ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"631"> me, joüissent de l'exemption du droit de tutelle & curatelle; les soldats & cavaliers des milices gardescôtes, sont dispensés de tirer pour la milice ordinaire chacun dans leur paroisse, qui en sont exemptes par ordre du Roi. Les paroisses soûmises à la garde - côte, sont celles qui se trouvent sur les côtes & jusqu'à deux lieues du bord de la mer.

Les côtes de France tant sur l'Océan que sur la Méditerranée, sont divisées en 112 capitaineries gardecôtes, qui composent environ deux cents mille hommes à pié & à cheval. (Z)

CAPITAL; (Page 2:631)

CAPITAL; il vient du Latin caput, & se dit en différentes occasions, pour marquer la relation de chef ou principal; ainsi ville capitale signifie la premiere ville d'un royaume, d'une province, d'un état, comme Paris est la capitale de France; Londres est la capitale d'Angleterre; Moscou, la capitale de Moscovie; Constantinople, la capitale de l'empire Ottoman; Rouen, la capitale de Normandie, &c.

Capital (Page 2:631)

Capital, se dit aussi de la somme qu'on doit rembourser, indépendamment des intérêts; ainsi 100 liv. au denier vingt, produisent à la fin de l'année 105, liv. dont 100 est le capital, & 5, l'intérêt. Voyez Arrérages, Intérêt, Principal

Capital (Page 2:631)

Capital, ou Fonds dans le Commerce, se dit du fonds d'une compagnie de commerce ou de la somme d'argent que ceux qui la composent fournissent en commun, pour être employée dans leur commerce. Voyez Fonds.

Le capital de la compagnie des Indes d'Angleterre étoit dans le commencement de son institution de 369861 livres sterlins; on le doubla ensuite, & il va maintenant à plus de 1703422 livres sterlins: quand on a 500 livres dans les fonds de la compagnie, on a alors voix dans les assemblées générales.

Le pouvoir que le roi d'Angleterre donna à la compagnie du Sud d'augmenter son capital, fut la source de tous les malheurs qui arriverent à cette compagnie en l'année 1720. Voyez Compagnie.

Capital (Page 2:631)

Capital, se dit aussi de la somme d'argent qu'un marchand met d'abord dans son commerce, lorsqu'il s'établit pour son compte particulier.

Le mot de capital est opposé à celui de gain ou profit, quoique souvent le gain augmente le capital, & devienne capital lui - même, lorsqu'il est joint au premier capital. Dictionn. du comm. tom. II. pag. 81. (G)

Capital (Page 2:631)

Capital, (crime) est celui pour la réparation duquel on inflige au criminel une peine capitale, comme la perte de la vie naturelle ou civile. V. Crime & Chatiment. (H)

Capitale (Page 2:631)

Capitale, (lie) est une lie forte que laisse la potasse au fond des chaudieres où l'on fait le savon. Voyez Savon.

On l'employe, en Chirurgie, en qualité de caustique, & elle entre dans la composition de la pierre insernale.

Capitales (Page 2:631)

Capitales, (medecines) sont les préparations des boutiques les plus fameuses & les plus essentielles, remarquables pour le nombre des ingrédiens qui y entrent, pour leurs vertus extaordinaires, &c. comme la thériaque de Venise, le mithridate, &c. Voyez Mithridate, &c. (N)

Capital (Page 2:631)

Capital, (Peinture.) on appelle aussi de ce nom un tableau qu'on suppose d'une grande beauté, si le dessein en est d'une grande ordonnance: un dessein qui ne seroit que de quelques parties, ou même d'une figure entiere, ne seroit point appellé dessein capital. Cependant la perfection d'une figure, la conservation d'un beau morceau, la rareté des ouvrages excellens en ce genre, sont des motifs pour leur appliquer ce mot. (R)

Capitale (Page 2:631)

Capitale du bastion, (la) est, en Fortification, une ligne tirée de l'angle flanqué à l'angle du centre du bastion. Elle est la différence du rayon du poly<cb-> gone extérieur & de l'intérieur. Telle est KH, Pl. I. de l'Art milit. fig. 1.

Les capitales des bastions ont depuis trente jusqu'à quarante toises de longueur. C'est sur leur prolongement que l'on se dirige ou conduit dans les tranchées pour approcher du bastion. Voyez Tranchées. (Q)

Capitales (Page 2:631)

Capitales, adj. f. pl. on nomme ainsi, dans la pratique de l'Imprimerie, certaines lettres, qui quoiqu'elles fassent partie d'une fonte, & soient du même corps de caractere, different seulement en ce que l'oeil en est plus gros, en ce que la figure n'est pas la même, & qu'elles sont moins d'usage, & moins courantes dans l'impression; ces sortes de lettres n'étant faites que pour la plus grande perfection de l'Art. Elles sont indispensables au commenccment d'une phrase, d'un a - linca, au commencement d'un vers, aux noms propres d'hommes, de femmes, de royaumes, de provinces, de villes, &c.

Les petites capitales s'employent suivant le système que l'on se propose de suivre dans un ouvrage. Elles sont d'un oeil plus petit que celui des capitales, & leur configuration est la même, aussi en plus petit. Voyez Majuscules & Minuscules.

CAPITAN BACHA ou CAPOUDAN BACHA (Page 2:631)

CAPITAN BACHA ou CAPOUDAN BACHA, s. m. (Hist. mod.) c'est en Turquie le grand amiral. Il possede la troisieme charge de l'empire, & a sur mer autant de pouvoir que le grand - visir en a sur terre. Ce commandant n'avoit point autrefois le titre de capitan bacha ou d'amiral; il n'étoit que beg de Gallipoli. Soliman II. institua cette charge en faveur du fameux Barberousse, & y attacha une autorité absolue sur tous les officiers de la marine & de l'arsenal, que le capitan bacha peut punir, casser, & faire mourir dès qu'il est hors du détroit des Dardannelles. Il commande dans toutes les terres, les villes, châteaux, & forteresses maritimes; visite les places, les fortifications, les magasins; ordonne des réparations, des munitions de guerre & de bouche; change les milices, & tient conseil pour recevoir les plaintes des officiers.

Lorsque cet officier est à Constantinople, il a droit de police dans les villages de la côte du port & du canal de la mer Noire, qu'il fait exercer ou par son keaja ou lieutenant, ou par le bostangi bachi.

La marque de son autorité est une grande canne d'inde, qu'il porte à la main dans l'arsenal & à l'armée. Son canot, par un privilége réservé seulement au grand - seigneur, est couvert d'un tendelet, & armé d'un éperon à la proue. Il dispose des places de capitaines de vaisseau & de galere, vacantes par mort.

Cet officier a une copie de l'état des troupes de mer & des fonds destinés pour l'entretien des armées navales. Trois compagnies de Janissaires composent sa garde: elles débarquent par - tout où la flotte séjourne, & campent devant la galere du général. Sa maison, sans être aussi nombreuse que celle du grandvisir, est composée des mêmes officiers; & quand la slotte mouille dans un port, il tient un divan ou conseil composé des officiers de marine.

Le capitan bacha joüit de deux sortes de revenus; les uns fixes, & les autres casuels. Les premiers proviennent de la capitation des îles de l'Archipel, & certains gouvernemens & bailliages de la Natolie & de Romelie, entre autres de celui de Gallipoli, que le grand - seigneur lui donne en apanage avec la même étape que celle du grand - visir. Ses revenus casuels consistent en ce qu'il tire de la paye des bénévoles, & de la demi - paye de ceux qui meurent pendant la campagne, qu'il partage avec le Tersana Emini. Il a encore le cinquieme des prises que font les begs, & loue ses esclaves pour mariniers & rameurs sur les galeres du grand - seigneur, à raison de 50 écus par tête, sans qu'ils lui coûtent rien à nourrir ni à entre<pb-> [p. 632] tenir; parce qu'au retour de la flotte, il les fait enfermer avec ceux de sa hautesse. Les contributions qu'il exige dans les lieux où il passe, augmentent considérablement ses revenus casuels. Guer, Moeurs & usag. des Turcs, tom. II. (G)

CAPITANATE (Page 2:632)

CAPITANATE, (la) Géog. province d'Italie au royaume de Naples, bornée au nord & à l'orient par le golfe de Venise; à l'occident par le comté de Molise; au midi par la principauté ultérieure, la Basilicate, & la terre de Bari. Lucera delli Pagani en est la capitale.

CAPITANE (Page 2:632)

CAPITANE, galere capitane, (Marine). Les puissances maritimes, & les états souverains qui n'ont pas le titre de royaume, donnent le nom de galere capitane à la principale de leurs galeres.

Depuis la suppression de la charge de capitaine général des galeres de France, il n'y a plus eu de galere capitane. La principale a été nommée réale, & la seconde patrone. La galere capitane porte trois fanaux posés en ligne courbe, & non pas en droite ligne comme ceux de la réale. (Z)

CAPITATION (Page 2:632)

CAPITATION, s. f. (Finance.) est un droit annuel qui se leve sur tous les bourgeois ou habitans des villes, à raison de leur état & de leurs facultés. On leve sur les paysans ou habitans de la campagne un droit à peu - près semblable, qu'on appelle taille. Voyez Taille.

En France, la capitation est un droit très - distingué de la taille, & que payent toutes les personnes taillables ou non - taillables.

C'est proprement une taxe ou une imposition qui se leve sur chaque personne à raison de son travail, de son industrie, de sa charge, ou de son rang. Personne n'en est exempt en France, pas même les princes du sang.

Cette espece de tribut en général est fort ancien, & répond à ce que les Grecs appelloient KEFALITIW\N, les Latins capita ou capitatio, ou tributum capitis ou capitulare; ce qui distinguoit les taxes sur les personnes, des taxes sur les marchandises qu'on nommoit vectigalia. Voyez Droit & Taxe.

On appelle encore capitation une taxe qu'on impose par tête dans certains besoins de l'état.

La capitation est encore aujourd'hui la taille des Turcs. Elle n'a commencé sous Loüis XIV. qu'en 1695, & l'édit qui en ordonne l'imposition est du 18 Janvier de la même année. Le Roi avoit promis de la supprimer après la paix: mais les besoins continuels de l'état ne l'ont pas encore permis. Larrey, Hist. de Loüis XIV. tom. VI. Les ecclésiastiques ne payent point de capitation, mais ils en donnent l'équivalent sous d'autres titres. (G)

Capitation (Page 2:632)

Capitation, en Angleterre, est une taxe imposée par l'autorité du parlement sur chaque personne ou tête, sur tout le monde indifféremment, ou suivant quelque marque de distinction reconnue, telle que la qualité, le métier, &c. Voyez Taxe.

Ainsi par le reglement ou le statut xviii. de Charles II. chaque sujet du royaume d'Angleterre fut cotisé par tête suivant son degré. Un due payoit cent livres, un marquis quatre - vingts livres, un baronet trente livres, un chevalier vingt livres, un écuyer dix livres, & toute personne roturiere douze deniers.

Il paroît par d'anciens actes du parlement, que ce reglement n'établit pas une nouvelle taxe, comme on le peut voir particulierement par celui qui parut l'an 1380, qui porte: Quilibet tam conjugatus quam solutus, utriusque sexûs, pro capite suo solvere cogebatur. Walsingham.

Camden, dans les ouvrages qui nous restent de lui sur la monnoie, dit qu'il y avoit anciennement un tribut personnel appellé capitatio, imposé sur chaque tête; sur les femmes depuis l'âge de douze ans, & sur les hommes depuis l'âge de quatorze ans.

CAPITE (Page 2:632)

CAPITE, lit de vaisseau. Voyez Cajutes. (Z)

CAPITELLO (Page 2:632)

CAPITELLO, (Géog.) petite riviere de l'île de Corse, qui se jette dans le golfe d'Ajazzo.

CAPITOLE (Page 2:632)

CAPITOLE, s. m. (Hist. anc. & mod.) forteresse de l'ancienne Rome, bâtie sur le mont Tarpeien, où il y avoit un temple de Jupiter surnommé de là Capitolin: le sénat s'y assembloit; & aujourd'hui c'est une maison - de - ville où les conservateurs du peuple Romain ont leur tribunal. Les Italiens l'appellent campidoglio.

On prétend que ce nom de capitole vint d'une tête d'homme encore fraîche & saignante, trouvée dans la terre lorsqu'on creusa les fondemens de cette forteresse sous Tarquin l'ancien, l'an de Rome 139. Arnobe ajoûte que cet homme dont on trouva la tête, se nommoit Tolus, d'où l'on a fait capitole, quasi à capite Toli. Servius, successeur de Tarquin, fit élever l'édifice, & Tarquin le superbe l'acheva en 221. mais il ne fut consacré que trois ans après l'expulsion des rois & l'établissement du consulat. Horace alors revêtu de la dignité consulaire, en fit la dédicace l'an de Rome 246.

Le capitole étoit composé de trois parties, un vaste bâtiment ou temple au milieu, consacré à Jupiter, & deux ailes dédiées l'une à Junon, l'autre à Minerve. On y montoit par cent degrés, selon Juste Lipse, y compris ceux qui facilitoient l'abord de la roche Tarpéienne. Le frontispice & les côtés étoient environnés de galeries ou portiques, dans lesquelles les vainqueurs qui avoient obtenu l'honneur du triomphe, donnoient au sénat un repas splendide, après avoir sacrifié aux dieux. C'étoit au capitole que les triomphateurs terminoient leur marche. Les dedans & les dehors de cet édifice étoient extrèmement ornés, sur - tout le temple, où brilloit la statue de Jupiter avec la foudre, le sceptre, & la couronne d'or. On voyoit encore dans le capitole un temple de Jupiter Gordien, un de Junon, l'hôtel de la monnoie. Sur la pente de la montagne étoient le temple de la Concorde, & plus de cinquante autres moindres consacrés à différentes divinités.

Ce bel édifice renfermoit les dépôts les plus sacrés de la religion, comme les livres des Sibylles, les anciles ou boucliers tombés du ciel. Il fut brûlé du tems de Sylla. Un nouvel incendie le consuma sous Vitellius, & Vespasien le rétablit. Il éprouva le même sort sous Tite, & Domitien en répara les ruines.

A l'imitation de Rome diverses villes, & sur - tout les colonies Romaines, voulurent avoir leur capitole, soit temples, soit forteresses. Constantinople, Jérusalem, Carthage, Milan, Ravenne, Verone, Ausbourg, Treves, Cologne, Nismes, Reims, Toulouse, se conformerent à cet égard à la capitale de l'empire. On croit communément que les capitouls ou juges - consuls de Toulouse ont tiré leur nom du capitole érigé dans leur ville. (G)

CAPITOLINS (Page 2:632)

CAPITOLINS, adj. pl. (Hist. anc.) jeux capitolins, ludi capitolini. Camille les institua en mémoire de la levée du siége du capitole par les Gaulois, ou plûtôt de ce que le cri des oies avoit empêché ces barbares de surprendre cette citadelle. On les célébroit tous les ans en l'honneur de Jupiter Capitolin. Plutarque dit qu'une partie de ces jeux consistoit en ce que les crieurs publics mettoient les Etruriens à l'enchere, & qu'on prenoit un vieillard qu'on habilloit avec la robe prétexte & une bulle d'or au cou pour représenter les rois d'Etrurie; origine qui ne paroît pas avoir beaucoup de rapport à l'évenement que Camille avoit prétendu retracer dans l'institution de ces jeux.

Domitien en institua de nouveaux, nommés agones capitolini, dans lesquels non - seulement les lutteurs, les gladiateurs, les conducteurs de chars, & les autres athletes s'exerçoient, mais encore les poë<pb->

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