ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"773"> simple changement de sentimens & de résolutions d'un personnage, pourroit être assez bien maniée pour devenir extrèmement belle, & même préférable à toute autre. Le dénouement du Cinna de Corneille, est à - peu - près dans ce genre. Auguste avoit toutes les raisons du monde de se vanger, il le pouvoit; il pardonne, & c'est ce qu'on admire: mais cette facilité de dénoüer les pieces, favorable au poëte, ne plairoit pas toûjours au spectateur, qui veut être remué par des évenemens surprenans & inattendus.

Les auteurs qui ont traité de la poétique ont mis en question, si la catastrophe doit toûjours tourner à l'avantage de la vertu ou non; c'est - à - dire, s'il est toûjours nécessaire qu'à la fin de la piece la vertu soit récompensée, & le vice ou le crime puni. La raison & l'intérêt des bonnes moeurs semblent demander qu'un auteur tâche de ne présenter aux spectateurs que la punition du vice & le triomphe de la vertu: cependant le sentiment contraire a ses défenseurs; & Aristote préfere une catastrophe qui révolte à une catastrophe heureuse; parce que l'une, selon lui, est plus propre que l'autre à exciter la terreur & la pitié, qui sont les deux fins de la tragédie. Voy. Passions & Tragédie.

Le P. le Bossu, dans son Traité du Poëme épique, divise la catastrophe (au moins dans l'épopée) en dénouement & fin, & fait résulter cette derniere partie de la premiere. Il la fait consister dans le passage du héros d'un état de trouble & d'agitation, en un état de tranquillité: cette révolution, selon lui, n'est qu'un point sans étendue ou durée, en quoi elle differe du dénouement, qui comprend tout ce qui se trouve après le noeud ou l'intrigue formée. Il ajoûte que dans un même poëme il y a plusieurs dénouemens, parce qu'il y a plusieurs noeuds qui naissent les uns des autres. Ce qu'il appelle fin est le point où se termine le dernier dénouement. Voyez Noeud, Intrigue, Fable . (G)

CATAY, CATHAY, ou KATAY; (Page 2:773)

CATAY, CATHAY, ou KATAY; voyez l'article Chine.

CATÉ (Page 2:773)

* CATÉ, (Hist. mod. Comm.) espece de gâteaux ou de tablettes, que les Indiens prépaent avec le suc qu'ils savent tirer d'un arbre épineux qu'ils nomment hacchic, dont le bois est dur, compact & pesant. Il porte des feuilles qui ressembrent à celles de la bruyere. Lorsqu'on a tiré ce suc, on le mêle avec une graine réduite en farine, qu'on appelle nachani, qui a à - peu - près le même goût que l'orge, & dont on peut aussi faire de fort bon pain: on y joint encore d'un bois noir réduit en une poudre très - fine. On fait de ce mêlange des petits gâteaux ou tablettes que l'on soche au soleil; ils sont amers & astringents: on les regarde comme un moyen sûr pour affermir les gencives; on l'employe aussi dans la diarrhée, & pour sécher les humeurs.

CATEADERES (Page 2:773)

CATEADERES, s. m. (Chimie.) c'est le nom qu'on donne, au Potosi, à ceux qui vont à la découverte des minéraux: ce sont des gens qui parcourent les terres d'un pays pour y trouver les indices des mines. (M)

CATEAU - CAMBRESIS (Page 2:773)

CATEAU - CAMBRESIS, (Géog.) petite ville de France dans les Pays - Bas au Cambrésis.

CATECHESE (Page 2:773)

CATECHESE, s. f. mot tiré du Grec KATH/*XHSIS2, qui signifie instruction de vive voix: c'est un courte & méthodique instruction des mysteres de la religion, laquelle se fait de bouche; car on n'enseignoit pas anciennement ces mysteres par écrit, de peur que ces écrits ne vinssent à tomber entre les mains des infideles, qui les auroient tournés en risée, faute de les bien entendre. C'est d'où est venu le nom de catéchiste, pour marquer celui qui enseigne ces mysteres; & celui de catéchisme, pour signifier aussi cette ins<cb-> truction. L'origine des catecheses vient de Jesus - Christ même, lorsqu'il envoya ses disciples pour enseigner & baptiser toutes les nations, joignant la doctrine au baptême, comme en effet elle l'a toûjours précédé dans la primitive Eglise: il nous a aussi donné l'exemple de cette sainte instruction, lorsqu'entre ses disciples il examina & instruisit Philippe; entre ses auditeurs, Marthe & la Samaritaine; entre les affligés, l'aveugle né; entre les étrangers, le Samaritain; entre les grands du monde, Nicodeme (pour faire connoître le progrès qu'ils avoient fait dans la foi, & les y instruire davantage). Les Apôtres ont suivi l'exemple de leur maître, comme on voit en divers endroits du livre des actes, S. Pierre ayant été envoyé à Corneille pour ce sujet, ch. x. & Philippe à l'eunuque de la reine de Candace, ch. xvij. L'Apôtre des Gentils, 1. cor. ch. xiv. parlant d'instruire les autres, se sert du mot de catéchiser, comme le porte l'original. Les Peres ont de même imité les Apôtres, comme Saint Cyrille de Jérusalem, dont nous avons un ouvrage intitulé catéchese. S. Augustin a écrit un traité de la maniere de catéchiser les ignorans; S. Gregoire de Nysse a composé un discours catéchétique; & plusieurs autres nous ont laissé de semblables instructions. Et afin qu'on ne s'imagine pas que quelque tems après la mort des apôtres & de leurs disciples, cette loüable coûtume de cathéchiser ait été négligée ou interrompue, Eusebe, liv. VI. ch. iij. témoigne que Demetrius, évêque d'Alexandrie, avoit commis Origene pour cette fonction, de laquelle Pantenus & Clement s'étoient acquités avant lui. Au reste la charge de catéchiste étoit une des plus importantes & des plus honorables dans l'Eglise. Jean Gerson, chancelier de l'université de Paris, faisoit gloire parmi ses grandes occupations, d'instruire les enfans, & de les catéchiser, répondant à ceux qui lui conseilloient de s'appliquer à des emplois plus considérables, qu'il ne croyoit pas qu'il y en eût de plus nécessaire & de plus glorieux que celui - là. Gerson, I. partie de fes oeuvres.

CATÉCHISTE (Page 2:773)

CATÉCHISTE, KATH*XW\S2, officier ecclésiastique, dont la fonction étoit d'enseigner aux catéchumenes le symbole & les premiers élémens de la religion. Voyez Catéchese & Catéchumene.

On choisissoit quelquefois les catéchistes parmi les lecteurs; on les appelloit quelquefois NAUTOLO/OI, nautologi, par allusion à ceux qui dans les vaisseaux recevoient des passagers le prix du transport, & leur expliquoient les conditions du péage, parce que les catéchistes enseignoient aux catéchumenes les conditions nécessaires pour entrer dans l'Eglise, que les Peres & les Écrivains ecclésiastiques comparent souvent à une barque ou à un navire. Leur fonction étoit donc de préparer les catéchumenes au baptême par de fréquentes instructions qu'ils leur faisoient, non pas publiquement, ni dans les églises, du moins dans les premiers siecles à cause des persécutions, mais dans des écoles particulieres, qu'on bâtit ensuite à côté des églises. La plus célebre de ces écoles a été celle d'Alexandrie, & l'on y trouve une suite de catéchistes célebres dans l'antiquité ecclésiastique; savoir, Pantene établi par l'apôtre S. Marc; à Pantene succéda Clement d'Alexandrie; à Clement, Origene; à Origene, Heraclas; à celui - ci Denys: quelques - uns ajoûtent Athenodore, Malchion, S. Athanase & Didyme: d'autres rapportent qu'Arius, avant que de tomber dans l'hérésie, étoit chef de cette école. Il y en avoit de semblables à Rome, à Cesarée, à Antioche, & dans toutes les grandes églises. Bingham, Orig. eccl. tom. II. liv. III. ch. xj.

On donne encore aujourd'hui le nom de catéchistes aux clercs & aux prêtres chargés dans chaque paroisse par le curé, de faire les instructions publiques aux enfans, pour leur enseigner les principaux points du [p. 774] dogme & de la morale chrétienne, & les préparer à la premiere communion.

CATÉCHUMENE (Page 2:774)

CATÉCHUMENE, KATHXOUME/NOS2, s. m. (Hist. eccl.) aspirant au baptême, ou qui se dispose à recevoir ce sacrement.

Dans la primitive Eglise on donnoit ce nom à ceux des Juifs ou des Gentils que l'on instruisoit pour recevoir le baptême. Car KATHXE en Grec signifie enseigner de vive voix, & , celui qu'on instruit de vive voix. D'autres prétendent que ce nom vient de , prêter une orcille attentive à des discours, les catéchumenes étant censés donner une attention particuliere aux instructions que leur faisoient les catéchistes. Voyez Catéchiste. « Celui qui étoit jugé capable de devenir chrétien, dit M. Fleury, étoit fait catéchumene par l'imposition des mains de l'évêque ou du prêtre, qui le marquoit au front du signe de la croix, en priant Dieu qu'il profitât des instructions qu'il recevroit, & qu'il se rendit digne de parvenir au saint baptême. Il assistoit aux sermons publics où les infideles mêmes étoient admis. Le tems du catéchumenat étoit ordinairement de deux ans: mais on l'allongeoit où on l'abrégeoit suivant le progrès du catéchumene. On ne regardoit pas seulement s'il apprenoit la doctrine, mais s'il corrigeoit ses moeurs, & on le laissoit en cet état jusqu'à ce qu'il fût entierement » converti. Moeurs des Chrét. tit. v.

Les catéchumenes étoient distingués des fideles non seulement par le nom, mais encore par la place qu'ils occupoient dans l'église: ils étoient avec les pénitens sous le portique, ou dans la galerie antérieure de la basilique. On ne leur permettoit point d'assister à la célébration des saints mysteres; mais immédiatement après l'évangile, le diacre leur crioit à haute voix: ite catechumeni, missa est: retirez - vous, catéchumenes, on vous ordonne de sortir. Cette partie même de la messe s'appelloit la messe des catéchumenes. Il paroît par un canon du concile d'Orange, qu'on ne leur permettoit pas de faire la priere avec les fideles, quoiqu'on leur donnât du pain béni qu'on nommoit le pain des catéchumenes, & qui étoit comme un symbole de la communion à laquelle ils pourroient être un jour admis.

Il y avoit plusieurs ordres ou degrés de catéchumenes: mais on n'a rien de bien précis sur le nombre de ces ordres, ni sur les noms par lesquels on les distinguoit. Les auteurs Grecs qui nous ont transmis les anciens canons, n'en font ordinairement que deux classes, l'une des catéchumenes imparfaits, & l'autre des catéchumenes parfaits; c'est - à - dire, de ceux qui ne faisoient que d'entrer dans le rang des catéchumenes, & de ceux qui étoient en état d'être admis au baptême, à quoi quelques - uns ajoûtent que les premiers étoient encore regardés comme payens. D'autres désignent ces deux classes de catéchumenes par les noms d'écoutans, audientes, & d'agenouillés, genuflectentes; les premiers, disent - ils, ne restoient dans l'église que pour assister au sermon & à la lecture des écritures; les autres assistoient aux prieres, & fléchissoient les genoux avec les fideles. M. de l'Aubépine, évêque d'Orléans, dans son II. livre d'observations sur les anciens rits de l'Eglise, en ajoûte un troisieme ordre qu'il appelle orantes, prians, mais qui paroît être le même que celui des agenouillés; d'autrés enfin y ajoûtent les competens, competentes; c'est - à - dire, ceux qui demandoient le baptême. Maldonat fait encore une classe à part de ceux qu'il appelle pénitens, poenitentes, parce que, dit - il, ils étoient sous la correction & la censure de l'Eglise. Le cardinal Bona ne reconnoît point de catéchumenes de cette espece: mais il en marque quatre autres degrés, les écoutans, les agenouillés, les compétens, & les élus, audientes, genuflectentes, comps, & electi, Bingham, dans ses an - tiquités ecclésiastiques, distingue aussi quatre classes de catéchumenes. Sa division est différente de celle du cardina! Bona, en ce qu'il ne fait des compétens & des élus qu'une seule & même classe, & qu'il compte pour les premieres les catéchumenes qu'on instruisoit hors de l'église, tandis qu'on permettoit aux autres d'y entrer; distinction qui paroît sans fondement. M. Fleury n'en distingue que deux, les auditeurs & les compétens. D'autres les réduisent à trois degrés: le premier étoit celui des écoutans, qui n'étoient reçûs qu'à entendre les instructions sur la foi & sur les moeurs: le second, celui des élûs qui étoient admis pour recevoir le baptême: le troisieme comprenoit les compétens, ou ceux qui, parfaitement instruits du symbole & de la doctrine chrétienne, étoient en état d'être baptisés.

Quoi qu'il en soit de ces divers sentimens, on recevoit les catéchumenes par l'imposition des mains & par le signe de la croix. On y joignoit dans plusieurs églises les exorcismes, le souffle sur le visage; la salive appliquée aux oreilles & aux narines, & l'onction sur les épaules & à la poitrine: on leur mettoit du sel dans la bouche: cérémonies qui se pratiquent encore aujourd'hui dans l'administration du baptême, & qui le précédoient autrefois de quelques jours quand on ne baptisoit qu'aux fêtes les plus solemnelles. On donnoit aussi du lait & du miel aux catéchumenes lorsqu'ils étoient prêts d'être baptisés, comme des symboles de leurs renaissance en Jesus - Christ, & de leur enfance dans la foi; ce n'est qu'en ce sens général que S. Augustin donne à cette cérémonie le nom de sacrement. Le catéchumenat a été pratiqué dans l'Eglise d'Orient & d'Occident tant qu'il y a eu des infideles qui se sont convertis à la religion; c'est - à - dire, en Occident jusqu'au viii. siecle. Depuis ce tems on n'en a plus observé si exactement les cérémonies à l'égard des adultes qui demandoient le baptême. Morin, de Poenit. L'Aubépine, Observ. sur les anciens rits de l'Eglise. Bingham, Antiq. ecclés. Fleury, moeurs des Chrét. & Hist. eccles. (G)

CATÉCHUMENAT (Page 2:774)

CATÉCHUMENAT, s. m. catechumenatus, état des catéchumenes pendant qu'ils aspiroient au baptême; ce qui comprend la conduite que l'Eglise tenoit avec eux depuis leur premiere réception jusqu'à leur baptême, & celle qu'ils étoient eux - mêmes obligés de tenir dans les divers degrés par lesquels on les faisoit passer. Voyez Catéchumene.

La durée du catéchumenat n'a jamais cu de regles fixes & universelles; on voit par les actes des apôtres, que l'administration du baptême suivoit de près l'instruction: mais quand le nombre des fideles se fut accrû, l'on craignit & avec raison qu'un peu trop d'empressement ne fît entrer dans l'Eglise des sujets vicieux ou, mal affermis, qui l'abandonneroient au moindre péril. C'est pourquoi le concile d'Elvire fixa à deux ans le tems d'épreuve des catéchumenes. Justinien en ordonna autant pour les Juifs qui voudroient se convertir. Cependant le concile d'Agde n'exige d'eux que huit mois. Les constitutions apostoliques demandent trois années de préparation avant le baptême: quelques auteurs ont cru que le tems du carême suffisoit. Dans des circonstances pressantes on abrégeoit encore ce terme; car Socrate, parlant de la conversion des Bourguignons, dit qu'un évêque des Gaules se contenta de les instruire pendant sept jours. Si un catéchumene se trouvoit subitement en danger de mort, on le baptisoit sur le champ. Il est facile de sentir que quelque séveres que fussent communément les regles, les évêques en dispensoient suivant leur prudence, les circonstances, le zele ou le besoin urgent des catéchumenes. Bingham, Orig. eccles. tom. IV. lib. X. chap. j. S. 5. (G)

CATÉGORIE (Page 2:774)

CATÉGORIE, s. f. (Log.) ce mot signifie une classe d'êtres, ou de manieres d'être. Quoique l'on

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