ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"745"> puis demi - once jusqu'à une once & demie. Le quarteron en bâton équivaut à l'once en moelle. Geoffroy, Mat. med..

Préparations de casse officinale. L'extrait de casse se fait en passant la moelle à travers un tamis: après l'avoir dissous dans une liqueur convenable, on l'aromatise avec la fleur d'orange, le sucre, l'anis, le fenouil; on le fait évaporer pour lui donner la consistance de bol, & l'on en donne dix gros.

La préparation appellée diacassia cum manna, quoique de peu d'usage, a son utilité en plusieurs cas.

Pour la faire, prenez prunes de damas deux onces; fleurs de violette, une poignée & demie; eau de fontaine, une livre & demie: faites bouillir le tout jusqu'à diminution de moitié, & dissolvez dans la colature, de la pulpe de casse, six onces; du sirop violat, huit onces; de la pulpe de tamarin, une once; de sucre candi, une once & demie; de la meilleure manne, deux onces: faites du tout un électuaire.

L'extrait de casse avec les feuilles de séné se prépare de la maniere suivante.

Prenez du diacassia cum manna, deux livres; feuilles de séné pulvérisées, deux onces; semence de carvi, une once; sirop violat, quantité suffisante: faites un électuaire.

La pulpe de casse s'employe aussi à l'extérieur dans les cataplasmes résolutifs & émolliens. Quincy, Pharmacop.

La casse du Bresil est une gousse plus courte que celle de la casse d'Egypte, un peu plus applatie, & très - dure. L'arbre qui la porte s'appelle cassia fistula Brasiliana: il est grand & beau; son tronc est droit, lisse, & cendré; il étend ses branches au loin; il est couvert de feuilles portées sur une côte de neuf pouces, & attachées à de petites queues fort courtes: elles sont d'un verd clair, velues, un peu inclinées, traversées longitudinalement d'une nervure rougeâtre, & transversalement de plusieurs autres qui s'étendent des deux côtés, se recourbant vers leurs extrémités, & se réunissant au bord de la feuille. Les fleurs naissent de l'aisselle des feuilles; elles sont disposées en forme d'épi sur des pédicules qui ont près d'un palme & demi de long: chaque fleur a son pédicule propre, foible, velu, long d'un pouce. Les boutons de ces fleurs ressemblent à la capre, & les fleurs épanoüies sont plus petites que celles de la casse ordinaire: elles ont cinq pétales de couleur de chair; le milieu en est occupé par dix étamines recourbées, garnies de longs sommets; les trois inférieures en sont une fois plus longues que les supérieures: il se trouve parmi elles un style en croissant, long & velu; ce style dégénere en une gousse verte, puis noire, ensuite brune, pendante quand elle est mûre, longue d'environ deux piés, épaisse de cinq doigts, un peu courbée, bordée d'un côté & dans toute sa longueur de deux côtes, & de l'autre, d'une seule côte qu'on prendroit pour une corde collée sous l'écorce. L'écorce en est rude en - dehors, ligneuse, & blanche en - dedans; elle est si ferme, qu'on ne la peut casser qu'avec le marteau: l'intérieur en est séparé en loges, chacune de deux lignes ou environ d'épaisseur, & contenant une graine de la grandeur & figure d'une amande, d'un blanc jaunâtre, luisante, luisante, lisse, dure, & divisée d'un côté dans toute sa longueur par une ligne roussâtre, dont l'intérieur est blanc, & d'une substance de corne. Outre cela chaque cellule renferme une pulpe gluante, brune ou noirâtre, pareille à la casse ordinaire, mais amere & desagréable: cette pulpe est très - purgative, au jugement de Lobel & de Tournefort. Geoff. Mat. med.

La casse en bois, cassia lignea offic. est une écorce roulée en tuyau, tout - à - fait ressemblante par l'exté<cb-> rieur à la canelle, dont elle a la couleur, l'odeur & le goût, & dépouillée comme elle de sa pellicule extérieure. On la distingue de la canelle par la foiblesse de son goût aromatique, & par une glutinosité qu'on lui trouve en la mâchant: elle est tantôt jaune, tantôt jaune rougeâtre: la meilleure est celle qui décele les qualités les plus voisines de la canelle. L'arbre qui la donne s'appelle cinnamomum, ou canella Malabarica & Javensis: c'est la même espece de plante que celle qui donne la canelle de Ceylan. On fait peu d'usage de cette casse. Geoffroy présume qu'elle a été connue des anciens. Elle passe pour alexipharmaque & stomachique. On la préfere à la canelle quand il s'agit de resserrer. On la conseille dans l'asthme, la toux, le, & les dyssenteries. On l'employe dans la thériaque, le mithridat, &c..

La casse giroflée, cassia caryophillate off. est aussi une écorce comme la canelle, dont l'odeur de girofle devient si vive & si forte, que la langue en est affectée comme d'un caustique léger; du reste elle ressemble à la canelle: c'est l'arbre appellé caninga qui la donne: il est grand & haut; son tronc est gros & brun; ses feuilles, semblables par la forme à celles du canellier, sont plus grandes: il est commun dans l'île de Cuba, & dans les contrées méridionales de la Guyane. On attribue à l'écorce les propriétés du girofle, auquel on la substitue dans les assaisonnemens. Geoffroy prétend que les anciens Grecs & Arabes ne l'ont point connue. On la croit stomachique & alexipharmaque, mais dans un degré fort au - dessous du clou de girofle. Geoff. Mat. med.

Casse (Page 2:745)

* Casse, s. m. (Métallurgie.) on donne ce nom en général en plusieurs endroits à une grande poelle: mais il désigne particulierement à Sainte - Marie aux mines, & en différentes autres usines où l'on travaille les mines de cuivre, de plomb, & d'argent, une cavité préparée au - dehors des fourneaux d'affinage, dans laquelle le métal se rend au sortir du fourneau, par un trou pratiqué à sa partie inférieure. Voyez Cuivre.

Les Orfevres & les Monnoyeurs donnent aussi le nom de casse à un vaisseau fait de cendres de lessive & d'os de mouton calcinés, dont ils se servent dans l'affinage de l'or & de l'argent, ou lorsqu'il s'agit d'asseoir le cuivre en bain.

Casse (Page 2:745)

Casse des Rubaniers, espece de peigne qui se fait de la maniere suivante. On prend un morceau de corne long de quatre jusqu'à six pouces, large de cinq à six lignes, assez épais pour être coupé en deux; ce morceau de corne se refend dans toute son épaisseur, mais non pas dans toute sa largeur, & cela à peu près comme les Tablettiers refendent leurs peignes; il est ensuite scié en deux dans son épaisseur, ce qui donne deux parties dont les dentures sont parfaitement égales; l'une forme le haut de la casse, & l'autre le bas: ces deux morceaux sont ensuite assemblés à queue d'aronde avec deux morceaux de bois de pareille épaisseur, & arrêtés & fixés ensemble par les angles avec de la petite ficelle: ainsi voilà un quarré dont toutes les dentures sont remplies chacune d'une dent d'acier qui trouve sa place en haut & en - bas dans chacun des interstices de cette denture. Quand toutes les dents sont ainsi placées, on couche sur le devant de la denture & à plat une de ces mêmes dents. que l'on lie par les bouts; par ce moyen toutes les dents sont tenues dans leur situation: on garnit le dessus & le dessous d'une bande de papier ou de carton, pour empêcher les dents de s'échapper par les ouverres des morceaux de corne. La casse sert ainsi de peigne dans les forts ouvrages, où les dents de canne seroient trop foibles, & ne résisteroient pas.

Casses (Page 2:745)

* Casses, s. f. (Commerce.) c'est ainsi qu'on appelle des mousselines ou des toiles de coton blanches [p. 746] & fines, qui viennent des Indes orientales, mais surtout de Bengale: c'est pour cette raison qu'on les appelle casses Bengales. Elles ont seize aunes de long, sur huit de large.

CASSEAU (Page 2:746)

CASSEAU, s. m. on entend par ce terme dans l'Imprimerie, le diminutif d'une casse: c'est une espece de tiroir dont les cassetins ou compartimens sont égaux, plus ou moins grands & plus ou moins profonds, à proportion de la grosseur du caractere auquel il est destiné. Le nombre de ses cassetins est ordinairement de quarante - neuf, ou de sept en tout sens, parce qu'il est exactement quarré. Le casseau sert à mettre les lettres de deux points, ou les vignettes de fonte: on lui donne le nom du corps de caractere qu'il renferme. Il y a le casseau de deux points de Gros - romain, celui de deux points de Saint - Augustin, & ainsi des autres corps de caracteres.

Casseau (Page 2:746)

* Casseau, s. m. (art de faire la dentelle); c'est un petit morceau de corne fort mince, teint en rouge ou en autre couleur, d'un quart ou d'une demi-ligne d'épais, de cinq à six lignes de haut, d'un pouce ou environ de large, replié de maniere que ses deux extrémités rapprochées & arrêtées par un fil, forment une espece de petit étui dans lequel on met la casse du fuseau à faire la dentelle quand il est chargé de fil, afin d'empêcher le fil de s'éventer. Lorsque le fil est éventé, il se casse facilement; aussi est - il à propos que celles qui font la dentelle travaillent à l'ombre. Voyez Dentelle.

CASSE - AIGUILLE (Page 2:746)

CASSE - AIGUILLE, s. m. ouvrier occupé dans les salines. Voyez Aiguilleur, voyez Salines.

CASSEL (Page 2:746)

CASSEL, ville de France dans la Flandre, à quatre lieues de S. Omer. Long. 20. 9. 9. lat. 50. 47. 54.

Cassel (Page 2:746)

Cassel, belle & forte ville d'Allemagne, capitale du Landgraviat de Hesse - Cassel, Long. 27. 10. lat. 51. 20.

CASSE - MOTTE (Page 2:746)

* CASSE - MOTTE, s. f. (Agricult.) instrument dont le nom indique assez l'usage; c'est une massue de bois dur qu'on employe dans les terres fortes: elle est grosse comme la cuisse. On la cercle de fer, & l'on y ajuste un manche d'environ quatre piés de long. Voyez cet instrument, Pl. d'Agriculture.

CASSENA (Page 2:746)

CASSENA, (Géog.) royaume d'Afrique, dans la Nigritie, tributaire de celui de Tombut.

CASSENEUIL (Page 2:746)

CASSENEUIL, (Géog.) petite ville de France dans l'Agénois, sur la riviere de Lot.

CASSE - NOISETTE (Page 2:746)

CASSE - NOISETTE, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) picus cinereus, sitta, oiseau qui a aussi été nommé torchepot & grimpereau; il est un peu plus petit que le pinçon, à peine pese - t - il une once. Il a six pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'au bout des pates; le bec a sept huitiemes de pouce, depuis sa pointe jusqu'à l'angle de la bouche. Il est triangulaire; la piece du dessus est noire, & celle du bas est blanchâtre à sa racine. Sa langue est large & pas plus longue que le bec; elle est dure à son extrémité & déchiquetée. L'ouverture des narines est ronde & recouverte par des poils ou soies roides; la tête, le cou, & le dos sont cendrés. Les côtés du corps sous les ailes sont rougeâtres; la gorge & la poitrine sont d'un blanc roussâtre: les plumes du dessous de la queue sont rougeâtres sur les côtés, & blanches dans le milieu. Il y a une longue bande noire qui s'étend depuis le bec, jusque sur le cou en passant sur les yeux. Chaque aile a dix - huit grandes plumes: la premiere est très - courte & fort petite; les intérieures sont cendrées, & les extérieures sont plus brunes: le tuyau de toutes ces plumes est noir. Il y a deux taches sur la face inférieure des ailes; l'une est noire & assez grande sur la côte de l'aileron; l'autre blanche & plus petite au - dessous de la noire sur la racine des grandes plumes de l'aileron. La queue est courte, elle a à peine deux pouces de longueur; & elle est composée de douze plumes, dont les deux du milieu sont de couleur cendrée comme le dos. La plume qui suit de chaque côté est de couleur cendrée dans le bas, & noire dans le reste, à l'exception de la pointe qui est cendrée, avec un peu de noir au bout du tuyau; la troisieme plume n'a presque point de couleur cendrée dans le bas, mais il y a une plus grande tache cendrée à la pointe; au reste elle ressemble à la seconde. La quatrieme est noire sur plus des trois quarts de sa longueur, & il y a à l'extrémité supérieure une marque blanche sur les barbes intérieures; les barbes extérieures qui sont à la même hauteur sont cendrées; la pointe de la plume est aussi de couleur cendrée, mais un peu plus foncée: l'avant - derniere plume ne differe de la précédente qu'en ce que le blanc & le cendré sont un peu plus étendus, & qu'en ce qu'il y a un peu de blanc sur le côté extérieur au - dessous de la marque cendrée; les barbes extérieures du milieu de la derniere plume sont entierement blanches. Cette marque occupe environ un tiers de la longueur de la plume, & se trouve immédiatement au - dessous de la couleur cendrée, qui est au - dessus de la plume: au reste cette plume ressemble aux deux précédentes; toute la différence qu'on y peut observer, est que la marque cendrée du dessus & le blanc qui est sur le côté extérieur sont plus étendus. Les pates sont de couleur de chair avec une légere teinte de brun. Les ongles sont bruns, longs, & crochus; cet oiseau n'a qu'un doigt de derriere qui est égal à celui du milieu, son ongle est le plus long. Les doigts extérieurs de chaque côté tiennent au doigt du milieu à leur racine; le doigt extérieur est le plus petit: on trouve dans l'estomac de cet oiseau des scarabées. Il niche dans des trous d'arbre; & quand l'ouverture qui lui sert de passage est trop grande, il la rétrécit en la bouchant avec de la terre: il ne se nourrit pas seulement d'insectes, il mange aussi des noisettes; il en fait provision pour l'hyver. La façon dont il les casse est assez singuliere; il met une noisette dans une fente pour l'assûrer en place, & ensuite il frappe dessus de toute sa force avec son bec, jusqu'à ce qu'il ait percé la coque, alors il lui est facile de tirer l'amande par le trou qu'il a fait. Willughby, ornit. V. Oiseau.

Casse - Noix (Page 2:746)

Casse - Noix, s. m. (Hist. nat. Ornit.) caryocatactes, oiseau qui a environ un pié de longueur depuis l'extrémité du bec, jusqu'au bout des pates ou des aîles; car les unes & les autres sont également longues: l'envergure est d'environ un pié neuf pouces. Le bec a près de deux pouces de longueur, depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche; il est noir & fort: la piece supérieure est un peu plus avancée que l'inférieure, & elle n'est pas pointue. La langue est courte, fourchue, & très - profondément découpée; l'iris des yeux est de couleur de noisette: l'ouverture des narines est ronde & recouverte par de petites soies blanchâtres. Tout le corps de cet oiseau est de couleur rousse, mêlée de brun & parsémé de taches blanches triangulaires par tout, excepté sur la tête. Les taches de la poitrine sont les plus grandes, & le dessus de l'oiseau est d'une couleur plus rousse que le reste du corps. Il y a du blanc entre le bec & les yeux; & les plumes qui sont au - delà de l'anus sous la queue sont aussi très - blanches: les grandes plumes des ailes sont noirâtres. La queue a près de cinq pouces de longueur; elle est composée de douze plumes: plus de la moitié des plumes extérieures de chaque côté est blanche; celles qui suivent ont moins de blanc, & l'étendue de cette couleur diminue par degrés dans chaque plume, jusqu'à celle du milieu où il n'y a presque point de blanc. Les pates & les ongles sont noirs; le doigt extérieur tient au doigt du milieu par sa base. Cet oiseau mange des noix; c'est pour quoi on l'a nommé casse - noix. Willughby, ornit. Voyez Oiseau. (I)

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