ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"765"> rous les ouvrages. Elle se divise en polygraphique & monographique.

La polygraphique s'attache indifféremment dans un même ouvrage à plusieurs objets & de toutes sortes d'especes.

La monographique n'attaque qu'un ouvrage ou qu'un auteur en particulier, par un écrit destiné à ce seul sujet & fait exprès pour l'examiner d'un bout à l'autre.

TECHNOLOGIE, Civiques, Académiques, Gymnastiques, Plastiques, Nutritifs, Mystériques.

Il est si naturel à l'homme de penser à ses besoins, qu'il n'est pas douteux que les arts n'ayent été d'abord l'unique objet de son travail. Mais quoiqu'il les ait mis au remier rang de ses occupations, il ne leur a pas consacré les prémices de ses écrits, laissant à la pratique le soin de les conserver. Quoique l'on ait écrit un peu tard sur cette matiere, elle a produit un fort grand nombre d'ouvrages, qui peuvent aussi se partager en six classes.

Les Arts civiques sont ceux que la politique adopte par préférence dans la constitution du gouvernement. Ils sont souvent cultivés par les citoyens du premier rang. Les uns ont pour but la force & la gloire de l'état; les autres la richesse, & se divisent en célebres & pécuniaires.

Les Arts célebres méritent ce nom, parce qu'ils offrent de la réputation à ceux qui en font profession, & rendent célebres ceux qui s'y distinguent: tels sont l'Art militaire, la Navigation.

Les Arts pécuniaires sont moins nobles, mais ils sont utiles, tels que le Commerce & la Finance.

Les Arts Académiques sont caractérisés par le génie, dont l'étude a deux principaux objets, le dessein & les forces mouvantes. L'un renferme les arts iconographiques; les autres sont le fondement de ce qu'on nomme méchanique.

Les Arts iconographiques représentent, peignent & construisent: ainsi l'Ecriture, l'Imprimerie, la Peinture, la Gravûre, l'Architecture, &c. composent cet ordre.

La Méchanique enseigne à distribuer sagement & à appliquer à propos les forces mouvantes, d'où naissent la pyretique, l'hydraulique, la pulsative, la statique & l'élatérique.

Les Arts gymnastiques ont pour objet ce que l'homme est capable d'exécuter par les mouvemens reglés & compassés de ses organes & de ses membres. Ils sont ou symphoniques ou dextériques.

Les symphoniques embrassent le Plain - Chant, la Musique & la Déclamation.

Les dextériques sont enfans de l'action & de l'exercice. La Danse, la Lutte, l'Art de monter à cheval, de faire des armes, & tout ce qui dépend de l'adresse & de l'agilité sont de cet ordre.

Les Arts plastiques travaillent la matiere pour en faire des ouvrages de consistance. La différente façon de la manier fait ou des manufacturiers ou des manoeuvriers.

Les manufacturiers forment, c'est - à - dire qu'ils donnent à ce qu'ils employent un nouvel être, par la fusion, la composition ou le tissu.

Les manoeuvriers adaptent simplement, c'est - à - dire qu'ils font leurs ouvrages en coupant, taillant, joignant, &c. les matériaux dont ils se servent.

Les Arts nutritifs se partagent en ruraux & condimentaires.

Les Arts ruraux embrassent le labourage, la culture des jardins, des vignes, des prairies; la pêche, la chasse, & les autres occupations de la campagne.

Les Arts condimentaires assaisonnent les alimens pour les rendre agréables & en varier le goût. La Boulangerie, la Cuisine, l'Office, &c. sont de cé nombre.

Les Arts mystériques marchent sous le voile du symbole & dans l'obscurité de la divination, ce qui les distingue en symboliques & judiciaires.

Les symboiiques comprennent tout ce que les hommes ont imaginé pour produire leurs idées par des figures & des allusions: tels sont le blason, les emblemes, les devises, les hyeroglyphes, les énigmes, les logogryphes, la steganographie, &c.

Les Arts judiciaires, qu'on pourroit à juste titre nommer illusoires, sont tous les Arts magiques, enfans de l'oisiveté, de la malice ou du dérangement de l'imagination.

Ceux qui seroient curieux de connoître un plus grand nombre de systèmes bibliographiques, pourroient encore consulter Garnerii systema bibliothecoe collegü Parisiensis Societatis Jesu, & les autres dont nous avons parlé au commencement de cet article. La diversité des opinions sur l'ordre & les divisions d'un système bibliographique, semble prouver que c'est une chose assez arbitraire: cependant il doit y en avoir un vraiment conforme à la raison, & je pense que c'est celui où les matieres sont rangées dans le même ordre que l'esprit humain en a acquis la connoissance; il est vrai qu'il faut beaucoup de philosophie pour saisir cet ordre & le suivre. Mais je ne craindrai point de dire que le système figuré des connoissances humaines que l'on trouve au commencement du premier Volume de cet Ouvrage, peut servir d'introduction & de modele à ce travail. Quiconque voudra prendre la peine de l'étudier & de le comparer aux autres systèmes, après les avoir comparés entr'eux & en avoir bien observé les différences, pourra pousser les divisions plus loin, & dresser un plan méthodique ou système, qui ne laissera plus rien d'indéterminé, & qui sauvera l'inconvénient de trouver quelquefois le même livre dans plusieurs classes différentes.

Qu'on me permette, à l'occasion du mot catalogue, d'annoncer ici un ouvrage imprimé depuis peu en Allemagne, sous le titre de Bibliotheque curieuse, historique & critique, ou Catalogue raisonné des livres difficiles à trouver, par David Clément. Cet ouvrage, dont il n'y a encore que deux Volumes in - 4°. & qui doit en avoir un plus grand nombre, est rempli de recherches fort savantes & fort curieuses. Les matieres y sont rangées selon l'ordre alphabetique des noms des auteurs, & m'ont paru bien propres à satisfaire la curiosité des amateurs de livres.

Cet article a été fait par M. David l'aîné, un des Libraires associés pour l'Encyclopédie, sur un des manuscrits légués par feu M. l'abbé Girard à M. le Bréton, son imprimeur & son ami. Ce manuscrit est intitulé Bibliotheque générale ou Essai de Littérature universelle. On voit par cet ouvrage que M. l'abbé Girard, si connu par ses préceptes de la Langue Françoise, & surtout par ses Synonymes, joignoit à la connoissance des signes, une connoissance très - étendue des choses.

CATALOTIQUES (Page 2:765)

CATALOTIQUES, adj. (Medec.) c'est ainsi qu'on appelle des remedes dont l'effet est d'applanir & de dissiper les marques grossieres des cicatrices qui paroissent sur la peau. (N)

CATANANCE (Page 2:765)

CATANANCE, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont la fleur est un bouquet à demi - fleurons, portes chacun sur un embryon, & soûtenus par un calice composé de plusieurs feuilles en écailles. Chaque embryon devient dans la suite une semence garnie d'une couronne de poils, & renfermée dans le calice. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CATANE ou CATANÉE (Page 2:765)

CATANE ou CATANÉE, (Géog.) ville de Sicile, sur un golfe de même nom, dans une vallée qui s'appelle vallée de Catane. [p. 766]

CATANZARO (Page 2:766)

CATANZARO, (Géog.) ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ulterieure, dont elle est capitale.

CATAPACTAYME (Page 2:766)

CATAPACTAYME, s. f. (Hist. mod.) fête que les peuples du Pérou célebroient avec grande solemnité au mois de Décembre qu'ils appellent bayme, & qui est le commencement de leur année. Cette fête est consacrée aux trois statues du soleil, nommées apointi, churiunti, & intiaquacqui, c'est - à - dire, au soleil pere, au soleil fils, & au soleil frere. Linchostan, Hist. des Indes occid. (G)

CATAPANS (Page 2:766)

CATAPANS, s. m. pl. (Hist.) nom des gouverneurs que les empereurs de Constantinople envoyoient dans la Pouille & dans la Calabre en Italie. Quelques savans tirent l'origine de ce mot de KATEPA/<-> NW, dont les Bysantins se servoient pour marquer un homme d'autorité, chargé du commandement: d'autres croyent que c'est un abrégé de KATA\ W=ANTEKRA/TORA, après l'empereur, ou lieutenant de l'empereur, comme nous disons viceroi. M. Ducange a donné une liste exacte de ces catapans, qu'il dit être nécessaire pour l'intelligence de l'histoire Bysantine, & en fait monter le nombre à soixante - un, depuis Etienne surnommé Maxence, nommé le premier catapan sous Basile le Macedonien, qui commença à regner en 868, jusqu'à Etienne Patrian, qui occupa le dernier cette dignité en 1071, tems vers lequel les Grecs furent chassés de la Calabre & de la Pouille par les Normands.

Aujourd'hui on donne encore le nom de catapan au magistrat de la police à Naples. (G)

CATAPASME (Page 2:766)

CATAPASME, s. m. (Med. & Pharm.) KAAPA/SMA, medicament sec composé de substances pulvérisées, & dont on saupoudre quelque partie du corps.

Ce mot vient du Grec KATA\ ou KA/TW, & PASSEIN, saupoudrer.

Il y a des catapasmes de différentes sortes: les uns odoriférans qui servent de parfuns: tels sont les différentes especes de poudre dont on se sert pour les cheveux; d'autres sont fortifians: on en applique de cette espece sur l'estomac, le coeur ou la tête; d'autres, escarotiques, & propres pour consumer les chairs mortes. (N)

CATAPELTE (Page 2:766)

* CATAPELTE, s. f. (Hist. anc.) nom d'un instrument de supplice. Le savant Pere Montfaucon conjecture que c'étoit une espece de chevalet, autrement appellé equuleus: d'autres disent que c'étoit une presse composée de planches, entre lesquelles on mettoit & l'on serroit le patient jusqu'à la mort. Suidas qui a fait mention de la catapelte, n'éclaircit rien ni sur sa construction ni sur son usage.

CATAPHRACTES (Page 2:766)

* CATAPHRACTES, s. m. pl. (Hist. anc.) on appelloit ainsi dans les armées Romaines des cavaliers armés de toutes pieces; ils étoient couverts de fer eux & leurs chevaux; pour les chevaux c'étoient des lames de fer, attachées & rangées comme des plumes sur une toile. Tite - Live fait mention des cataphractes, d'où le Pere Montfaucon conclut que cette sorte de cavalerie étoit ancienne. Il ajoûte qu'alors elle faisoit la force des armées. Il y avoit du tems de l'empereur Coustance dans l'armée Romaine, des cataphractes. Ammien Marcellin dit que les Perses les appelloient clibanaires. Ils portoient des cuirasses & des ceintures de fer; & vous les eussiez pris, ajoûte le même auteur, plûtôt pour des statues de fer faites de la main de Praxitele, que pour des hommes vivans. Les lames de fer qui composoient les vêtemens militaires des cataphractes, étoient assemblés avec tant d'art, que ce vêtement conservoit toûjours la même grace dans tous les mouvemens, & ne laissoit aucune partie du corps exposée. Il y avoit dans l'armée d'Antiochus, marchant contre Scipion l'Asiatique, trois mille cataphractes à la droite des phalangi<cb-> tes. Les Grecs en avoient aussi dans leurs troupes.

Cataphractes (Page 2:766)

* Cataphractes, (Hist. anc.) Les Grecs & les Romains ont donné ce nom à des vaisseaux de guerre du nombre de ceux qu'on appelloit vaisseaux longs. Ils avoient des ponts; les vaisseaux sans ponts se nommoient aphractes. Les cataphractes sont aussi appellés par les auteurs constrata naves; on en attribue l'invention aux Thasiens. Thucydide, parlant de la guerre de Troye, dit qu'alors les Grecs n'avoient point de vaisseaux cataphractes; mais que leurs navires étoient équipés à la maniere des pirates.

CATAPHRYGES ou CATAPHRYGIENS (Page 2:766)

CATAPHRYGES ou CATAPHRYGIENS, s. m. pl. (Hist. eccles.) hérétiques qui s'éleverent dans le Il. siecle de l'Eglise, & qu'on nomma de la sorte, parce que leurs chefs étoient de Phrygie, province de l'Asie mineure.

Leurs erreurs consistoient moins dans le relâchement en fait de dogmes, que dans l'excés opposé; c'est - à - dire, dans une sévérité outrée, & une morale extrèmement austere, à laquelle répondoit mal la corruption de leurs moeurs: ils regardoient Montan & ses deux prétendues prophétesses Priscilla & Maximilia, comme les seuls oracles qu'il falloit consulter en matiere de religion, se persuadant que le S. Esprit avoit abandonné l'Eglise, ou qu'il ne la dirigeoit plus que par l'organe de ces fanatiques. Voyez Montanistes. (G)

CATAPINA (Page 2:766)

CATAPINA, (Géog.) petite ville de l'île de Candie, sur la riviere de Cartero.

CATAPLASME (Page 2:766)

CATAPLASME, s. m. (Med. & Pharm.) remede qu'on applique sur quelques parties du corps. Le cataplasme doit être d'une consistance molle comme de la bouillie: les ingrédiens du cataplasme sont les pulpes de différentes parties des plantes, les graisies & huiles de certains animaux; on saupoudre aussi les cataplasmes avec les gommes pulvérisées, les farines de diverses especes; on y fait aussi entrer différentes especes d'onguens; le tout suivant les indications que l'on a à remplir: de - là vient la division des cataplasmes en anodyns, émolliens, résolutifs, suppuratifs, digestifs, &c.

Le cataplasme composé avec la mie de pain bien écrasée, & bouillie dans le lait avec le sasran pulvérisé, est plus en usage, quand il est question d'appaiser les douleurs & d'amollir; lorsqu'il ne suffit pas, on substitue à la mie de pain & au lait la pulpe des herbes émollientes. Lorsque l'on a intention de résoudre quelques tumeurs, & qu'il en est tems; on ajoûte à cette pulpe la farine de graine de lin, de fénugrec, & la poudre de fleurs de camomille.

Quoique les cataplasmes soient des remedes extérieurs, leur application n'est pas sans danger; & l'on a souvent vû des tumeurs devenues skirrheuses, & dont il a été impossible de procurer la résolution, pour avoir été traités avec impéritie: d'autres sont venues à suppuration sans nécessité; ce que l'on auroit pû éviter, si on n'avoit pas mis en usage des cataplasmes peu appropriés. Ainsi il est toûjours bon de consulter un Medecin lorsqu'il est question d'appliquer un cataplasme de quelque espece qu'il soit. Voyez Topique. (N)

Cataplasme (Page 2:766)

Cataplasme, (Maréchalerie.) Voyez Charge, Emmiélure, Rémolade.

CATAPHORE (Page 2:766)

CATAPHORE, s. f. KAA/FORA, terme de Medccine, sorte de léthargie ou assoupissement: c'est la même chose que le coma. Voyez Coma.

Ce mot est composé de la préposition KAA\, ou KA/TW, en - bas, & de FE)RW, je porte.

CATAPUCE (Page 2:766)

CATAPUCE, s. f. (Hist. nat.) plante medicinale, qu'on appelle communément petite tithymale. Elle purge par haut & par bas avec tant de violence, qu'il y a peu de Medecins qui osent hasarder de l'ordonner, Voyez Tithymale.

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