ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"550"> c'est ainsi qu'on nomme quelquefois la mer qui environne l'Ecosse, qui est une partie de la mer du Nord: elle s'étend depuis le nord de l'Ecosse jusqu'à la partie méridionale de l'Islande.

CALÉFACTION (Page 2:550)

CALÉFACTION, s. f. terme de Pharmacie, qui se dit de l'action du feu qui cause de la chaleur, ou l'impulsion que les particules d'un corps chaud impriment sur d'autres corps à la ronde. Voyez Chaleur.

Ce mot est particulierement usité en Pharmacie, où l'on distingue la caléfaction de la coction; la caléfaction n'étant en usage que pour exprimer l'action du feu sur quelque liqueur, sans qu'on l'ait fait bouillir. Voyez Coction & Feu. (N)

CALFAT (Page 2:550)

CALFAT, s. m. (Marine.) on nomme ainsi un instrument de fer, ressemblant assez à un ciseau qui auroit la tête arrondie au lieu d'être emmanché dans un morceau de bois, qui sert au calfas, pour calfater un vaisseau. Il y a différens calfats destinés à différens usages.

Calfat à fret, c'est un instrument qui a le bout à demï - rond, & avec lequel on cherche autour des têtes des clous & des chevilles s'il n'y a point quelques ouvertures, afin d'y pousser des étoupes pour les boucher.

Calfat simple; celui - ci est plus large que le précédent, & un peu coupant: on s'en sert pour faire entrer l'étoupe jusqu'au fond de la couture.

Calfat double; il est rayé, & paroît comme double par le bout: on s'en sert à rabattre les coutures. (Z)

CALEMAR (Page 2:550)

CALEMAR, s. m. se dit, dans l'Ecriture, d'un vase de plomb ou de verre plein d'encre qu'on a placé au milieu d'une éponge mouillée, dans un plateau de fayence ou de bois. On donne aussi le nom de calemar à un vaisseau de crystal, à peu - près de la forme d'un alambic, excepté que le bec de celui - ci tend en - bas, & celui - là en - haut. On l'appelle plus communément cornet à lampe.

CALEMBERG (Page 2:550)

CALEMBERG, (Géog.) principauté d'Allemagne dans la basse - Saxe, qui fait partie du duché de Brunswick: on l'appelle ordinairement le pays de Hanovre.

CALENCARDS (Page 2:550)

* CALENCARDS, s. m. pl. (Commerce.) toiles peintes qui viennent des Indes & de Perse: ce sont les plus estimées des indiennes.

CALENDARIS (Page 2:550)

* CALENDARIS, (Myth.) surnom donné à Junon, à qui les calendes de chaque mois étoient consacrées, & qu'on honoroit dans ces jours par des sacrifices.

CALENDER - HERREN ou FRERES DES (Page 2:550)

* CALENDER - HERREN ou FRERES DES CALENDES, (Hist. mod.) c'est ainsi qu'on appelloit il y a quelques siecles, une société ou confrérie de laïques & d'ecclésiastiques, établie dans presque toutes les principales villes de l'Allemagne. Le nom de freres des Calendes leur fut donné, parce qu'ils s'assembloient le premier jour de chaque mois, que les Latins nomment calendoe: chacun apportoit à ces assemblées de l'argent, qui étoit destiné à prier pour les morts, & à être employé en aumônes. Cette espece de société n'a plus lieu aujourd'hui.

CALENDERS (Page 2:550)

CALENDERS, s. m. pl. (Hist. mod.) espece de derviches ou religieux Mahométans, répandus surtout dans la Perse & dans les Indes; ainsi nommés du Santon Calenderi, leur fondateur. C'est une secte d'Epicuriens, qui s'adonne aux plaisirs au moins autant qu'aux exercices de sa religion, & qui usant de toutes les commodités de la vie, pense aussi - bien honorer Dieu par là que les autres sectes par leurs austérités: en général, ils sont habillés simplement d'une tunique de plusieurs pieces, piquée comme des matelats. Quelques - uns ne se couvrent que d'une peau d'animal velue, & portent au lieu de ceinture un serpent de cuivre, que leurs maîtres ou docteurs leur donnent quand ils font profession, & qu'on regarde comme une marque de leur science. On les appelle abdals ou abdallas, c'est - à - dire en Persan ou en Arabe, gens consacrés ä Dieu. Leur occupation est de prêcher dans les marchés & les places publiques; de mêler dans leurs discours des imprécations contre Aboubekre, Omar, & Osman, que les Turcs honorent, & de tourner en ridiçule les personnages que les Tartares Usbegs reverent comme des saints. Ils vivent d'aumônes; sont le métier de charlatans, même celui de voleurs, & sont très - adonnés à toutes sortes de vices: on craint autant leur entrée dans les maisons, que leur rencontre sur les grands chemins; & les magistrats les obligent de se retirer dans des especes de chapelles bâties exprès proche des mosquées. Les Calenders ressemblent beaucoup aux Santons des Turcs. Voyez Santon. (G)

CALENDES (Page 2:550)

CALENDES, s. f. pl. calenda, c'étoit dans la Chronologie Romaine, le premier jour de chaque mois. Voyez Mois.

Ce mot est formé du Latin calo, ou plûtôt du Grec KALE/W, j'appelle ou je proclame, parce qu'avant la publication des fastes Romains, une des charges des pontifes étoit d'observer la nouvelle lune, & d'en donner connoissance au rex sacrificulus; alors, après avoir offert un sacrifice, le pontife ajournoit le peuple au capitole, & là il publioit à haute voix le nombre des calendes, ou quel jour seroient les nones; ce qu'il faisoit en répetant cette formule, calo juro novelloe, autant de fois qu'il y avoit de jours de calendes. C'est de - là qu'est venu le mot calendoe, de calo, calare, appeller ou publier. C'est la raison qu'en donne Varron. Plutarque, & après lui Gaza, dérivent ce mot de clam, quia luna calendis clam sit; mais cela paroît cherché trop loin: d'autres font venir ce nom de ce que le peuple, étant assemblé ce jour - là, le pontife nommoit ou publioit les jours de fêtes qui devoient arriver dans le mois. Cette coûtume continua jusqu'à l'an de Rome 450, où Caius Flavius édile curule, ordonna que l'on affichât les fastes ou le calendrier dans les places publiques, afin que tout le monde pût connoître la différence des tems, & le retour des fêtes. Voyez Fastes.

Les calendes se comptoient à reculons, ou dans un ordre rétrograde: ainsi, par exemple, le premier de Mai étant les calendes de Mai, le dernier ou le trentieme d'Avril étoit le pridie calendas ou le second des calendes de Mai; le vingt - neuf d'Avril, le troisieme des calendes, ou avant les calendes, & ainsi de suite en rétrogradant jusqu'au treizieme, où commençoient les ides que l'on comptoit pareillement en rétrogradant jusqu'au cinquieme qui étoit le commencement des nones; elles se comptoient toûjours de même jusqu'au premier jour du mois, qui étoit les calendes d'Avril. Voyez Nones & Ides.

On a renfermé dans les vers suivans les regles du comput par calendes.

Prima dies mensis cujusque est dicta calendoe; Sex Maius nonas, October, Julius & Mars Quatuor at reliqui: dabit idus quilibet octo. Inde dies reliquos omnes dic esse calendas, Quos retro numerans dices à mense sequente.

Pour trouver le jour des calendes qui répondent à chaque jour du mois où l'on est, voyez combien il y a encore de jours du mois qui restent, & ajoûtez deux à ce nombre. Par exemple, supposons que l'on soit au vingt - deux d'Avril, c'est donc le 10e des calendes de Mai: car Avril a 30 jours; & 22 ôtés de 30, donnent 8 pour reste, auquel ajoûtant 2, la somme est 10. La raison pour laquelle on ajoûte 2, c'est que le dernier du mois s'appelle secundo calendas, d'où il s'ensuit que le penultieme ou le 29e doit s'appeller tertio calendas, l'antépenultieme ou le 28e quarto calendas, [p. 551] & ainsi de suite. Or si de 30 on ôte 29, il reste 1, auquel par conséquent il faut ajoûter 2 pour avoir le tertio calendas: de même si de 30 on ôte 28, il reste 2 auquel il faut ajoûter 2 pour avoir le quarto calendas, &c.

Les auteurs Romains ne savent pas trop eux - mêmes la raison de cette maniere absurde & bisarre de compter les jours du mois, néanmoins on s'en sert encore aujourd'hui dans la chancellerie Romaine; & quelques auteurs, par une affectation frivole d'érudition, la préferent à la méthode commune qui est bien plus naturelle & plus aisée. Voyez An, Nones, Jour, Ides .

Cette maniere de compter par calendes étoit si particuliere aux Romains, qu'elle a donne lieu à une espece de proverbe encore en usage aujourd'hui: on dit qu'on fera une chose aux calendes greques, pour dire qu'on ne la fera jamais, parce que les Grecs ne comptoient point par calendes. Chambers.

CALENDRE (Page 2:551)

* CALENDRE, s. m. machine qui sert à tabiser & à moirer certaines étoffes, & à cacher les défauts des toiles & de quelques autres étoffes. Cette machine qu'on voit fig. 2. Pl. XI. des manufactures en soie, est composée de deux montans AB, ab, sixés en Aa, dans un bâtis de gros bois de charpente, ou dans un massif de pierre C D c d; ce massif est couvert d'un grand bloc de marbre E A F e a f qui embrasle par chacun de ses bouts un des montans, & descend ensuite en plans inclinés: les deux plans inclinés sont séparés par une grande surface plane: ce marbre s'appelle la table inférieure de la calendre: sa partie plane H h est garnie d'une plaque de cuivre d'un pouce d'épaisseur; les montans A B, a b, sont ouverts selon la longueur de la calendre, chacun de deux ouvertures i i, k k; I I, K K. Les trois ouvertures k k, K K, I I, sont chacune garnies d'une poulie; les montans sont encore consolidés par une traverse B b: on remarque à celui qui est marqué A B, un boulon percé dans son milieu, & tenu par deux pitons cloüés sur les côtés du montant. On voit sur la table deux rouleaux L, l, & sur ces rouleaux une sorte piece de bois O M N n o p, dont la surface inférieure M N n m, imite celle de la table; ses extrémités MN, m n, sont coupées en plans inclinés, & sa partie N n est plate & garnie pareillement d'une table de cuivre d'un pouce au moins d'épaisseur; à chaque extrémité de cette piece de bois, sur le milieu, est assemblé perpendiculairement un montant O P, o p; chacun de ces montans O P, o p, est percé de deux ouvertures, selon la longueur de la calendre, q q, r r, Q Q, R R; & il y a dans chacune de ces quatre ouvertures une poulie; les extrémités supérieures des montans O P, o p, sont consolidées & soûtenues par une forte barre de fer P p qui les traverse. Sur le bois O M N n m o est assis un massif de pierre de taille u s t V S T du plus grand poids. l'une des extremités de la calendre est un plancher A B C D. Sur le milieu de ce plancher est arrêté une espece de treuil ou tourniquet F G H E, à la partie supérieure duquel, au - dessous du tambour, est adapté un levier ou bras ou aisselier I K, qui porte à son extrémité K un bout de traverse armé de deux pitons ou anneaux L L. Une corde attachée au boulon x passe sous la poulie Q Q, revient dessus la même poulie, passe sous la poulie I I, revient dessus la même poulie, passe sous la poulie R R, revient dessus la même poulie, passe sous la poulie K K, revient dessus la même poulie, & se rend sur le tambour supérieur G du tourniquet F E. Une corde fixée à la broche y passe dessous la poulie r r, revient dessous la même poulie, passe dessus la poulie k k, revient dessous la même poulie, passe dessus la poulie q q, revient dessous la même poulie, traverse le montant a b par l'ouverture i i, & se rend sur le tambour inférieur H du tourniquet F E, sous le plancher A B C D. La corde x & la corde y s'enveloppent sur leurs tambours, chacune en sens contraire. Si donc on attelle un cheval au bras I K, & qu'il fasse envelopper la corde x G sur le tambour G; la masse M N n m & tout son équipage avancera dans la direction m M, & à mesure que la corde x G s'envelopper a sur le tambour G, la corde y H se developpera de dessus le tambour H. Si la corde x G se developpe de dessus sen tambour G, la corde y H s'enveloppera sur le sien, & la masse M N n m & tout son équipage reviendra dans la place M n. On a donc par ce méchanisme le moyen de faire aller & venir la masse M N n m & toute sa charge; & cette machine est ce qu'on appelle une calendre.

L'usage de cette machine est, comme nous avons dit, de tabiser & de moirer: on entend par moirer, tracer sur une étoffe ces sillons de lustre qui semblent se succéder comme des ondes qu'on remarque sur certaines étoffes de soie & autres, & qui s'y conservent plus ou moins de tems; & il n'y a de différence entre tabiser & moirer, que celle qui est occasionnée par la grosseur du grain de l'étoffe; c'est - à - dire, que dans le tabis, le grain de l'étoffe n'étant pas considérable, les ondes se remarquent moins que dans le moiré où le grain de l'étoffe est plus considérable. L'opération de la calendre n'est pas entierement la même pour toutes les étoffes, & l'on ne moire pas précisément comme l'on tabise: pour moirer on prend un coutil, & un rouleau L ou l, comme on le voit sous la calendre; on fait faire au coutil un tour sur le rouleau; on plie l'étoffe à moirer en deux selon sa longueur, ensorte que la lisiere se trouve sur la lisiere. Puis on la met en zig - zag, ensorte que l'étendue de chaque zig - zag soit à peu près celle du rouleau, & que chaque pli couvre en partie celui qui le précede, & soit couvert en partie par celui qui le suit, comme on voit même Pl. fig. 2. A B est le rouleau; 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, &c. sont les zig - zags de l'étoffe. On enveloppe l'étoffe ainsi pliée en zig - zag sur le rouleau, observant de serrer chaque tour à force de bras, les uns contre les autres, par le moyen du coutil; & l'on continue de plier en zig - zag, & d'envelopper jusqu'à la fin de la piece. On ne met guere sur un rouleau plus de trente à trente - cinq aunes de gros grain, comme moire, cannelé, & autres semblables, & guere plus de cinquante aunes, si c'est un petit grain; le coutil qui enveloppe n'en a pas plus de six, sur trois quarts de large. On appelle fourreau, cette enveloppe de coutil qui suit tous les tours de l'étosse en zig - zag sur le rouleau. Il faut observer quand on roule la piece à moirer de mettre la lisiere en face de soi, & de mouiller la tête du fourreau, afin d'arrêter l'étoffe & le fourreau sur le rouleau.

Lorsque le rouleau est ainsi chargé, on le fait passer sous la calendre, & on lui en donne vingt - cinq tours. On entend par un tour une allée & une venue, c'est - à - dire qu'on fait aller & venir la masse M N n m avec sa charge vingt - cinq fois. On retire ensuite le rouleau, on déroule l'étoffe, puis on la remet en zig - zag, mais de maniere que les parties de l'étoffe, qui faisoient l'extrémité des premiers zigzags, fassent le milieu de ceux - ci. Cela fait, on la remet sous la calendre, & on lui donne encore quinze tours, après lesquels on retire le rouleau, on développe l'étoffe, & on la dresse; la dresser, c'est la mettre en plis égaux d'une demi aune, mais non pas en zig - zag, sans toutefois l'ouvrir; quand elle est dressée, on la presse à chaud. La presse des calendriers n'a rien de particulie: on a des plaques de fer chaud de la grandeur de l'étoffe pliée; on met une plaque de fer chaud tiede, on la couvre d'une feuille de carton; on met l'étoffe pliée sur ce carton; on met une autre plaque de fer chaud sur l'étoffe avec une autre feuille de carton, & on serre le tout à force de bras.

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