ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"619"> servir de ces instrumens, consultez les articles Calibre, Niveau, & Quart de cercle

La ligne que décrit le boulet, ou la route qu'il tient en sortant du canon, à quelque hauteur qu'il ait été pointé, se trouve être la même que celle de tous les autres projectiles, savoir une parabole (Voyez Parabole); c'est pourquoi les lois particulieres que l'on observe dans le mouvement ou dans la volée du boulet, sa vîtesse, son étendue, &c. avec les regles pour atteindre le but, se trouvent sous l'article Projectile.

Maltus, ingénieur Anglois, passe pour celui qui a enseigné le premier, en 1634, la maniere de se servir des mortiers suivant des regles: mais toutes ses connoissances n'étoient fondées que sur des expériences & tentatives; il n'avoit aucune idée de la ligne courbe que décrit le boulet sur son passage, ni de la différence de sa portée, suivant les différentes hauteurs auxquelles on pointe le canon.

Avant que M. Blondel eût donné son livre de l'Art de jetter les bombes, la plûpart des canoniers ne se conduisoient par aucunes regles en servant les batteries; s'ils ne frappoient point au but, ils haussoient ou baissoient la piece, jusqu'à ce qu'elle se trouvât pointée juste: cependant il y a pour toutes ces opérations des regles certaines, fondées sur celles de la Géométrie, & desquelles nous sommes redevables à Galilée, ingénieur du grand duc de Toscane, & à son disciple Toricelli. Voyez Bombe, &c. (Q)

CANONIERES (Page 2:619)

CANONIERES, s. f. pl. sont les tentes des soldats & cavaliers. Une canoniere doit contenir sept soldats. (Q)

CANONIQUE (Page 2:619)

CANONIQUE, se dit, en style de Jurisprudence ecclésiastique, de tout ce qui est conforme à la disposition des canons.

Canonique (Page 2:619)

Canonique (Droit) est un corps de droit, ou recueil de lois ecclésiastiques concernant la discipline de l'Eglise. Ce recueil est composé, 1°. du Decret de Gratien; 2°. des Decrétales; 3°. d'une suite des Decrétales appellée le Sexte; 4°. des Clémentines; 5°. des Extravagantes. Voyez Canon, Decret, Decretale, Sexte, Clementines, & Extravagantes .

Dans les églises protestantes, le droit canonique a été fort abrégé depuis la réformation; car elles n'en ont retenu que ce qui étoit conforme au droit commun du royaume, & à la doctrine de chaque église. (H)

Canoniques (Page 2:619)

Canoniques (Livres), (Théol.) on donne ce nom aux livres compris dans le canon ou le catalogue de livres de l'Ecriture; voyez à l'aricle Canon ce qui concerne les livres canoniques de l'ancien - Testament: à l'égard des livres canoniques du nouveau, on a constamment admis dans l'Eglise les quatre évangélistes, les quatorze épîtres de S. Paul, excepté l'épître aux Hébreux, la premiere épître de S. Pierre, & la premierre de S. Jean. Quoiqu'il y eût quelque doute sur l'épître aux Hébreux, les épîtres de S. Jacques & de S. Jude, la seconde de S. Pierre, la seconde & la troisieme de S. Jean, & l'apocalypse; cependant ces écrits ont toûjours été d'une grande autorité: reconnus par plusieurs églises, l'Eglise universelle n'a pas tardé à les déclarer canoniques; cela se démontre par les anciens catalogues des livres sacrés du nouveau - Testament, par le canon du concile de Laodicée, par le concile de Carthage, par le concile Romain, &c. auxquels la décision du concile de Trente est conforme. Le mot canonique vient de canon, loi, regle, table, catalogue.

Le canon des livres du nouveau - Testament n'a point été dressé par aucune assemblée de Chrétiens, ni par aucun particulier; il s'est formé sur le consentement unanime de toutes les églises, qui avoient reçû par tradition, & reconnu de tout tems certains livres comme écrits par certains auteurs inspirés du S. Esprit, prophetes, apôtres, &c. Eusebe distingue trois sortes de livres du nouveau - Testament: la 1 classe comprend ceux qui ont été reçûs d'un consentement unanime par toutes les églises; savoir, les quatre évangiles, les quatorze épîtres de S. Paul, à l'exception de celle aux Hébreux, & les premieres épîtres de S. Pierre & de S. Jean: la seconde classe comprend ceux qui n'ayant point été reçûs par toutes les églises du monde, ont été toutefois considérés par quelques - unes comme des livres canoniques, & cités comme des livres de l'Ecriture par des auteurs ecclésiastiques: mais cette classe se divise encore en deux; car quelques - uns de ces livres ont été depuis reçûs de toutes les églises, & reçons comme légitimes; tels que sont l'épître de S. Jacques, l'épître de S. Jude, la seconde épître de S. Pierre, la seconde & la troisieme de S. Jean; les autres au contraire ont été rejettés, ou comme supposés, ou comme indignes d'être mis au rang des canoniques quoiqu'ils pussent être d'ailleurs; tels que sont les livres du pasteur, la lettre de S. Barnabé, l'évangile selon les Egyptiens, un autre selon les Hébreux, les actes de S. Paul, la révélation de S. Pierre: enfin la derniere classe contient les livres supposés par les hérétiques, qui ont été toûjours rejettés par l'Eglise; tels que sont l'évangile de S. Thomas & de S. Pierre, &c. L'apocalypse étoit mise par quelques-uns dans la premiere classe, & par d'autres dans la seconde: mais quoique quelques livres du nouveau - Testament n'ayent pas été reçûs au commencement dans toutes les églises, ils se trouvent tous dans les catalogues anciens des livres sacrés, si l'on en excepte l'apocalypse, qui n'est point dans le canon du concile de Laodicée, mais que le consentement unanime des églises a depuis autorisé. M. Simon, Hist. critique du vieux - Testament. M. Dupin, Dissert. prélim. sur la Bible, tome III. Voyez Apocryphes. (G)

CANONISATION (Page 2:619)

CANONISATION, s. f. (Théolog.) déclaration du pape par laquelle, après un long examen & plusieurs solennités, il met au catalogue des saints un homme qui a mené une vie sainte & exemplaire, & qui a fait quelques miracles. V. Saint & Miracle.

Le mot de canonisation semble être d'une origine moins ancienne que la chose même; on ne trouve point qu'il ait été en usage avant le xiie siecle, quoique dès le xie on trouve un decret ou bulle de canonisation donnée à la priere deLintolfe, évêque d'Augsbourg, par le pape Jean XV. pour mettre S. Udelrie ou Ulric au catalogue des saints.

Ce mot est formé du mot canon, catalogue, & il vient de ce que la canonisation n'étoit d'abord qu'un ordre des papes ou des évêques, par lequel il étoit statué que les noms de ceux qui s'étoient distingués par une pieté & une vertu extraordinaires, seroient inserésdans les sacrés diptyques ou le canon de la messe, afin qu'on en fît mémoire dans la liturgie. On y ajoûta ensuite les usages de marquer office particulier pour les invoquer, d'ériger des ses sous leur invocation, & des autels pour y offrir le saint sacrifice, de tirer leurs corps de leurs premiers sepulcres; peu à peu on y joignit d'autres cérémonies: on porta en triomphe les images des saints dans les processions; on déclara jour de fête l'anniversaire de celui de leur mort, & pour rendre la chose plus solennelle, le pape Honorius III, en 1225, accorda plusieurs jours d'indulgence pour les canonisations.

Toutes ces regles sont modernes, & étoient inconnues à la primitive Église. Sa discipline à cet égard, pendant les premiers siecles, consistoit à avoir à Rome, qui fut long tems le premier théatre des persécutions, des greffiers ou notaires publics, pour recueillir soigneusement & avec la derniere fidélité les actes des martyrs, c'est - à - dire les témoignages des Chrétiens touchant la mort des martyrs, leur cons<pb-> [p. 620] tance, leurs derniers discours, le genre de leurs supplices, les circonstances de leurs accusations, & surtout la cause & le motif de leur condamnation. Et afin que ces notaires ne pûssent pas falsifier ces actes, l'Église nommoit encore des soûdiacres & d'autres officiers, qui veilloient sur la conduite de ces hommes publics, & qui visitoient les procès - verbaux de la mort de chaque martyr, auquel l'Eglise, quand elle le jugeoit à propos, accordoit un culte public & un rang dans le catalogue des saints. Chaque évêque avoit le droit d'en user de même dans son diocese, avec cette différence, que le culte qu'il ordonnoit pour honorer le martyr qu'il permettoit d'invoquer, ne s'étendoit que dans les lieux de sa jurisdiction, quoiqu'il pût engager les autres évêques, par lettres, à imiter sa conduite; s'ils ne le faisoient pas, le martyr n'étoit regardé comme bienheureux que dans le premier diocese: mais quand l'église de Rome approuvoit ce culte, il devenoit commun à toutes les églises particulieres. Ce ne fut que long tems après qu'on canonisa les confesseurs.

Il est difficile de décider en quel tems cette discipline commença à changer, ensorte que le droit de canonisation, que l'on convient avoir été commun aux évêques, & sur - tout aux métropolitains, avec le pape, a été réservé au pape seul. Quelques - uns prétendent qu'Alexandre III. élû pape en 1159, est le premier auteur de cette réserve, qui ne lui fut contestée par aucun évêque. Les Jésuites d'Anvers assûrent qu'elle ne s'est établie que depuis deux ou trois siccles par un consentement tacite & une coûtume qui a passé en loi, mais qui n'étoit pas généralement reçûe dans le x. & le xi. siecle: on a même un exemple de canonisation particuliere, faite en 1373 par Witikind, évêqude Mindon en Westphalie, qui fit honorer comme saint l'évêque Félicien, par une fête qu'il établit dans tout son diocese. Cependant on a des monumens plus anciens, qui prouvent que les évêques qui connoissent le mieux leurs droits & qui y sont les plus attachés, les évêques de France, reconnoissoient ce droit dans le pape. C'est ce que firent authentiquement l'archevêque de Vienne & ses suffragans, dans la lettre qu'ils écrivirent à Grégoire IX. pour lui demander la canonisation d'Etienne, évêque de Die, mort en 1208. Quia nemo, disoient - ils, quantâlibet meritorum proerogativâ polleat, ab ecclesiâ Dei pro sancto habendus aut venerandus est, nisi prius per sedem apostolicam ejus sanctitas fuerit approbata.

Quoi qu'il en soit, le saint siege apostolique est en possession de ce droit depuis plusieurs siecles, & l'exerce avec des précautions & des formalités qui doivent écarter tout soupçon de surprise & d'erreur.

Le cardinal Prosper Lambertini, aujourd'hui pape sous le nom de Benoît XIV. a publié sur cette matiere de savans ouvrages, qui prouvent qu'il ne peut rien s'introduire de faux dans les procès - verbaux que l'on dresse au sujet de la canonisation des saints.

Le P. Mabillon distingue aussi deux especes de canonisation: l'une générale, qui se fait par toute l'É<-> glise assemblée en concile oecuménique, ou par le pape; & l'autre particuliere, qui se faisoit par un évêque, par une église particuliere, ou par un concile provincial. On prétend aussi qu'il y a eu des canonisations faites par de simples abbés. Voy. Pompe Tyrrhenique. (G)

CANONISTE (Page 2:620)

CANONISTE, s. m. (Jurisprud.) docteur, ou du moins homme versé dans le droit canonique. (H)

CANOPE (Page 2:620)

* CANOPE, s. m. (Myth.) dieu des Egyptiens, dont Suidas raconte ainsi l'origine: il s'éleva, dit - il, un grand différend entre les Egyptiens, les Chaldéens, & les autres peuples voisins, sur la primauté de leurs dieux; après bien des contestations il fut arrêté qu'on les opposeroit les uns aux autres, & que celui qui res<cb-> teroit vainqueur seroit reconnu pour souverain. Or les Chaldéens adoroient le feu, qui eut bientôt dévoré les dieux d'or, d'argent, de pierre, & de bois qu'on lui exposa; & il alloit être déclaré le maître des dieux, quand un prêtre de Canope, ville d'Égypte, s'avisa de prendre une cruche de terre, qui servoit à la purification des eaux du Nil, d'en boucher les trous avec de la cire, de la remplir d'eau, & de la placer sur la tête du dieu de Canope, qui devoit lutter contre le feu. A peine le dieu de Canope fut - il sur le feu, que la cire qui bouchoit les petits trous du vase s'étant fondue, l'eau s'écoula, éteignit le feu, & que la souveraineté sur les autres dieux fut acquise au dieu de Canope, grace à l'invention de son ministre. On raconte la chose d'une autre maniere, qui est un peu plus honorable pour le dieu, & où la prééminence fut une suite toute simple de ses qualités personnelles. On dit que le dieu même étoit représenté sous la forme d'un vase percé d'une infinité de petits trous imperceptibles, du milieu duquel s'élevoit une tête d'homme ou de femme, ou de chien, ou de bouc, ou d'épervier, ce qui ne laisse au ministre que le mérite d'avoir bouché avec de la cire les petits trous de la divinité.

CANOPIEN (Page 2:620)

* CANOPIEN, adj. (Myth.) surnom donné à Hercule, de la ville de Canope, dans la basse Égypte, où il étoit particulierement honoré.

CANOPINA (Page 2:620)

CANOPINA, (Géog.) petite ville d'Italie, dans l'état de l'Eglise.

CANOPUS (Page 2:620)

CANOPUS, (Astron.) étoile de la premiere grandeur, située dans l'hémisphere austral, à l'extrémité la plus australe de la constellation appellée argo ou le navire argo. Voyez Argo. Voyez l'ascension droite de cette étoile pour 1750, à l'article Ascension. (O)

CANOSA (Page 2:620)

CANOSA, (Géog.) ville d'Italie, au royaume de Naples, près de la mer, dans la province de Bazi.

CANOT (Page 2:620)

CANOT, sub. m. (Marine.) c'est une petite chaloupe ou petit bateau destiné au service d'un grand bâtiment.

Canot (Page 2:620)

Canot de bois; on appelle ainsi un canot, qui est fait d'un seul tronc d'arbre creusé.

Canot (Page 2:620)

Canot de Sauvages & Canot d'écorces; ce sont de petits bateaux faits d'écorce d'arbre, dont se servent les Sauvages de l'Amérique pour pêcher à la mer, & pour voyager & aller en course & en traite sur les rivieres. Ils les nomment piroques. Ceux du Canada les font d'écorce de bouleau, & assez grands quelquefois pour contenir quatre ou cinq personnes.

Les François du Canada, qu'on appelle coureurs de bois & traiteurs, s'en servent aussi - bien que les Sauvages pour aller jusques dans leurs habitations leur porter des marchandises & en rapporter des pelleteries. Deux hommes conduisent ces canots; & quand à cause des sauts des rivieres il faut faire portage, ils chargent canots & marchandises sur leurs épaules, & les transportent au - dessus & au - dessous des sauts, selon qu'ils montent ou qu'ils descendent les rivieres.

Les canots des Indiens & des Caraibes sont faits de troncs d'arbres qu'on creuse, & ces sortes de bateaux sont plus grands ou plus petits, selon la grandeur & grosseur des arbres qu'on employe pour les faire. On dresse ces troncs d'arbres selon la forme qu'on veut donner au canot, & l'on les creuse. On les conduit avec des pagaies & des rames, & on y ajoûte quelquefois une petite voile; on met la charge au fond: mais comme ils ne sont point lestés, ils tournent souvent sens - dessus dessous. Ils n'ont point de gouvernail, & ce sont les rames de l'arriere qui leur en servent.

La plûpart des canots ont à l'avant & à l'arriere des avances comme les navettes, & quelques - unes de ces avances se terminent aussi de même en pointe. D'autres ont l'avant & l'arriere tout plat; il n'y en a presque point qui ayent un avant arrondi. Lorsqu'on veut y ajoûter une voile, on éleve un petit mât

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