquelle on s'asseyoit; les piés, des piliers au nombre de quatre, sur lesquels le siége étoit soûtenu; le siége, un assemblage de planches, ou une seule planche emmortoisée par - derriere avec les montans ou côtés du dossier, & par - devant avec les deux piés de devant. Des quatre piés, deux soûtenoient en devant la partie antérieure du siége, comme nous venons de dire, & sa partie postérieure étoit soûtenue par les deux piés de derriere, qui n'étoient qu'un prolongement des montans ou côtés du dossier. Ces quatre piés étoient encore tenus dans leur situation perpendiculaite, par des traverses emmortoisées en sautoir avec eux par en - bas; & par en - haut, par des morceaux de planches emmortoisés de champ, l'un avec les deux piés de devant & placé immédiatement sous l'assemblage du siége; les deux autres placés de côté & emmortoisés chacun avec un des montans du dossier & avec un des piés, & tous trois formant avec une pareille traverse emmortoisée à la même hauteur avec les deux montans, comme une espece de boîte sans fond, dont l'assemblage du siége auroit formé le dessus. Le bâti en bois des plus belles chaises d'aujourd'hui differe peu de celui de ces chaises en bois. Le luxe a varié ces meubles à l'infini. La charpente en est maintenant cintrée au dossier, bombée par devant, sculptée, peinte, vernie, dorée; à moulures, dorure, cannelures, filets; les piés tournés en piés de biche; les dossiers & siéges, rembourrés de crin & couverts de velours, de damas, & autres étoffes précieuses, brodées, brochées, ou en tapisseries les plus riches en dessein: les bras assemblés d'un bout avec les montans de derriere ou côtés du dossier, & soûtenus de l'autre bout sur des pieces qui vont s'emmortoiser avec les parties de l'assemblage, qui forme le quarré du siége, sont aussi en partie rembourrés de crin & couverts. L'étoffe est attachée sur le bois avec des clous dorés. Il y a des chaises plus simples, dont le dossier & le siége sont remplis de canne nattée à jour, & retenue dans des trous pratiqués sur les contours du siége & du dossier. Il y en a de paille: de la paille nattée forme le siége; le dossier est composé de deux montans & de voliches cintrées & assemblées de champ, par intervalles, entre ces deux montans. Il y a des chaises couvertes de maroquin, à l'usage des personnes de cabinet. Les Tourneurs font les bois des chaises de paille, autrement appellées à la capucine; & les Menuisiers, ceux des chaises plus précieuses; & ce sont les Tapissiers qui rembourrent & couvrent ces dernieres.

La dénomination du mot chaise s'est transportée à un grand nombre d'autres ouvrages, par analogie avec l'usage de la chaise des appartemens. Ainsi, en Méchanique, on dit la chaise d'une machine, de l'assemblage sur lequel elle est portée ou assise; la chaise d'une roue de Coutelier ou de Taillandier, du bâti de bois qui porte cette roue; la chaise d'un moulin - à - vent, des quatre pieces de bois qui soûtiennent la cage d'un moulin, d'un clocher, & sur lesquelles elle se meut. Voyez Roue; voyez Moulin.

Chaise, (Page 3:13)

Chaise, (la) cathedra, des Romains, étoit un siége sur lequel les femmes s'asseyoient & se faisoient porter: il étoit rembourré & mou comme les nôtres. Les valets destinés à porter ces chaises s'appelloient cathedrarii: on donnoit encore à Rome le nom de cathedra, chaise, aux siéges qui servoient aux maîtres d'école. C'est de là qu'a passé dans l'Eglise le mot cathedra qui se dit du siége de l'Evêque, & le mot cathédrale qui désigne une puissance ou jurisdiction. Voyez Cathedrale.

Chaise percée. (Page 3:13)

Chaise percée. (Architecture.) Voyez Aisance.

Chaise percee, (Page 3:13)

Chaise percee, (Hist. mod.) chaise sur laquelle on éleve le pape nouvellement élu. Les Protestans ont fait sur cette cérémonie beaucoup de froides railleries & de satyres pitoyables, toutes fondées sur l'histoire prétendue de la papesse Jeanne. Mais depuis que David Blondel, un de leurs plus fameux écrivains, Bayle, & même Jurieu, ont fait voir eux - mêmes à leurs confreres la vanité & l'inutilité de cette historiette, qui n'avoit pris naissance que dans des tems d'ignorance, où l'on n'examinoit pas les faits avec la scrupuleuse exactitude que l'on a employée depuis près de deux siecles dans la discussion le l'histoire, ils sont plus reservés sur la chaise percée dont il s'agit. Le P. Mabillon a donné de cette cérémonie une raison mystérieuse, & qui n'est pas dénuée de vraissemblance. On place, dit - il, le nouveau pape sur ce siége, pour le faire souvenir du néant des grandeurs, en lui appliquant ces paroles du ps. cxij. Suscitans à terrâ inopem, & de stercore erigens pauperem; ut collocet eum cum principibus, cum principibus populi sui. Ce qui est fort différent de l'origine burlesque & indécente que lui donnoient les Protestans. (G) (a)

Chaise, (Page 3:13)

* Chaise, terme de Jurisprudence féodale, se dit dans le partage d'un fief noble, de quatre arpens environnant un château pris hors les fossés, & appartenant à l'aîné par préciput; espace qu'on appelle dans la coûtume de Paris, le vol du chapon. Voyez Vol du chapon.

Chaise de Sanctorius, (Page 3:13)

* Chaise de Sanctorius, (Med. Statiq.) machine inventée par Sanctorius pour connoître la quantité d'alimens qu'on a pris dans un repas, & indiquer le moment où il convient de mettre des bornes à son appétit.

Cet auteur ayant observé avec plusieurs autres Medecins, qu'une grande partie de nos maladies venoit plûtôt de la quantite des choses que l'on mange, que de leurs qualités, & s'étant persuadé qu'il étoit important pour la santé de prendre régulierement la même quantité de nourriture, construisit une machine cu chaise attachée au bras d'une balance, dont l'effet étoit tel qu'aussi - tôt que la personne qui y étoit placée avoit mangé la quantité prescrite, la chaise rompoit l'équilibre, & en descendant, ne permettoit plus d'atteindre à ce qui étoit sur la table. Voyez Transpiration.

S'il m'est permis de dire ce qui me semble de cette invention de Sanctorius, j'oserai assûrer que celui qui s'en tenoit à sa décision, plûtôt qu'à son besoin & à son appétit, sur la quantité d'alimens qu'il devoit prendre, étoit très - souvent exposé à manger trop ou trop peu; la température de l'air, les exercices, la disposition de l'animal, & une infinité d'au<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.