ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"621"> vers l'avant. Les voiles sont ou de nattes, ou de toile, ou de joncs entrelacés.

On voit pourtant en Moscovie, sur le lac de Wolda, des canots arrondis à l'avant & à l'arriere, & beaucoup plus larges au milieu que par les bouts: on les fait avancer avec une seule rame, dont on se sert à l'arriere: mais tous les autres canots de ce payslà sont aigus à l'arriere & à l'avant, & ont du relevement par les bouts: on les peint, on leur donne le feu, & on les braye pour les conserver.

Les canots dont se servent les Negres de la côte de Guinée, ne sont que des arbres creusés: ils sont d'une figure longue, & il ne leur reste guere de bois au - dessus de l'eau, de sorte que celui qui est à l'arriere & qui gouverne le canot se trouve souvent dans l'eau. Ils vont fort vîte, & ne laissent pas que d'aller assez avant en mer; ils sont donc fort longs, bas, & étroits, & il n'y a d'espace dans la largeur que pour tenir un seul homme, & dans la longueur sept à huit: les hommes y sont assis sur de petits sieges de bois ronds, & la moitié de leur corps s'éleve au - dessus du bord. Ils ont à la main une rame de bois bien dur, & ils rament tous à la fois, à la maniere des galeres, & s'accordent; ou si quelqu'un tire trop fort & que le bâtiment penche, il est redressé par celui qui gouverne, si bien qu'ils semblent voler sur la surface de l'eau, & il n'y a pas de chaloupe qui puisse les suivre d'un beau tems; mais aussi quand la mer est haute, ils ne peuvent siller, l'élevation des flots empêchant leur aire. Lorsque la hame les renverse, ils ont l'adresse de les retourner dans l'eau, de les vuider, & de s'y rembarquer sans courir le moindre danger, nageant tous comme des poissons. Ces canots ont ordinairement 16 piés de long & un à deux piés de large. Il y en a de plus grands, qui ont jusqu'à 35 piés de long, 5 de large, & 3 de profondeur: ils sont plats par l'arriere, où il y a un gouvernail & un banc; ils y ajoûtent des voiles faites de jonc & de natte. Les Negres ne laissent point leurs canots à l'eau; ils les tirent à terre & les élevent sur quatre fourches pour les faire sécher; & quand ils sont secs, deux hommes peuvent les charger sur leurs épaules & les porter.

Pour les construire & les creuser, les Negres se servent à présent de haches, que les Européens leur portent. Ils leur donnent aux deux côtés un peu de rétrécissement par le fond. Les bouts en sont pointus à l'avant & à l'arriere; à chaque bout il y a une espece de petit éperon ou gorgere d'un pié de long, & large comme la paume de la main, qui sert à donner prise pour enlever le canot.

Les canots des Sauvages de la terre de Feu & des environs du détroit de Magellan, sont d'une fabrique particuliere. Ils prennent des écorces des plus gros arbres, qu'ils courbent pour leur donner des façons, si - bien qu'ils les rendent assez semblables aux gondoles de Venise; pour cet effet ils les posent sur de petites pieces de bois, comme on feroit un vaisseau sur le chantier; & lorsque l'écorce a pris la forme de gondole & le pli nécessaire, ils affermissent le fond & les côtés avec des bois assez minces, qu'ils mettent en travers depuis l'avant jusqu'à l'arriere, de même qu'on met les membres dans les vaisseaux; & au haut sur le bord ils posent encore une autre écorce qui regne tout autour, prenant soin de bien lier le tout ensemble. Ces canots ont 10, 12, 14, & jusques à 16 piés de long & 2 de large; ils sont à 7 ou 8 places, c'est - à - dire qu'il peut y tenir assez commodément sept ou huit hommes qui rament débout & extrèmement vîte.

Les canots des sauvages du détroit de Davis sont encore plus singuliers; ces bateaux sont en forme de navette, longs de sept à huit piés & larges de deux piés, composés de petites baguettes de bois pliant en forme de claie, couvertes de peaux de chiens marins ou loups marins. Chaque canot ne peut porter qu'un homme, qui s'assied dans un trou pratiqué au milieu. Ils s'en servent pour aller à la pêche, & d'une côte à l'autre.

Canot (Page 2:621)

Canot, jaloux; c'est un canot qui a le côté foible, & se renverse aisément. (Z)

CANOURGUE (Page 2:621)

CANOURGUE, (la) Géog. petite ville de France dans le Gevaudan.

CANSCHY (Page 2:621)

* CANSCHY, (Hist. nat. bot.) c'est le nom d'un arbre fort gros qui se trouve au Japon, dont les habitans du pays se servent pour faire une espece de papier. Voici comment ils s'y prennent. On coupe l'arbre à fleur de terre; il continue à pousser de petits rejettons: quand ils sont de la grosseur du doigt, on les coupe, on les fait cuire dans un chaudron jusqu'à ce que l'écorce s'en sépare, on seche cette écorce, & on la remet cuire encore deux fois, en remuant continuellement, afin qu'il se forme une espece de bouillie; on la divise & on l'écrase encore plus dans des mortiers de bois, avec des pilons de la même matiere; on met cette bouillie dans des boîtes quarrées, sur lesquelles on met des grosses pierres pour en exprimer l'eau: on porte la matiere sur des formes de cuivre, & on procede de la même maniere que font les Papetiers.

CANSTADT (Page 2:621)

CANSTADT, (Géog.) petite ville d'Allemagne en Soüabe sur le Necker, au duché de Wirtemberg.

CANTABRES (Page 2:621)

CANTABRES, s. m. pl. (Géog.) anciens peuples de l'Espagne Tarragonoise: ils habitoient le pays de Guipuscoa, la Biscaye, les Asturies, & la Navarre: ils étoient très - belliqueux, & une liberté durable fut la récompense de leur courage.

CANTALABRE (Page 2:621)

CANTALABRE, s. m. (Architect.) ce mot n'est usité que parmi les ouvriers, & signifie le bandeau ou la bordure d'une porte ou d'une croisée. Il peut avoir été fait du Grec KATA\, autour, & du Latin labrum, levre ou bord. (P)

CANTANETTES (Page 2:621)

CANTANETTES, s. f. (Marine.) petites ouvertures rondes, entre lesquelles est le gouvernail, & qui donnent la lumiere au gavon. Voyez Gavon, Gouvernail. (Z)

CANTARA (Page 2:621)

CANTARA, (Géog.) riviere de Sicile dans la vallée de Demona. Il y en a une autre de même nom en Sicile, dans la vallée de Noto.

CANTARO (Page 2:621)

CANTARO, (Commerce.) poids dont on se sert en Italie & ailleurs, pour peser certaines especes de marchandises.

Il y a plusieurs sortes de cantaros; l'un pese cent cinquante livres; l'autre cent cinquante - une livre, & le troisieme cent soixante livres. La livre de Livourne est de douze onces, poids de marc; & celle de Paris, d'Amsterdam, de Strasbourg, & de Besançon, où les poids sont égaux, est de seize onces, aussi poids de marc; ensorte que sur ce pié ces trois sortes de cantaros doivent rendre à Paris, Amsterdam, &c. celui de cent cinquante livres, cent trois livres huit onces; celui de cent cinquante - une livres, cent quatre livres trois onces; & celui de cent soixante livres, cent dix livres six onces trois gros, un peu plus. Voyez le dictionn. du Commerce.

Cantaro (Page 2:621)

* Cantaro; on nomme ainsi le quintal dans l'île de Chypre, il contient 100 rotolis ou livres de Chypre, ce qui revient à près de 400 livres de notre poids. A Constantinople, à Florence, & à Livourne, le cantaro n'est pas si considérable.

Cantaro (Page 2:621)

Cantaro, est aussi une mesure de continence dont on se sert à Cochin. Il y en a jusqu'à trois qui different de quelques livres. On s'en sert suivant les diverses marchandises qu'on veut mesurer. Ordinairement le cantaro est de quatre rubis, & le rubis de trente - deux rotolis. Voyez Rubis & Rotolis. (G)

CANTATE (Page 2:621)

CANTATE, s. f. (Belles - Lettres.) petit poëme fait pour être mis en musique, contenant le récit [p. 622] d'une action galante ou héroïque: il est composé d'un récit qui expose le sujet; d'un air en rondeau; d'un second récit, & d'un dernier air contenant le point moral de l'ouvrage.

L'illustre Rousseau est le créateur de ce genre parmi nous. Il a fait les premieres cantates Françoises; & dans presque toutes, on voit le feu poëtique dont ce génie rare étoit animé: elles ont été mises en musique par les Musiciens les plus célebres de son tems.

Il s'en faut bien que ses autres poëmes lyriques ayent l'agrément de ceux - ci. La Poësie de style n'est pas ce qui leur manque: c'est la partie théatrale, celle du sentiment, & cette coupe rare que peu d'hommes ont connue, qui est le grand talent du théatre lyrique, qu'on ne croit peut - être qu'une simple méchanique, & qui fait seule réussir plus d'opéra que toutes les autres parties. Voyez Coupe. (B)

La cantate demande une poësie plûtôt noble que véhémente, douce, harmonieuse; parce qu'elle doit être jointe avec la musique, qui ne s'accommode pas de toutes sortes de paroles. L'enthousiasme de l'ode ne convient pas à la cantate: elle admet encore moins le desordre; parce que l'allégorie qui fait le fonds de la cantate, doit être soûtenue avec sagesse & exactitude, afin de quadrer avec l'application qu'en veut faire le poëte. Princ. pour la lect. des Poët. tom. I. (G)

On appelle aussi cantate, la piece de Musique vocale accompagnée d'instrumens, composée sur le petit poëme de même nom dont nous venons de parler, & variée de deux ou trois récitatifs, & d'autant d'ariettes.

Le goût de la cantate aussi - bien que le mot, nous est venu d'Italie. Plusieurs bons auteurs, les Berniers, les Campras, les Monteclairs, les Batistins, en ont composé à l'envi: mais personne en cette partie n'a égalé le fameux Clerambault, dont les cantates doivent par leur excellent goût être consacrées à l'immortalité.

Les cantates sont tout - à - fait passées de modes en Italie, & elles suivent en France le même chemin. On leur a substitué les cantatilles. (S)

CANTATILLE (Page 2:622)

CANTATILLE, diminutif de cantate, n'est en effet qu'une cantate fort courte, dont le sujet est lié avec quatre ou cinq vers de récitatif en deux ou trois airs communément en rondeau, avec des accompagnemens de symphonie. (S)

CANTAZARO (Page 2:622)

CANTAZARO, (Géog.) ville d'Italie au royaume de Naples dans la Calabre ultérieure. Long. 34. 35. lat. 38. 59.

CANTECROIX (Page 2:622)

CANTECROIX, (Géog.) petite contrée des Pays Bas au duché de Brabant, avec titre de principauté.

CANTHARIDE (Page 2:622)

CANTHARIDE, cantharis, s. f. (Hist. nat. Insect.) genre d'insecte dont on distingue plusieurs especes. M. Linnaeus le met dans la classe des insectes, qui ont des enveloppes à leurs ailes & des mâchoires dans leurs bouches. Les cantharides, selon le même auteur, ont les antennes faites en forme de soies; les fausses ailes flexibles; la poitrine un peu applatie, bordée & arrondie, & les côtés du ventre plissés, &c. Syst. naturoe. Mouffet divise les especes de cantharides en grandes & en petites. Celles qu'on estime le plus comme remede, sont grandes; leur corps est épais & allongé: il y a sur leurs ailes des lignes transversales de couleur d'or. On les trouve dans les blés. Insect. theatrum. Il y a des cantharides de différentes couleurs: celles que l'on employe dans la Pharmacie sont d'une très - belle couleur verte luisante, azurée, mêlée de couleur d'or; elles ont environ neuf lignes de longueur. On les trouve en été aux environs de Paris & en plusieurs autres lieux, sur les feuilles du frêne, du rofier, du peuplier, du noyer, du troêne, &c. dans les prés, & aussi sur les blés, où elles causent du dommage. Il y a beaucoup de ces insectes dans les pays chauds, comme l'Espagne, l'Italie, & les provinces méridionales de la France. Ils sont fort rares en Allemagne. Les cantharides sont quelquefois réunies en si grand nombre, qu'elles paroissent en l'air comme un essain qui seroit poussé par le vent: alors elles sont précédées par une odeur desagréable qu'elles répandent au loin. Ordinairement cette mauvaise odeur sert de guide lorsqu'on cherche à ramasser de ces insectes. Les cantharides viennent d'un vermisseau semblable en quelque façon à une chenille. Voyez la description détaillée des trois especes de cantharides, dans les Eph. de l'acad. des cur. de la nat. dec. 2. an. 2. obs. 20. 21. & 22. Voyez Insecte. (I)

* Les cantharides en poudre appliquées sur l'épiderme, y causent des ulcérations, excitent même des ardeurs d'urine, la strangurie, la soif, la fievre, le pissement de sang, &c. & rendent l'odeur puante & cadavéreuse. Elles causent les mêmes symptomes prises intérieurement. On a observé qu'elles nuisoient beaucoup à la vessie. Voyez des exemples de ces effets dans les Ephémérid. des curieux de la nat. dec. 2. an. 7. obs. 86. dans les Récits anat. de Barthol, cent. I. hist. 21. On lit dans Paré, qu'une courtisane ayant présenté des ragoûts saupoudrés de cantharides pulvérisées à un jeune homme qu'elle avoit retenu à souper, ce malheureux fut attaqué le jour suivant d'un priapisme & d'une perte de sang par l'anus dont il mourut. Un autre fut tourmenté du mal de tête & eut un pissement de sang dangereux, pour avoir pris du tabac mêlé de poudre de cantharides. Boyle va plus loin: il assûre que des personnes ont senti des douleurs au cou de la vessie, & ont eu quelques - unes des parties qui servent à la secrétion des urines, offensées, pour avoir seulement manié des cantharides seches; d'ou il s'ensuit qu'on peut compter les cantharides au nombre des poisons. Boerhaave ordonne contre ce poison les vomitifs, les liqueurs aqueuses, délayantes, les substances huileuses, émollientes, & les acides qui résistent à la putréfaction. Quand on les employe dans les vésicatoires, il faut avoir égard & à la maladie & à la quantité qu'on en employe. Boerhaave les croit salutaires dans le rachitis, & toutes les fois qu'il s'agit d'aiguillonner les vaisseaux, & de résoudre des concrétions muqueuses. Mais en général, l'application extérieure de ce remede, & sur - tout son usage intérieur, demande beaucoup de prudence & d'expérience de la part du Medecin.

CANTHENO (Page 2:622)

CANTHENO, cantharus, s. m. (Hist. nat. Ichth.) poisson de mer qui ressemble au sargo & au sparaillon pour la forme du corps, mais qui differe de ces poissons & des autres du même genre, en ce que sa couleur est plus obscure & plus noire; que ses écailles sont beaucoup plus petites; qu'il n'y a pas de cercle noir auprès de la queue; que ses dents, quoique disposées de la même maniere que dans les autres poissons de ce genre, ne sont pas larges, mais au contraire menues & pointues; & qu'il n'a point dans les mâchoires de tubercules osseux, mais seulement quelques inégalités: enfin la principale différence consiste dans des lignes jaunâtres presque paralleles, qui s'étendent depuis la tête jusqu'à la queue, comme dans la saupe, mais cependant d'une couleur plus obscure. L'iris des yeux est d'une belle couleur d'argent sans aucun mêlange de couleur d'or, ni d'autres couleurs; les lignes qui passent sur le milieu des côtés sont bien marquées, & plus larges que dans la plûpart des autres poissons. Rondelet prétend que l'on a donné à ce poisson le nom de cantharus, parce qu'il reste dans l'ordure comme l'insecte qui est appellé en François fouille - merde, & en Latin cantharus. En effet le cantheno demeure dans la fange sur les bords des ports de mer, à l'embouchure des fleuves, & dans les endroits où les flots de la mer entraînent des immondices. Ce poisson est assez fréquent dans la mer Mé<pb->

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