ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"635"> & pour les maisons qui ont été brûlées & démolies pendant le siége.

6°. Que le gouverneur, tous les officiers de l'état major, les officiers des troupes, & les troupes elles - mêmes, & tout ce qui est au service du roi, sortiront de la place, sans être sujets à aucun acte de représailles, de quelque nature que ce puisse être, & sous quelque prétexte que ce soit.

7°. Si ceux auxquels on rend la ville ne sont point de la religion catholique, apostolique & Romaine, on ne manque pas d'insérer dans la capitulation, qu'elle sera conservée dans la ville.

8°. Que les bourgeois & habitans seront maintenus dans tous leurs droits, priviléges & prérogatives.

9°. Qu'il sera libre à ceux qui voudront sortir de la ville, d'en sortir avec tous leurs effets, & d'aller s'établir dans les lieux qu'ils jugeront à propos. On y marque aussi quelquefois (& on le doit, lorsqu'on craint que l'ennemi ne traite avec trop de rigueur les bourgeois, sur les marques d'attachement qu'ils auront donné pendant le siége pour le prince dont ils quittent la domination) qu'ils ne seront ni inquiétés ni recherchés pour aucune des choses qu'ils auront pû faire avant ou pendant le siége.

10°. On met aussi dans la capitulation, qu'on livrera les poudres & les munitions qui se trouveront dans la place, & qu'on indiquera les endroits où il y aura des mines préparées.

11°. Que les prisonniers faits de part & d'autre pendant le siége, seront rendus.

Il faut observer que pour qu'une place soit reçûe à composition, il faut qu'elle ait encore des vivres & des munitions de guerre au moins pour trois jours, sans quoi elle se trouveroit obligée de se rendre prisonniere de guerre: mais si l'assiégeant n'en est point informe, & que la capitulation ait été signée, il ne seroit pas juste de retenir la garnison prisonniere de guerre, lorsque l'on reconnoîtroit sa disette de munitions.

Quand l'ennemi ne veut point accorder de capitulation, à moins que la garnison ne se rende prisonniere de guerre, & qu'on se trouve dans la fâcheuse nécessité de subir cette loi, on tâche de l'adoucir autant qu'il est possible: on convient assez communément:

1°. Que le gouverneur & les principau officiers garderont leurs épées, pistolets, bagages. &c.

2°. Que les officiers subalternes, au - dessous des capitaines, auront leurs épées seulement, avec leurs ustenciles ou bagages.

3°. Que les soldats ne seront ni dépouillés, ni dispersés de leur regiment.

4°. Que la garnison sera conduite en tel endroit, pour y demeurer prisonniere de guerre.

5°. Que les principaux officiers auront la permission d'aller vaquer à leurs affaires pendant deux ou trois jours.

6°. Que lorsque la garnison evacuera la place, il ne sera pas permis de débaucher les soldats, pour les faire déserter de leurs regimens.

Lorsque toute la capitulation est arrêtée, il entre dans la place un officier d'artillerie des assiégeans, pour faire conjointement avec un officier d'artillerie de la garnison, un inventaire de toutes les munitions de guerre qui se trouvent dans la place; il y entre aussi un commissaire des guerres pour faire un état des munitions de bouche qui s'y trouvent encore.

Lorsqu'on prévoit être dans la nécessité de se rendre, & que l'on a des magasins considérables de munitions de guerre & de bouche, on en gâte autant que l'on peut avant de parler de se rendre, afin qu'il n'en reste dans la place que ce qu'il doit y en avoir pour pouvoir capituler, & que l'ennemi n'en profite pas: si l'on attendoit pour les brûler ou gâter, que l'on entrât en capitulation, l'ennemi pourroit insister à ce qu'ils fussent conservés, mais il ne peut plus y penser lorsqu'on a pris ses précautions auparavant.

Aussi - tôt que les assiégés ont livré une porte de leur ville aux assiégeans, le premier régiment de l'armée s'en empare, & y fait la garde.

Le jour venu que la garnison doit sortir de la place, on fait mettre l'armée assiégeante sous les armes: elle se range ordinairement en deux haies de bataillons & d'escadrons, & la garnison passe au milieu. L'heure venue de sa sortie, le général & les principaux officiers se mettent à la tête des troupes, pour la voir défiler devant eux.

Le gouverneur sort à la tête de la garnison, accompagné de l'état - major de la place, & des principaux officiers; il la fait défiler dans le meilleur ordre qu'il lui est possible. On met ordinairement les anciens régimens à la tête & à la queue, & les autres au milieu avec les bagages. Lorsqu'on a de la cavalerie, on la partage de même en trois corps, pour la tête, le centre & la queue. On détache des cavaliers & de petits corps d'infanterie pour marcher le long des bagages, & veiller à leur sûrété, afin qu'il n'en soit pillé aucune partie.

L'artillerie accordée par la capitulation, marche après le premier bataillon; lorsque la garnison est arrivée à la place où elle doit être conduite, elle remet à l'escorte les ôtages des assiégeans; & lorsque cette escorte a rejoint l'armée, on renvoye les ôtages que les assiégés avoient laissés pour la sûreté de l'escorte, des chariots, & autres choses accordées par l'armée assiégeante pour la conduite de la garnison.

Lorsque la garnison est prisonniere de guerre, on la conduit aussi avec escorte, jusqu'à la ville où on doit la mener par la capitulation.

Tout ce qui est porté dans les capitulations doit être sacré & inviolable, & l'on doit en entendre tous les termes dans le sens le plus propre & le plus naturel; cependant on ne le fait pas toûjours. Il faut que le gouverneur apporte la plus grande attention, pour ou'il ne s'y glisse aucun terme équivoque & susceptible de différentes interprétations; il y a nombre d'exemples qui prouvent la nécessité de cette attention.

Lorsque la garnison d'une ville où il y a une citadelle, capitule pour se retirer dans la citadelle, il y a quelques conditions particulieres à demander, telles que sont celles - ci:

Que la citadelle ne sera point attaquée du côté de la ville; que les malades & blessés qui ne pourront être transportés, resteront dans la ville & dans les logemens qu'ils occupent; & qu'après leur guérison, il leur fera fourni des voitures & des passe - ports, pour se retirer en toute sûreté dans une ville qui sera marquée dans la capitulation. On doit ne laisser entrer dans la citadelle que ceux qui peuvent y être utiles pour sa défense; les autres personnes qu'on nomme communément bouches inutiles, ne doivent point absolument y être souffertes. Il faut faire insérer dans la capitulation, qu'ils seront conduits dans une ville voisine de la domination du prince, que l'on indiquera. On doit aussi convenir d'un certain tems pour faire entrer toute la garnison dans la citadelle, & marquer expressément que pendant ce tems il ne sera fait de la part de l'assiégeant aucuns des travaux nécessaires pour l'attaque de la citadelle.

Une ville maritime demande encore quelques attentions particulieres pour les vaisseaux qu'il peut y avoir dans son port: on doit convenir qu'ils sortiront du port le jour que la garnison sortira de la ville, ou lorsque le tems le permettra, pour se rendre en sûreté dans le port dont on sera convenu. Ils doivent conserver leur artillerie, agrès, provisions de guerre & de bouche, &c. Si le mauvais tems les obligeoit [p. 636] de rélâcher pendant leur route dans un des ports des assiégeans, il doit être porté dans la capitulation, qu'ils y seroient reçûs, & qu'on leur fourniroit tous les secours dont ils auroient besoin pour les mettre en état de continuer leur route; ils doivent aussi être munis de passe - ports, & en un mot avoir toutes les sûretés qu'on peut exiger pour n'être point insultés par les vaisseaux ennemis, & se rendre sans aucun obstacle dans le port qui leur sera indiqué. Défense des places, par M. Le Blond. (Q)

CAPIVAR (Page 2:636)

* CAPIVAR, (Hist. nat. Zoologie.) animal quadrupede & amphibie. Il ressemble par le corps à un cochon: mais sa tête est comme celle d'un lievre; il n'a point de queue; il se tient ordinairement assis sur ses pattes de derriere, à peu près comme les singes. On en trouve beaucoup sur les côtes du Bresil. Cet animal se rient communément dans la mer pendant la journée; il ne vient à terre que durant la nuit. Il fait un grand tort aux arbres & aux plantations, attendu qu'il arrache les arbres & en ronge les racines. On assûre qu'il est fort bon à manger.

CAPNOBATES (Page 2:636)

CAPNOBATES, s. m. pl. (Hist. anc.) surnom que l'on donna anciennement aux Mysiens, peuples d'Asie, parce qu'ils faisoient une profession particuliere d'honorer les dieux, & qu'ils s'employoient uniquement à leur culte. Selon Strabon, ils s'abstenoient de toute autre occupation, ne mangeoient point de chair, ni rien de ce qui avoit été animé, & vivoient simplement de miel & de laitage. *KAPNO\S2, en Grec, signifie fumée; & comme la fumée de l'encens entroit pour beaucoup dans les cérémonies de la religion payenne, on pense que c'est de là que ces peuples ont eu le nom de Capnobates. (G)

CAPNOIDES (Page 2:636)

CAPNOIDES, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur polypétale, irréguliere, semblable à celle de la fumeterre. Le pistil sort du calice, & devient une silique cylindrique, composée de deux panneaux assemblés sur un chassis auquel sont attachées quelques semences arrondies. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CAPNOMANCIE (Page 2:636)

CAPNOMANCIE, s. f. divination dans laquelle les anciens observoient la fumée pour en tirer des présages.

Ce mot est Grec, & formé de KAPNO\S2, fumée, & de MANTEI=A, divination.

On distinguoit deux sortes de capnomancie; l'une qui se pratiquoit en jettant sur des charbons ardens des graines de jasmin ou de pavot, & en observant la fumée qui en sortoit. L'autre qui étoit la principale & la plus usitée, consistoit à éxaminer la fumée des sacrifices. C'étoit un bon augure quand la fumée qui s'élevoit de l'autel étoit légere, peu épaisse, & quand elle s'élevoit droit en haut, sans se répandre autour de l'autel. Théophraste, sur le prophete Osée, remarque que les Juifs étoient aussi adonnés à cette superstition. On pratiquoit encore la capnomancie en humant ou respirant la fumée qu'exhaloient les victimes, ou celle qui sortoit du feu qui les consumoit; comme il paroît par ces vers de la Thébaïde de Stace, où le poëte dit du devin Tirefias:

Ille coronatos jamdudum amplectitur ignes, Fatidicum sorbens vultu flagrante vaporem. On pensoit sans doute que cette fumée donnoit des inspirations prophétiques. Delrio, Disquisit. magic. lib. IV. chap. ij. quoest. 7. sect. 1. pag. 552. (G)

CAPO - BLANCO (Page 2:636)

CAPO - BLANCO, (Géog.) cap de l'Amérique, dans la mer du Sud, à la partie occidentale de l'isthme de Panama.

CAPO - D'ISTRIA (Page 2:636)

CAPO - D'ISTRIA, (Géog.) ville considérable d'Italie, dans l'Istrie, sur le golfe de Trieste, & à trois lieues de la ville de ce nom. Long. 31. 35. lat. 45. 48.

CAPOLETTO (Page 2:636)

CAPOLETTO, (Géog.) ville & port d'Asie, dans la Géorgie, sur la mer Noire.

CAPOLINIERI (Page 2:636)

CAPOLINIERI, (Géog.) petite ville d'Italie sur l'île d'Elba, dans la mer de Toscane.

CAPOLLIN (Page 2:636)

CAPOLLIN, (Hist. nat. bot.) arbre qui croît au Méxique. Sa grosseur est médiocre; il a la feuille de notre amandier; ses fleurs sont en bossettes, pendantes; son fruit est tout semblable à la cerise. L'arbre fleurit au printems, & porte fruit en été. On fait de sa baie une boisson, & une sorte de pain dont on use dans les tems de disette. On distingue trois especes de capollin.

CAPON (Page 2:636)

CAPON, s. m. (Marine.) c'est une machine composée d'une corde & d'une grosse poulie, à quoi l'on joint un gros croc de fer, dont l'usage est de lever l'ancre lorsqu'elle paroît hors de l'eau, & de saisir l'orin, ou cordage, qui répond à l'arganeau de la bouée & à la croisée de l'ancre.

  Croc de capon,
                         servent à caponner l'ancre.
  Poulie de capon,

CAPONNER l'ancre (Page 2:636)

CAPONNER l'ancre, (Marine.) c'est accrocher l'arganeau de l'ancre avec le croc du capon, pour la hisser ou tirer au bossoir.

CAPONNE (Page 2:636)

CAPONNE, terme de commandement qu'on fait à ceux de l'équipage destinés à lever l'ancre, pour les faire haler sur le capon, afin de mettre l'ancre en place. (Z)

CAPONNIERE (Page 2:636)

CAPONNIERE, s. f. en terme de Fortification, est une espece de double chemin couvert, large de douze à quinze piés, construit au fond du fossé sec, vis - à - vis le milieu de la courtine. Elle occupe toute la largeur du fossé en cet endroit; c'est - à - dire, qu'elle aboutit à l'angle rentrant de la contrescarpe. Elle est palissadée de part & d'autre; & son parapet, qui est seulement élevé de trois piés au dessus du niveau du fossé, va se perdre en pente douce ou en glacis, dans le fossé, à dix ou douze toises de son côté intérieur. Son terre - plein est creusé de trois piés dans le fossé: ainsi toute la hauteur de son parapet est de six piés. Elle a des banquettes comme le chemin couvert.

Pour construire la caponniere, il faut tirer les lignes de défense E H, G F, (Pl. I. de l'Art milit. fig. 11.) pour avoir l'angle flanquant C B D; de son sommet B, tirer au sommet A de l'angle rentrant de la contrescarpe, la ligne B A; mener de part & d'autre des paralleles à cette ligne, à la distance de six ou sept piés, terminées d'un côté par la contrescarpe, & de l'autre par les lignes de défense, & l'on aura la caponniere tracée.

On construit souvent des caponnieres dans le fossé sec, quoiqu'il n'y ait point de tenailles: mais alors on substitue à la tenaille ordinaire une espece de tenaille simple O B P, qui consiste en une élévation de terre de 8 ou 9 piés le long des parties O B, B P des lignes de défense. Elle va se perdre en glacis dans le fossé à la distance de 10 ou 12 toises. On donne une ou deux banquettes à cette espece de tenaille, qui a le même usage que la tenaille ordinaire. Voyez Tenaille.

Le principal usage de la caponniere qu'on vient de décrire, est de défendre directement le passage du fossé des faces des bastions, & de donner un passage sûr au soldat pour aller de la place dans les ouvrages extérieurs. Afin qu'il ne soit point découvert en sortant de la caponniere, on coupe ordinairement la contrescarpe dans son angle rentrant, par une ligne I K, (Pl. I. de l'Art milit. fig. 11.) parallele à la courtine. On pratique aussi quelquefois pour le même sujet, un petit enfoncement L M N K dans cet endroit auquel on donne différentes figures.

On couvroit autrefois le dessus de la caponniere par de forts madriers, qui sont des planches trèsépaisses, & on mettoit beaucoup de terre sur ces madriers. On pratiquoit de petites ouvertures dans

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.