ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"589"> crucialement ou en T, selon qu'on le juge le plus convenable. On disseque les angles, & on emporte la tumeur; on réunit ensuite les lambeaux des tégumens; ils se recollent, & on guérit les malades en très - peu de tems.

Lorsque la peau est adhérente à la tumeur, ou que les graisses sont engorgées, si l'on n'emporte tout ce qui n'est pas dans l'état naturel, on risque de voir revenir un cancer avant la guérison parfaite de la plaie, ou peu de tems apres l'avoir obtenue: on l'impute alors à la masse du sang, que l'on dit être infectée du virus cancéreux; virus, de l'existence duquel tout le monde n'est point persuadé. Le préjugé que l'on auroit sur ce point, pourroit devenir préjudiciable aux malades qui ne se détermineroient pas à se faire faire une seconde opération, de crainte qu'il ne vînt encore un nouveau cancer. On a vû des personnes qu'on a guéries parfaitement après s'être soûmises à deux ou trois opérations consécutives. Le cancer est un vice local qui a commencé par un skirrhe, effet de l'extravasation & de l'épaississement de la lymphe: le skirrhe devient carcinomateux par la dissolution putride des sucs épanchés; dès que les signes qui caractérisent cette dépravation se sont manifestés, on ne peut faire trop tôt l'extirpation de la tumeur, pour empêcher qu'il ne passe de cette matiere putride dans le sang, où elle causeroit une colliquation qu'aucun remede ne pourroit empêcher. Le docteur Turner assûre que deux personnes de sa connoissance perdirent la vie pour avoir goûté de la liqueur qui couloit d'un cancer à la mamelle. Malgré toutes les précautions que puisse prendre un habile Chirurgien, il peut y avoir encore quelques points skirrheux, qui échappant à ses recherches dans le tems de l'extirpation d'un cancer, feront le germe d'un nouveau, qu'il faudra ensuite extirper: alors ce n'est pot une régénération du cancer; c'est une maladie nouvelle, de même nature que la premiere, produite par un germe local qui ne succede point à celui du cancer précédent. On peut en faire l'extirpation avec succès; ces cas exigent des attentions, & doivent déterminer à faire faire usage des délayans, des fondans, & des apéritifs tant internes qu'externes. J'ai vû faire deux & même trois fois l'opération avec succès: si la masse du sang est atteinte de colliquation, on ne doit pas craindre la production d'un nouveau cancer; on se dispense absolument de faire une opération, qui en ôtant la maladie, n'affranchiroit pas la malade d'une mort certaine; on se contente alors d'une cure palliative. L'expérience a prouvé l'utilité des préparations de plomb dans ces cas: on peut appliquer sur le cancer ulcéré des remedes capables d'agir par inviscation sur les sucs dépravés; les remedes coagulans qui donneroient de la consistance aux sucs exposés à l'action de l'humeur putride, pourroient les mettre, du moins quelque tems, à l'abri de la dissolution. M. Quesnay persuadé que la malignité de l'humeur cancéreuse dépendoit d'une dépravation alkaline, a pensé que les plantes qui sont remplies d'un suc acerbe, devoient modérer la férocité de cette humeur; il a fait l'essai du sedum vermiculare dans quelques cas avec beaucoup de succès.

Lorsque le cancer occupe toute la mamelle, & que la masse du sang n'est point en colliquation, on peut amputer cette partie: pour faire cette opération, après les préparations générales, on met la malade en situation. Le Chirurgien placé à droite, soûleve la mamelle avec sa main gauche, & la tire un peu à lui; il tient de l'autre main un bistouri avec lequel il incise la peau à la partie inférieure de la cireonférence de la tumeur. Il introduit ses doigts dans cette incision pour soûlever la tumeur & la décoller de dessus le muscle pectoral; & avec son bis<cb-> touri il coupe la peau à mesure qu'il disseque la tumeur. Il doit prendre garde de couper la peau en talud pour ne pas découvrir les houpes nerveuses, ce qui rendroit les pansemens très - douloureux; s'il restoit quelques pelotons graisseux affectés à la circonférence de la plaie ou vers l'aisselle, il faudroit les extirper. On panse la plaie avec de la charpie brute; je suis dans l'usage de faire une embrocation tont autour de la plaie avec l'huile d'hypericum; je pose des compresses assez épaisses sur la charpie, & je contiens le tout avec le bandage de corps, que j'ai soin de fendre par une de ses extrémités pour en former deux chefs, dont l'un passe au - dessus, & l'autre au - dessous de la mamelle saine, afin qu'elle ne soit point comprimée. Voyez Bandage de corps. Je ne leve l'appareil que le troisieme ou quatrieme jour, lorsque la suppuration le détache, & je termine la cure comme celle des ulceres. Voyez Ulcere.

L'on a fait graver quelques figures pour l'intelligence des choses qui viennent d'être dites, & pour qu'on puisse juger des anciennes méthodes de pratiquer l'opération du cancer.

Planche XXVIII: fig. 3. cancer occulte à la mamelle droite, & qui n'en occupoit qu'une partie.

Fig. 4. La cicatrice qui reste après l'extirpation méthodique d'une pareille tumeur.

Fig. 5. Autre cancer qui occupe toute la mamelle, & dont on a fait l'extirpation avec succès.

Fig. 6. Méthode que les anciens prescrivoient pour l'opération du cancer. Lorsqu'ils avoient passé deux fils en croix sous la tumeur, ils soûlevoient la mamelle, & l'amputoient comme on voit Planche XX. fig. 1. cette méthode est absolument proscrite pour sa cruauté & ses imperfections.

Planche XX. fig.. 2. Fourchette que l'on a crû pouvoir substituer aux points d'aiguille, pour soulever les tumeurs dont le volume est considérable.

Fig. 4. Autre instrument pour les petites tumeurs.

Fig. 3. Instrument tranchant comme un rasoir pour l'amputation de la mamelle.

Fig. 5. Nouvel instrument avec lequel on embrasse la mamelle, comme on voit fig. 6. la branche moyenne est d'acier & tranchante sur sa convexité.

Ces instrumens ne peuvent servir qu'à une opération défectueuse. Les figures sont d'après M. Heister, dans ses Instituts de Chirurgie. (Y)

Cancer (Page 2:589)

Cancer, (en Astronomie.) est un des douze signes du zodiaque: on le représente sur le globe sous la forme d'une écrevisse, & dans les ouvrages d'Astronomie, par deux figures placées l'une auprès de l'autre, & assez semblables à celles dont on se sert pour exprimer soixante - neuf en Arithmétique, 69. Voyez Signe, Constellation.

Ptolomée compte 13 étoiles dans le signe du cancer; Ticho, 15; Bayer & Hevelius, 29; Flamsteed, 71 au moins.

Tropique du Cancer, (en terme d'Astronomie.) est un des petits cercles de la sphere, parallele à l'équateur, & qui passe par le commencement du signe du cancer. Ce tropique est dans l'hémisphere septentrional, & est éloigné de l'équateur de 23d 1/2. Voyez Tropique. Voyez aussi Sphere. (O)

CANCHE (Page 2:589)

CANCHE, (Géog.) riviere de France, en Picardie, qui prend sa source en Artois.

CANCHES (Page 2:589)

CANCHES, (Géog.) Sauvages de l'Amérique méridionale, au Pérou.

CANCHEU ou CANTCHEOU (Page 2:589)

CANCHEU ou CANTCHEOU, (Géog.) grande ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, capitale d'un pays qui porte le même nom. Long. 133. 32. lat. 25. 53.

CANCRE (Page 2:589)

CANCRE, voyez Crabe. [p. 590]

CANDADI (Page 2:590)

CANDADI, (Géog.) petit pays d'Espagne, dans l'Estramadoure.

CANDAHAR (Page 2:590)

CANDAHAR, (Géog.) grande & forte ville d'Asie, capitale de la province de même nom, fous la domination du roi de Perse, aux frontieres des états du Mogol. Long. 85. lat. 33.

CANDARENA (Page 2:590)

* CANDARENA, ou CANDRENA, (Myth.) Junon fut ainsi surnommée de Candara, ville de Paphlagonie, où elle étoit particulierement honorée.

CANDAU (Page 2:590)

CANDAU, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans le duché de Courlande à 9 milles de Mittau.

CANDÉ (Page 2:590)

CANDÉ, (Géog.) petite ville de France en Touraine, au confluent de la Loire & de la Vienne.

CANDELABRE (Page 2:590)

CANDELABRE, s. m. (Architecture.) du Latin candelabrum, chandelier: c'est une espece de vase fort élevé en maniere de balustre, que l'on place ordinairement pour servir d'amortissement à l'entour extérieur d'un dome, ou pour couronner un portail d'église; tels qu'il s'en voit à la Sorbone, au Val - de - Grace, aux Invalides, &c. (P)

CANDELARO (Page 2:590)

CANDELARO, (Géog.) riviere d'Italie au royaume de Naples dans la Capitanate, qui se jette dans le golfe de Manfredonia.

CANDELETTE (Page 2:590)

CANDELETTE, s. f. (Marine.) bosse de bossoir, jarre - bosse; c'est une corde garnie d'un crampon de fer, dont on se sert pour accrocher l'anneau de l'ancre lorsqu'elle sort de l'eau, & qu'on veut la baisser ou remettre en place. Chaque candelette a de son côté son pendour & son étrope. (Z)

CANDELOR (Page 2:590)

CANDELOR, (Géog.) ville de la Turquie en Asie, près de la côte de Natolie.

CANDIDAT (Page 2:590)

CANDIDAT, s. m. (Hist. anc. & mod.) se dit en général de toute personne qui aspire à un emploi honorable ou lucratif: Les Romains nommoient ainsi particulierement les prétendans aux charges publiques, qui se mettoient sur les rangs au tems de l'élection des magistrats. Le mot est Latin, candidatus, formé de candidus, blanc, à cause de la robe blanche que ces aspirans portoient. Vêtus de la sorte, ils alloient solliciter les suffrages, accompagnés de leurs proches, de leurs amis, & de leurs cliens. Les plus illustres magistrats qui prenoient inérêt à un candidat, le recommandoient au peuple. De son côté, le candidat averti par ses nomenclateurs, gens chargés de lui faire connoître par noms & surnoms ceux dont il briguoit les suffrages, saluoit tous ceux - ci, embrassoit tous ceux qu'il rencontroit en chemin ou dans la place publique. La loi Tullienne défendoit aux candidats de donner des jeux ou des fêtes au public, de peur que par ce moyen on ne gagnât les suffrages du peuple: mais du reste on n'oublioit rien pour y parvenir; caresses, intrigues, libéralités, bassesses même, tout étoit prodigué. Dans les derniers tems de la république, on en vint jusqu'à corrompre les distributeurs des bullctins, qui en les donnant au peuple pour le scrutin, glissoient adroitement par - dessous une piece d'or à chacun de ceux dont on vouloit déterminer le suffrage en faveur du candidat, dont le nom étoit inscrit sur ce bulletin. C'étoit pour prévenir cet inconvénient, disent quelques auteurs, qu'on avoit imposé aux candidats la nécessité de ne paroître dans les assemblées qu'avec la robe blanche sans tunique, afin d'ôter tout soupçon qu'ils portasfent de l'argent pour corrompre les suffrages: d'autres disent que cet habillement servoit simplement à les faire mieux remarquer dans la foule par leurs cliens & leurs amis. (G)

CANDIDI CERVI ARGENTUM (Page 2:590)

CANDIDI CERVI ARGENTUM, (Hist. mod.) tribut ou amende payée à l'échiquier par certains cantons du dedans ou des environs de la forêt de Whitehart dans le Dorsetshire. Cette amende est la continuation de celle que Henri III. avoit imposée à Thomas de la Lende & à d'autres, pour avoir tué un cerf blanc d'une beauté singuliere que ce roi avoit excepté de la chasse. (G)

CANDIDIANO (Page 2:590)

CANDIDIANO, (Géog.) petite riviere d'Italie dans la Romagne, dépendante de l'état de l'Eglise.

CANDIE ou CRETE (Page 2:590)

CANDIE ou CRETE, (Géog.) île considérable d'Europe dans la mer Méditerranée, dont la capitale porte le même nom. L'île a environ 200 lieues de circonférence: elle est aux Turcs. Long. 42. 58. lat. 35. 20.

CANDIIL (Page 2:590)

CANDIIL, s. m. (Commerce.) est un poids dont on se sert à la Chine & à Galanga. Il est de deux sortes: l'un qu'on nomme le petit, qui est de seize mans, & l'autre qui est plus fort, est de vingt mans. Le candiil de seize mans, fait trois chintals bien forts, & celui de vingt mans trois chintals & trois rubis. Le rubis fait trente - deux rotolis. Voyez Chintal, Rotoli, & Rubis . (G)

CANDIL ou CANDILE (Page 2:590)

CANDIL ou CANDILE, s. m. (Commerce.) mesure dont on se sert aux Indes, à Cambaye, & à Bengale, pour vendre le riz & les autres grains: elle contient quatorze boisseaux, & pese environ cinq cents livres. Voyez Boisseau.

C'est sur le pié du candil qu'on estime & qu'on jauge dans ce pays - là les navires, comme nous faisons en Europe au tonneau. Ainsi, lorsqu'on dit qu'un bâtiment est du port de 400 candils, c'est - à - dire qu'il peut porter deux cents milliers pesant, qui font cent tonneaux, le tonneau pris sur le pié de deux milliers. Voyez Jauger & Tonneau. (G)

CANDIR (Page 2:590)

CANDIR, v. act. en parlant de sucre, préparation de cette substance faite en la fondant, la claréfiant, & la crystallisant six ou sept fois différentes; pour la rendre dure & transparente. Voyez Sucre.

Les Apothicaires font aussi candir certains médicamens en les faisant bouillir dans le sucre, & les conservent par ce moyen en nature: c'est à proprement parler ce qu'on appelle confire; car ces deux opérations ne different entr'elles que du plus au moins de cuisson de sucre. (N)

CANDIS (Page 2:590)

CANDIS, en termes de Confiseur, se dit des confitures de fruits ordinairement tout entiers, sur lesquels l'on a fait candir du sucre, après qu'ils ont été cuits dans le sirop, ce qui les rend comme de petits rochers crystallisés de diverses formes & figures, dont les couleurs variées approchent de celle des fruits qui y entrent.

Une pyramide de candis sur une table, fait un coup d'oeil agréable.

Candis (Page 2:590)

Candis, se dit encore, chez les mêmes ouvriers, des confitures liquides, lorsqu'à force d'avoir été gardées le sucre vient à s'en séparer & à s'élever au - dessus du fruit, où il forme une espece de croûte dure.

CANDISH (Page 2:590)

CANDISH, (Géog.) province d'Asie dans les états du grand Mogol, dont la capitale est Brampour.

CANDO, CANDI, ou CONDI (Page 2:590)

CANDO, CANDI, ou CONDI, (Commerce.) mesure ou aune dont on se sert en plusieurs endroits des Indes, & sur - tout à Goa.

Le cando de Goa est de dix - sept aunes de Hollande, & de 7/8 par cent plus grand que les aunes de Babel & de Balsora, & de 6 & 1/2 plus que le varre ou aune d'Ormus.

Les étoffes de soie & celles de laine se mesurent au varre, & les toiles au cando. Le cando ou condi dont on se sert dans le royaume de Pegu, est pareil à l'aune de Venise. Voyez Aune & Varre. Dictionn. du Commerce, tom. II. pag. 69. (G)

CANDOU (Page 2:590)

* CANDOU, (Hist. nat. bot.) arbre des Indes orientales, qui croît sur - tout dans les îles Maldives: il ressemble par ses feuilles & par sa grandeur à notre peuplier; il ne porte point de fruit. Son bois est mou & spongieux: on dit qu'il a la propriété de faire feu, lorsqu'on en prend deux morceaux, & qu'on frappe l'un avec l'autre.

CANDY (Page 2:590)

CANDY, (Géog.) royaume d'Asie dans l'île de

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