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Une compagnie de 100 soldats occupoit deux files de huttes ou petites baraques. Chaque file avoit 200 piés de longueur & huit de largeur; elles étoient séparées par une rue aussi de huit piés. Le capitaine campoit à la tête de sa compagnie, & les vivandiers à la queue, comme ils le font encore aujourd'hui. Le colonel avoit pour logement un espace de 64 piés de front, au milieu du rang des tentes des capitaines. Derriere cet espace régnoit une rue de pareille largeur, qui séparoit le régiment en deux parties égales. La partie qui en restoit après l'emplacement des tentes du colonel & de son équipage, servoit à camper le ministre, le chirurgien, &c.
La cavalerie campoit à - peu - près dans le même ordre que l'infanterie. Une compagnie de 100 chevaux avoit deux files de huttes de 200 piés de profondeur & de 10 de largeur, lesquelles étoient séparées par un espace de 50 piés. Les chevaux formoient deux files dans cet espace, placées chacune parallelement & à la distance de cinq piés des huttes. Le capitaine campoit à la tête de sa compagnie, & le colonel au milieu de ses capitaines, comme dans l'infanterie. Le camp étoit entouré, ainsi que celui des Romains, d'un fossé & d'un parapet. Cet ouvrage se distribuoit à toutes les troupes de l'armée, & chaque régiment en faisoit une partie proportionnée au nombre d'hommes dont il étoit composé. On observoit de laisser un espace vuide de 200 piés de largeur entre le retranchement du camp & ses différens quartiers, afin d'y placer les troupes en bataille dans le besoin.
Cette disposition ou formation de camp passa ensuite dans la plûpart des autres états de l'Europe; elle a sans doute été observée en France, car on la trouve - décrite dans plusieu>s auteurs, notamment dans le livre de la Doctrine militaire donné en 1667 par le sieur de la Fontaine, ingénieur du Roi, & dans les Travaux de Mars par Allain Manesson Malet.
Il paroît cependant par plusieurs mémoires du regne
de Loüis XIII. & de la minorité de Loüis XIV.
que nos armées ne campoient pas toûjours ensemble,
comme ces auteurs le prescrivent, mais en différens
quartiers séparés, qui portoient chacun le nom
de l'officier qui les commandoit. Il y a un grand nombre
d'exemples de ces sortes de camps dans la Vie de
M. de Turenne, les Mémoires de M. de Puysegur, &c.
Il en résulte que si les regles dont on vient de parler
avoient d'abord été observées, on les avoit ensuite
négligées. Cette conjecture se trouve fortifiée par ce
que le P. Daniel rapporte dans son Histoire de la milice
Françoise, au sujet de l'arrangement régulier de
nos camps. Il y dit, que dans un mémoire qui lui a
été fourni sur le régiment du Roi,
Nos camps different particulierement de ceux des princes d'Orange, en ce que les troupes y sont campées sur deux ou trois lignes, l'infanterie au centre & la cavalerie sur les ailes, & que la tête ou le front du camp est entierement libre, pour que l'armée puisse s'y mettre en bataille en sortant du camp. Les officiers sont placés à la queue de leur troupe; l'artillerie est assez ordinairement un peu en avant du centre de la premiere ligne, & les vivres, entre la premiere & la seconde ligne vers le milieu de l'armée. Nos officiers généraux ne campent plus comme le faisoient ces princes. Ils occupent les villages qui se trouvent renfermés dans le camp, ou qui en sont fort proches; ce qui est regardé comme un inconvénient par bien des gens, en ce que par là ils se trouvent quelquefois éloignés des corps qu'ils doivent commander, & qu'ils augmentent le nombre des gardes de l'armée.
Pour le camp, il n'est défendu ou fortifié que par une espece d'enceinte formée de différentes troupes de cavalerie & d'infanterie, qu'on a substituée aux retranchemens des anciens, quoique leur usage en cela, suivant les plus habiles militaires, fût infiniment supérieur au nôtre, non - seulement pour la sûreté du camp, mais encore pour diminuer la fatigue des troupes, dont il faut toûjours avoir une grande partie sous les armes pour être à l'abri des entreprises de l'ennemi. Préface des essais sur la Castramétation, par M. le Blond. (Q)
CASTRATION (Page 2:755)
CASTRATION, s. f. terme de Chirurgie, est l'action
de châtrer, ou l'opération par laquelle on ampute
& retranche les testicules d'un animal mâle,
qui devient par - là incapable d'engendrer. Voyez
La castration se pratique communément en Asie,
spécialement chez les Turcs, qui châtrent tous ceux
de leurs esclaves qu'ils employent à la garde de leurs
femmes, & à qui ils coupent non - seulement les testicules,
mais souvent même la verge. La castration
se pratique aussi en Italie sur les musiciens dont on
veut que la voix se conserve. Cette castration n'est
point une opération de Chirurgie, puisqu'elle n'a
pas le rétablissement de la santé pour objet. Voyez
La castration est aussi une opération medicinale, [p. 756]
La castration peut aussi se pratiquer sur les femmes. Athenée dit que le roi Andramiris fut le premier qui fit châtrer des femmes. Hesychius & Suidas rapportent que Gyges fit la même chose. Galien observe qu'on ne les peut châtrer sans les mettre en danger de la vie. Dalechamp, sur le passage d'Athenée que nous venons de citer, dit qu'il ne faut pas entendre là châtrer à la lettre, que ce n'étoit que boucler.
Pour faire l'opération de la castration dans les maladies
du testicule, qui n'ont pû se guérir par les différens
secours qu'elles indiquoient, on fait coucher
le malade sur le dos; on lui fait assujettir les jambes
& les mains par des aides. Le Chirurgien pince la
peau du scrotum sur la tumeur à l'endroit de l'anneau,
avec les pouces & les doigts indicateurs de ses
deux mains; un aide prend le pli de peau que tenoient
les doigts de la main droite; l'opérateur prend alors
un bistouri droit avec lequel il fend ce pli. Il continue
l'incision jusqu'à la partie inférieure au moyen
d'une sonde cannelée & du bistouri. Il sépare tout le
tissu cellulaire qui entoure le testicule, soit en le coupant,
soit en le déchirant. On fend le muscle cremaster
suivant sa longueur, pour mettre le cordon
spermatique à nud. On passe par - dessous une aiguille
courbe, enfilée de quelques brins de fil ciré, afin
d'en faire la ligature. Voyez
L'artere de la cloison du scrotum donne quelquefois du sang: dans ce cas, on peut en faire la ligature, ou appliquer sur l'embouchûre un petit bourdonnet trempé dans l'essence de rabel.
Après avoir extirpé le testicule, on retranche avec
le bistouri les levres de la poche que forme le scrotum.
On panse la plaie avec de la charpie seche,
soûtenue d'une compresse en fer à cheval, & le tout
contenu par un suspensoire. Voyez
Il ne faut lever l'appareil qu'au bout de trois ou quatre jours, lorsque la suppuration le détache: on peut seulement dès le lendemain humecter la charpie avec l'huile d'hypericum.
Les pansemens doivent être simples, & ne demandent
pas d'autres attentions que la cure des ulceres.
Voyez
Il est à propos de faire saigner le malade, & de lui faire sur le bas - ventre des embrocations avec les huiles émollientes, pour relâcher le tissu de toutes les parties, & prévenir l'inflammation. (Y)
CASTRATI (Page 2:756)
CASTRATI, s. m. (Hist. mod.) ce nom qui est
purement Italien, se donne à ceux qu'on a fait eunuques
dans leur enfance pour leur procurer une voix
plus nette & plus aiguë. Les Castrati chantent dans
les concerts la même partie que les femmes, ou dessus.
Voyez
CASTRES (Page 2:756)
CASTRES, (Géog.) ville de France en Languedoc. Long. 19. 55. lat. 43
CASTRO (Page 2:756)
CASTRO, (Géog.) petite ville maritime d'Italie au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante. Long. 36. lat. 40. 18.
Castro (Page 2:756)
Castro d'Airo (Page 2:756)
Castro - Buon (Page 2:756)
Castro - Caltado (Page 2:756)
Castro - Franco (Page 2:756)
Castro - Geritz (Page 2:756)
Castro - Marino (Page 2:756)
Castro - Mento (Page 2:756)
Castro - Novo (Page 2:756)
Castro - Reale (Page 2:756)
Castro - del - Rey (Page 2:756)
Castro - Verreyna (Page 2:756)
Castro - Villare (Page 2:756)
Castro - de - Urdiales (Page 2:756)
CASTROMA (Page 2:756)
CASTROMA, (Géog.) riviere de l'empire Russien, qui prend sa source dans la contrée de Kneesma, & se perd dans le Wolga.
Castroma (Page 2:756)
CASUALITÉ (Page 2:756)
CASUALITÉ, s. f. revenu casuel. Voyez ci - dessous
CASUEL (Page 2:756)
CASUEL, Voyez
CASUEL (Page 2:756)
CASUEL, adj. (Jurisprudence.) se dit de ce qui échet fortuitement. Ainsi un revenu casuel est celui qui dépend d'évenemens incertains qui arrivent ou n'arrivent pas; ou qui arrivent tantôt plus souvent, tantôt plus rarement. Telle est la portion des revenus du roi, qui consiste en aubaines, consiscations, paulette, &c. Telle est encore celle des revenus des seigneurs, qui résulte des mutations des fiefs & terres qui relevent d'eux, comme quints, requints, reliefs, lods & ventes, desherences, amendes, &c. Voyez chacun de ces termes à leur rang.
On appelle casuel simplement, en sous - entendant le terme de revenu, les profits d'une cure qui ne sont point fixes, comme sont le baise - mains, les baptêmes, & enterremens. (H)
CASUISTE (Page 2:756)
* CASUISTE, s. m. (Morale.) Qu'est - ce qu'un Casuiste? c'est un Théologien qui s'est mis en état par une longue étude des devoirs de l'homme & du Chrétien, de lever les doutes que les fideles peuvent avoir sur leur conduite passée, présente & future; d'apprécier la griéveté devant Dieu & devant les hommes, des fautes qu'ils ont commises, & d'en fixer la juste réparation.
D'où l'on voit que la fonction de Casuiste est une
des plus difficiles par l'étendue des lumieres qu'elle
suppose, & une des plus importantes & des plus
dangereuses par la nature de son objet. Le Casuiste
tient, pour ainsi dire, la balance entre Dieu & la
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