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CASSE (Page 2:744)
CASSE, s. f. cassia, (Hist. nat. bot. & mat. med.)
genre de plante dont la fleur est le plus souvent composée
de cinq feuilles disposées en rond: le pistil devient
dans la suite une silique cylindrique ou applatie,
divisée en plusieurs loges par des cloisons transversales,
enduite d'une sorte de moelle noirâtre
pour l'ordinaire: cette silique renferme des semences
arrondies & noires. Tournefort, Inst. rei herb.
Voyez
* La casse solutive est une espece de gousse différente de la casse syrinx aromatique des Grecs, & de la casse ligneuse des modernes. Les Arabes ont connu les premiers les propriétés de la casse solutive: c'est un fruit
Le pere Plumier dit que cet arbre ressemble assez à notre noyer, quant à l'ordre de ses feuilles, & à l'arrangement de ses branches; qu'il a l'écorce du tronc plus fine, plus polie, d'un gris cendré en - dehors, & de couleur de chair en - dedans; que son bois est dur, noirâtre intérieurement, & environné d'un aubier pâle; que les feuilles disposées deux à deux sur des côtes menues, vertes, longues d'environ un pié & demi, & plus grosses à leur origine, ont à peu - près la forme, la couleur, & la consistance de celles du noyer; qu'il y a souvent cinq ou six conjugaisons de feuilles sur chaque côte, sans que cela empêche qu'elles soient terminées par une seule feuille; que ces feuilles sont plus unies en dessus, à cause de la petitesse de leurs nervures; qu'elles ont à peu près la figure d'un fer de lance de quatre à cinq pouces de long sur deux de large; qu'elles ont la pointe aiguë, & la base arrondie; que proche des côtes il sort trois ou quatre pédicules un peu plus longs, chargés de fleurs; que chaque fleur a son pédicule long d'environ deux pouces, son calice concave, & formé de cinq petites feuilles presqu'ovales, d'un verd jaunâtre, & de la grandeur au plus de la moitié de l'ongle; qu'il part de ce calice cinq pétales placés en rond, d'un beau jaune, creusés & arrondis en cuilliere; que des cinq il y en a deux un peu plus grands que les autres; qu'aucun n'excede la grandeur d'un pouce; qu'ils sont veinés dans toute leur étendue; qu'il s'éleve aussi du calice dix petites étamines, d'un jaune pâle, inégales, trois recourbées, & les autres droites; qu'on voit au milieu d'elles un pistil long, cylindrique, verdâtre, & recourbé en crochet; que ce pistil dégénere en une gousse cylindrique, droite, longue d'un pié & demi, & d'un peu moins d'un pouce d'épaisseur; d'une substance ligneuse & mince, couverte d'une pellicule d'un noir châtain, ridée transversalement, excepté du côté du ventre & du dos, portant sur toute sa longueur une côte saillante, lisse & unie, divisée en plusieurs petites cellules séparées par des lames minces, ligneuses, orbiculaires, paralleles, & couvertes d'une pulpe moelleuse, douce, blanchâtre, jaune ensuite, puis noire; que chaque cellule contient une graine dure, arrondie, plate, à peu - près en coeur, d'une couleur voisine du châtain, & attachée par un fil délié aux parois de chaque cellule; que l'arbre fleurit en Mai & en Avril dans les îles de l'Amérique, & qu'il est sans feuilles quand il est en fleur.
On confit des bâtons de cette casse, quand ils sont encore jeunes & tendres; on les appelle cannificium, cannefice. On en mange quand on veut se lâcher le ventre.
La moelle mondée s'aigrit quand on la garde: elle contient beaucoup de phlegme, de sel essentiel, & d'huile: elle purge doucement les humeurs bilieuses, & échauffe peu; mais elle est venteuse, & donne des vapeurs à ceux qui y sont sujets. Pour lui ôter cette qualité, on l'atténue ave le sel végétal ou autre, & on la fait bouillir légerement: la dose est de<pb-> [p. 745]
Préparations de casse officinale. L'extrait de casse se fait en passant la moelle à travers un tamis: après l'avoir dissous dans une liqueur convenable, on l'aromatise avec la fleur d'orange, le sucre, l'anis, le fenouil; on le fait évaporer pour lui donner la consistance de bol, & l'on en donne dix gros.
La préparation appellée diacassia cum manna, quoique de peu d'usage, a son utilité en plusieurs cas.
Pour la faire, prenez prunes de damas deux onces; fleurs de violette, une poignée & demie; eau de fontaine, une livre & demie: faites bouillir le tout jusqu'à diminution de moitié, & dissolvez dans la colature, de la pulpe de casse, six onces; du sirop violat, huit onces; de la pulpe de tamarin, une once; de sucre candi, une once & demie; de la meilleure manne, deux onces: faites du tout un électuaire.
L'extrait de casse avec les feuilles de séné se prépare de la maniere suivante.
Prenez du diacassia cum manna, deux livres; feuilles de séné pulvérisées, deux onces; semence de carvi, une once; sirop violat, quantité suffisante: faites un électuaire.
La pulpe de casse s'employe aussi à l'extérieur dans les cataplasmes résolutifs & émolliens. Quincy, Pharmacop.
La casse du Bresil est une gousse plus courte que celle de la casse d'Egypte, un peu plus applatie, & très - dure. L'arbre qui la porte s'appelle cassia fistula Brasiliana: il est grand & beau; son tronc est droit, lisse, & cendré; il étend ses branches au loin; il est couvert de feuilles portées sur une côte de neuf pouces, & attachées à de petites queues fort courtes: elles sont d'un verd clair, velues, un peu inclinées, traversées longitudinalement d'une nervure rougeâtre, & transversalement de plusieurs autres qui s'étendent des deux côtés, se recourbant vers leurs extrémités, & se réunissant au bord de la feuille. Les fleurs naissent de l'aisselle des feuilles; elles sont disposées en forme d'épi sur des pédicules qui ont près d'un palme & demi de long: chaque fleur a son pédicule propre, foible, velu, long d'un pouce. Les boutons de ces fleurs ressemblent à la capre, & les fleurs épanoüies sont plus petites que celles de la casse ordinaire: elles ont cinq pétales de couleur de chair; le milieu en est occupé par dix étamines recourbées, garnies de longs sommets; les trois inférieures en sont une fois plus longues que les supérieures: il se trouve parmi elles un style en croissant, long & velu; ce style dégénere en une gousse verte, puis noire, ensuite brune, pendante quand elle est mûre, longue d'environ deux piés, épaisse de cinq doigts, un peu courbée, bordée d'un côté & dans toute sa longueur de deux côtes, & de l'autre, d'une seule côte qu'on prendroit pour une corde collée sous l'écorce. L'écorce en est rude en - dehors, ligneuse, & blanche en - dedans; elle est si ferme, qu'on ne la peut casser qu'avec le marteau: l'intérieur en est séparé en loges, chacune de deux lignes ou environ d'épaisseur, & contenant une graine de la grandeur & figure d'une amande, d'un blanc jaunâtre, luisante, luisante, lisse, dure, & divisée d'un côté dans toute sa longueur par une ligne roussâtre, dont l'intérieur est blanc, & d'une substance de corne. Outre cela chaque cellule renferme une pulpe gluante, brune ou noirâtre, pareille à la casse ordinaire, mais amere & desagréable: cette pulpe est très - purgative, au jugement de Lobel & de Tournefort. Geoff. Mat. med.
La casse en bois, cassia lignea offic. est une écorce roulée en tuyau, tout - à - fait ressemblante par l'exté<cb->
La casse giroflée, cassia caryophillate off. est aussi une écorce comme la canelle, dont l'odeur de girofle devient si vive & si forte, que la langue en est affectée comme d'un caustique léger; du reste elle ressemble à la canelle: c'est l'arbre appellé caninga qui la donne: il est grand & haut; son tronc est gros & brun; ses feuilles, semblables par la forme à celles du canellier, sont plus grandes: il est commun dans l'île de Cuba, & dans les contrées méridionales de la Guyane. On attribue à l'écorce les propriétés du girofle, auquel on la substitue dans les assaisonnemens. Geoffroy prétend que les anciens Grecs & Arabes ne l'ont point connue. On la croit stomachique & alexipharmaque, mais dans un degré fort au - dessous du clou de girofle. Geoff. Mat. med.
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Les Orfevres & les Monnoyeurs donnent aussi le nom de casse à un vaisseau fait de cendres de lessive & d'os de mouton calcinés, dont ils se servent dans l'affinage de l'or & de l'argent, ou lorsqu'il s'agit d'asseoir le cuivre en bain.
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