ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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poids, & doivent par conséquent augmenter celui
des corps où elles entrent.
Becher se vante d'avoir reduit les cailloux en une
substance grasse, huileuse, & mucilagineuse, semblable
à de la gélée, & qui pouvoit se pêtrir comme
de la cire, en les faisant rougir au feu, & en en
faisant l'extinction dans l'eau. Le même auteur prétend
tirer de cette liqueur un sel verd & une huile
rougeâtre, qui a, selon lui, la propriété de précipiter
le mercure, & de le fixer en partie beaucoup
mieux que ne peut faire l'huile de vitriol. Mais ces
grandes promesses ont bien l'air d'être du genre merveilleux
de celles que tous les Alchimistes affectent
de faire sans jamais les tenir.
Si on mêle deux ou trois parties de sel de tartre avec
une partie de caillou bien pulverisé, qu'on mette
ce mêlange dans une cornue tubulée toute rouge, il
se fait une effervescence très - considérable, & il passe
à la distillation un esprit acide, d'une odeur sulphureuse;
c'est ce qu'on appelle liquor silicum, ou liqueur
de caillou; les Alchimistes lui ont attribué des vertus
tout extraordinaires, & l'ont même regardée comme
le vrai alkahest ou dissolvant universel. Glauber
va plus loin, & dit qu'en y mettant en digestion des
métaux dissous, il se formera des végétations métalliques.
M. Lemery donne une autre maniere de faire le
liquor silicum, c'est de mêler 4 onces de cailloux calcinés
& réduits en une poudre impalpable, avec 24
onces de cendre gravelée, de vitrifier ce mêlange
dans un creuset, & lorsque la vitrification est faite,
de mettre ce verre à la fraîcheur de la cave où il se
résout en eau. Si on mêle à cette eau une dose égale
de quelque acide corrosif, il se formera une espece
de pierre. ( - )
CAIMACAN ou CAIMACAM
CAIMACAN ou CAIMACAM, s. m. (Hist. mod.)
dignité dans l'empire Ottoman qui répond à celle de
lieutenant ou de vicaire parmi nous.
Ce mot est composé de deux mots Arabes, qui sont
caim machum, celui qui tient la place d'un autre, qui
s'acquite de la fonction d'un autre.
Il y a pour l'ordinaire deux caimacans: l'un réside
à Constantinople, dont il est gouverneur; l'autre accompagne
toûjours le grand - visir en qualité de lieutenant.
Quelquefois il y en a trois, dont l'un ne quitte
jamais le grand - seigneur, l'autre le grand - visir, & le
troisieme réside à Constantinople, où il examine toutes
les affaires de police & les regle en partie.
Le caimacan qui accompagne le grand - visir n'exerce
sa fonction que quand il est éloigné du grand - seigneur, & sa fonction demeure suspendue quand le
visir est auprès du sultan. Le caimacan du visir est
comme son secrétaire d'état, & le premier ministre
de son conseil.
Un auteur moderne, qui après beaucoup d'autres
a écrit sur le gouvernement des Turcs, parle ainsi du
caimacan:
« Le caimacan est proprement le gouverneur
de la ville de Constantinople; il a rang après
les visirs, & son pouvoir égale celui des bachas
dans leurs gouvernemens; cependant il ne peut
rien statuer par rapport à l'administration de la justice
ou le reglement civil, sans un mandement du
visir.
Si ce ministre est engagé dans quelqu'expédition
militaire, & que le grand - seigneur soit resté au sérail,
ce prince nomme toûjours un des visirs du
kubbe ou un bacha à trois queues, rekiaf kaimacan,
c'est - à - dire, député pour tenir l'étrier. Le visir azem
ne fait donner cette charge qu'à une de ses créatures,
de peur qu'un autre abusant du privilége de sa
place, qui veut qu'en l'absence du premier ministre
le caimacan ne quitte jamais sa hautesse, ne profite
de la conjoncture pour le supplanter.
Cet officier est chargé, dans l'absence du visir,
de toutes les affaires qui regardent le gouvernement,
& que le visir décideroit s'il étoit présent:
mais il ne peut pas créer de nouveaux bachas, ni
dégrader ceux qui le sont, ou en mettre aucun à
mort. Dès que le premier ministre est de retour,
le pouvoir du caimacan cesse. Il n'a nulle autorité
dans les villes de Constantinople & d'Andrinople,
tant que le sultan y est présent: mais si ce prince
s'en absente seulement huit heures, l'autorité du
caimacan commence, & va presque de pair avec
celle du souverain ».
Guer, Moeurs des Turcs, tome
II. (G)
CAIMAN
* CAIMAN, sub. m. (Hist. nat. Lith.) pierre que
l'on apportoit, suivant quelques auteurs, des Indes
orientales, & sur - tout de Carthagene & de Nombre
de Dios. On prétend qu'elle ressemble au caillou des
rivieres; qu'elle se trouve dans l'estomac des grands
crocodiles appellés caimans, & que les Indiens & les
Espagnols la recherchent avec soin comme un remede
assûré contre la fievre quarte; il faut en appliquer
une à chaque tempe. Voyez Crocodile.
Caiman
Caiman ou Caymanes, (Géog.) île de l'Amérique, dans le golfe de Méxique; il y a encore une
île de ce nom au même endroit, qu'on appelle le petit
Caiman.
CAINITES ou CAIANIENS
CAINITES ou CAIANIENS, s. m. pl. (Hist. eccles.)
nom d'anciens héretiques qui rendoient un honneur
extraordinaire aux personnes que l'Ecriture nous représente
comme les plus méchans de tous les hommes.
Ils ont été ainsi appellés de Caïn, qu'ils regardoient
comme leur pere: c'étoit une branche de Gnostiques, qui soûtenoient des erreurs monstrueuses: ils
prétendoient que Caïn & même Esaü, Lot & ceux
de Sodome, étoient nés d'une vertu celeste très - puisfante; & qu'Abel au contraire étoit né d'une vertu
fort inférieure à la premiere. Ils associoient à Caïn
& aux autres du même ordre Judas, qui avoit eu selon
eux, une grande connoissance de toutes choses;
& ils en faisoient une si grande estime, qu'ils avoient
un ouvrage sous son nom, intitulé l'évangile de Judas.
S. Epiphane a rapporté & réfuté en même tems leurs
erreurs, dont les principales étoient: que l'ancienne
loi n'étoit pas bonne, & qu'il n'y auroit point de résurrection.
Ils exhortoient les hommes à détruire les
ouvrages du Créateur, & à commettre toutes sortes
de crimes, persuadés que les mauvaises actions conduisoient
au salut. Ils invoquoient même les anges
à chaque crime qu'ils commettoient, parce qu'ils
croyoient qu'il y avoit un ange qui assistoit à chaque
péché & à chaque action honteuse, & qui aidoit à
la faire. Enfin ils faisoient consister la souveraine perfection
à dépouiller tellement toute honte & tous
remords, qu'on commît publiquement les actions les
plus brutales. Ils erroient aussi sur le baptême, comme
il paroît par Tertullien; & la plûpart de leurs opinions
étoient contenues dans un livre qu'ils avoient
composé sous le titre d'ascension de S. Paul, où sous
prétexte des revélations faites à cet apôtre dans son
ravissement au ciel, ils débitoient leurs impietés &
leurs blasphèmes. Dupin, biblioth. des auteurs eccles.
tom. II. Fleury, hist. eccles. tom. I. liv. iij. (G)
CAINITO
CAINITO, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante
à fleur monopétale, en cloche ouverte & découpée:
il s'éleve du calice un pistil qui devient dans la suite
un fruit mou, charnu, rond, ou de la forme d'une
olive, contenant un ou plusieurs noyaux qui renferment
chacun une amande. Plumier, Nova plantar.
Amer. genera. Voyez Plante. (I)
CAJOLER
CAJOLER, v. n. (Marine.) c'est mener un vaisseau
contre le vent à la faveur du courant: on se sert
aussi de ce terme pour dire, faire de petites bordées,
ou attendre sans voile, en faisant peu de route.
CAIRE
CAIRE, (le) Géog. grande ville d'Afrique, capitale
de l'Egypte; elle passe pour l'une des plus consi<pb->
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