ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"542"> ché dans les entrailles de la terre, & par - là disposées à se dissoudre dans ces eaux, à les échausser, & à leur communiquer leurs vertus & leurs propriétés.

De toutes les qualités de la terre calcaire, ne pourroit - on point conclurre, 1°. que c'est par sa facile dissolution dans les acides qu'elle devient propre à passer avec eux dans tous les corps organisés de la nature; 2°. que par la propriété que la terre calcaire a de favoriser la dissolution des soufres & des sels par les acides, elle développe les organes des corps, & les rend visibles en se mêlant à eux; 3°. que par la faculté qu'elle a d'attirer l'humidité de l'air, & d'en être réciproquement attirée, elle produit l'élévation & l'accroissement des corps. Ce sont - là des conséquences naturelles des propriétés de la terre calcaire, dont il faut laisser l'examen aux Chimistes, à qui des expériences exactes feront connoître si ces conjectures sont bien ou mal fondées. ( - )

CALCANEUM (Page 2:542)

CALCANEUM, en Anatomie, c'est la même chose que l'os du talon. Il est situé sous l'astragale à la partie postérieure du tarse; c'est le plus gros des os du pié.

On peut y distinguer six faces: une postérieure, convexe & inégale, qui forme la partie du pié qu'on appelle le talon: une supérieure, qui est divisée en deux portions, dont la postérieure est la plus élevée, inégale & un peu concave; l'antérieure plus basse a deux faces articulaires séparées l'une de l'autre par une gouttiere: une inférieure, à la partie postérieure de laquelle on remarque deux tubérosités; une grosse située interieurement; l'autre petite située posterieurement: deux latérales, dont l'externe est légerement convexe; l'interne est concave: une antérieure, qu'on appelle la grande apophyse. (L)

CALCAR (Page 2:542)

CALCAR, (Géog.) ville d'Allemagne, dans le duché de Cleves, sur le ruisseau de Men. Long. 24. 25. lat. 51. 45.

CALCE (Page 2:542)

CALCE, (Géog.) petite ville d'Italie au duché de Milan, sur la riviere d'Oglio.

CALCE (Page 2:542)

CALCE, (Géog.) petite île de l'Archipel, sur les côtes de l'Asie mineure.

CALCEDOINE ou CHALCEDOINE (Page 2:542)

CALCEDOINE ou CHALCEDOINE, lapis chalcedonius, pierre fine qui a été mise dans la classe des pierres fines demi - transparentes. Voyez Pierre fine. Les descriptions de la Calcedoine, que nous trouvons dans les anciens auteurs sont si différentes les unes des autres, qu'on ne peut pas les rapporter à la même pierre; parce qu'on a donné autrefois le nom de calcedoine à plusieurs especes de pierres. La description que Pline nous a laissée, donne l'idée d'un grenat oriental, ou d'une améthiste. D'autres descriptions désignent l'Onyce ou la Sardoine onyce. Le nom de calcedoine appartient aujourd'hui à une pierre de même nature, que le caillou que l'on appelle communément pierre à fusil, de couleur blanche, laiteuse, & légerement teinte de gris, de bleu, & de jaune. Cette pierre a aussi été nommée agate blanche; si la teinte de bleu est assez soncée pour approcher du brun ou du noir, la pierre prend le nom d'agate noire; si la teinte de jaune est assez vive pour approcher de la couleur orangée ou du rouge, la pierre doit être appellée sardoine ou cornaline.

On distingue la calcedoine comme l'agate, en orientale & en occidentale; l'orientale a des couleurs plus vives & plus nettes que celles de l'occidentale, qui est ordinairement d'un blanc sale, ou d'une couleur rousse. On trouve des calcedoines de cette espece en Allemagne, en Flandre, aux environs de Louvain & de Bruxelles, &c. Il y a des calcedoines assez grosses pour faire des vases; mais ces grandes pieces sont rares, & on trouve communément de petits morceaux, que l'on grave pour faire des bagues ou des cachets. La dureté de la calcedoine est égale à celle de l'agate.

Les Joüailliers appellent pierres calcedoineuses, celles qui ont des nuages ou des teintes laiteuses comme la calcedoine; ce défaut est assez commun dans les grenats & dans les rubis; on tâche par la maniere de les tailler, de faire disparoître ces taches. Le moyen le plus sûr est de les chever, c'est - à - dire, de rendre concave l'une des faces de la pierre, & l'autre convexe. (I)

Calcedoine Factice (Page 2:542)

Calcedoine Factice, (Chimie) comme il y a beaucoup de rapport entre l'agate, le jaspe, & la calcedoine, le même procédé pourra servir pour imiter ces trois especes de pierres précieuses. Faites dissoudre une once d'argent dans de l'eau - forte, prenez de chaux, d'étain, de cinnabre, de bol d'arménie, de chacun 1/2 once; de safran de Mars, d'antimoine crud, de minium, d'orpiment, & d'arsenic blanc, d'oes ustum, de chacun 1/2 once; réduisez toutes ces matieres en une poudre très - fine, & versez par - dessus petit à petit & bien doucement, suffisante quantité d'eau - forte, parce qu'il se fera une effervescence considérable: lorsque toute l'effervescence sera passée, versez - y encore de l'eau - forte, & mettez le vase en digestion dans un lieu modérément chaud; on pourra au bout de quelques jours retirer l'eau - forte par distillation; il restera un sédiment ou une poudre d'un rouge verdâtre, on n'aura qu'à la broyer & la réduire en une poudre très - fine, & en mêler à différentes reprises une 1/2 once ou deux onces sur 12 liv. de fritte de crystal, faite avec des morceaux de crystal cassé; on remuera bien exactement ce mêlange pendant qu'il sera en fusion, en donnant un feu convenable: au bout de vingt - quatre heures l'opération sera faite, & le verre ou crystal coloré sera en état d'être travaillé. ( - )

Calcedoine (Page 2:542)

Calcedoine, (Géog.) ville autrefois considérable d'Asie mineure, sur la mer de Marmara, n'est plus qu'un mauvais bourg, que les Turcs nomment aujourd'hui Calcitiu.

CALCET (Page 2:542)

CALCET, s. m. (Marine) assemblage de planches élevé & cloüé sur le haut des arbres d'une galere, & qui sert à renfermer les poulies de bronze, qui sont destinées au mouvement des antennes. (Z)

CALCIO (Page 2:542)

* CALCIO, (Jeu) il giuoco del calcio, c'est une espece de jeu de ballon fort usité en Italie, sur - tout dans les environs de Florence; on y joue avec bien des formalités & solennités pendant l'hiver: les jeunes gens qui y jouent se partagent en deux bandes, qui pour se distinguer portent les unes des rubans rouges, d'autres des rubans verds; chaque bande élit un chef qu'on nomme principe del calcio, qui est pour l'ordinaire un gentilhomme riche; ce prince ou chef se choisit des officiers, & se forme une cour parmi ceux de sa bande ou de son parti: il envoye des ambassadeurs au chef qui lui est opposé, & en use comme feroient de vrais souverains. Comme il ne manque jamais d'arriver une rupture, il lui déclare la guerre, & va lui livrer bataille, qui n'est point sanglante; c'est une partie au ballon qui décide de la victoire, & le vainqueur marche la tête haute aussi content de lui, que s'il avoit remporté des lauriers plus sanglans. Cette bataille se livre ordinairement dans la ville de Florence, & ci - devant se donnoit sous les fenêtres du grand duc.

CALCINATION (Page 2:542)

CALCINATION, s. f. (Chimie.) L'opération chimique, connue sous le nom de calcination, est l'application d'un feu ouvert à des matieres solides & fixes, disposées de maniere qu'elles présentent au feu & à l'air le plus de surface qu'il est possible.

On se propose en général dans la calcination deux objets différens: ou l'on cherche à séparer une substance volatile, qu'on ne se met pas en peine de retenir, d'une substance fixe qu'on a seule en vûe, comme dans la calcination des mines, dont on dissipe par cette opération les matieres volatiles étrangeres [p. 543] au métal qui est l'objet du travail, principalement le soufre & l'arsenic. Cette opération est plus connue dans le traitement des mines, soit pour l'essai, soit pour le travail en grand sous le nom de rôtissage ou de grillage. Voyez Grillage. C'est cette espece de calcination que M. Cramer appelle ustulatio, & qu'il distingue, mais seulement par son objet, de celle dont nous allons parler dans un moment. L'opération par laquelle on souffle ou fait fumer les culots d'or, dans la purification de ce métal par l'antimoine, se peut rapporter aux calcinations de la premiere espece; comme aussi la calcination des sels fixes, soit neutres, soit alkalis, gras, ou empâtés de matieres huileuses qu'on blanchit: on purifie par ce moyen celle des vrais savons, celle des sels très - aqueux, comme l'alun, le vitriol, le sel de Glauber, &c. La calcination de ces sels au soleil, & leur calcination à l'air, ne different de la précédente & entr'elles, que par le degré de feu. Voyez Feu.

Le second objet général de la calcination, c'est d'ouvrir certains corps, ou de rompre la liaison, de détruire le mastic naturel, le gluten de certaines matieres, telles que les parties dures des animaux & des pierres, & les terres alkalines & gypseuses, qui fournissent par la calcination ces produits connus de tout le monde sous les noms de chaux & de plâtre; telles encore que les gangues dures, réfractaires ou sauvages, des mines d'ailleurs peu sulphureuses & peu arsénicales, qu'on ne grille que pour disposer cette gangue à la fusion. C'est à peu près dans la même vue que cette opération est en usage dans les travaux de la verrerie, des émaux, des porcelaines, & dans les laboratoires des Chimistes, pour la préparation des chaux métalliques, &c.

On appelle encore calcination en Chimie, calcin uion par la voie humide, la division de toute substance métallique opérée par un menstrue, lorsque cette division est suivie d'un précipité. soit spontanée, soit produit par l'action d'un précipitant; & tous les précipités sont appellés indistinctement chaux. Ainsi on appelle chaux d'or, l'or départi de l'argent, ou l'or de départ précipité par l'huile de tartre; chaux d'argent, l'argent départi de l'or, ou l'argent de départ précipité par le cuivre, le précipité par le sel marin ou par son acide de la dissolution d'a<-> gent dans l'acide nitreux, &c. Mais la plûpart de ces substances ne conviennent avec les chaux proprement dites, que par le nom. La calcination par la voie humide porte encore le nom bien plus exact de pulvérisation philosophique. Voyez Pulvérisation & Précipité.

On prend aussi le mot de calcination dans un sens trop vague, quand on l'applique à la préparation des parties solides des animaux, qu'on épuise de leur partie lymphatique par l'eau bouillante: on appelle ces substances ainsi épuisées, calcinées philosophiquement; corne de cerf calcinée philosophiquement, &c. mais ce n'est ici absolument qu'une décoction. Voyez Décoction.

Quel est donc le caractere propre de la vraie calcination? J'entre pour le déterminer dans un examen plus détaillé de ses principaux phénomenes, des différens changemens qu'elle opere dans les divers sujets auxquels on l'applique. Cette discussion nous conduira de la maniere la plus abrégée à la vraie théorie de notre opération.

Je distingue d'abord les effets qui lui sont communs avec d'autres opérations chimiques, de ceux qui lui sont propres: 1°. la calcination considérée comme séparant des parties volatiles d'avec des parties plus fixes, peut ne différer de la distillation qu'en ce qu'on retient ces parties volatiles dans la derniere opération, & qu'elles s'échapent dans la premiere. C'est ainsi que les sels aqueux se dessécheroient dans les vaisseaux fermés, comme ils se dessechent dans les vaisseaux ouverts; la premiere opération exigeroit seulement un feu plus violent: mais les deux produits de chaque opération, c'est - à - dire, le phlegme passé dans la distillation, ou dissipé par la calcination, (on peut en ramasser en exposant un miroir à la vapeur) & le résidu de l'une & de l'autre, seroient exactement les mêmes. Je pourrois faire de cette opération une espece distincte de calcination: mais elle est si distincte des deux autres que je vais proposer, qu'il sera plus exact encore de l'en séparer absolument. Voyez Dessiccation.

2°. Les savons, les sels gras ou empâtés de matieres grasses ou huileuses, pourroient aussi être privés de ces matieres par la distillation, aussi bien que par la calcination. La plûpart des substances métalliques minéralisées, traitées dans les vaisseaux fermés, laisseroient sublimer du soufre & de l'arsenic: mais j'observe dans ce cas une différence remarquable; c'est que la substance volatile séparée qui est inflammable, du moins pour la plus grande partie, s'éleve dans la distillation ou dans la sublimation, sans éprouver aucune altération, ou n'étant que très - peu altérée; au lieu qu'elle est décomposée dans la calcination, elle est enflammée, détruite. Cette espece de calcination opere donc la séparation réelle de deux especes de corps qui formoient un composé ou un surcomposé par leur union; circonstance commune à cette opération & à la distillation, mais de plus la destruction d'un des principes de la composition du corps calciné, celle du mixte ou du composé inflammable. Cette espece de calcination sera propre à tous les corps solides composés ou surcomposés, dans la formation desquels entreront des mixtes ou des composés inflammables. Ces corps sont les mines ou substances métalliques minéralisées, les métaux sulphurés, tous les savons, les extraits solides des végétaux, le tartre, la lie, les os des animaux, les bitumes solides, &c.

Il est enfin une autre espece de calcination essentiellement distincte des opérations faites dans les vaisseaux fermés: c'est l'opération qui prive par l'action du feu un mixte fixe & solide de son phlogistique, ou la décomposition par le feu d'un mixte fixe & solide, dont le phlogistique pur est principe constituant. Les sujets de cette calcination sont les métaux imparfaits, les demi - métaux, excepté le mercure, & tous les vrais charbons tirés des trois regnes. L'hépar sulphuris ou foie de soufre peut se ranger aussi avec ces corps, quoiqu'avec quelqu'inexactitude.

Quoique la fixité absolue de l'or & de l'argent tenus en fusion pendant un tems très - considérable, soit unanimement adoptée d'après les expériences de Kunckel, il est très - probable cependant que leur calcination n'est que beaucoup plus difficile que celle des autres substances métalliques, mais non pas absolument impraticable. C'est la doctrine de plusieurs Chimistes illustres.

Isaac le Hollandois, dans son traité de salibus & oleis metallorum, cap. ij. de Reverberatione calcis, assûre que la chaux d'argent, c'est - à - dire, l'argent déjà ouvert par un menstrue, exposée pendant vingt - un jours à un feu non interrompu, & tel qu'il est nécessaire pour tenir le plomb en fusion sans le rougir, se réduit en une vraie chaux; & que la chaux ou le précipité d'or exposé au même degré de feu, éprouve la même altération en six semaines.

Kunckel ne daigne pas même réfuter un auteur à qui il avoit fait cet honneur sur plusieurs autres points; un auteur, dis - je, qui avoit mis la vraie chaux d'or parmi les non - êtres chimiques.

Stahl qui compte beaucoup sur le témoignage de ces deux auteurs, est persuadé qu'ils entendent par<pb->

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