ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"536"> poids, & doivent par conséquent augmenter celui des corps où elles entrent.

Becher se vante d'avoir reduit les cailloux en une substance grasse, huileuse, & mucilagineuse, semblable à de la gélée, & qui pouvoit se pêtrir comme de la cire, en les faisant rougir au feu, & en en faisant l'extinction dans l'eau. Le même auteur prétend tirer de cette liqueur un sel verd & une huile rougeâtre, qui a, selon lui, la propriété de précipiter le mercure, & de le fixer en partie beaucoup mieux que ne peut faire l'huile de vitriol. Mais ces grandes promesses ont bien l'air d'être du genre merveilleux de celles que tous les Alchimistes affectent de faire sans jamais les tenir.

Si on mêle deux ou trois parties de sel de tartre avec une partie de caillou bien pulverisé, qu'on mette ce mêlange dans une cornue tubulée toute rouge, il se fait une effervescence très - considérable, & il passe à la distillation un esprit acide, d'une odeur sulphureuse; c'est ce qu'on appelle liquor silicum, ou liqueur de caillou; les Alchimistes lui ont attribué des vertus tout extraordinaires, & l'ont même regardée comme le vrai alkahest ou dissolvant universel. Glauber va plus loin, & dit qu'en y mettant en digestion des métaux dissous, il se formera des végétations métalliques.

M. Lemery donne une autre maniere de faire le liquor silicum, c'est de mêler 4 onces de cailloux calcinés & réduits en une poudre impalpable, avec 24 onces de cendre gravelée, de vitrifier ce mêlange dans un creuset, & lorsque la vitrification est faite, de mettre ce verre à la fraîcheur de la cave où il se résout en eau. Si on mêle à cette eau une dose égale de quelque acide corrosif, il se formera une espece de pierre. ( - )

CAIMACAN ou CAIMACAM (Page 2:536)

CAIMACAN ou CAIMACAM, s. m. (Hist. mod.) dignité dans l'empire Ottoman qui répond à celle de lieutenant ou de vicaire parmi nous.

Ce mot est composé de deux mots Arabes, qui sont caim machum, celui qui tient la place d'un autre, qui s'acquite de la fonction d'un autre.

Il y a pour l'ordinaire deux caimacans: l'un réside à Constantinople, dont il est gouverneur; l'autre accompagne toûjours le grand - visir en qualité de lieutenant. Quelquefois il y en a trois, dont l'un ne quitte jamais le grand - seigneur, l'autre le grand - visir, & le troisieme réside à Constantinople, où il examine toutes les affaires de police & les regle en partie.

Le caimacan qui accompagne le grand - visir n'exerce sa fonction que quand il est éloigné du grand - seigneur, & sa fonction demeure suspendue quand le visir est auprès du sultan. Le caimacan du visir est comme son secrétaire d'état, & le premier ministre de son conseil.

Un auteur moderne, qui après beaucoup d'autres a écrit sur le gouvernement des Turcs, parle ainsi du caimacan: « Le caimacan est proprement le gouverneur de la ville de Constantinople; il a rang après les visirs, & son pouvoir égale celui des bachas dans leurs gouvernemens; cependant il ne peut rien statuer par rapport à l'administration de la justice ou le reglement civil, sans un mandement du visir.

Si ce ministre est engagé dans quelqu'expédition militaire, & que le grand - seigneur soit resté au sérail, ce prince nomme toûjours un des visirs du kubbe ou un bacha à trois queues, rekiaf kaimacan, c'est - à - dire, député pour tenir l'étrier. Le visir azem ne fait donner cette charge qu'à une de ses créatures, de peur qu'un autre abusant du privilége de sa place, qui veut qu'en l'absence du premier ministre le caimacan ne quitte jamais sa hautesse, ne profite de la conjoncture pour le supplanter.

Cet officier est chargé, dans l'absence du visir, de toutes les affaires qui regardent le gouvernement, & que le visir décideroit s'il étoit présent: mais il ne peut pas créer de nouveaux bachas, ni dégrader ceux qui le sont, ou en mettre aucun à mort. Dès que le premier ministre est de retour, le pouvoir du caimacan cesse. Il n'a nulle autorité dans les villes de Constantinople & d'Andrinople, tant que le sultan y est présent: mais si ce prince s'en absente seulement huit heures, l'autorité du caimacan commence, & va presque de pair avec celle du souverain ». Guer, Moeurs des Turcs, tome II. (G)

CAIMAN (Page 2:536)

* CAIMAN, sub. m. (Hist. nat. Lith.) pierre que l'on apportoit, suivant quelques auteurs, des Indes orientales, & sur - tout de Carthagene & de Nombre de Dios. On prétend qu'elle ressemble au caillou des rivieres; qu'elle se trouve dans l'estomac des grands crocodiles appellés caimans, & que les Indiens & les Espagnols la recherchent avec soin comme un remede assûré contre la fievre quarte; il faut en appliquer une à chaque tempe. Voyez Crocodile.

Caiman (Page 2:536)

Caiman ou Caymanes, (Géog.) île de l'Amérique, dans le golfe de Méxique; il y a encore une île de ce nom au même endroit, qu'on appelle le petit Caiman.

CAINITES ou CAIANIENS (Page 2:536)

CAINITES ou CAIANIENS, s. m. pl. (Hist. eccles.) nom d'anciens héretiques qui rendoient un honneur extraordinaire aux personnes que l'Ecriture nous représente comme les plus méchans de tous les hommes. Ils ont été ainsi appellés de Caïn, qu'ils regardoient comme leur pere: c'étoit une branche de Gnostiques, qui soûtenoient des erreurs monstrueuses: ils prétendoient que Caïn & même Esaü, Lot & ceux de Sodome, étoient nés d'une vertu celeste très - puisfante; & qu'Abel au contraire étoit né d'une vertu fort inférieure à la premiere. Ils associoient à Caïn & aux autres du même ordre Judas, qui avoit eu selon eux, une grande connoissance de toutes choses; & ils en faisoient une si grande estime, qu'ils avoient un ouvrage sous son nom, intitulé l'évangile de Judas. S. Epiphane a rapporté & réfuté en même tems leurs erreurs, dont les principales étoient: que l'ancienne loi n'étoit pas bonne, & qu'il n'y auroit point de résurrection. Ils exhortoient les hommes à détruire les ouvrages du Créateur, & à commettre toutes sortes de crimes, persuadés que les mauvaises actions conduisoient au salut. Ils invoquoient même les anges à chaque crime qu'ils commettoient, parce qu'ils croyoient qu'il y avoit un ange qui assistoit à chaque péché & à chaque action honteuse, & qui aidoit à la faire. Enfin ils faisoient consister la souveraine perfection à dépouiller tellement toute honte & tous remords, qu'on commît publiquement les actions les plus brutales. Ils erroient aussi sur le baptême, comme il paroît par Tertullien; & la plûpart de leurs opinions étoient contenues dans un livre qu'ils avoient composé sous le titre d'ascension de S. Paul, où sous prétexte des revélations faites à cet apôtre dans son ravissement au ciel, ils débitoient leurs impietés & leurs blasphèmes. Dupin, biblioth. des auteurs eccles. tom. II. Fleury, hist. eccles. tom. I. liv. iij. (G)

CAINITO (Page 2:536)

CAINITO, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale, en cloche ouverte & découpée: il s'éleve du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit mou, charnu, rond, ou de la forme d'une olive, contenant un ou plusieurs noyaux qui renferment chacun une amande. Plumier, Nova plantar. Amer. genera. Voyez Plante. (I)

CAJOLER (Page 2:536)

CAJOLER, v. n. (Marine.) c'est mener un vaisseau contre le vent à la faveur du courant: on se sert aussi de ce terme pour dire, faire de petites bordées, ou attendre sans voile, en faisant peu de route.

CAIRE (Page 2:536)

CAIRE, (le) Géog. grande ville d'Afrique, capitale de l'Egypte; elle passe pour l'une des plus consi<pb-> [p. 537] dérables de la domination des Turcs: elle est sur la rive orientale du Nil. Lon. 49d. 6'. 15". lat. 30d. 2'. 30".

CAIROAN (Page 2:537)

CAIROAN, (Géog.) ville d'Afrique, au royaume de Tums. Lon. 29. lat. 35. 40.

CAISSE (Page 2:537)

CAISSE, s. f. du latin capsa, coffre ou boîte, se dit au propre d'un coffre de planches de bois de sapin, assemblées avec des clous, ou des traverses cloüées ou autrement, & destinées à renfermer des marchandises, soit pour les conserver, soit pour les transporter: le nom de caisse a pris, par analogie, un grand nombre d'autres acceptions, comme on va voir à la suite de cet article.

Caisse (Page 2:537)

Caisse, terme d'Architecture, c'est dans chaque intervalle des modillons du plafond de la corniche corinthienne, un renforcement quarré qui renferme une rose. Ces renforcemens qu'on nomme aussi panneaux ou cassettes, sont de diverses figures dans les compartimens des voûtes & plafonds. (P)

Caisse (Page 2:537)

Caisse, (Lutherie.) c'est une machine ou instrument de guerre, de la grosseur d'un minot, couvert à chaque bout d'une peau de veau, qui rend un son vraiment martial en battant sur l'une de ces peaux avec deux baguettes de bois faites exprès. Ce son est plus ou moins fort, selon que les peaux sont plus ou moins étendues par le moyen de plusieurs cordages qui se resserrent avec de petits tirets, ou des oreilles de cuir qui les environnent, & selon que le timbre, qui n'est autre chose qu'une corde qui traverse la peau de dessous, est plus ou moins tendu. Voyez Tambour & les Planches de Lutherie.

Caisse (Page 2:537)

Caisse de fusées; les Artificiers appellent ainsi un coffre de planches, long & étroit, en quarré sur sa longueur, & posé verticalement, dans lequel on enferme une grande quantité de fusées volantes, lorsqu'on veut faire partir en même tems & former en l'air une figure de feu semblable à une gerbe de blé, qu'on appelle pour la même raison gerbe de feu.

Caisse aérienne, c'est une espece de balon qui renferme beaucoup d'artifice de petites fusées.

Caisse (Page 2:537)

Caisse a sable, est un coffre de bois de quatre piés de long, de deux de large, & de dix pouces environ de profondeur, soutenu à hauteur d'appui par quatre piés. C'est dans cette caisse qu'est contenu le sable dont on forme les moules, & qu'on le corroye. Voyez l'article Fondeur en sable, & la fig. 14. Plan. du Fondeur en sable.

Caisse (Page 2:537)

Caisse, à la Monnoie, se prend à peu - près dans le même sens que chez le Fondeur en sable.

Caisse (Page 2:537)

Caisse, (Jardinage.) vaisseau quarré fait de planches de chêne cloüées sur quatre piliers du même bois, qui sert à renfermer les orangers, les jasmins, & autres arbres de fleur.

Pour faire durer les caisses, on les peint par dehors de deux couches à l'huile, soit de blanc, soit de verd, & on les goudronne en - dedans. Les grandes sont ferrées. Les petites caisses se font de douves sortant des tonneaux: les moyennes, de mairain ou panneau: les grandes, de chevrons de chêne, avec de gros ais de chêne attachés dessus, garnies d'équerres & de liens de fer. (K)

Caisse (Page 2:537)

Caisse, en terme de Rafineur de sucre, c'est un petit coffret de bois plus long que large, sur le derriere duquel il y a un rebord plus élevé que le reste, & à gauche une traverse d'environ deux pouces de hauteur & d'un pouce & demi d'épaisseur. Le rebord empêche le sucre que l'on gratte de tomber par terre, & la traverse sert à soûtenir la forme que l'on gratte sur la caisse. Voyez Gratter.

Caisse (Page 2:537)

Caisse des marches, (Manufacture de soie.) espece de coffret percé de part en part, & qui reçoit le boulon qui enfile les marches. On le charge d'un poids considérable pour lester les marches arrêtées. Cette façon d'arrêter les marches dans la caisse est la meilleure; parce qu'on peut avancer ou recu<cb-> ler le poids selon le besoin: mais il n'en est pas de même quand le boulon est arrété à de gros pitons fichés dans le plancher.

Caisse (Page 2:537)

Caisse, (Commerce.) espece de vaisseau ou coffre fait de menues planches de sapin, ou autre bois leger, jointes ensemble par des clous ou des chevilles de bois, & propre à transporter des marchandises plus facilement sans les gâter ou corrompre. On dit une caisse d'étoffes, de toiles, d'oranges, de vins étrangers, &c.

Caisse emballée, est une caisse pleine de marchandises, entourée de paille, & couverte d'une grosse toile qu'on nomme balle ou emballage. Voyez Balle & Emballage.

Caisse cordée, est une caisse qui n'a point d'emballage, & qui est seulement liée par dessus avec de la corde de distance en distance, pour empécher les planches de s'écarter

Caisse ficelée & plombée, est celle que les commis de la doüane ont fait emballer & corder en leur présence, après avoir fait payer les droits nécessaires, & qu'ils ont fait noüer autour du noeud de la corde d'une ficelle dans laquelle est un plomb marqué dessus & dessous des coins du bureau. Ces sortes de caisses ne doivent être ouvertes qu'au dernier bureau de la route, suivant l'ordonnance de 1687.

Caisse (Page 2:537)

Caisse, (Commerce.) signifie aussi une espece de coffre fort tout de fer, ou de bois de chêne garni de bonnes barres de fer, & d'une ou de plusieurs serrures, qui ordinairement ont des ressorts qui ne sont connus que de ceux à qui la caisse appartient.

C'est dans ces sortes de caisses que les marchands Négocians & Banquiers enferment leur argent comptant & leurs principaux effets de petit volume, comme lettres & billets de change, promesses, lingots d'or, &c.

On entend aussi par le mot de caisse le cabinet du Caissier, où est la caisse ou coffre - fort, & où il fait sa recette & ses payemens. Voyez Caissier.

On appelle livre de caisse, une sorte de livre qui contient en debit & crédit tout ce qui entre d'argent dans la caisse, & tout ce qui en sort. Ce livre est le plus important de tous ceux que les Négocians nomment livres auxiliaires.

Caisse (Page 2:537)

Caisse se dit de tout l'argent qu'un marchand Négociant ou Banquier peut avoir à sa disposition pour négocier: on dit en ce sens que la caisse d'un tel Banquier est de cent mille écus, de huit cent mille livres, &c. M. Savary, dans son parfait Négociant, II. part. liv. I. chap. iv. donne d'excellentes maximes pour le bon gouvernement d'une caisse. Voyez - les dans cet ouvrage ou dans le Dictionn. du commerce, tom. II. pag. 33. 34. & 35.

Caisse (Page 2:537)

Caisse de crédit, c'est une caisse établie en faveur des Marchands forains, qui amenent à Paris des vins & autres boissons.

Le premier établissement de cette caisse est du mois de Septembre 1719. L'Edit port: « que les Marchands forains & autres pourront y recevoir sur le champ le prix de leurs vins & boissons, & y prendre crédit moyennant six deniers pour livres ». peut voir ce qui concerne la police & l'administration de cette caisse dans le Dictionn. du commerce, tom. II. pag. 36.

Caisse (Page 2:537)

Caisse des emprunes, nom qu'on a donné en France à une caisse publique établie à Paris dans l'hôtel des fermes unies du Roi, où toutes sortes de personnes de quelque qualité ou condition qu'ils fussent, tant François qu'étrangers, étoient reçûs à porter leur argent pour le faire valoir, & d'où ils pouvoient le retirer à l'échéance des promesses solidaires que les Fermiers généraux de sa Majesté leur en fournissoient, signées de quatre de la compagnie préposés à cet effet.

Ces sortes de promesses dont le nom de celui qui

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