ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"548"> rendu public par un coup de canon qu'on tire, pour avertir tous ceux de l'escadre ou de la flotte d'en être les spectateurs.

Donner la grande cale, ou donner la cale par - dessous la quille, (Marine.) c'est une sorte de punition qu'on pratique à la mer parmi les Hollandois: on mene le coupable au bord du vaisseau, & on y attache une corde, au milieu de laquelle il est lié par le milieu du corps, ou bien on amene la vergue sur le vibord, & ayant mis le coupable sur le bout, on y attache la corde. Autour de son corps on met quelque chose de pesant, ou bien on l'attache à ses piés; la corde est aussi longue qu'il faut pour passer sous la quille du vaisseau; un des bouts en est tenu de l'autre côté par quelques - uns des plus forts matelots de l'équipage, & l'autre bout est celui qui est attaché au vibord ou à la vergue. Le coupable, à l'ordre qu'en donne le quartier - maître, étant jetté à la mer; ceux qui tiennent la corde à l'autre bord du vaisseau, la tirent le plus vîte qu'ils peuvent, desorte qu'il passe avec une grande rapidité dans l'eau sous la quille. On recommence même quelquefois, & on le jette autant de fois que la sentence le porte. Ce châtiment est rude & dangereux; car le moindre défaut de diligence ou d'adresse de la part de ceux qui tirent la corde, ou quelqu'autre petit accident, peut être cause que celui qu'on tire, se rompe ou bras ou jambes, & même le cou; aussi l'on met ce chatiment au rang des peines capitales. (Z)

Cale (Page 2:548)

Cale, (Marine.) c'est un abri sur la côte. Voyez Calangue.

Cale (Page 2:548)

Cale, se dit encore d'un terrein creusé d'une certaine longueur & largeur dans un chantier de construction, préparé en pente douce, & s'étendant jusque dans la mer pour tirer les vaisseaux à terre lorsqu'il est question de les radouber.

On a long - tems agité en France si les cales étoient plus avantageuses pour la construction que les formes: mais les formes paroissent l'avoir emporté. Le principal inconvénient que l'on trouve dans les cales, c'est que le vaisseau est en danger de tomber sur le côté quand on le tire sur la cale, ou qu'on le remet à l'eau; & quand le navire reste sur la cale, il ne peut être soûtenu que par des coittes, qui ne pouvant aller d'un bout à l'autre du vaisseau, à cause du relevement des façons de l'arriere & de l'avant, n'en soûtiennent qu'une partie, pendant que le devant & le derriere qui ne sont soûtenus de rien souffrent beaucoup. D'ailleurs la cale étant plus étroite que le vaisseau, on ne peut l'épontiller d'un bout à l'autre. Ces inconvéniens ne se rencontrent point dans la forme.

Pour qu'une cale soit dans sa perfection, il faut que le fond en soit fort solide & extrèmement uni, conservant une pente douce & égale d'environ 6 à 8 lignes par pié; desorte qu'elle devient extrèmement longue, & peut avoir environ 600 piés de long sur 25 à 30 piés de large. Il faut qu'elle s'étende sous l'eau de façon qu'il y ait au moins 21 piés d'eau au bout, afin qu'un navire se puisse porter tout entier sur la cale, & que la quille touche d'un bout à l'autre dans le même moment; car un vaisseau dont une partie touche & l'autre est flot, souffre beaucoup. Pour rendre le fond de la cale solide, on le fait de grandes caisses maçonnées qu'il faut avoir attention de poser de façon que le niveau de la pente soit bien conservé; la caisse du bout qui est la plus avant sous l'eau, est fort difficile à enfoncer. On met sur ce fond un grillage de bois qu'on appelle échelle, qui sert à faire glisser le vaisseau & y établir des coulisses pour le tirer droit & l'empêcher de varier. On se sert de plusieurs cabestans pour tirer le vaisseau sur la cale, & d'un bâns de charpente qu'on appelle berceau. Il faut pour le service d'une cale, une échelle, trois betceaux, un pour les grands vaisseaux, un pour les moyens, & un pour les petits, & plusieurs cabestans.

Cale (Page 2:548)

Cale, (Marine.) ce mot se dit enfin d'un plomb dont on se sert pour faire enfoncer l'hameçon au fond de l'eau dans la pêche de la morue.

Cale (Page 2:548)

Cale, (Marine.) terme de commandement qui se fait pour laisser tomber tout d'un coup ce que l'on tient suspendu. Cale - tout. (Z)

CALE - BAS, CARGUEBAS, CAL - BAS, CARQUE - BAS (Page 2:548)

CALE - BAS, CARGUEBAS, CAL - BAS, CARQUE - BAS, s. m. (Marine.) c'est un cordage qui sert à amener les vergues des pacfis; il est amarré par un bout au racage de l'un de ces pacfis, & par l'autre bout à un arganeau qui est au pié du mât; & ce cordage est un palan simple.

Calebas (Page 2:548)

Calebas, (Marine.) c'est aussi un petit palan, dont on se sert pour rider le grand étai. (Z)

CALEBASSE (Page 2:548)

CALEBASSE, cucurbita, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont les fleurs sont faites en forme de cloche ouverte, & pour l'ordinaire découpées de façon qu'elles paroissent être composées de cinq pétales: les unes de ces fleurs sont stériles, & ne tiennent à aucun embryon; les autres sont fécondes & sont portées sur un embryon qui devient dans la suite un fruit cylindrique dans quelques especes, & fait en forme de flacon; dans d'autres, ce fruit est ordinairement partagé en six loges remplies de semences applaties, oblongues, émoussées par les deux bouts, échancrées par le plus large. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CALEBASSIER (Page 2:548)

CALEBASSIER d'Amérique, s. m. plante étrangere. Les Espagnols l'appellent higuero; les Anglois, the calabash - tree, & les Botanistes, cucurbitifera arbor Americana. H. L.

Un arbre d'Amérique dont on ne peut presque se passer dans aucune habitation, est le calebassier. Le lecteur en va juger tout - à - l'heure.

Ses caracteres. Sa fleur est d'une seule piece, faite en forme de cloche, & découpée en divers segmens. Du calice de la fleur s'éleve un pistil, qui devient un gros fruit plein de chair, semblable à nos calebasses, revêtu d'une écorce dure & forte, & contenant plusieurs semences faites en coeur.

Description du calebassier. Cet arbre s'éleve à une grande hauteur dans les pays chauds de l'Amérique. Son tronc est tortueux, couvert d'une écorce grise, blanchâtre, & raboteuse. Il est divisé en plusieurs branches, composées d'autres plus petites, chargées de feuilles. Son bois est plus coriac que dur. Ses feuilles ont quatre, cinq, six pouces de longueur sur un pouce de largeur, plus larges dans le milieu que par l'une ou l'autre de leurs extrémités; épaisses, lisses, glabres, d'un verd clair en - dessous, plus obscures en - dessus: elles sont attachées le long des branches les unes après les autres. Ses fleurs qui croissent sur le tronc comme sur les branches, sont d'une seule piece en forme de cloche, approchant assez pour la figure à des roses sauvages écloses à moitié: elles sont longues d'un pouce & demi sur un pouce de largeur, pointillées sur leur surface, & d'une odeur desagréable. Les étamines sont blanches, & le calice de la fleur est verdâtre, à deux feuilles arrondies, du milieu desquelles s'éleve un pistil qui devient un fruit semblable aux calebasses & au potiron, de différente figure & grosseur, revêtu d'une écorce blanchâtre, dure, lisse, épaisse, forte, & renfermant plusieurs graines brunes.

Noms de son fruit. On nomme communément ce fruit macha - mona en Guinée, cuicte dans la Nouvelle - Espagne, & coui dans nos colonies Françoises.

On connoît que les calebasses sont mûres quand la queue qui les attache à l'arbre se flétrit & se noircit; pour lors on les détache de l'arbre. Si on veut s'en servir pour mettre de l'eau ou d'autres liqueurs, on [p. 549] fait près de la queue un trou d'une grandeur convenable, par lequel on verse de l'eau bouillante dans la calebasse pour macérer plus promptement la moelle ou pulpe dont elle est remplie.

Usages de la coque de ce fruit. Après que cette pulpe est bien macérée, on introduit dans la calebasse un petit bâton, pour rompre entierement cette pulpe & la faire sortir: ensuite on y met encore de l'eau chaude avec du gros sable, que l'on remue fortement pour achever de détacher ce qui peut rester de la calebasse, & en polir le dedans. Quand les calebasses sont ainsi nettoyées & séchées, le vin & les autres liqueurs qu'on y met s'y conservent parfaitement, & ne contractent point de mauvais goût. Lorsqu'on veut séparer une calebasse en deux parties pour en faire deux couis, qui sont propres à une infinité d'usages, on l'environne avec une petite corde que l'on serre fortement à l'endroit où on veut couper la calebasse; & de cette maniere on la sépare en deux: mais il faut pour cela qu'elle ne soit ni trop seche, ni trop fraîchement cueillie. Etant ouverte, on la vuide facilement, on en gratte le dedans avec une coquille de moule ou autre, pour le polir.

Les Indiens polissent l'écorce du coui en - dedans & en - dehors, l'émaillent si agréablement avec du roucou, de l'indigo, & autres belles couleurs, que les délicats même peuvent boire & manger sans dégoût dans les divers vaisseaux qu'ils en forment. Ils dessinent & gravent sur la convexité, des compartimens & des grotesques à leur maniere. Ils remplissent les hachures de couleurs assorties, & leurs desseins sont aussi justes qu'on peut l'attendre de gens qui ne se servent ni de regle, ni de compas. Il y a des curieux qui recherchent ces sortes d'ouvrages, & qui ne les estiment pas indignes d'une place entre les raretés de leurs cabinets.

Ces couis sont d'un usage très - diversisié; & quoiqu'ils ne soient que de bois, on ne laisse pas que de les employer à y faire chauffer de l'eau. Lorsqu'ils sont rompus, leurs pieces servent à faire des cuillieres: on en fait des écumoires & des passoires, en les perçant avec un petit fer rouge. C'est la vaisselle ordinaire & la batterie de cuisine, tant des Caraïbes que de nos Negres. En un mot le calcbassier fournit tout seul la plus grande partie des petits meubles du ménage des Indiens & des habitans étrangers qui demeurent aux îles.

Usages de la pulpe. Mais la pulpe de la calebasse leur est encore plus précieuse que la coque: c'est - là leur grande panacée pour une infinité de maladies ou d'accidens. Dans toute espece de brûlure, ils en font une espece de cataplasme, qu'ils appliquent sur la partie brûlée ou échaudée; ils renouvellent de tems en tems ce cataplasme, & le maintiennent par un bandage: ils suivent la même méthode pour guérir les maux de tête causés par des coups de soleil. Ils cuisent cette pulpe, ou la macerent dans des cendres chaudes; & du suc qu'elle fournit, ils en composent des lavemens pour la colique. Ils l'employent encore comme un préservatif contre tout accident dans les chûtes considérables: pour cet effet, ils vont cueillir une calebasse presque mûre, la cuisent sous des cendres chaudes, l'ouvrent ensuite, expriment le suc de la moelle dans un vase, & le donnent à boire au malade. Ne nous moquons point ici de cette pratique; cette boisson rafraîchissante vaut mieux en pareil cas que celle de l'infusion des herbes vulnéraires, que plusieurs de nos Medecins ordonnent, & que je trouve recommandées dans les Mémoires de l'Académie des Sciences.

Enfin les habitans de l'Amérique regardent la pulpe du coui comme souveraine pour arrêter les hémorrhagies causées par des blessures, pour prévenir des abcès, pour resoudre des tumeurs par contusion, pour empêcher les défaillances, &c. Les pauvres gens sont excusables de croire à ce prétendu remede: mais nos voyageurs Oviedo, Rochefort, du Tertre, Labat, & tant d'autres, ne se moquent - ils pas de nous quand ils nous vantent les merveilleux effets opérés par la moelle de calebasse dans les derniers cas dont nous venons de parler?

Culture du calebassier en Europe. Quoique la pulpe de calebasse ni sa coque ne nous touchent guere en Europe par le peu d'utilité que nous en pouvons tirer, nous avons cependant poussé la curiosité jusqu'à chercher à élever dans nos climats le calebassier d'Amérique, & nous y avons réussi. En voici la méthode enseignée par Miller, & que tout le monde ne connoît pas.

Il faut tenir cet arbre dans un endroit de la serre dont le degré de chaleur soit modéré, par le moyen du thermometre. Il sembleroit qu'étant originaire des pays chauds, il auroit besoin d'une très - forte chaleur: mais on a trouvé par expérience, que la chaleur tempérée lui est beaucoup plus avantageuse. Il demande une terre légere, sablonneuse, de fréquens arrosemens, & beaucoup d'air en été; autrement il arrive que ses feuilles sont mangées d'insectes, ce qui le défigure étrangement & retarde sa pousse. Il n'y a d'autres moyens de prevenir ce mal ou d'y remédier, que de nettoyer soigneusement les feuilles avec une guenille de laine, de mettre l'arbre en été à un plus grand air, & en hyver dans un endroit plus frais.

On multipliera le calebassier en plantant pendant l'été de ses rejettons dans des pots garnis de bonne terre, & en plongeant ces pots dans un lit de tan d'une chaleur modérée, observant de les arroser & de les abrier pendant le chaud du jour, jusqu'à ce que les rejettons ayent pris racine. Les graines de cet arbre, fi on les apporte fraîches dans le fruit même, viendront à merveille en les semant sur des couches chaudes, & en les cultivant comme des ananas. Le calebassier vient mieux de bouture que de graine, & porte bien plûtôt. On en transplante même en Amérique de très - grands & gros, d'un lieu à un autre, avec succès, sans qu'ils en reçoivent le moindre dommage.

De la calebasse d'herbe d'Amérique. Je n'entrerai dans aucun détail sur une autre espece de calebasse commune en Amérique, très - grosse, longue, qu'on seme chaque année, & que les François de nos îles nomment calebasse d'herbe. Ces sortes de calebasses ne sont autre chose que la gourde européenne, plante cucurbitacée dont la racine branchue périt toutes les années, & dont la graine a été portée de l'Europe dans le nouveau monde. Leur écorce ou coque est beaucoup plus épaisse que celle des calebasses d'arbres, mais beaucoup moins durable, parce qu'elle est molle & spongieuse: ce qui fait encore qu'elles contractent aisément un mauvais goût, & qu'elles gâtent ce qu'on y met.

Les curieux trouveront toutes sortes de détails sur le calebassier d'Amérique dans le recueil général des voyages, Oviedo, Marcgrave, du Tertre, Rochefort, Labat, Plumier, & Miller. Cet article est de M. le chevalier de Jaucourt .

CALEBEG ou KILBEG (Page 2:549)

CALEBEG ou KILBEG, (Géog.) petite ville d'Irlande dans la province d'Ulster, au comté de Dunnegal.

CALEÇONNIER (Page 2:549)

CALEÇONNIER, s. m. Les maîtres Peaussiers - Teinturiers en cuir prennent la qualité de Caleçonniers, parce que leurs statuts leur donnent pouvoir de passer les cuirs propres à faire des caleçons, qu'ils peuvent aussi fabriquer & vendre dans leurs boutiques. Voyez Peaussier.

CALECOULON (Page 2:549)

CALECOULON, (Géog.) petit royaume d'Asie dans l'Inde, sur la côte de Malabar.

CALEDONIEN (Page 2:549)

CALEDONIEN, (Océan) Géog. anc. & mod.

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