ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"516"> maître de langue Allemande, un maître à danser, & deux maîtres d'armes.

Cet établissement du dix ans dans sa vigueur: mais les grandes guerres que le roi eut sur les bras après la ligue d'Ausbourg, l'obligerent à retrancher les dépenses qui n'étoient pas absolument nécessaires, & l'on pensa à se décharger de celles qui se faisoient pour les cadets. On avoit déjà commencé à ne pas admettre gratuitement ceux qui se présentoient. Il falloit cautionner pour eux cinquante écus de pension, & ils étoient obligés d'aller prendre leurs lettres à la cour. Ces frais en rebuterent beaucoup, & altérerent même l'établissement, en ce que plusieurs qui n'étoient pas gentilshommes étoient reçûs à ces conditions, pourvû qu'ils fussent de bonne famille & vivant noblement. Enfin, après 1692 on cessa de faire des recrues, & peu à peu dans l'espace de deux ans ces compagnies furent anéanties.

Le Roi a rétabli plusieurs compagnies de cadets en 1726, mais elles ont été réformées lors de la guerre de 1733.

Cadets d'Artillerie (Page 2:516)

Cadets d'Artillerie, sont de jeunes gens de famille, que le grand maître reçoit pour les faire instruire dans les écoles d'Artillerie, & les mettre parlà en état de se rendre capables de devenir officiers. Voyez Ecoles d'Artillerie.

On appelle encore cadets, dans les troupes, de jeunes gentilshommes qui font un service comme les cavaliers & soldats, en attendant qu'ils ayent pû obtenir le grade d'officier. (Q)

CADI (Page 2:516)

CADI, (Hist. mod.) c'est le nom qu'on donne aux juges des causes civiles chez les Sarrasins & les Tures. On peut cependant appeller de leurs sentences aux juges supérieurs.

Ce mot vient de l'Arabe, kadi, juge. D'Herbelot écrit cadhi.

Le mot cadi, pris dans un sens absolu, dénote le juge d'une ville ou d'un village; ceux des provinces s'appellent molla ou moulas, quelquefois moula - cadis ou grand - cadis. (G)

CADIAR (Page 2:516)

CADIAR, (Géog.) riviere d'Espagne, au royaume de Grenade, qui se jette dans la Méditerranée près de Salobrena.

CADIERE (Page 2:516)

CADIERE (la), Géog. petite ville de France, en Provence, à trois lieues de Toulon.

CADILESQUER ou CADILESQUIER (Page 2:516)

CADILESQUER ou CADILESQUIER, sub. m. (Hist. mod.) chef de la justice chez les Turcs. Voyez Cadi.

Ce mot est Arabe, composé de kadi, juge, & aschar, & avec l'article al, alaschar, c'est - à - dire armée, d'où s'est formé kadtlascher, juge d'armée, parce que d'abord il étoit juge des soldats. D'Herbelot écrit cadlu - lesker ou cadhiasker.

Chaque cadilesquier a son district particulier; d'Herbelo n'en compte que deux dans l'empire, dont l'un est le cadilesquier de Romanie, c'est - à - dire d'Europe, & le second d'Anatolie ou d'Asie. M. Ricaut en ajoûte un troisieme, qu'il appelle cadilesquier du Caire.

Le cadilesquier d'Europe & celui d'Asie sont subordonnés au reis effendi, qui est comme le grand chancelier de l'empire. Voyez Reis effendi. (G)

CADILLAC (Page 2:516)

CADILLAC, petite ville de France, en Guyenne dans le Basadois, proche la Garonne, à 4 lieues de Basas.

CADIS (Page 2:516)

* CADIS, s. m. (Commerce.) petite étoffe de laine croisée, ou serge étroite & légere, qui n'a qu'une demi - aune moins 1/11 de large, sur 30 à 31 aunes de long. Il s'en fabrique beaucoup dans le Gevaudan & les Cevenes. Elle est exceptée par les reglemens du nombre de celles qu'il est défendu de teindre en rouge avec le bresil, à moins qu'elles n'ayent une demi-aune de large.

On donne encore le nom de cadis à une autre espece d'étoffe de laine fine croisée & drapée, d'une demi - aune de large, & dont les pieces portent depuis 38 jusqu'à 42 aunes. Ces derniers cadis se fabriquent particulierement en Languedoc. On appelle cadis ras, ceux qui ont la croisure déliée & peu de poil; on nous les envoye à Paris en blanc & en noir. Les religieux en consomment beaucoup.

CADISÉ (Page 2:516)

* CADISÉ, adj. (Commerce.) On désigne par cette épithete une espece de droguets croises & drapés, dont les chaînes sont de 48 portées, & chaque portée de 16 fils, & qui ont, tout apprêtés, une demi-aune de large & 40 aunes de long. Ils se fabriquent en plusieurs endroits du Poitou.

CADISADELITES (Page 2:516)

CADISADELITES, s. m. pl. (Hist. mod.) nom d'une secte Musulmane. Les Cadisadelies sont une espece de Stoïciens Mahométans, qui fuient les festins & les divertissemens, & qui affectent une gravité extraordinaire dans toutes leurs actions.

Ceux des Cadisadelites qui habitent vers les frontieres de Hongrie & de Bosnie, ont pris beaucoup de choses du Christianisme qu'ils mêlent avec le Mabométisme. Ils lisent la traduction Esclavone de l'évangile, aussi - bien que l'alcoran, & boivent du vin, même pendant le jeune du Ramasan.

Mahomet, selon eux, est le S. Esprit qui descendit sur les apôtres le jour de la Pentecôte. Ils pratiquent la circoncision comme tous les autres Musulmans, & se servent pour l'autoriser de l'exmple de Jesus - Christ, quoique la plûpart des Turcs & des Arabes se fondent bien davantage sur celui d'Abraham. (G)

CADIX (Page 2:516)

CADIX, (Géog. anc. & mod.) ville d'Espagne, en Andalousie, avec bon port. Cette ville bâtie par les Phéniciens, est grande, forte, riche, & très - commerçante: elle est dans une petite île, à 8 lieues de Medina Sidonia, & à 18 de Gibraltar. Long. 12. lat. 36. 25. Les anciens l'ont nommée Gades & Gadira.

CADMIE (Page 2:516)

CADMIE, s. f. (Chimie & Métallurgie.) c'est une substance semi - métallique, arsénicale, sulphureuse, & alkaline, qui s'attachc comme une croûte aux parois des fourneaux où l'on fait la premiere fonte de certains minéraux. On la nomme cadmia fornacum, cadmie des fourneaux, pour la distinguer de la pierre calaminaire, qu'on appelle quelquefois cadmia fossilis, cadmie fossile. Voyez l'article Calamine. En effet elle en a toutes les propriétés. La vraie différence qui se trouve entre ces deux substances, c'est que la pierre calaminaire est une production de la nature, au lieu que la cadmie des fourneaux en est une de l'art.

Il semble que les auteurs qui ont écrit sur la cadmie, loin de chercher à nous la faire connoître d'une façon distincte, se sont étudiés à obscurcir l'idée qu'on pouvoit s'en former. En effet, a quoi peut - on attribuer les différens noms inutiles, empruntés du Grec & de l'Arabe, dont ils se sont servis pour la défigurer? On trouve dans différens ouvrages cette matiere désignée sous les noms de capnites, diphryges, spodium, ostracites, botryites, catimia, climia, &c. qui tous doivent signifier la cadmie des fourneaux, & qui ne marquent cependant dans leur étymologie que la figure différente qu'elle prend, & la place qu'elle occupe dans le fourneau. C'est encore plus mal - à - propos qu'on la trouve dans quelques auteurs confondue avec d'autres substances, avec qui elle n'a que certains points de conformité, telles que la tutie, le pompholix, & le nihilum. Voyez ces articles. On a cru devoir se récrier contre cette erreur & cet abus de mots, sur - tout attendu les suites fâcheuses qui peuvent en résulter. En voici un exemple frappant. On sait que la tutie passe pour un bon remede contre les maux d'yeux, & que le pompholix est employé pour dessécher les plaies: où en seroit - on, si au lieu de ces remedes on employoit à ces usages la cadmie, qui est presque toûjours mêlée de parties arsénicales?

Il y a différentes sortes de cadmies; c'est la diver<pb-> [p. 517] sité des minéraux, dont les vapeurs les produisent, qui en font la différence. On en voit qui s'élevent sous la forme d'une farine légere, d'autres sous celle d'une pierre compacte, & cependant friable; tandis qu'une autre est légere, feuilletée & spongieuse. La couleur ne laisse point d'en varier comme la figure; elle est tantôt d'un bleu d'ardoise, tantôt brune, & tantôt elle tire sur le jaune. Enfin il y a de la cadmie qui a la propriété de jaunir le cuivre de rosette; celle qui a cette qualité, en est redevable au zinc qui lui communique sa volatilité: la preuve est qu'on peut aisément tirer ce demi - métal de la cadmie. Celle qui ne jaunit point le cuivre, ne peut point être appellée une vraie cadmie: ce n'est autre chose qu'une fumée condensée, dont jusqu'à présent on n'a pû découvrir l'usage.

De toutes les cadmies, la meilleure & la plus usitée est celle de Goslar dans le duché de Brunswick: il y a dans le voisinage de cette ville plusieurs fonderies où l'on travaille des mines de plomb qui sont entremêlées de quelque chose de terrestre, qu'on peut, selon M. Marggraf, à la simple vûe distinguer de ses autres parties, & qui n'est autre chose que de la calamine, où par conséquent il se trouve du zinc; dans la fonte une partie s'en dissipe en fumée, & l'autre demeure attachée comme un enduit aux parois des fourneaux. M. Stahl dit qu'anciennement on jettoit cet enduit comme inutile avec les scories: mais depuis qu'on a trouvé à le vendre à ceux qui font le cuivre de laiton, on le recueille avec soin, & même on a la précaution d'humecter de tems en tems avec un peu d'eau, la partie antérieure du sourneau vis - à - vis des tuyeres, qu'on appelle ordinairement la chemise, afin qu'il s'y forme davantage de cadmie. Cette partie antérieure ou chemise, est faite avec des tables ou plaques de pierre fort minces, néanmoins capables de résister au feu. Quand après la fonte on les ôte des fourneaux, on en détache à coups de ciseau la cadmie qui s'y est actachée. Elle est d'une couleur d'ardoise, ou d'un gris tirant sur le jaune. C'est - là la matiere dont on se sert en bien des endroits d'Allemagne pour faire le cuivre de laiton; on la préfere même à la calamine. Nous allons en donner le procédé.

Lorsqu'on a détaché la cadmie, on la laisse exposée pendant long - tems, quelquefois même pendant deux ou trois ans, aux injures de l'air: on prétend que cela la rend beaucoup meilleure, parce que par - là elle devient moins compae & plus friable. On la torréfie dans des fourneau faits exprès; on la réduit en une poudre tres - fine, qu'on passe au tamis; on en mêle une partie avec deux parties de charbon pilé; on unit bien exactement ces deux matieres toutes seches; on y verse de l'eau; d'autres veulent que ce soit de l'urine, & qu'on y joigne un peu d'alun; ils prétendent que cela contribue à donner une plus belle couleur au laiton: on remue bien tout le mêlange, & on y ajoûte du sel marin. Voilà la préparation qu'on donne à la cadmie de Goslar. Lorsqu'on veut en faire du laiton, on a pour cela des fourneaux ronds enfoncés en terre, qui sont percés de plusieurs trous par le bas, pour que le vent puisse y entrer & faire aller le feu; on met dans chaque fourneau huit creusets à la fois, & lorsqu'ils sont échauffés, on y met le mêlange qu'on vient de dire, de charbon & de cadmie; de façon que quarante - six livres de ce mêlange se trouvent également reparties dans les huit creusets: on met ensuite dans chaque creuset huit livres de cuivre en morceaux; on les remet au fourneau, & on les laisse exposés à un feu violent pendant neuf heures: au bout de ce tems, on prend un des creusets pour examiner si la fonte s'est bien faite; on le remet, & on laisse le tout encore une heure au feu, & enfin on vuide les creu<cb-> sets dans des lingotieres, où on coule le cuivre de laiton en tables. Il y a des gens qui sont dans l'usage de remettre le laiton encore une fois au sourneau, & qui prétendent par - là lui donner une plus belle couleur: mais il n'y a point de profit à le faire. Le cuivre dans l'opération que nous venons de décrire, acquiert près d'un tiers de son poids: en effet, si avant la fonte on répartit soixante - quatre livres de cuivre dans les huit creusets, on aura à la fin de l'opération quatre - vingts - dix livres de laiton. Voilà suivant Lazare Ercker, la maniere dont se fait le cuivre de laiton dans plusieurs endroits d'Allemagne, comme dans le Hartz, dans le pays de Hesse, & près de la ville de Goslar.

On peut tirer du zinc de la cadmie des fourneaux, comme de la cadmie fossile ou calamne; voyez l'article Zinc: cette substance fait comme elle effervescence dans les acides. M. Swedenborg dir, que si on fait dissoudre la cadmie dans l'esprit de vinaigre, elle lui donne une couleur jaune; si on fait évaporer à siccité ce dissolvant, on trouve au fond du vase un précipité ou une chaux qui a la forme de petites étoiles inscrites dans un cercle, & dont tous les rayons sont à une distance égale les uns des autres. ( - )

CADODACHES ou CADODAQUIOS (Page 2:517)

CADODACHES ou CADODAQUIOS, (Géog.) peuple sauvage de la Louisiane dans l'Amérique septentrionale.

CADORE ou PIEVE DI CADORE (Page 2:517)

CADORE ou PIEVE DI CADORE, (Géog.) petite ville d'Italie dans l'état de Venise, au petit pays de Cadorino, ainsi appellé de son nom.

CADOROUSE ou CADEROUSSE (Page 2:517)

CADOROUSE ou CADEROUSSE, (Géog.) petite ville le France dans la principauté d'Orange, à l'endreit où l'Argente tombe dans le Rhone.

CADRAN ou CADRAN SOLAIRE (Page 2:517)

CADRAN ou CADRAN SOLAIRE, (Ordre encyclopédique. Entend. Raison. Philosophie ou Science. Science de la nature. Mathématiques. Mathématiques mixtes. Astronomie géométrique. Gnomonique, ou Art de faire des Cadrans.) c'est une surface sur laquelle on trace certaines lignes qui servent à mesurer le tems par le moyen de l'ombre du soleil sur ces lignes. Voyez Tems & Ombre.

Les anciens donnoient aussi aux cadrans le nom de sciatériques, parce que l'ombre, SKIA, sert à y marquer les heures.

On définit plus exactement le cadran, la description de certaines lignes sur un plan ou sur la surface d'un corps donné, faite de telle maniere que l'ombre d'un style, ou les rayons du soleil passant à - travers un trou pratiqué au style, tombent sur de certains points à certaines heures. Voyez Style.

La diversité des cadrans solaires vient de la différente situation des plans & de la différente figure des surfaces sur lesquelles on les décrit: c'est pourquoi il y a des cadrans équinoctiaux, horisontaux, verticaux, polaires, directs, élevés, déclinans, inclinans, réclinans, cylindriques, &c. Voy. Plan, Gnomonique.

Pour montrer l'heure sur la surface des cadrans, on y met deux sortes de styles: l'un appellé droit, qui consiste en une verge pointue, laquelle par son extrémité & par la pointe de son ombre, marque l'heure ou partie d'heure qu'il est. Au lieu de ces verges, on peut se contenter d'une plaque de métal, élevée parallelement au cadran, & percée d'un trou par où passe l'image du soleil: ce trou représente l'extrémité supérioure de la verge, comme on le voit à presque toutes les méridiennes. V. Méridienne. L'autre espece de style est nommé style oblique ou incline, ou bien axe, & montre l'heure par une ombre étendue.

Le bout du style droit de tous les cadrans représente le centre du monde, & par conséquent aussi le centre de l'horison, de l'équateur, des méridiens, des verticaux, &c. en un mot de tous les grands cercles de la sphere. Le plan du cadran est supposé éloi<pb->

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