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CANE (Page 2:591)
CANE à tête rousse, anas fera fusea: cet oiseau pese
deux livres; il a un pié sept ou huit pouces de longueur
depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité des
doigts, & environ un pié & demi, si on n'étend la
mesure que jusqu'au bout de la queue. Cet oiseau
est plus gros, plus court, & plus épais que la cane
rouge. Les petites plumes qui recouvrent les grandes
plumes des ailes & celles du milieu du dos, sont de
couleur cendrée & parsemée de petites lignes ondoyantes,
dont les unes sont de couleur cendrée, &
les autres de couleur rousse: elles sont placées alternativement.
Les plumes du dessous du cou, du croupion,
& celles qui se trouvent autour de l'anus sont
noires; les petites plumes qui recouvrent l'aile en - dessous
sont blanches; la tête & le cou presque en
entier, sont de couleur jaune foncée ou rousse; les
plumes du milieu de la poitrine sont blanches, à l'exception
des bords qui sont jaunâtres: il y a sur le bas
de la poitrine des lignes brunes, & la couleur du ventre
devient peu - à - peu de plus en plus brune & obscure
à mesure qu'on approche de l'anus. La queue est
composée de quatorze plumes, qui ont deux pouces
de longueur, & qui sont de couleur cendrée noirâtre.
Il y a environ vingt - cinq grandes plumes à
chaque aile; elles sont toutes d'une même couleur
cendrée & mêlée de brun: cependant si on y regarde
de près, on trouvera que quelques - unes des plumes
qui sont au - delà de la dixieme ont la pointe blanchâtre.
Le bec est plus grand & plus large que celui de
la cane mouche; la piece supérieure du bec est de couleur
plombée, à l'exception de l'extrémité qui est
noirâtre; la piece inférieure est presque entierement
noire. L'iris des yeux est d'une belle couleur jaune
éclatante; les pattes sont de couleur plombée, & la
membrane qui tient les doigts unis ensemble est noire;
le doigt intérieur est le plus petit, & l'extérieur
est presque égal au doigt du milieu, dont l'ongle est
tranchant. Ce qu'il y a de particulier dans cet oiseau,
c'est que les plumes des ailes sont toutes presque d'une
même couleur, qui est le cendré. Willughby,
Ornith. Voyez
Cane (Page 2:591)
Cane (Page 2:591)
Cane mouche (Page 2:591)
Cane petiere (Page 2:591)
Cane (Page 2:591)
Cane (Page 2:591)
Cane (Page 2:591)
Cane (Page 2:591)
Canes (Page 2:591)
Les canes aiment l'eau: il n'en faut pas élever où elles n'ont pas dequoi barboter: on se sert de leur plu<pb-> [p. 592]
On ne donne que six femelles à chaque mâle de canes d'Inde: leurs canetons s'élevent plus difficilement que les autres; on ne leur donne dans le commencement que des miettes de pain blanc détrempées dans le lait caillé.
Les mâles d'entre les canes d'Inde se mêlent souvent avec les canes communes, & il en vient des canes bâtardes qui sont assez grosses, & qui s'elevent bien.
Canée (Page 2:592)
CANELLE (Page 2:592)
CANELLE, s. f. (Botanique exotique.) c'est la seconde écorce & l'intérieure d'un arbre qui ne croît plus que dans l'île de Ceylan.
Les Hollandois sont parvenus à faire seuls le commerce de la canelle. Les histoires anciennes ne nous fournissent pas d'exemples de nation, qui ait fait dans le commerce en aussi peu de tems un progrès pareil à celui des Hollandois, surtout au milieu des guerres étrangeres & des divisions domestiques. Plusieurs causes ont concouru à procurer aux Hollandois ce grand avantage; la nécessité de se domicilier dans un terroir ingrat, d'y subsister par artifice, de défendre des prises sur mer, les formerent d'abord à de petites courses, ensuite à des armemens, enfin à la navigation, à la création de puissantes compagnies, & au commerce le plus étendu dans les quatre parties du monde. Aussi cette nation possede en ce genre des qualités très - essentielles: de ce nombre sont un génie né pour la pêche, une frugalité naturelle, un goût dominant pour l'épargne, pour le travail, & pour la propreté, qui sert à conserver leurs vaisseaux & leurs équipages. Ajoûtez - y leur industrie & leur perséverance à supporter les plus grandes pertes sans se rebuter.
Par tous ces moyens ils établirent dans l'île de Java un second siége de leur empire, conquirent sur
les Portugais d'un côté les îles Molucques, produisant
>eules le girofle, voyez
Entrons dans les détails; M. Geoffroi me fournira ceux de Botanique; les Hollandois, éclairés sur cette matiere, m'en ont confirmé l'exactitude.
Description de la canelle. La canelle commune, cinnamomum des boutiques, est une écorce mince, tantôt de l'épaisseur d'une carte à joüer, tantôt de la grosseur de deux lignes: elle est roulée en petits tuyaux ou cannules, de la longueur d'une coudée, d'une demi - coudée, plus ou moins, d'un pouce de large le plus souvent; d'une substance ligneuse & fibreuse, cassante cependant, dont la superficie est quelquefois ridée, quelquefois unie, de couleur d'un jaune rougeâtre, ou tirant sur le fer; d'un goût acre, piquant, mais agréable, douceâtre, aromatique, un peu astringent, d'une odeur douce & très - pénétrante.
L'arbre qui la produit est le cinnamomum, folüs la -
Description du canellier. La racine de cet arbre est grosse, partagée en plusieurs branches, fibreuse, dure, couverte d'une écorce d'un roux grisâtre en dehors, rougeâtre en - dedans, qui approche de l'odeur du camphre; le bois de cette racine est solide, dur, blanchâtre, & sans odeur.
Le tronc s'éleve à trois ou quatre toises, & il est couvert aussi bien que les branches qui sont en grand nombre, d'une écorce qui est verte d'abord, & qui rougit ensuite avec le tems: elle enveloppe le bois avec une petite peau & une croute grise; son goût est foible lorsqu'elle est verte, mais douceâtre, acre, aromatique, & très - agréable lorsqu'elle est seche; cette écorce récente, séparée de sa croûte qui est grise & inégale, enlevée en son tems, & séchée au soleil, s'appelle canelle; le bois est dur intérieurement, blanc, & sans odeur.
Les feuilles naissent tantôt deux à deux, tantôt seule à seule: elles sont semblables aux feuilles du laurier ou du citronier; elles sont longues de plus d'un palme, lisses, luisantes, ovalaires, terminées en pointe: lorsqu'elles sont tendres, elles ont la couleur de foie; selon qu'elles sont plus vieilles, plus seches, elles sont d'un verd foncé en - dessus, & d'un verd plus clair en - dessous, soûtenues d'une queue d'un demi - pouce, épaisse, cannelée, terminée par trois filets nerveux qui s'étendent tout le long de la feuille, saillans des deux côtés, d'où partent de petites nervures transversales: enfin elles ont le goût & l'odeur de la canelle, caractere qui les distingue principalement de la feuille du malabathrum.
Les fleurs sont petites, étoilées, à six pétales, blanchâtres, & comme disposées en gros bouquet à l'extrémité des rameaux, portées sur des pédicules d'un beau verd, d'une odeur agréable, & qui approche de celle du muguet. Au milieu de la fleur est renfermé un petit coeur composé de deux rangs d'étamines, avec un pistil verd, noirâtre au sommet, qui se change en une baie ovalaire, longue de quatre ou cinq lignes, lisse, verte, d'abord, ensuite d'un brun bleuâtre, tachetée de pointes blanchâtres, fort attachées à un calice un peu profond, un peu épais, verd, partagé en six pointes.
Elle contient sous une pulpe verte, onctueuse, astringente, un peu acre & aromatique, un petit noyau cassant, qui renferme une amande ovalaire, acre, presque de couleur de chair, ou de pourpre légere.
Cet arbre naît, & ne se trouve présentement que dans l'île de Ceylan, où il seroit aussi commun dans les forêts & dans les haies, que le coudrier l'est parmi nous, si on n'avoit grand soin de l'arracher. Aussi ne le cultive - t - on que dans un espace d'environ quatorze lieues le long de la mer: mais cette petite étendue de pays en produit si abondamment, que sur le pié de la consommation de canelle qui se fait aujourd'hui, Ceylan en pourroit fournir aisément à quatre mondes comme le nôtre.
Les canelliers doivent avoir un certain nombre
d'années avant qu'on enleve leur écorce: suivant même
le terroir, la culture, & l'espece, ils donnent la
canelle plus ou moins promptement. Ceux qui croissent
dans des vallées couvertes d'un sable menu, pur
& blanchâtre, sont propres à être écorcés au bout
de trois ans; au lieu que ceux qui sont plantés dans
des lieux humides & marécageux, profitent beaucoup
moins vîte. Ceux qui sont situés à l'ombre des grands
arbres qui leur derobe les rayons du soleil, parviennent
aussi plus tard à la maturité; il y a même quelque
différence entre les écorces des uns & des autres.
L'écorce des canelliers plantés dans des lieux humides
& ombragés, a un peu plus le goût du cam<pb->
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