ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"599"> obligé de déterminer ainsi la coudée dont il parle, parce qu'au - delà de l'Euphrate où il étoit alors, les mesures étoient moins grandes qu'en Palestine. La coudée Hébraïque avoit vingt - quatre doigts ou six palmes, ou environ vingt pouces & demi, en prenant le pouce à douze lignes; ce qui donne à la canne ou calamus cent vingt - trois pouces ou dix piés trois pouces de notre mesure. Voy. Roseau d'Ezechiel. Dict. de la Bibl. (G)

Canne (Page 2:599)

Canne, mesure Romaine, composée de dix palmes, qui font six piés onze pouces de roi.

Canne (Page 2:599)

Canne, mesure de longueur, dont on se sert beaucoup en Italie, en Espagne, & dans les provinces méridionales de la France, & qui est plus ou moins longue en différens endroits.

Naples la canne vaut sept piés trois pouces & demi Anglois, ce qui fait une aune & quinze dix - septiemes d'aune de Paris; ainsi 17 cannes de Naples font 32 aunes de Paris. La canne de Toulouse & de tout le haut Languedoc est semblable à la varre d'Arragon, & contient 7 piés 8 pouces 1/ Anglois. Montpellier, en Provence, en Dauphiné, & en bas Languedoc elle contient 6 piés 5 pouces & demi Anglois. Voyez Mesure, Pié.

La canne de Toulouse contient cinq piés cinq pouces six lignes de notre mesure, qui font une aune & demie de Paris; ainsi deux cannes de Toulouse font trois aunes de Paris.

Celle de Montpellier & du bas - Languedoc a six piés neuf lignes de longueur, & fait une aune deux tiers de Paris; ainsi trois de ces cannes font cinq aunes de Paris.

L'usage de la canne a été défendu en Languedoc & en Dauphiné par arrêt du conseil du 24 Juin & 27 Octobre 1687, suivant lesquels on ne peut se servir dans ces provinces, pour l'achat & vente des étosses, que de l'aune de Paris au lieu de canne.

Canne (Page 2:599)

Canne se dit aussi de la chose qui a été mesurée avec la canne: une canne de drap, une canne de toile, comme nous disons une aune de drap. (G)

Canne (Page 2:599)

Canne, s. f. (Manufactures en soie.) grandes baguettes de roseau ou de noyer, qu'on passe dans les envergures des chaînes, soit pour remettre soit pour tordre les pieces. Voyez Remettre, & Tordre

Canne (Page 2:599)

* Canne, (Verrerie en bouteilles.) nstrument de fer, d'environ quatre piés huit pouces de long, en forme de canne, percé dans toute sa longueur d'un trou d'environ deux lignes de diametre, dont on se sert pour souffler les bouteilles & autres ouvrages. Voyez Verrerie.

Canne (Page 2:599)

Canne, (Géog.) petite riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la province de Bari.

Canneberge (Page 2:599)

Canneberge, sub. f. oxycoceus, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le calice devient dans la suite un fruit ou une baie presque ronde, qui est divisée en quatre loges, & qui renferme des semences arrondres. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CANNELLE (Page 2:599)

CANNELLE, s. f. en terme d'Épinglier Aiguilletier, se dit d'une espece de couteau, dont la lame est dentelée comme une scie. Elle sert à faire une petite rainure sur un morceau de bois, dans laquelle on tient l'aiguille avec des tenailles pour l'y ébaucher. Voyez Ébaucher. Cette petite fente s'appelle aussi cannelle. Voyez Aiguille, & la Planche de l'Aiguilletier, fig. 2.

Cannelle (Page 2:599)

Cannelle, terme d'Aiguilletier; c'est ainsi qu'on appelle une petite cannelure, qui se voit de chaque côté de la tête des aiguilles à coudre ou à tapisserie. On l'appelle aussi la railette de l'aiguille. V. Aiguille.

Cannelle (Page 2:599)

Cannelle, (Boutonier.) c'est un morceau de bois pecé en rond par le milieu, qui fe met dans le trou de la jatte, pour empêcher que l'ouvrage ne s'en<cb-> dommage en frottant contre ses bords assez mal polis. Il y a des cannelles qui ont leur trou quarré, pour recevoir des tresses quarrées. Voyez Tresse. Les unes & les autres sont terminées par un bourlet, qui surpassant le trou de la jatte, les empêche de tomber au - travers. Voyez Jatte.

Cannelle (Page 2:599)

Cannelle, terme de Tonnelier & de Marchands de vin, qui signifie un petit tuyau ou fontaine de cuivre, qu'on enfonce dans le trou d'un muid qu'on a mis en perce, afin d'en tirer le vin.

CANNELÉ (Page 2:599)

* CANNELÉ, adj. (Arts méchan.) On donne ce nom à tout corps, pierre, bois ou métal, auquel on remarque des cavités longitudinales & semi circulaires ou à peu - près, soit que ces cavités ayent été pratiquées par la nature, soit qu'elles ayent été faites par art; ainsi on dit d'un canon de fusil, qu'il est cannelé, & de la tige d'une plante qu'elle est cannelée. De toutes les occasions dans lesquelles la nature forme des cannelures aux corps, il n'y en a peut - être pas une où la Physique soit en état de rendre raison de ce phénomene. L'art a plusieurs moyens différens de canneler: on cannele au rabot; on cannele au ciseau; on canncle à la fonte; on cannele à l'argue. Voyez Argue, Rabot, Ciseau, Fonderie , &c.

Cannelé (Page 2:599)

Cannelé, en Anatomie, les corps cannelés, quelquefois corps striés, sont deux éminences qui se trouvent à la partie antérieure des ventricules du cerveau, qui sont formées par l'entrelacement de la substance médullaire, & de la substance cendrée, ce qui fait paroitre, lorsqu'on les racle avec un scalpel, des lignes blanches & des lignes cendrées alternativement disposées, & que l'on a regardé comme des cannelures. (L)

Cannelé (Page 2:599)

Cannelé, étoffe de soie; le cannelé est un tissu de soie comme le gros de tour & le tassetas, à l'exception qu'on laisse oisive une des deux chaînes nécessaires pour former le corps de l'étoffe, du côté de l'endroit pendant deux, trois, ou quatre coups. Il est composé de deux chaînes & de la trame, dont on proportionne le nombre des bouts à la qualite qu'on veut qu'il ait. Voyez Étoffe de soie.

Il se fait des cannelés unis & des cannelés brodés soie & dorure; ils sont tous ordinairement de 11/24.

Lorsque la chaîne qui forme le cannelé a cessé de travailler trois, quatre, ou cinq coups plus ou moins, on la fait toute lever pour arrêter cette même soie, & former le grain du cannelé.

Cannelé (Page 2:599)

Cannelé, en termes de Blason, se dit de l'engrelure, dont les pointes sont en - dedans & le dos en - dehors, de même que les cannelures des colonnes en Architecture. (V)

CANNELER (Page 2:599)

CANNELER, verb. act. terme d'Architecture; c'est tracer ou former des cannelures. Voyez Cannelé & Cannelures.

Canneler (Page 2:599)

Canneler, (Architecture.) c'est, dans le fût d'une colonne, d'un pilastre, ou bien dans les gaînes, thermes, & consoles, creuser des canaux formés ou d'un demi - cercle ou de l'arc, dont le côté du triangle équilatéral seroit la corde. Voyez Cannelures.

Cannelures (Page 2:599)

Cannelures, termes d'Architecture; ce sont des canaux ou des cavités longitudinales formés ou taillés tout le long du fût d'une colonne, ou d'un pilastre, ou de tout autre objet. Vitruve croit qu'elles ont été introduites aux colonnes, à l'imitation des plis des vêtemens des anciennes dames Gieques; aussi les nomme - t - il striures du latin striges, les plis d'une robe. Cette étymologie peut avoir quelque sorte de vraissemblance, presque toutes les figures autiques étant revêtues de draperies perpendiculaires, lesquelles forment des ondulations concaves, qui ressemblent assez aux cannelures dont on parle ici. Les Anglois les appellent flûtes, parce qu'elles ont quelque ressemblance à l'instrument de musique qui portce nom. [p. 600]

On prétend que les cannelures ont été employées pour la premiere fois à l'ordre ionique, ensuite on les a introduites au corinthien, puis au dorique, avec cette différence qu'on n'en distribue que vingt sur la circonférence du fût de cet ordre, à cause de son caractere solide, au lieu que l'on en peut distribuer vingt - quatre, sur celle des ordres ionique & corinthien, ainsi qu'au composite, n'y ayant pas d'exemple qu'on en ait jamais employé au toscan, que l'on charge plûtôt, quand on veut orner le fût de cet ordre, de bossages, ainsi qu'on l'a pratiqué au palais du Luxembourg. Voyez Bossages.

Ordinairement on pratique un listeau ou listel pour séparer les cannelures, lesquelles se forment d'un demi - cercle ou bien d'une portion de cercle soûtenue par le côté d'un triangle équilatéral inscrit: mais presque tous les auteurs ont retranché ce listel aux cannelures de l'ordre dorique; je crois que cette méthode d'introduire des cannelures à un ordre solide est contraire à son caractere. Voyez les différentes especes de cannelures tant anciennes que modernes dans nos Planches d'Architecture. Je regarde aussi comme abus de pratiquer de cannclures torses, formant une spirale, autour d'un fût perpendiculaire; cela ne peut être autorisé qu'aux décorations théatrales ou fêtes publiques, qui ne demandent pas autant de séverité que les édifices construits de pierre, ainsi que nous l'avons dit ailleurs.

Ces cannelures concaves se remplissent assez souvent de rudentures, voyez Rudentures, dans toute la hauteur du tiers inférieur des colonnes ou pilastres, tant pour enrichir leur fût, que pour affecter de la solidité dans les parties d'en - bas; alors on les appelle cannelures rudentées. Quelquefois à l'ordre dorique on ne fait régner les cannelures que dans les deux tiers du fût supérieur, afin de laisser au tiers inférieur toute sa solidité.

Ces rudentures sont souvent enrichies d'ornemens, tels qu'il s'en voit à l'ordre ionique du château des Tuileries du côté des jardins, dont l'exécution surpasse tout ce que nous avons de meilleur en France dans ce genre: mais il faut observer, lorsqu'on y affecte des ornemens, ou qu'on enrichit seulement les cannelures de baguettes ou de doubles listeaux, de ne les pas orner indifféremment; leur richesse aussi bien que leur élégance doit être en rapport avec la solidité ou la légereté de l'ordre; il faut éviter, surtout lorsque l'on surmonte un ordre corinthien sur un ordre ionique, de faire les cannelures de l'ordre d'en - haut plus simples que celles de l'ordre d'en - bas; c'est un défaut de convenance que l'on peut remarquer aux colonnes corinthiennes & ioniques du portail des Feuillans à Paris.

On fait usage aussi des cannelures dans les gaînes & dans les consoles, lesquelles sont susceptibles d'ornemens selon la richesse de la matiere dont elles sont construites, ou des figures, thermes, vases, bustes qu'elles soûtiennent. (P)

CANNEQUINS (Page 2:600)

* CANNEQUINS, s. m. (Commerce.) toiles de coton qui viennent des Indes, & dont on fait le commerce à la côte de Guinée.

CANNER (Page 2:600)

CANNER, signifie mesurer les étoffes avec la canne dans les lieux où cette mesure est en usage, comme on dit auner à Paris, & par - tout où l'on se sert de l'aune. Diction. du Comm. tom. II. pag. 76. (G)

CANNETILLE (Page 2:600)

CANNETILLE, s. f. (Boutonnier.) c'est un morceau de fil d'or ou d'argent trait, fin, ou faux, plus ou moins gros, qu'on a roulé sur une longue aiguille de fer par le moyen d'un roüet. On employe la cannetille dans les broderies, les crêpines, & autres ouvrages semblables.

La fabrique & l'emploi de la cannetille forme une portion du métier des Passementiers - Boutonniers. Quand la cannetille est plate & luisante, pour a voir été serrée entre deux roues d'acier, on l'appelle bouillon: cette marchandise entre aussi dans la composition des crêpines & des broderies.

CANNETTE (Page 2:600)

* CANNETTE, s. f. (Manufactures en soie.) petit tuyau de roseau ou de bouis fait autour, sur lequel on met la soie pour la trame ou la dorure. Faire des cannettes, c'est mettre la soie ou dorure sur ces tuyaux. Voyez Brocher; voyez Espolin & Navette.

Cannette (Page 2:600)

Cannette, (Géog.) petite ville de l'Amérique méridionale au Pérou, dans la vallée de Guarco.

CANNEY (Page 2:600)

CANNEY, (Géog.) île d'Ecosse, l'une des Westernes.

CANNIBALES (Page 2:600)

CANNIBALES, voyez Caraïbes.

CANNOBIO (Page 2:600)

CANNOBIO, (Géog.) petite ville d'Italie au duché du Milan sur le lac majeur, aux frontieres de la Suisse.

CANNS (Page 2:600)

CANNS, (Géog.) riviere d'Angleterre dans la province de Westmorland, qui va se jetter dans la mer d'Irlande.

CANNULE (Page 2:600)

CANNULE, s. f. terme de Chirurgie, petit tuyau fait d'or, d'argent, d'étain ou de plomb, qu'on introduit dans les plaies pour les tenir ouvertes, & donner issue aux matieres qui y croupissent. Il y a aussi une cannule pour faciliter l'entrée & la sortie de l'air dans les poumons, dont on se sert dans l'opération de la bronchotomie. Voyez Bronchotomie.

Les différens usages des cannules, & la différence des parties auxquelles on les destine, obligent d'en construire de différentes formes: il y en a de rondes, d'ovales, de plates, de courtes, de longues, d'ailées ou à platine, à anses ou à anneaux pour les attacher. M. Foubert, de l'académie royale de Chirurgie, se sert toûjours d'une cannule flexible, lorsqu'il taille à sa méthode (Pl. XIII. Chir. fig. 2.); cette cannule procure la liberté du cours des urines, & empêche l'épanchement de ce fluide dans le tissu cellulaire, qui entoure la partie antérieure de la vessie & le rectum, ce qui occasionneroit des dépôts qui sont capables de faire périr les malades. Voyez le premier volume des Mémoires de l'acad. royale de Chirurgie, & l'article Lithotomie dans ce Dictionnaire.

M. Foubert se sert aussi d'une cannule particuliere pour les personnes auxquelles on a fait une incision au périnée, pour procurer le cours des urines & du pus dans le cas de vessie ulcérée ou paralytique. Voy. Boutonniere. Cette cannule a à son extrémité postérieure un petit robinet, au moyen duquel les malades peuvent uriner à leur volonté, & ne sont pas continuellement baignés de leur urine, qui s'échappe par les cannules ordinaires, à mesure que ce liquide excrémenteux distille par les ureteres dans la vessie.

M. Petit a inventé une cannule faite d'un fil d'argent tourné en spirale, qui la rend flexible dans toute sa longueur. Cette cannule a un pié & demi de long; elle est garnie à son extrémité d'un morceau d'éponge: elle sert à enfoncer dans l'estomac, ou à retirer de l'oesophage les corps étrangers arrêtés à la partie inférieure de ce conduit. Lorsqu'on veut se servir de cet instrument, on met dans la cannule un brin de baleine proportionné à sa longueur & à son diametre, afin de lui donner toute la force qui lui est nécessaire pour l'usage auquel elle est destinée. Cette baleine est plus longue que la cannule, & l'extrémité qui n'entre pas dedans est plus grosse, afin qu'elle puisse servir de manche. La baleine ainsi adaptée, est retenue en place dans la cannule par deux petits crochets, qui sont au dernier fil de cette cannule, & qui s'engrenent dans deux rainures qui sont au manche de la baleine. Voyez la fig. 1. Pl. V. de Chir.

Les anciens qui faisoient un grand usage du cautere actuel, avoient des cannules de fer ou de cuivre, semblables à des cercles peu élevés, à - travers des<pb->

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