ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"597"> droits du dessein, les fortifieroient encore, & leur donneroient du relief.

Nous proposons nos vûes toutes les fois qu'elles nous paroissent utiles; au reste, c'est aux ouvriers à les juger: mais pour qu'ils en jugeassent sainement, il seroit à propos qu'ils se défissent de la prévention qu'il n'y a rien de bien imaginé que ce qu'ils inventent eux - mêmes, ni rien de mieux à faire que ce qu'ils font. Je les avertis que par rapport au canevas en question, j'en croirai plûtôt l'expérience que j'ai, que tous les raisonnemens qu'ils feront. J'ai vû des fonds de canevas tels que je les propose, remplis avec la derniere célérité, & où le point étoit de la deniere beauté.

Canevas (Page 2:597)

Canevas, autre grosse toile de chanvre écrue, dont on se sert en piquûre de corps, ou en soûtien de boutonnieres pour les habits d'homme.

Canevas (Page 2:597)

Canevas: on donne ce nom à des mots sans aucune suite, que les Musiciens mettent sous un air, qu'ils veulent faire chanter après qu'il aura été exécuté par l'orchestre & la danse. Ces mots servent de modele au Poëte pour en arranger d'autres de la même mesure, & qui forment un sens: la chanson faite de cette maniere, s'appelle aussi canevas ou parodie. Voyez Parodie.

Il y a de fort jolis canevas dans l'opera de Tancrede; aimable vainqueur, &c. d'Hésione, est un canevas ancien. Ma bergere fuyoit l'amour, &c. des Fêtes de l'hymen, en est un moderne; presque toutes les chaconnes de Lully, ainsi que ses passacailles ont été parodiées par Quinault; c'est dans ces canevas que l'on trouve des vers de neuf syllabes, dont le repos est à la troisieme; ce Poëte admirable ne s'en est servi que dans ces occasions.

Les bons Poëtes lyriques ne s'écartent jamais de la regle qui veut que les rimes soient toutes croisées, hors dans les canevas seulement. Il y en a tel qui forcément doit être en rimes masculines, tel autre en demande quatre féminines de suite. Il y en a enfin, mais en petit nombre, dont toutes les rimes sont de cette derniere espece.

La correction dans l'arrangement des vers, est une grande partie du Poëte lyrique; les vers de douze syllabes, ceux de dix, de sept, & de six, adroitement mêlés, sont les seuls dont il se sert; encore observe - t - il de n'user que très - sobrement de ceux de sept. Il faut même alors que dans le même morceau où ils sont employés, il y en ait au moins deux de cette mesure. Les vers de cinq, de quatre, de trois syllabes sont réservés au canevas; la phrase de Musique qu'il faut rendre donne la loi; une note quelquefois exige un sens fini, & un vers par conséquent d'une seule syllabe.

Les canevas les mieux faits sont ceux dont les repos & les sens des vers répondent aux différens repos, & aux tems des phases de la Musique. Alors le redoublement des rimes est un nouvel agrément: il n'est point d'ouvrage plus difficile, qui exige une oreille plus délicate, & où la prosodie Françoise doive être plus observée. Le Poete qui est en même tems Musicien, a dans ces sortes de découpures un grand avantage sur celui qui n'est que Poete. (B)

Aussi, comme l'observe M. Rousseau, il y a bien des canevas dans nos operas qui, pour l'ordinaire, n'ont ni sens ni esprit, & où la prosodie Françoise se trouve ridiculement estropiée.

CANGERECORA (Page 2:597)

CANGERECORA, (Géog.) ville des Indes, en - deçà du Gange, au pays de Canara, sur les frontieres du Malabar.

CANGETTE (Page 2:597)

* CANGETTE, s. f. (Commerce.) petite serge qui se fabrique en quelques endroits de basse - Normandie; elle est de bon usage & à bon prix.

CANGIANO (Page 2:597)

CANGIANO, (Géog.) petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la prin cipauté citérieure.

CANGOXUMA (Page 2:597)

CANGOXUMA, (Géog.) ville d'Asie de l'empire du Japon, dans l'ile de Ximo, au royaume de Bungo.

CANGRI (Page 2:597)

CANGRI, (Géog.) petite contrée d'Asie, dans la Natolie, dont la capitale qui est sur le fleuve Zacarat porte le même nom.

CANGRIA (Page 2:597)

CANGRIA, (Géog.) ville de la Turquie en Asie dans la Natolie.

CANIART (Page 2:597)

CANIART, oiseau. Voyez Colin.

CANICIA (Page 2:597)

CANICIA, (Géog.) province d'Afrique en Barbarie, entre Alger & Tunis.

CANICIDE (Page 2:597)

CANICIDE, s. m. se dit d'une dissection Anatomique des chiens vivans. Drelincourt s'est servi de ce terme dans ses XVII. expériences Anatomiques, dans lesquelles il décrit ses canicides avec tous les phénomenes qui les ont accompagnés. Castelli. (L)

CANICLU (Page 2:597)

CANICLU, (Géog.) province d'Asie, dans la grande Tartarie, à l'ouest du Tibeth; les habitans sont idolatres.

CANICULAIRES (Page 2:597)

CANICULAIRES, (jours caniculaires.) marquent proprement un certain nombre de jours qui précedent & qui suivent celui où la canicule se leve le matin avec le soleil. Voyez Canicule. Les Egyptiens & les Ethiopiens commençoient leur année aux jours caniculaires.

CANICULE (Page 2:597)

CANICULE, s. f. (Astronomie.) c'est le nom d'une des étoiles de la constellation du grand chien, qu'on appelle aussi simplement l'étoile du chien; les Grecs la nommoient SEIRIOS2, sirius. Voyez Sirius.

Pline & Galien donnent aussi à la canicule le nom de Procyon, quoiqu'en effet Procyon soit le nom d'une autre étoile dans le petit chien. Voyez Procyon.

La canicule est la dixieme étoile dans le catalogue Anglois de Flamsteed, & la seconde dans ceux de Ptolomée & de Tycho. Elle est située dans la gueule du grand chien, & est de la premiere grandeur; c'est la plus grande & la plus brillante de toutes les étoiles du ciel.

Quelques auteurs anciens nous disent après Hippocrate & Pline, que le jour où la canicule se leve, la mer bouillonne, le vin tourne, les chiens entrent en rage, la bile s'augmente & s'irrite, & tous les animaux tombent en langueur & dans l'abattement; que les maladies qu'elle cause le plus ordinairement, sont les fievres ardentes & continues, les dyssenteries & les phrénésies, &c. Voilà bien des chimeres.

Si la canicule pouvoit avoir la propriété d'apporter le chaud, ce devroit être plûtôt aux habitans de l'hémisphere méridional qu'à nous, puisque cette étoile est dans l'hémisphere méridional, de l'autre côté de l'équateur. Cependant il est certain que les peuples de cet hémisphere sont alors en hyver. La canicule & les autres étoiles sont trop éloignés de nous, pour produire sur nos corps ni sur notre système planétaire aucun effet sensible. (O)

* Les Romains étoient si persuadés de la malignité de la canicule, que pour en écarter les influences, ils lui sacrifioient tous les ans un chien roux; le chien avoit eu la préférence dans le choix des victimes, à cause de la conformité des noms. Ce n'est pas la seule occasion où cette conformité ait donné naissance à des branches de superstition: la canicule passoit ou pour la chienne d'Erigone, ou pour le chien que Jupiter donna à Minos, que Minos donna à Piocris, & que Procris donna à Cephale.

CANIDE, ou CANIVFT (Page 2:597)

CANIDE, ou CANIVFT, très - grand & très - beau peroquet d'Amérique. Voyez Perroquet.

CANIF (Page 2:597)

CANIF, s. f. outil de l'Ecrivain; c'est une espece de petit couteau d'acier, fort tranchant, & dont le manche ressemble assez à une pyramide à pans; il sert à tailler les plumes; il y en a un d'une autre espece, à ressort, & dont le manche ressemble beaucoup par sa partie supérieure à celui d'un coûteau: mais sa partie inférieure finit en pointe. Cette pointe [p. 598] sert à fendre la plume, quand on en taille. Il y a des canifs à secret qui taillent eux - mêmes la plume; mais ils sont de mauvais service.

Canif (Page 2:598)

Canif ou Knif, est un outil des Graveurs en bois, qui leur sert à creuser différentes parties de leurs planches, comme par exemple, à étrecir des filets que les burins ont laissés trop gros. Voyez la fig. 36. Pl. II. de la Gravure.

CANIFICIER (Page 2:598)

CANIFICIER, (Hist. nat. bot.) c'est ainsi que l'on nomme aux Antilles le cassier ou l'arbre qui produit la casse; ce mot vient de l'Espagnol cana fistola, qui signifie la même chose.

CANIN (Page 2:598)

CANIN, adject. m. (Anatomie.) c'est le nom d'un muscle qui vient de la partie majeure de la fosse maxillaire, & se termine à la levre supérieure, au - dessus des dents canines. (L)

CANINA (Page 2:598)

CANINA, (Géog.) ville & territoire de la Grece, dans l'Albanie, dépendant de la Turquie, en Europe.

CANINES (Page 2:598)

CANINES, (dents.) terme d'Anatomie, sont deux dents pointues à chaque machoire, l'une d'un côté, l'autre de l'autre, placées entre les incisives & les molaires.

Elles sont épaisses & rondes, & sont terminées en pointe par le bout; elles n'ont ordinairement qu'une racine qui est plus longue que celle des incisives: leur usage propre est de déchirer les alimens. Comme les dents de devant non - seulement peuvent être déracinées ou rompues par les choses qu'on tient ou qu'on casse avec, mais sont aussi plus exposées aux coups, elles sont enfoncées aux deux tiers dans les alveoles; moyennant quoi elles sont plus en état même que les molaires, de soûtenir les pressions latérales. Voyez Dent. (L)

CANIRAM (Page 2:598)

* CANIRAM, (Hist. nat. bot.) grand arbre du Malabar, dont le tronc & les grosses branches sont couvertes d'une écorce cendrée, blanche ou rougeâtre; les petites sont d'un verd sale, noüeuses & couvertes d'une écorce amere: les feuilles sont placées par paires à chaque noeud. La figure en est oblongue, ovale, & le goût amer. Des noeuds des petites branches sortent aussi des fleurs en parasol, à quatre, cinq ou six pétales, de couleur verd - d'eau, pointues, peu odoriferantes, mais assez suaves: son fruit est une pomme ronde, lisse, jaune, dont la pulpe est blanche, mucilagineuse, & couverte d'une écorce épaisse & friable. Cette pulpe, ainsi que les graines qu'elle contient, sont très - ameres au goût: l'arbre fleurit en été, & porte fruit en automne; sa racine en decoction passe pour cathartique & salutaire dans les fievres pituiteuses, les tranchées, & le cours de ventre; on s'en sert en fomentation pour la goutte: mêlée avec le lait de vache, on en lave la tête aux mélancholiques & aux vertigineux: son écorce pilée & pétrie avec de l'eau de riz, est bonne dans la dyssenterie bilieuse, &c.

CANISCHA ou CANISE (Page 2:598)

CANISCHA ou CANISE, (Géog.) ville forte de la basse Hongrie, sur la riviere de Sala, aux frontieres de la Stirie.

CANISTRO (Page 2:598)

CANISTRO, (Géog.) petite ville de la Turquie, en Europe, dans la Macédoine, près du cap de même nom.

CANIVEAUX (Page 2:598)

CANIVEAUX, s. m. en Architecture, c'est ainsi qu'on appelle les plus gros pavés, qui étant assis alternativement & un peu inclinés, traversent le milieu d'un ruisseau d'une cour ou d'une rue.

Une pierre taillée en caniveau, est celle qui est creusée dans le milieu en maniere de ruisseau pour faire écouler l'eau: on s'en sert pour paver une cuisine, un lavoir, une laiterie, un privé, ou lieu commun, &c. (P)

CANNABINA (Page 2:598)

CANNABINA, sub. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs, sans pétales, composées de plusieurs étamines, mais steriles; les especes de ce genre qui ne portent point de fleurs, produisent des fruits qui sont des capsules membraneuses, oblongues, & presque triangulaires, dans lesquelles il y a des semences ordinairement oblongues. Tournefort, Inst. rei herb. corol. Voyez Plante. (I)

CANNAGE (Page 2:598)

CANNAGE, s. m. (Commerce.) mésurage des étoffes, rubans, &c. à la canne. Voyez Canne, mosure.

CANNARES (Page 2:598)

CANNARES, (Géog.) nation sauvage de l'Amérique meridionale, au Pérou.

CANNE (Page 2:598)

* CANNE, s. f. morceau de jonc ou de bois précieux, d'environ trois piés de long, droit, ferme, couvert d'un vernis; armé par un bout d'une douille de fer, & d'une pomme de l'autre, & percé à quelques pouces au - dessous de la pomme, d'un trou dans lequel on met un cordon de soie, où l'on passe la main. L'usage de la canne est d'appuyer en marchant. Le nom de canne a passé à beaucoup d'autres objets.

Canne (Page 2:598)

Canne, voyez Roseau.

Canne d'Inde (Page 2:598)

Canne d'Inde, voyez Balisier.

Canne (Page 2:598)

Canne, (Architecture.) espece de roseaux dont on se sert en Italie & au Levant, au lieu de dosses, pour garnir les travées entre les cintres, dans la construction des voutes.

On se sert aussi de ces roseaux à la place de chaume, c'est - à - dire, de paille de seigle ou de froment, pour couvrir à la campagne les étables, granges, écuries, de peu d'importance, ou bien les maisons des paysans. (P)

Canne (Page 2:598)

Canne ou Jonc à écrire, (Hist. anc.) calamus scriptorius, ou arundo scriptoria. Les anciens se servoient de stilets pour écrire sur les tablettes enduites de cire, ou de jonc, ou de canne, pour écrire sur le parchemin, ou le papier d'Egypte; car notre papier ordinaire est d'une invention nouvelle. Le Psalmiste dit que sa langue est comme la canne ou le jonc à écrire d'un écrivain habile: lingua mea calamus scriboe; du moins c'est ainsi que traduit la vulgate: mais le texte Hébreu signifie plûtôt un stylet qu'une canne à écrire. L'auteur du troisieme livre des Machabées, dit que les écrivains employés à faire le rôle des Juifs qui étoient en Egypte, vinrent montrer leurs roseaux qui étoient tout usés, disant qu'ils ne pouvoient suffire à faire le denombrement que l'on demandoit. Baruch écrivoit ses prophéties avec de l'encre, & par conséquent avec les roseaux dont nous venons de parler; car il ne paroît pas que l'usage des plumes fût connu en ce tems - là. Saint Jean, dans sa troisieme épître, dit qu'il n'a pas voulu écrire avec l'encre & le roseau: nolui per atramentum & calamum scribere tibi. Cet usage est commun chez les auteurs prophanes. Inque manus chartoe nodosaque venit arundo. Les Arabes, les Perses, les Tures, les Grecs, & les Arméniens, se servent encore aujourd'hui de ces cannes ou roseaux, comme le témoignent les voyageurs. Jerem. xxxvj. 18; 3. Joann. vers. 13. Pers. satyr. 3. Calmet, diction. de la bibl.

Canne (Page 2:598)

Canne à vent, (Physique.) est une espece de canne creuse intérieurement, & par le moyen de laquelle on peut, sans le secours de la poudre, chasser une balle avec grande violence. La construction en est à peu - près la même que celle de l'arquebuse à vent, avec cette différence, que l'arquebuse à vent a une crosse & une détente pour chasser la balle, au lieu que la canne à vent n'en a point, & a extérieurement la forme d'une canne ordinaire. Voyez Arquebuse à vent. (O)

Canne (Page 2:598)

Canne, en Hébreu kanna, (Hist. anc.) sorte de mesure dont parlent Ezechiel, chap. xl. vers. 3. & S. Jean dans l'Apocalypse, chap. x. vers. 1. Ezechiel dit qu'elle avoit six coudées & un palme, ou plûtôt six coudées & six palmes, c'est - à - dire six coudées Hébraïques, dont chacune étoit plus grande d'un palme que la coudée Babylonienne. Le prophete est

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