ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"743"> mer Caspienne. Strabon rapporte que ces barbares avoient coûtume de renfermer dans un lieu étroit, & d'y laisser mourir de faim leurs peres & meres, quand ils avoient atteint l'âge de soixante ou soite dix ans.

CASQUE ou HEAUME (Page 2:743)

CASQUE ou HEAUME, s. m. (Art milit.) arme défensive pour couvrir la tête & le cou.

Le mot casque vient de cassicum ou cassicus, diminutif de cassis.

Le casque avoit une visiere faite de petites grilles; elle se baissoit durant le combat, & se relevoit pour prendre l'air en rentrant sous le front du casque. Cette armure étoit pesante, & devoit être forte pour être à l'épreuve de la hache d'armes & de la massue. Le casque étoit assez profond, & s'étrécissoit en s'arrondissant par en - haut, ayant presque la figure d'un cone. Il avoit une mentoniere dans laquelle entroit la visiere quand elle étoit baissée, & au - dessus comme un collet de fer qui descendoit jusqu'au défaut des épaules. Il étoit séparé du casque, & s'y joignoit par le moyen d'un collier de métal.

Le Gendre a remarqué qu'autrefois en France les gendarmes portoient tous le casque. Le roi le portoit doré; les ducs & les comtes argenté; les gentilshommes d'ancienne race le portoient d'un acier poli, & les autres de fer simplement.

On trouve des casques sur les anciennes médailles, & l'on y reconnoît leurs différentes façons à la Greque & à la Romaine. C'est le plus ancien habillement de tête qui paroisse sur les médailles & le plus universel: c'est par - là que les rois & les dieux mêmes se distinguoient. Celui qui couvre la tête de la figure de Rome, est garni de deux ailes comme celui de Mercure: celui de quelques rois est paré des cornes de Jupiter Ammon, ou simplement de taureau & de bélier, pour marquer une force extraordinaire. V. le P. Jobert, science des médailles.

Le casque est un ornement & une marque de noblesse & de fiefs nobles; il en fait voir les différens degrés selon sa nature & sa situation, à plus ou moins de vûes sur les écus. Les rois & les empereurs le portent tout d'or, broché, brodé & damasquiné, tarré de front, la visiere entierement ouverte, sans aucune grille ni barreaux.

Les princes, ducs & souverains, le portent d'or, & tarré de front, sans visiere, mais un peu moins ouvert, pour marquer une moindre dignité, & quand il y a des barreaux, ils en mettent ouze, &c. (Q)

Casque (Page 2:743)

* Casque, (Myth.) on dit que les Cyclopes, en forgeant le foudre de Jupiter, firent en même tems un casque pour Pluton; que ce casque rendoit invisible celui qui le portoit, & que Persée l'emprunta pour combatre Méduse.

Casque (Page 2:743)

Casque, en terme de Blason, signifie la même chose que heaulme. Voyez Heaulme, & Blason

CASSA (Page 2:743)

CASSA, terme usité parmi les Provençaux, pour signifier la caisse ou coffre fort, dans lequel les marchands, négocians, banquiers & gens d'affaires, ont coûtume d'enfermer leur argent comptant, pierreries, papiers de conséquence, & autres effets les plus précieux. Voyez Caisse. Dictionnaire du commerce, tom. II. pag. 123. (G)

CASSAGNETES (Page 2:743)

CASSAGNETES, (Géog.) petite ville de France, dans le Rouergue.

CASSAILLE (Page 2:743)

* CASSAILLE, s. f. (Agriculture.) c'est ainsi qu'on appelle le premier labour qu'on donne aux terres, ou après la moisson aux environs de la S. Martin, ou après la semaille vers Pâques. Dans le premier cas on se propose d'ouvrir la terre, & de détruire les mauvaises herbes. On dit faire la cassaille. Voyez l'article Agriculture.

CASSAN ou CACHAN (Page 2:743)

CASSAN ou CACHAN, (Géog.) grande & riche ville d'Asie du royaume de Perse, dans la province d'Irac, fameuse par les étosses de soie qui s'y fabriquent.

CASSANO (Page 2:743)

CASSANO, (Géog.) petite ville d'Italie, au duché de Milan, avec un château fort.

Cassano (Page 2:743)

Cassano ou Cossano, (Géog.) petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, à deux lieues du golfe de Tarente. Long. 34. 5. lat. 39. 55.

CASSANT (Page 2:743)

CASSANT, adj. (Phys.) se dit d'un corps dont la dureté est accompagnée de fragilité, espece de dureté, qu'on suppose produite par l'engrenement mutuel & facile à détruire, des parties du corps. Voyez Dureté.

Cassant est opposé à ductile, malléable. Voyez Ductilité, &c. (O)

CASSATION (Page 2:743)

CASSATION, s. f. terme de Palais, est le jugement par lequel on annulle un acte ou une procédure.

Ce mot vient du Latin quassare, qui signifie secoüer quelque chose avec force.

On peut se pourvoir au conseil d'état & privé, en cassation, contre un jugement d'une cour souveraine, si ce jugement se trouve être en contrariété avec un autre rendu précédemment dans la même cause & contre la même partie; s'il contient des dispositions directent contraires à celles des ordonnances ou des coûtumes; s'il a été omis quelqu'une des formalités prescrites par les ordonnances à peine de nullité.

Celui qui veut se pourvoir en cassation, fait signifier sur les lieux à la partie ou à son procureur, ou au procureur général, si c'est en matiere criminelle, ou qui concerne les droits & domaines de sa Majesté, qu'il entend se pourvoir au conseil en cassation, & leur donne copie de sa requête, & des pieces sur lesquelles il entend fonder la cassation.

La requête en cassation doit être signifiée dans les six mois du jour de la signification de l'arrêt contre lequel on entend se pourvoir.

La voie de la cassation ne suspend point l'exécution du jugement contre lequel on se pourvoit.

Le demandeur en cassation doit consigner une amande de 450 livres, qu'il ne retire point s'il succombe à sa demande. (H)

CASSAVE, ou CASSAVI, ou MANIHOT (Page 2:743)

CASSAVE, ou CASSAVI, ou MANIHOT, ou MANIHOC, est un genre de plante observée par le P. Plumier; ses fleurs sont monopétales, en forme de cloche découpée, & le plus souvent ouverte. Le pistil devient dans la suite un fruit arrondi, qui renferme trois capsules oblongues, jointes ensemble, dans chacune desquelles il y a un noyau oblong. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* Celle qui est désignée dans Gasp. Bauhin sous le nom de manihot Indorum, seu yucca folüs cannabinis, dont on trouvera une description assez exacte dans ceux qui ont écrit des Antilles, comme le P. du Tertre, le P. Labat & autres, fournit plusieurs produits dont la connoissance peut piquer la curiosité. Sa racine mangée sans aucune préparation, est un poison mortel: mais on parvient à en séparer la partie nuisible, & à conserver la portion nourrissante, dont on fait un pain d'un usage commun parmi les sauvages; & que les Européens, & même les dames les plus délicates, préferent par goût au pain de froment.

Pour faire cette separation, on s'y prend de la maniere suivante: lorsque la racine est cueillie, on la dépouille de sa peau; il reste une substance blanche & pleine de suc, qu'on rape: pour cet effet, on a de grosses rapes de cuivre, & non des moulinets à bras, comme le dit le P. du Tertre. On met la rapure dans des sacs faits d'écorce d'arbre; ces sacs sont portés sous une presse d'un méchanisme fort simple: c'est une branche d'arbre attachée au tronc, qui fait la fonction de levier, en vertu d'un gros poids dont on charge son extrémité fourchue. Voyez les pl. d'hist. [p. 744] & leur expl. A tronc d'arbre; B branche fourchue, avec des pierres qui pesent sur son extrémité; C sacs de jonc qui contiennent la rapure; D ais mis entre chaque sac; E massif de pierre. Il y a une rigole au massif, qui conduit le suc ou le lait de manihoc dans la coupe de calebasse F, ou petite terrine. Voilà une sorte de presse, telle que la méchanique naturelle pouvoit la suggérer; cependant ce n'est pas celle qui est en usage parmi les sauvages. Il y a dans la leur autant de simplicité & plus d'esprit. Ils ont une espece de sac long de six à sept piés & de la grosseur de la jambe; il est fait d'une sorte de jonc d'un tissu très lâche, de maniere que quand il est rempli & bien foulé, il prend beaucoup de largeur, & perd beaucoup de sa longueur; ce sac est terminé par un crochet: ils plantent deux morceaux de bois en fourche; ils passent un bâton dans l'anse du sac; ils placent les deux bouts du bâton dans les fourches des deux piés; & ils mettent dans le crochet un vaisseau à anse fort pesant, qui faisant en même tems la fonction de poids, tire le sac avec force, en fait sortir le suc de manihoc, & le reçoit. Voyez aussi Plan. d'hist. nat. A B, a b, les piés; C D le bâton; E F le sac; H le vaisseau ou poids. Ce suc ou lait contient toute la malignité; les animaux qui en boivent, enflent & meurent en vingt - quatre heures. Quand la matiere est vuide de suc, & bien desséchée, on la passe par un crible un peu gros; on la porte ensuite sur des poeles, ou plûtôt sur des platines de fonte, sous lesquelles on fait du feu; c'est de - là qu'on forme la cassave ou la farine de manihoc. Il n'y a de différence entre ces deux choses que par la forme. La farine est un amas de grumeaux de manihoc desséché & divisé; & la cassave est faite des mêmes grumeaux liés & joints les uns aux autres par la cuisson, ce qui forme des especes de galettes, larges & minces à peu près comme du croquet. Les sauvages la font plus épaisse; mais & la farine & la cassave tiennent lieu de pain l'un & l'autre. Il ne s'agit que de les humecter avec un peu d'eau pure, ou avec un peu de bouillon. On se sert d'eau ou de bouillon selon que l'on est plus ou moins friand.

Le suc exprimé de la racine rapée n'est pas rejetté comme inutile. Quoique ce soit un poison, on en obtient une substance blanche & nourrissante. Ce suc est blanc comme du lait d'amande, & en a à peu - près l'odeur. On le reçoit dans des vases, comme nous avons dit ci - dessus; on l'y laisse reposer, & il se sépare en deux portions; l'une est une fécule blanche qui se précipite; l'autre est une eau qui surnage, qui n'est d'aucune utilité, qu'on décante & qu'on rejette. Quant à la fécule, on la lave avec de l'eau chaude; on la laisse ensuite se précipiter dans cette eau à chaque lavage; on la retire, & on la met sécher à l'ombre. Cette fécule a l'apparence, la consistance & les propriétés de l'amydon. Cet amydon s'employe au même usage que la nôtre; on l'appelle moussache. On en fait encore des gâteaux qui ressemblent beaucoup à nos échaudés. Nous tenons ces détails de M. le Romain, qui nous les a donnés d'après l'expérience, & dont nous avons fait mention entre les personnes qui nous ont aidés de leurs lumieres.

CASSE (Page 2:744)

CASSE, s. f. cassia, (Hist. nat. bot. & mat. med.) genre de plante dont la fleur est le plus souvent composée de cinq feuilles disposées en rond: le pistil devient dans la suite une silique cylindrique ou applatie, divisée en plusieurs loges par des cloisons transversales, enduite d'une sorte de moelle noirâtre pour l'ordinaire: cette silique renferme des semences arrondies & noires. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* La casse solutive est une espece de gousse différente de la casse syrinx aromatique des Grecs, & de la casse ligneuse des modernes. Les Arabes ont connu les premiers les propriétés de la casse solutive: c'est un fruit exotique, qu'on reconnoîtra à la description qui précede. Il y en a de deux sortes dans les boutiques; l'une qui vient d'Egypte, & qu'on appelle casse orientale; & l'autre qui vient d'Amérique, & qu'on appelle casse occidentale: celle - ci n'est pas la meilleure; son écorce est plus épaisse, plus rude, & plus ridée, & sa moelle acre & desagréable au goût: il faut lui préférer l'orientale, & prendre les gousses de celle - ci, qui sont pesantes, nouvelles, & pleines, dont les graines ne résonnent pas au - dedans, & qui a la moelle grasse, douce, & d'un noir vif; c'est la seule partie dont on fasse usage: on la tire de la gousse, on la passe par un tamis, & on l'appelle fleur de casse, ou casse mondée. L'arbre qui la produit s'appelle cassia fistula alexandrina.

Le pere Plumier dit que cet arbre ressemble assez à notre noyer, quant à l'ordre de ses feuilles, & à l'arrangement de ses branches; qu'il a l'écorce du tronc plus fine, plus polie, d'un gris cendré en - dehors, & de couleur de chair en - dedans; que son bois est dur, noirâtre intérieurement, & environné d'un aubier pâle; que les feuilles disposées deux à deux sur des côtes menues, vertes, longues d'environ un pié & demi, & plus grosses à leur origine, ont à peu - près la forme, la couleur, & la consistance de celles du noyer; qu'il y a souvent cinq ou six conjugaisons de feuilles sur chaque côte, sans que cela empêche qu'elles soient terminées par une seule feuille; que ces feuilles sont plus unies en dessus, à cause de la petitesse de leurs nervures; qu'elles ont à peu près la figure d'un fer de lance de quatre à cinq pouces de long sur deux de large; qu'elles ont la pointe aiguë, & la base arrondie; que proche des côtes il sort trois ou quatre pédicules un peu plus longs, chargés de fleurs; que chaque fleur a son pédicule long d'environ deux pouces, son calice concave, & formé de cinq petites feuilles presqu'ovales, d'un verd jaunâtre, & de la grandeur au plus de la moitié de l'ongle; qu'il part de ce calice cinq pétales placés en rond, d'un beau jaune, creusés & arrondis en cuilliere; que des cinq il y en a deux un peu plus grands que les autres; qu'aucun n'excede la grandeur d'un pouce; qu'ils sont veinés dans toute leur étendue; qu'il s'éleve aussi du calice dix petites étamines, d'un jaune pâle, inégales, trois recourbées, & les autres droites; qu'on voit au milieu d'elles un pistil long, cylindrique, verdâtre, & recourbé en crochet; que ce pistil dégénere en une gousse cylindrique, droite, longue d'un pié & demi, & d'un peu moins d'un pouce d'épaisseur; d'une substance ligneuse & mince, couverte d'une pellicule d'un noir châtain, ridée transversalement, excepté du côté du ventre & du dos, portant sur toute sa longueur une côte saillante, lisse & unie, divisée en plusieurs petites cellules séparées par des lames minces, ligneuses, orbiculaires, paralleles, & couvertes d'une pulpe moelleuse, douce, blanchâtre, jaune ensuite, puis noire; que chaque cellule contient une graine dure, arrondie, plate, à peu - près en coeur, d'une couleur voisine du châtain, & attachée par un fil délié aux parois de chaque cellule; que l'arbre fleurit en Mai & en Avril dans les îles de l'Amérique, & qu'il est sans feuilles quand il est en fleur.

On confit des bâtons de cette casse, quand ils sont encore jeunes & tendres; on les appelle cannificium, cannefice. On en mange quand on veut se lâcher le ventre.

La moelle mondée s'aigrit quand on la garde: elle contient beaucoup de phlegme, de sel essentiel, & d'huile: elle purge doucement les humeurs bilieuses, & échauffe peu; mais elle est venteuse, & donne des vapeurs à ceux qui y sont sujets. Pour lui ôter cette qualité, on l'atténue ave le sel végétal ou autre, & on la fait bouillir légerement: la dose est de<pb->

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