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Le Casuiste est donc un personnage important par son état & par son caractere; un homme d'autorité dans Israël, dont par conséquent la conduite & les écrits ne peuvent être trop rigoureusement examinés: voilà mes principes. Cependant je ne sai s'il faut approuver la plaisanterie éloquente & redoutable de Pascal, & le zele peut - être indiscret avec lequel d'autres auteurs, d'ailleurs très - habiles & très respectables, poursuivirent vers le milieu du siecle dernier, la morale relâchée de quelques Casuistes obscurs. Ils ne s'apperçurent pas sans doute que les principes de ces Casuistes recueillis en un corps, & exposés en langue vulgaire, ne manqueroient pas d'enhardir les passions, toûjours disposées > s'appuyer de l'autorité la plus frêle. Le monde ignoroit qu'on eût osé enseigner qu'il est quelquefois permis de mentir, de voler, de calomnier, d'assassiner pour une pomme, &c. Quelle nécessité de l'en instruire? Le scandale que la délation de ces maximes occasionna dans l'Eglise, fut un mal plus grand que celui qu'auroient jamais fait des volumes poudreux relégués dans les ténebres de quelques bibliotheques monastiques.
En effet, qui connoissoit Villalobos, Connink, Llamas, Achozier, Dealkoser, Squilanti, Bizoteri, Tribarne, de Grassalis, de Pitigianis, Strevesdorf, & tant d'autres, qu'on prendroit à leurs noms & à leurs opinions pour des Algériens? pour qui leurs principes étoient - ils dangereux? pour les enfans qui ne savent pas lire? pour les laboureurs, les marchands, les artisans, & les femmes qui ignorent la langue dans laquelle la plûpart ont écrit? pour les gens du monde qui lisent à peine les ouvrages de leur état; qui ont oublié le peu de Latin qu'ils ont rapporté des colléges, & à qui une dissipation continuelle ne laisse presque pas le tems de parcourir un roman? pour une poignée de Théologiens éclairés & décidés sur ces matieres? Je voudrois bien qu'un bon Casuiste m'apprît qui est le plus coupable ou de celui à qui il échappe une proposition absurde qui passeroit sans conséquence, ou de celui qui la remarque & qui l'éternife.
Mais, après avoir protesté contre tout desir d'une liberté qui s'exerceroit aux dépens de la tranquillité de l'état & de la religion, ne puis - je pas demander si l'oubli que je viens de proposer par rapport aux corrupteurs obscurs de la morale Chrétienne, n'est pas applicable à tout autre auteur dangereux, pourvû qu'il ait écrit en langue savante? Il me semble qu'il faut ou embrasser l'affirmative, ou abandonner les Casuistes. Car pourquoi les uns mériteroient - ils plus d'attention que les autres? Des Casuistes relâchés seroient - ils moins pernicieux & plus méprisables que des inconvaincus?
Mais, dira - t - on, ne vaudroit - il pas mieux qu'il n'y eût ni incrédules ni mauvais Casuistes, & que les productions des uns & des autres ne parussent ni en langue savante, ni en langue vulgaire? Rien n'est plus vrai, de même qu'il seroit à souhaiter qu'il n'y eût ni maladies ni méchanceté parmi les hommes. Mais c'est une nécessité qu'il y ait des malades & des méchans, & il y a des maladies & des crimes que les remedes ne font qu'aigrir.
Et qui vous a dit, continuera - t - on, qu'il est aussi nécessaire qu'il y ait parmi nous des Casuistes relâchés & des incrédules, que des méchans & des malades? N'avons - nous pas des lois qui peuvent nous mettre à couvert de l'incrédulité & du relâchement?
Je ne prétens point donner des bornes aux puissances ecclésiastiques & civiles: personne ne respecte plus que moi l'autorité des lois publiées contre les auteurs dangereux; mais je n'ignore pas que ces lois existoient long - tems avant les Casuistes relâchés & leur Apologiste, & qu'elles ne lesont pas empêchés de penser & d'écrire.
Je sais aussi que par l'éclat de la procédure, les lois civiles pou>ent arracher des productions misérables à l'obscurité profonde où elles ne demanderoient qu'à rester, & que c'est - là précisément ce qu'elles auroient de commun avec les lois ecclésiastiques dans la censure de Casuistes ignorés, qu'une délation maligne auroit fait connoître ma à - propos.
Au reste, c'est moins ici une opinion que je prétens
établir, qu'une question que je propose. C'est
aux sages magistrats, chargés du depôt des lois, &
aux illustres prélats qui veillent pour le maintien de
la foi & de la morale évangélique, à décider dans
quels cas il vaut mieux ignorer que punir; & quelles
sont, pour me servir de l'expression d'un auteur
célebre, les bornes précises de la nécessité dans lesquelles
il faut tenir les abus & les scandales. V.
CASZBEQUI (Page 2:757)
CASZBEQUI, s. m. (Commerce.) monnoie de cuivre
de Perse, que l'on nomme plus communément
kabeskiz. Voyez
CAT ou CATH (Page 2:757)
CAT ou CATH, (Géog.) ville d'Asie, dans la province de Khuarezm, sur le fleuve Oxus ou Gihon. Long. 95. lat. 41. 36.
CATABAPTISTE (Page 2:757)
CATABAPTISTE, s. m. (Hist. eccles.) nom dont on s'est servi quelquefois pour désigner en général tout héretique qui nie la nécessité du baptême, surtout pour les enfans.
Ce mot est composé de la préposition greque
CATABIBAZON (Page 2:757)
CATABIBAZON, en Astronomie, est le noeud descendant
de la lune, qu'on appelle aussi queue du dragon.
Voyez
CATACAUSTIQUE (Page 2:757)
CATACAUSTIQUE, s. f. (Géom.) est la caustique
formée par des rayons réfléchis. On la nomme
ainsi pour la distinguer de la diacaustique. V.
CATACHRESE (Page 2:757)
CATACHRESE, s. f. (Rhét.) trope ou figure de Rhétorique par laquelle on employe un mot impropre à la place d'un mot propre.
Ce terme est formé du Grec
On employe donc la catachrese lorsque faute de
trouver un mot propre pour exprimer une pensée,
l'on abuse d'un mot qui en approche, comme lorsqu'on dit, aller à cheval sur un bâton, equitare in arundine
longâ. La raison rejette ces expressions, mais
la nécessité les excuse; & le sens qu'on y attache
sauve la contradiction qu'elles présentent. Voyez
CATACLYSME (Page 2:757)
CATACLYSME, s. m.
CATACOMBE ou CATACUMBE (Page 2:757)
CATACOMBE ou CATACUMBE, s. f. (Histoire mod.) signifie des lieux ou des cavités soûterraines pratiquées pour servir à la sepulture des morts.
Quelques - uns dérivent ce mot de l'endroit où on gardoit les vaisseaux, & que les Grecs & les Latins modernes ont appellé combe; d'autres disent qu'on s'est servi autrefois de cata pour ad, de sorte que catatumbas signifioit ad tumbas. D>din assûre en conséquence qu'on a écrit anciennement catatumbas; d'au<pb-> [p. 758]
On nommoit aussi les catacombes, cryptoe & cameteria.
Le mot catacombe ne s'entendoit autrefois que des tombeaux de S. Pierre & de S. Paul; & M. Châtelin, ministre protestant, observe que parmi les Catholiques Romains, les plus habiles n'ont jamais appliqué le mot catacombe aux cimetieres de Rome; mais seulement à une chapelle de S. Sebastien, où l'ancien calendrier Romain marque qu'a été mis le corps de S. Pierre, sous le consulat de Tuscus & de Bassus en 258.
Le mot catacombe est particulierement en usage en
Italie, pour marquer un vaste amas de sepulchres
soûterrains dans les environs de Rome, & principalement
dans ceux qui sont à trois milles de cette ville,
dans la via appia ou la voie appienne. On croit que
ce sont les sepulchres des martyrs; on va en conséquence
les visiter par dévotion, & on en tire les reliques
qu'on envoye maintenant dans tous les pays
catholiques, après que le pape les a reconnus sous le
nom de quelque saint. Voyez
Plusieurs auteurs disent que c'étoit des grottes où
se cachoient & s'assembloient les premiers Chrétiens,
& où ils enterroient leurs martyrs; ces catacombes
sont de la largeur de deux à trois piés, & de la hauteur
de huit à dix pour l'ordinaire, en forme d'allée
ou de galerie, communiquant les unes aux autres,
& s'étendent souvent jusqu'à une lieue de Rome; il
n'y a ni maçonnerie ni voûte, la terre se soûtenant
d'elle - même. Les deux côtés de ces rues, que l'on
peut regarder comme les murailles, servoient de
haut - en - bas pour mettre les corps des morts; on les
y plaçoit en long, trois ou quatre rangées les unes
sur les autres, & parallelement à la rue; on les enfermoit
avec des tuiles fort larges & fort épaisses,
& quelquefois avec des morceaux de marbre, cimentés
d'une maniere qu'on auroit peine à imiter de nos
jours. Le nom du mort se trouve quelquefois, mais
rarement, sur les tuiles: on y voit aussi quelquefois
une branche de palmier avec cette inscription peinte
ou gravée, ou ce chiffre X P, qu'on interprete
communement pro Christo. Voyez
Plusieurs auteurs Protestans pensent que les catacombes ne sont autre chose que les sepulchres des payens, & les mêmes dont Festus Pompeius fait mention sous le nom de puticuli; & ils soûtiennent en même tems que quoique les anciens Romains fussent dans l'usage de brûler leurs morts, cependant ils avoient aussi coûtume, pour éviter la dépense, de jetter les corps de leurs esclaves dans des trous en terre, & de les y laisser pourrir; que les Romains Chrétiens voyant ensuite la grande vénération qu'on avoit pour les reliques, & desirant d'en avoir à leur disposition, ils entrerent dans les catacombes, qu'ils mirent à côté des tombeaux les chiffres ou inscriptions qu'il leur plut, & les fermerent ensuite pour les ouvrir quand ils en trouveroient l'occasion favorable: ceux qui étoient dans le secret, ajoûtent - ils, étant venus à mourir ou à s'éloigner, on oublia ce stratagème jusqu'à ce que le hasard fit ouvrir les catacombes. Mais cette opinion est encore moins probable que la premiere.
M. Moreau, dans les Transactions Philosophiques, prend un milieu entre ces deux extrémités; il suppose que les catacombes ont été originairement les sépulchres des Romains, & qu'on les creusa en conséquence de ces deux opinions, que les ombres haissent la lumiere, & qu'elles se plaisent à voltiger autour des endroits où les corps sont placés.
Il est certain que la premiere maniere d'enterrer a été de mettre des corps dans des caves; & il pa<cb->
Ces lieux qui se trouvoient ainsi tout préparés, étoient fort propres aux assemblées des premiers Chrétiens: mais jamais ceux - ci n'auroient pû les bâtir.
L'empire étant devenu chrétien, on les abandonna encore jusqu'à ce que la lecture de quelques auteurs y fit faire de nouveau attention. Quant au fameux chiffre X P, on observe qu'il étoit déjà en usage longtems avant Jesus - Christ. L'abbé Bencini dit qu'il étoit composé des deux lettres Greques x, p, sous lesquelles étoient cachés quelques sens mystiques: mais personne, dit Chambers, ne les explique.
L'auteur Anglois n'a rapporté cette opinion que pour infirmer le premier sentiment, qui veut que les catacombes n'ayent servi qu'à la sépulture des premiers Chrétiens: il dissimule qu'outre le chiffre > qui ne cache aucun mystere & qui n'est que le monogramme de Jesus - Christ, on a trouvé sur les pierres & tombeaux des catacombes des figures d'un bon pasteur & d'un agneau; ce qui ne peut convenir qu'à des Chrétiens. On conclurroit mal de là, que tous ces Chrétiens étoient saints: mais pour peu qu'on fasse attention aux moeurs des Chrétiens de la primitive Eglise, on en conclurra toûjours avec une certitude morale, que leurs ossemens & reliques étoient dignes de vénération. Chambers ne fait point un crime aux payens de l'honneur qu'ils rendoient aux cendres de leurs héros; & il tâche de rendre suspectes les reliques des martyrs, afin d'attaquer indirectement leur culte. Les papes ont été si peu persuadés que tous les ossemens trouvés dans les catacombes fussent des reliques des saints, qu'ils ont toûjours été d'une extrème réserve à en accorder, & à les faire constater. (G)
CATACOUSTIQUE (Page 2:758)
CATACOUSTIQUE, s. f. qu'on appelle aussi
Cataphonique, est la science qui a pour objet les sons
refléchis; ou cette partie de l'Acoustique qui considere
les propriétés des échos; ou en général des sons
qui ne viennent pas directement du corps sonore à
l'oreille, mais qui ne la frappent qu'après qu'ils y ont
été renvoyés par quelque autre corps. Ce mot Catacoustique est analogue au mot Catoptrique, qui signifie
la science qui a pour objet les rayons de lumiere
refléchis, & leurs propriétés: ainsi la Catacoustique est
à l'Acoustique proprement dite, ce que la Catoptrique est à l'Optique. Voyez
CATACTHONIEN (Page 2:758)
* CATACTHONIEN, (Myth.) c'est ainsi qu'on avoit surnommé à Opunte le souverain pontife des dieux de la terre & des enfers.
CATADIOPTRIQUE (Page 2:758)
CATADIOPTRIQUE, adj. (Optique.) on donne
ce nom à ce qui appartient à la fois à la Catoptrique &
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